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Ses parents étaient à peine partis que Shayla attrapa ses clés et fonça chez la blonde. Elle ne pouvait attendre une seconde de plus sans s’être expliquée avec elle. Elle remercia intérieurement son père pour lui avoir donné son adresse.

Sur le chemin, elle ne perdit pas une seule seconde, roulant le plus rapidement que les limitations le lui permettaient. Elle n'avait jamais été aussi pressée d'atteindre sa destination. Mais elle redoutait également la réaction de Lucrécia. Heureusement pour son bien-être psychologique, elle ne tarda pas à apercevoir l’immeuble hébergeant sa meilleure amie.

Rapidement, elle monta les étages jusqu’à atteindre l’appartement qu’elle cherchait. Elle toqua et on ne tarda pas à lui ouvrir. Lorsque la propriétaire des lieux la vit, elle lui lança un regard si noir qu’elle aurait pu la tuer sur place si cela lui avait été possible.

— Il faut qu’on parle, expliqua la rousse sans se laisser démonter.

— Je n’ai rien à te dire, répliqua sèchement son vis-à-vis.

— Arrête, ordonna Shayla en attrapant le bras de Lucia alors qu’elle tentait de refermer la porte. Ne fais pas comme s'il ne s'était rien passé.

— Mais il ne s'est rien passé. On était toutes les deux ivres et fatiguées, point barre.

— Arrête de fuir comme tu l'as fait il y a sept ans, commença à s'énerver la rousse.

— Tu m'avais rejetée, que voulais-tu que je fasse ? Que j’agisse comme si tout allait bien alors que ce n'était pas le cas ? commença à s’énerver Lucrécia.

— J'étais en colère contre toi. Je me suis sentie trahi par celle que je croyais connaître. Tu m'as toujours dit qu'il n'y aurait aucun secret entre nous et toi, tu m'as menti pendant plusieurs années. Le matin, tu étais déjà partie avant même que je ne me réveille et puisse m’expliquer. Alors sur un coup de tête, j'ai décidé de partir loin. Je voulais prendre le plus de recul possible. J'ai essayé de tourner la page, d'oublier ce que tu m'as dit, mais c'était impossible. Au début, je me sentais mal de t'avoir abandonnée après ce que tu m'avais dit. La culpabilité occupait une part de mon cœur, m'empêchant d'effacer ces trois mots de mon esprit. Je me suis alors plongée dans les études et les soirées, mais tu étais toujours là. J'ai même cherché un copain, et dès que je trouvais quelqu'un susceptible de me plaire, je lui trouvais toujours un défaut et le comparais à toi. Trop grand, trop petit, pas assez pétillant, trop terne et j’en passe. Même quand je ne le voulais pas, tu étais là. Je m’ennuyais, tu étais là. Je sortais, tu étais là. Je rentrais bourré, tu étais là. Je faisais la fête avec ceux de mon année, tu étais là. Encore et toujours.

— C’est vrai ? demanda la blonde d’un murmure, comme si tout cela n’était qu’un rêve.

— Tu crois vraiment que je serais capable d’inventer une histoire pareille ? Et je pourrais savoir dans quel but je te mentirais ?

— Mais alors tu… ?

— Je t’aime, oui, et ce depuis longtemps même s’il m’a fallu du temps pour m’en rendre compte.

— Si tu savais depuis le temps que je rêve de t’entendre me dire ces mots, pleura de joie la blonde en se jeta sur ses lèvres pour l’embrasser passionnément.

Elle ne le savait que trop bien.

Sept ans que Lucia l’attendait dans l’espoir de retrouver sa meilleure amie même si ses sentiments n’étaient pas partagés. Sept ans depuis que sa meilleure amie lui avait exprimé son amour. Sept ans que Shayla se faisait petit à petit à ce qu’elle ressentait pour la blonde. Sept longues années pour enfin lui répondre « je t’aime ».

FIN

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