Chapitre 1

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 Jamais personne n’avait prononcé son nom. Personne ne le prononcerait jamais.

 Comme il était né aveugle, sourd et muet, aucun son n’en sortait ni ne lui parvenait. Aucune lumière. Un nourrisson silencieux en sortant du ventre de sa mère. C’était une coquille vide : sans perle à l’intérieur, sans trésor à découvrir. Ses yeux rivés sur l’infini, il affûtait son nez pour se repérer dans l’espace par des odeurs. Sa réalité s’exprimait dans un orgue de saveurs. Il ne voyait pas, mais ressentait mieux que quiconque. Tout lui apparaissait comme un point sensible dans l’obscurité, ses pensées comme un tableau noir, sans rien d’écrit, parsemé d’épices qu’il était le seul à reconnaître. Pourquoi sa perception ne serait-elle pas la plus conforme ? Il ne s’en préoccupait pas, préférant se laisser guider par cette sensibilité innée. S’il était né comme n’importe quel enfant, tout aurait été différent. Tout aurait été plus fade. Il n’avait pas non plus cherché un sens à son handicap. C’était ainsi. C’est terrible d’imaginer qu’on ne puisse communiquer, d’aucune façon, mais il ne s’en plaignait pas.

 Un jour il rêva d’un immense jardin : l’idée qu’il s’était fait d’un jardin sans en avoir jamais vu, sans qu’on l’en lui ai seulement décrit un. Comment décrire quelque chose de physique à quelqu’un qui ne nous entend pas ? Il rêva d’une forêt de frênes, d’hibiscus, de sequoias, pleine d’odeurs tremblantes, de couleurs sans forme, sans modèle, qui se dégradaient, qui s’inclinaient devant une seule véritable fleur dont le parfum embaumait jusqu’à ses lèvres. Il n’avait pas encore de nom pour chacune d’entre elles, ni pour les arbres, encore moins pour cette fameuse fleur. Cela ne l’empêcha pas d’y penser. L’assignation viendrait avec le temps. La matière avait une couleur : ses odeurs aussi. C’est ainsi qu’il appréhenda le monde pour la première fois.

 Après ce rêve, tout fut différent. Il voyait. Cette sensation nouvelle lui permit d’outrepasser le voile opaque de son esprit. Dans cet univers, il était le seul maître, et chaque branche, chaque herbe, toutes les boutures répondaient à ses caprices d’enfant, croissant et décroissant selon son bon vouloir.

 Ses yeux s’ouvrirent et ses doigts effleurèrent une feuille. Un bouton s’accrocha à sa langue, l’ouvrit à ces expériences que font les nourrissons, face à l’inconnu, qui goûtent et palpent pour la première fois. Non seulement il voyait, mais il entendait le vent souffler. Il entendait les volets claquer. Il sentait l’herbe sous ses pieds, qu’il reconnaissait à l’odeur et au goût de terre. Il goûta et palpa sans vergogne tout ce qui se présentait à lui, à travers son rêve, au-delà de son rêve.

 Une fois réveillé de cette expérience mystique, il était bel et bien guéri, mais cette vision lui avait laissé une impression étrange : de danger ? Impossible à décrire. À cet âge, on ne prend pas conscience de ce qu’un sentiment est ambigu. On est incapable de distinguer le bien du mal, si tant est qu’il rend plus heureux. Heureux, il l’était indéniablement. Comment craindre ce qui nous a rendu ce dont la nature elle-même nous avait privé à la naissance ? Après un moment d’adaptation, et d’expérimentation, ses doutes balayés par des considérations plus candides, même le souvenir du jardin fit place à l’exaltation de ses sens. La suspicion n’avait plus lieu d’être.

 D’autres événements l’éloignèrent de ces images : des bribes naïves, qui firent naître en lui l’espoir d’une vie meilleure. Il n’était pas bien riche, et ses parents bergers se contentaient de peu de choses, vivant à l’écart d’un village de campagne. Fallait-il accorder une importance à cette origine ? Probablement pas. En même temps il avait la sensation désagréable d’avoir laissé quelque chose derrière lui, quelque chose d’important, rapport à son enfance : à ce qu’il avait ressenti d’important lorsqu’il s’était rendu pour la première fois dans ce jardin onirique. Son enfance avait pris fin cette nuit là, bien qu’il fût haut comme trois pommes. Il avait déjà la sagesse d’un ancien, si bien sûr les anciens détenaient encore la sagesse. Il était aussi sage que pût l’être quelqu’un qui ne connaissait rien, qui ne savait rien de vrai.

 Souvent, le petit homme rêvait d’un autre monde, fabuleux, sauvage et mystérieux, où des cerfs blancs s’ébattaient, et les coqs chantaient sans interruption, où le soleil se levait à l’Ouest et s’endormait pour toujours dans une mer émeraude.

