Chapitre 14

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23h59 et 55 secondes…

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Me voilà dans ma dimension personnelle, il ne semble y avoir personne autour de moi, mais il y a comme une présence. Je suis dans la cuisine, les détails que j’y ai ajouté sont parfaitement présents, sans exception. Une copie ne pourrait pas comporter autant de similitudes. Je me lève donc et parcours les lieux, personne n’est là mais l’oppression lié à ce regard pesant que je sens sur moi. En arrivant dans ma chambre, je redouble de concentration que l’intrus se présente à mon regard.

Ma collègue se matérialise alors debout face à moi.

- Oh mais c’est toi ! Me voilà rassuré dis-je avec soulagement.

- Pourquoi ? Tu t’attendais à quelqu’un d’autre ? m’interroge-t-elle.

- Oui et non, je pense qu’il faut que je te partage mes découvertes de ces derniers jours.

La jolie brune me regarde de manière à me faire comprendre qu’elle est toute ouïe. Je commence alors le récit de ma rencontre avec l'inconnue de la gare, de mon retour chez elle, et de ce qu’elle m’a appris. Vanessa reste silencieuse, je sens que mon histoire la passionne est qu’elle bois chacune de mes paroles.

Ses joues rouges m’indiquent même que certains événements l'émoustillent. La présentation de ce que j’ai créé à mon tour ne la repousse pas non plus, bien au contraire. Une auréole plus foncée vient de se former sur son leggin juste au niveau de sa zone intime.

- Suis-je une invitée ou une intruse ? me demande-t-elle en conclusion.

Je lui répond par un regard lubrique et animal, la laissant dans le doute le plus complet. Je la prends par le bras, pour l’emmener au pied du lit et la laisser ainsi debout dos à ce dernier.

Je me dirige ensuite vers le mur qui se situe à la tête de l’objet, et y attrape quatre menottes de métal brut, lourdes et épaisses, elles comportent chacune un anneau sur lequel est accroché un mousqueton. Je ne pensais pas pouvoir m’en servir si vite. Le gros avantage de pouvoir créer ce lieu à ma guise est qu’il n’y à aucune limite quant à la création d’objets de ce genre.

Je retourne prêt de ma collègue pour lui apposer les contraintes aux chevilles et aux poignets. Cette dernière émet un gémissement de surprise dès le premier contact du métal glacial sur sa peau. Je lui fais faire demi-tour, pour que son regard puisse maintenant observer le lit.

La structure du lit est faite de tubulures, aux extrémités desquelles j’y ai mis des anneaux reliés à de longs câbles qui se cachent à l'intérieur. Grâce aux mousquetons des menottes. J’assemble le tout. Pour conclure, un treuil est astucieusement intégré de chaque côté, j’en extirpe la manivelle en la faisant basculer à cent quatre-vingt degrés. Puis je commence à la faire tourner sur la droite du lit, dans le sens des aiguilles d’une montre.

L'effet est immédiat, les câbles commencent à se tendre, obligeant Vanessa à écarter la jambe du même côté, ainsi que le bras. Je démarre ensuite le même enchaînement à gauche pour équilibrer les tensions. Je marque un temps de pause pour observer la scène quelques pas en arrière.

Pour que ma contrainte soit la plus efficace possible, je redonne quelques tours de manivelles en alternant. Les bras, plus courts, sont les premiers à être suffisamment tendus. Le mécanisme me permet de stopper la rotation du treuil et de bloquer la tension du câble que j’ai choisi avant de continuer à tendre l’autre.

Les jolis pieds de la brune sont alors ramenés au plus proche possible du lit avant que je bloque totalement les treuils.

- Wahou ! C'est génial ! s’exclame ma collègue, en laissant paraître une pointe de crainte.

- Je sais, je lui répondis froidement. Maintenant , tu n’as plus aucun moyen de m'échapper.

Je me met à rire quand je réalise que si jamais la connexion se terminait maintenant, elle pourrait se libérer instantanément.

- T… Tu me fais peur Marc.

- Il ne faut pas, dis-je avec un large sourire le plus sincère qui puisse être.

- …

- Même si je suis le maître des lieux, tu as, j’en suis sûr, la capacité en te concentrant de te réveiller dans la réalité.

- V… Vraiment ?

- Bien sûr, et au-delà de ça, si tu me le demandes, j’arrête tout instantanément.

- Promis ?

- Oui promis, jamais je ne te ferai quoi que ce soit que tu n'auras pas consenti. Veux-tu que j’arrête maintenant ?

- Oui… heu… non… je ne sais pas. J’ai peur et en même temps j’ai envie de savoir ce que tu as en tête.

- Regardes devant toi, sur le mur.

- Oh ! Tu vas tout utiliser ?

- Je ne pense pas. Il faudrait des heures pour tout utiliser sérieusement ! En plus, il faut que tu acceptes que je m’en serve !

