Elle s'appelait Sarah... (défit)

4 minutes de lecture

Maman est encore rentrée tard ce soir, cette fois-ci elle ne m'a pas laissée seule dans ma chambre. La voisine est venue me garder, mais ce n'est pas toujours le cas.

Maman est encore bizarre ce soir, elle est joyeuse, mais elle ne tient pas debout, elle est un peu bizarre ma maman, moi quand je suis contente, je me tiens sur mes jambes, pas à quatre pattes par terre comme elle.

La voisine partit quand maman arriva. Elle semblait triste, pourtant on s'était bien amusée ensemble, on avait regardé la télé et dessiné toute la soirée. Elle m'avait même raconté une histoire, mais maman est arrivée donc elle est partie.

Je suis contente, maman est revenue seule aujourd'hui, elle n'est pas accompagnée par des amis qui lui font mal.

Maman m'a dit qu'elle m'aimait, moi aussi je l'aime.

-Dis moi maman, c'est quoi la drogue ?

-Un morceau de paradis en enfer ma chérie, ou bien peut-être l'inverse... Pourquoi ?

-C'est la voisine qui disait que j'étais grande pour mes cinq ans et que j'étais courageuse de m'occuper d'une droguée.

-Ne l'écoute pas, elle est jalouse, c'est une personne sans avenir cette femme.

-Mais la drogue c'est bien ou mal ?

-Dans mon cas c'est bien, mais pas dans le tien.

-Je ne comprends pas ?

-Tu es trop petite, maintenant laisse-moi, maman à besoin de se reposer.

-Oui maman.

-Mais avant donne moi la bouteille là-bas.

Je n'avais pas envie de donner la bouteille à maman, mais si je ne le fais pas, elle va se fâcher et quand elle est fâchée, j'ai peur, l'autre arrive et me puni. Être puni ça fait mal.

Maman va dormir alors qu'elle est encore toute bizarre, il faut que je la surveille comme une grande fille.

Maman fait beaucoup de bruit cette nuit, je suis obligé de m'occuper d'elle, elle doit être malade. Elle vomit partout. Je suis fatiguée, je veux dormir moi aussi.

Ce n'est pas le moment de fermer l'oeil, maman ne doit pas dormir sur le dos, sinon je dois appeler l'hôpital, mais si je le fais, je serai puni parce que les personnes en blouse blanche vont venir m'enlever ma maman.

J'aime quand maman s'endort complètement. Je peux enfin aller me coucher.

                    ****

Du bruit dans la cuisine me réveilla.

Maman a cassé des assiettes, elle s'est coupée. Je dois la soigner. Je pris des bandages dans la salle de bain.

Maman se laisse faire.

Maman est contente de moi, j'ai eu une sucette. J'aime quand maman est gentille, l'autre elle est méchante, mais pas maman.

Maman et moi on fait la cuisine, j'aime les omelettes, c'est facile à faire. Après, on peut manger tranquillement devant la télé.

Maman est fatiguée, mais elle est assez réveillée pour jouer avec moi.

Nous allons au parc.

Maman n'aime pas sortir de jour, elle dit que les harpies la guettent. Je ne sais pas ce qu'est une harpie, mais cela doit être une des vieilles dames qui nous observe quand on est dehors.

Maman me prit la main et me guida hors du parc. Je ne voulais pas partir, mais un monsieur en noir voulait s'approcher de nous.

On court.

On court.

On court.

On est perdu.

On court.

On est perdu.

On court.

Court.

Court.

J'ai mal au pied, j'ai envie de pleurer, mais maman ne veut pas, alors, on a couru.

                    ****

On a retrouvé la maison.

Je crois que je dois avoir peur de l'homme en noir, c'est ce que maman me dit.

Mais je n'ai pas encore peur de l'homme en noir.

J'ai peur de maman.

Maman panique.

Je panique.

Maman crie.

Je vais me cacher.

L'autre arrive.

L'autre c'est la soeur jumelle de maman, enfin je crois.

L'autre ne m'aime pas.

L'autre me tape.

L'autre me fait peur.

Maman n'est plus là.

Elle s'est faite prisonnière par l'autre.

Je suis dans ma maison.

Je suis dans ma chambre.

Je suis dans mon coffre à jouet.

L'autre est dans la maison.

L'autre entre dans ma chambre.

L'autre regarde sous mon lit.

L'autre regarde dans l'armoire.

L'autre pleure.

Maman pleure.

Je pleure.

Maman est de retour, l'autre ne pleure jamais. Je m'approche de l'inconnu qui ressemble à maman et à l'autre. Je ne sais pas qui est libéré et qui est emprisonné.

L'inconnu pleure.

L'inconnu souris bizarrement.

L'inconnu est connu.

L'autre m'a piégé.

On me gifle, on me griffe, on m'arrache les cheveux. J'ai mal, j'ai peur, je veux que maman revienne.

Elle hurle. Qui ça elle ? Maman ? L'autre ? Je ne sais plus, je veux juste dormir.

On toque à la porte.

L'autre crie.

On frappe à la porte.

L'autre hurle.

On casse la porte.

Un homme en noir attrapa l'autre et la retira de mon visage. C'était le même homme en noir qu'au parc.

Il me prit dans ses bras :

- Sarah, tout va bien maintenant, papa va t'aider.

- Papa ?

L'homme en noir était papa.

L'autre attaque papa. Il était plus fort et plus massif. Elle était plus folle et armée.

Je mets mes mains sur mes oreilles et je ferme les yeux. J'ai peur. Peur. Peur...

                 ****

Plus de bruit. Papa était sur l'autre, ses mains sur son cou. L'autre paniquait, lacérant le visage de papa.

Mais si l'homme en noir est papa, alors...

L'autre est maman.

Maman perdit des forces.

Je cours vers papa, le stoppa :

- Papa et maman ne doivent pas se battre.

Maman se releva, se jeta sur papa. Elle avait un ciseau. L'autre avait un ciseau.

Je m'interpose.

J'ai mal.

Maman est revenue, elle pleure.

Papa est là, il pleure.

Je les regarde, je suis contente.

Papa et maman ne se battent plus.

Maman a réussi emprisonné l'autre.

Papa me protège de l'autre.

Je suis en sécurité.

J'ai froid.

Je souris.

J'ai froid.

J'aime mes parents.

J'ai froid.

Je suis heureuse.

Je dors.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire sora174 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0