 Le temps passa, sans vague, jusqu’au jour de son treizième anniversaire.


 L’enfant était allongé dans l’herbe, comptant les nuages, les libellules passant au-dessus de sa tête, le pollen éparpillé virevoltait au gré de la brise comme des rubans colorés, de petites étoiles qui s’éparpillaient et disparaissaient. C’était un ballet, une parade qui embaumait, qui flattait les narines. Des portées se dessinaient, croissaient et s’étiraient, se croisant dans une symphonie silencieuse, dissonante. En fermant les yeux, il s’imprégnait des notes parfumées, des jacinthes et des tulipes, même du discret fumet sortant de l’auberge. Elles vrillaient, éclataient et résonnaient jusque sur ses papilles. Roulant sur son profil, le garçon saisit un coquelicot et l’approcha de ses lèvres pour en tirer un pétale. Il était d’un rouge profond, presque noir, saupoudré d’or, qui lui rappelait un crépuscule tombé sur la baie.

 Les fleurs ont toutes des caractéristiques communes, mais aucune n’a la même couleur, aucune n’exhale de la même façon. Chaque jour, il en cherchait qui lui semblaient plus belles : uniques. Parfois il en trouvait qui ressemblaient à des objets du quotidien : des clochettes, des dés à coudre, même des amphores ou des couronnes d’épines. D’autres scintillaient, quand le soleil se reflétait sur le ruisseau, plus au nord, qu’il voyait depuis sa fenêtre. C’était un jeu pour lui : gambader dans la prairie, s’y abandonner complètement jusqu’à la tombée de la nuit, lorsque ses parents commençaient à s’inquiéter ; que sa sœur venait le chercher et le disputer. À l’heure du repas, il décrivait certaines plantes : la moindre rainure, la découpe de leurs feuilles, la longueur du pistil et son odeur, toute subtile qu’elle fût. Son père les nommait, une par une, et attachait un mot à son herbier mental dont il faisait un cas religieux.

 Le garçon se redressa en basculant, la fleur en main. Il lui semblait avoir entendu le bourdonnement d’une guêpe. Les sauterelles stridulaient plein pot. Cela aurait aussi bien pu être une mouche. Une forme noire tournait en rond près d’un ponton. Trop petite pour être un taon. C’était définitivement une mouche. À peine l’eut-il réalisé qu’il aperçut un papillon, posé sur le coquelicot. Ses ailes bleues, tachetées de vert et de jaune, lui donnaient un air de paon, dessiné sur un vase à l’émail tout juste séché. Ces vases d’un ancien temps, bruns et recouverts de silhouettes grotesques, nues ou simplement couvertes d’une égide, d’une armure. Il voulut le toucher, mais l’insecte déploya ses ailes et s’envola vers le village.

 Il emporta un coquelicot et le suivit, quelques minutes, courant comme un dératé dans les rues, manquant parfois de renverser un passant, de s’effondrer contre quelqu’un, avant de le perdre de vue au premier carrefour. Il regarda tout autour de lui, mais le papillon avait bel et bien disparu. S’arrêtant devant la mairie, il attendit un moment que son ami revînt, sans succès. D’autres phalènes passèrent sans y ressembler. Il était déjà loin, parti pour de nouveaux horizons.

 La place était étrangement agitée. Ce n’était pas un jour de marché et les étals étaient tous fermés. Des badauds s’étaient rassemblés sur les perrons et attendaient, à l’ombre des porches, leurs regards rivés sur une même personne.

 Un homme se tenait sur le haut des marches de l’hôtel-de-ville, vêtu d’une longue tunique de soie brodée de motifs serpentins, vermillon, ciselée à sa base et couverte de joyaux aux tons chatoyants qui lui firent vite oublier son papillon. Les perles, les fils d’or disséminés dans ses cheveux noirs, rayonnaient, rehaussaient l’éclat de ses pommettes, à peine tirées, ses lèvres peintes en mauve. Elles lui allaient si bien au teint, rosé comme à l’aube, lorsque les camélias s’ouvraient autour de l’église, jusqu’au parvis recouvert de pensées, d’iris bleus, éclairant la façade et son portail, la glycine, les bougainvilliers s’étirant jusqu’aux portiques du cloître. Une aura de confiance suppurait au moindre coup d’œil. Chacun de ses gestes théâtraux libérait un nuage de parfum de fleur d’oranger qui suintait même de ses ongles et donnait le tournis. Il se présenta à la foule comme le prince de la cité voisine, venu pour prendre des nouvelles des sujets campagnards. Des hommes qui l’accompagnaient avaient déposé des tonneaux et des sacs à ses pieds, pendant que d’autres vaporisaient de l’eau parfumée autour de lui. Sans doute pour le protéger de l’air impur de la campagne.