- …

- Dis-moi, là comme ça, qu’est-ce qui te fait le plus peur ?

- Je ne sais pas comment tu appelles ça, le truc là sur la droite, avec les lanières comme des barbelés.

- Bien ! Alors il n’existe plus !

Le temps de finir ma phrase et le dit objet, une sorte de martinet composé de lanières en fils barbelés, disparaît

- Maintenant, celui qui te fait le moins peur ?

- Heuuu! Si je dois en choisir un, heuuuu, le tout petit martinet là à droite.

- Tu as dû lire dans mes pensées… c’est exactement celui-ci que j’avais l'intention de prendre.

Sans me presser, je me dirige vers celui-ci, l’attrape pour le décrocher, et reviens prêt de ma partenaire. Je tends l’objet pour le mettre bien à sa vue. Elle hoche la tête en signe d’accord. Son anxiété paraît tout de même quand ravale sa salive. Je me place maintenant derrière elle puis la fouette sur chacune de ses fesses par dessus ses vêtements et avec une douceur ridicule.

- C’est tout ? m'interroge-t-elle.

Je pouffe de rire avant de claquer des doigts. Le leggin précédemment trempé par mes explications disparaît. Les coups de martinet tombent à même la peau mais avec la même intensité. Vanessa ne bronche pas. Puisqu’elle ne dit rien, mes coups suivants sont de plus en plus forts, jusqu’à lui arracher des gémissements.

C’est tout d’abord la surprise qui lui fait émettre des sons. Mais très vite le picotement qui lui chauffe le fessier lui donne du plaisir. Elle n’a pas besoin de me le dire, ses bruissements ressemblent à s’y méprendre à ceux qui accompagnaient nos jeux dans sa voiture.

De temps à autre, je laisse les lanières tomber en une douce caresse. Entre deux impacts il m’arrive aussi de prendre la température de sa peau rosie par les légères griffures créées par le cuir. Ces gestes me permettent de lui faire profiter de l’instant, sans que la douleur ne devienne insupportable.

Pour associer son plaisir à ce picotement, ma main se glisse aussi régulièrement entre ses cuisses. Jusqu’à atteindre sa vulve qui ne dessèche pas, bien au contraire. Systématiquement, ma collègue se tortille pour que ce geste devienne une caresse. Ce qui me fait aussitôt repartir et continuer le jeu.

Tant que je sens qu’elle est capable de le supporter, j’augmente petit à petit la force de mon geste. C’est quand ses gémissements se transforment en complainte. C’est le signe qu’elle est arrivée à sa limite. Je m’arrête là.

La tension des câbles lui maintient les jambes, mais lui laisse la possibilité de pencher son buste. Pourtant, Vanessa se tient merveilleusement droite, comme si elle désirait me montrer à quel point elle supporte la brûlure qui est en train de lui mordre l'arrière-train. Un caresse sur chaque globe qui le compose me montre qu’il est brûlant.

Je pose mon outil, puis viens me coller à elle sur toute ma hauteur. Mes bras l’enlacent au-dessus de la taille. Ma bouche trouve le chemin de sa nuque pour y déposer de tendres baisers de réconfort. Ma partenaire gémit, se tortille de manière à se frotter sur mon entre-jambes, mon sexe raidi par le plaisir pris avec le jeu qui vient de se terminer, s’en trouve comprimer par les vêtements que j’ai gardé.

Ma main droite remonte pour lui caresser la poitrine, avec douceur et légèreté, chacun de ses seins y trouve son compte. J’apprécies le frémissement de sa peau qui se matérialise par une chair de poule terriblement excitante. Ses tétons ont durci avant que mes doigts les atteignent. Je les fait rouler l’un après l’autre entre mon pouce et mon index. Leur propriétaire gémit, puis crie quand je me mets à les pincer, les tordre et tirer dessus.

Simultanément, mes dents remplacent mes lèvres pour lui mordiller la nuque. Vanessa ne tient presque plus quand ma main gauche se dirige vers son bas-ventre pour trouver son pubis dont l’épilation lui donne une douceur exquise. Pour autant, c’est avec la plus grande hâte que j'atteins son capuchon, mon majeur glisse sans effort vers son bouton qui est injecté de sang, chaud et trempé.

La caresse n’est pas longue à donner du plaisir à la belle brune qui amplifie la pression de ses fesses au niveau mon sexe. Il devient difficile pour elle de se maintenir droite. Elle s’effondre, le buste collé au lit. Ma main droite s’en trouve obligée de lâcher le téton sur lequel il était en train de s’affairer. Je retire la gauche pour la faire revenir à son point de départ en passant par l’arrière, avec un accès plus confortable.

- Baise-moi !

- Pas encore !

- Je t’en supplie !