 Le garçon s’approcha de l’estrade, hypnotisé par la voix enjôleuse du prince : ses yeux gris au pétillement surnaturel, pour lui tendre son coquelicot. Des soldats patibulaires, quoique munis chacun d’une cuirasse d’écailles argentées non moins étincelantes que les paillettes du seigneur, se placèrent entre lui et ce dernier. Il faut dire qu’avec ses mains pleines de terre et son air désorienté, il n’inspirait pas vraiment la confiance.

 – Tu n’as rien à faire ici mon garçon, lui lança l’un des deux, retourne avec les autres.

 Le seigneur descendit les escaliers pour aller à sa rencontre, qui avait, semble-t-il, remarqué quelque chose d’intéressant chez le garçon.

 – Mes chéris, les interrompit-il, vous n’allez quand même pas vous en prendre à un enfant.

 Ils s’écartèrent et le prince saisit du bout du doigt la fleur qu’on lui tendait.

 – Comme elle est belle ! s’exclama-t-il exagérément fort. Tu l’as ramassée rien que pour moi ? Une jolie fleur, comme le jeune homme qui la tient.

 Il l’ébouriffa avant de soulever ses mèches et de glisser le coquelicot derrière son oreille, puis demanda à l’un de ses valets de lui apporter un sac de toile duquel il sortit un cylindre en bois recouvert d’arabesques et de petits trous réguliers.

 – Tiens petit, pour te remercier, je te fais un cadeau moi aussi.

 Le garçon l’attrapa et commença à le secouer : cherchant une ouverture pour voir ce qu’il contenait.

 – Voyons, se moqua le prince, ça ne s’ouvre pas. C’est de l’essence de rose issue des meilleures cultures de la capitale.

 Il renifla sans dissimuler sa méfiance. Un picotement désagréable le prit au nez. Soudain, il s’imagina dans un palais, au sommet d’une flèche solaire, drapé dans de riches étoffes colorées, au milieu des senteurs délicates, l’encens, l’odeur persistante des narguilés, entouré de serviteurs qui ne demandaient qu’à lui rendre la vie meilleure et plus confortable, plus simple au demeurant. Seulement en plongeant dans l’essence, il s’était imaginé à sa place, et cette vision confortait son enthousiasme. Il imagina ce qu’aurait été sa vie loin des tracas du quotidien, dans les montagnes où poussaient librement de grands pins, de toutes les sortes, et d’épais sycomores.

 Deux colonnes maintenaient une large corniche au-dessus de l’estrade, et les ailes du pavillon se déployaient de part et d’autre de sa terrasse jusqu’à la falaise. Quelques embrasures filtraient les rais matinaux, baignant sa façade extérieure pour illuminer l’allée sinueuse y menant – au sommet de la montagne, perçant les nuées printanières de ses pics vertigineux. C’était un bâtiment comme on n’en faisait plus depuis des siècles, grandi par son ombre et gravé dans la pierre et le marbre, comme autant de couronnes et de lauriers sur la tête d’un péristyle. Du lierre recouvrait ses imperfections : creux et fissures d’où un filet aqueux s’écoulait jusqu’au jardin. Des oiseaux batifolaient près des jets d’eau cristallins d’une fontaine. D’un massif à l’autre, les bégonias disputaient aux asphodèles l’humeur exhalant dès l’aube, exaltant même ses derniers soupirs, moins colorées qu’un parterre de lilas suspendus au nez des tamaris, miraillant le pourpre d’un mauve crépusculaire. Aucun pétale n’imitait mieux le coucher sur l’océan que la rose de feu, embrasant les haies et cyprès aux spirales alignées, emportées par les vents du large, embrassant l’herbe grasse de sa fragrance, aussi palpable qu’un voile écarlate élevé sur cette mer de verdure. Tout y avait sa place. L’horizon s’y muait en un parfum irrésistible et la colère en une passion irrépressible.


 Le temps que le garçon revînt à lui, le prince et son escorte avaient déjà quitté la place. Les badauds étaient retournés à leurs préoccupations. Il resta un moment à tripoter le petit récipient troué, et à le sentir. L’odeur était agréable, mais étrange. Il connaissait le parfum de la rose, quand bien même certaines en auraient un différent des autres, il avait été suffisamment exposé aux variétés de fleurs pour les reconnaître rien qu’à l’humeur. Or celle-ci ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà respiré. Il ferma les yeux et prit une longue inspiration.

 Un garçon du village, un peu grassouillet, passait par là, accompagné d’un autre plus distant qui le tirait par la manche.

 – C’est vrai que le prince est venu te parler ? demanda-il, sans dissimuler sa jalousie. Personne ne sait ce qu’il nous voulait.

 Il dévisagea son interlocuteur comme s’il lui posait une énigme insolvable. Pourquoi saurait-il mieux que les autres ? Il n’avait pas plus discuté avec le souverain. Devant son mutisme, le garçon s’impatienta, et l’autre persistait à le tirer en arrière.

 – Arrête, répliqua son ami, tu sais bien qu’il ne répond jamais aux gens. Il me fait peur, rentrons.

 Ils se fichaient pas mal de ce qu’il aurait pu penser d’eux en vérité et, réciproquement, il n’avait jamais jugé nécessaire d’attacher un nom à leurs visages. Seul celui du prince l’intéressait. Il n’avait pas pu lui dire au revoir, ni le remercier pour sa présence, pour ce regard, et pour avoir simplement accepté son présent. L’avait-il ennuyé comme les autres ? Ces moments d’absence lui portaient souvent préjudice. En outre était-il lent à saisir et à prendre la parole. Pas simplet comme on avait l’habitude de l’appeler, quand on le remarquait, mais il réfléchissait souvent trop devant une question tout à fait banale. Toujours, il imaginait mille réponses fantasques, hors de propos, avant de s’abstenir ou de réagir trop tard. On le croyait mutique, sinon muet. D’ailleurs, il n’avait pas besoin de parler. Un hochement de tête, un regard, un sourire suffisaient à le faire comprendre, à faire comprendre qu’il n’avait pas envie ni besoin de répondre. Autant dire que les amis ne se bousculaient pas pour l’accompagner dans ses péripéties florales. Il était bien : seul.

 C’était un rêveur né et tout lui venait des rêves. En aucun cas il n’aurait décrit une expérience qui ne serait pas rêvée, et le coucher avait toujours été pour lui une sorte de rituel. En rêvant, il naviguait seul. Cet état de conscience suffisait. Il voguait sur un immense drakkar dont la tête de proue représentait une grue. Parfois on le trouvait allongé sur un banc, endormi, comptant les étoiles, les nuages depuis un songe. Il lui arrivait même de tomber inconscient, ennuyé par une conversation, sans qu’il montrât le moindre signe auparavant. Dormir était un rituel. Son lit n’en était pas moins un temple. Quand il se réveillait au petit matin et qu’il voyait l’astre poindre à l’horizon en glissant sur la colline, son regard était attiré par le grand houx qui poussait en bordure de sa maison. Depuis sa fenêtre, il lui suffisait de tendre la main pour attraper ses petites baies rouges et, bien qu’elles fussent toxiques, il lui arrivait d’en mâcher en cachette. Le contrecoup ne tardait pas, lui retournant l’estomac et l’envoyant encore au lit, fiévreux, mais cela n’avait pas l’air de l’inquiéter, contrairement à ses parents. Il avait grand peine à quitter cette habitude de l’enfance, et ces derniers l’interrogeaient souvent :

 – Tu es déjà tombé malade la fois dernière. Pourquoi continues-tu à t’empoisonner ?

 Certains le mettaient encore sur le compte de la bêtise, d’autres le croyaient dépressif ou rebelle, pensant qu’il cherchait à attirer l’attention sur son état, mais la raison était autrement simple. Il s’empoisonnait, parce que ça l’amusait de sentir les toxines s’agiter en lui et l’agresser. Son corps entier devenait un objet de fascination. Il pensait voir à travers sa peau : des petits organismes verts, rouges, blancs, se faire la guerre, agiter leurs lances sur une plaine sanguinolente, tant d’éléments étrangers qu’il lui semblait ne plus être le seul capitaine du navire, voire de ne plus en être le maître tout court. Les souffrances étaient bien futiles au regard d’un véhicule qui n’était pas véritablement le sien, sauf temporairement. Au fond, il s’amusait de n’être qu’une chose fragile et dépendante de tant de facteurs et de vies annexes qu’ils lui faisaient perdre toute notion d’individualité.

* * * *

 En route pour la capitale, derrière l’immense chaîne de montagnes qui jaillissaient du cœur de la forêt, un bonhomme haut en couleur s’amusait de ce que sa venue avait suscité chez la population. Son maquillage avait déteint, qu’il étoffait en se regardant dans un miroir de poche. Dans son palanquin de bois et d’osier, le fameux prince parlait avec ses gardes, restés à l’extérieur et montés sur des étalons en armure, qui devaient à peine l’écouter, et se contentaient, la plupart du temps, de hocher la tête ou donner satisfaction à ses lubies frivoles.

 – Ces gens de la campagne empestent vraiment le purin et la moisissure, dit-il en faisant tourner le coquelicot autour de son doigt. Des boutons éclos dans un fumier chaud ne peuvent pas sentir la rose, n’est-ce pas ?

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