Mon index ignore ses supplications et se joint à mon majeur pour jouer avec son clitoris, tandis que mon pouce s’introduit en elle. Sa chatte l’aspire, la pulpe de mon doigt se positionne parfaitement sur ce qui semble être sa zone la plus sensible, son point G. Mes gestes se font de plus en plus intenses, je sens sa mouille se déverser abondamment au creux de ma main. Un jet de cyprine l’inonde lorsque son orgasme explose.

Je n’arrête pourtant pas mes caresses, au point que mon amande tremble de tous ses membres. C’est ce moment que je choisis pour faire disparaître la totalité de mes vêtements. J’essuie ma main gauche sur mon sexe pour le lubrifier, puis le dirige vers son vagin, déjà prêt à m’accueillir.

Mon excitation est telle qu’il ne me faut que quelques minutes de va-et-vient intense pour déverser une grande quantité de foutre en elle. Au moment de jouir mes coups de reins sont puissants et la projettent contre la garde du lit. Vanessa hurle son plaisir, quand son second orgasme la ravage.

En un claquement de doigts je fait disparaître les chaînes, et installe ma collègue confortablement sur le lit. Puis je prend place à côté d’elle pour la prendre dans mes bras et la câliner de longues minutes.

Minuit pile.

Pour la première fois, je ne me réveille pas au même endroit qu’avant de partir dans ma dimension. J’étais attablé avec ma bière. A mon retour, me voilà allongé, dans la même position que lors de l'étreinte de réconfort. Ce qui est assez perturbant. Mais ça ne m'empêche pas de tomber dans un sommeil profond jusqu’au milieu de la matinée.

Après mon café, je me prépare rapidement, j’ai rendez-vous avec Sophie, pour lui faire part d’une décision que je suis incapable de définir tant les événements de cette semaine m’ont totalement empêché de choisir la suite à donner à sa proposition.

J’envoie un e-mail à Vanessa pour m’assurer que notre connexion de la veille ne l’a pas traumatisée. Elle me rassure en m’indiquant qu’elle avait beaucoup apprécié et que ma façon de faire l’a énormément rassurée. La confiance qu’elle avait déjà envers moi n’a été que confirmée. Le moment de réconfort que nous avons partagé lui à permis un retour à la réalité sans trop de perturbation.

Dans la discussion, elle me propose de partager un nouveau moment à deux en réel dans l'après-midi, sachant qu’elle sera non loin de chez moi, dans la galerie marchande qu’il m’arrive de parcourir pendant mes temps libres. Malheureusement, je lui réponds que j’ai déjà quelque chose de prévu et que sinon je l'aurai invitée dans ma garçonnière. Pour clore la discussion, elle m’invite à la contacter si je me libère assez tôt.

Il est maintenant temps pour moi de me rendre sur le lieu de rendez-vous auquel Sophie m’attend. Le stress me gagne dès que je passe la porte de mon appartement et s'amplifie tout au long du trajet qui me sépare du repère de celle qui m’a embarqué dans cette aventure. Il est vrai que sans elle et son acolyte, je ne vivrais pas tous ces événements, et même si la manière dont les choses ont débuté manque cruellement de consentement, de ma part bien sûr, mais aussi pour ma collègue et pour Lilie. Ces deux dernières ont encore moins d'informations que moi quant aux instigateurs de tout ça.

Comme je suis en avance, je prends le temps de tenter ce que Lilie m’a expliqué. Je vais essayer de me projeter dans l’univers que j’ai construit, tout en gardant une pleine conscience de ce qui se passe dans le monde réel. De cette manière, j'espère empêcher la jolie rousse de me forcer à entrer dans le sien.

Je mets un moment à comprendre que le fait que le temps ne défile pas à la même vitesse dans les deux dimensions. Puisque j’en contrôle la totalité, et grâce à une grande concentration, je fini donc par avoir une double conscience en le ralentissant. J’ai le sentiment que cette prouesse pourrait me rendre fou si j’en abuse, car le réalisme qui entoure mes deux conscience est extrêmement troublant, au point de ne presque plus différencier la réalité connue de celle que j’ai moi même créé.

Il est quinze heures précise, je frappe à la porte du local, qui s'ouvre instantanément. La vendeuse m’y attend, je sens tout de suite une autre présence tapie dans l’ombre. La porte se referme dès que je la franchis. Nous nous saluons froidement.

- Je vois que tu as mis à profit cette semaine de réflexion, m’envoie rapidement Sophie.

- Les choses se sont enchaînées tellement vite cette semaine que je n’ai pas trop eu le choix.

- Explique-moi, je suis restée sur mon expulsion de ton esprit.

- Ce type, il m’en a fait voir des vertes et des pas mûres, je ne sais pas qui il est, mais je suis convaincu de le connaître et vous deux aussi.

- C’est vrai, nous le connaissons tous les trois. Mais je ne peux vraiment pas t’en dire plus pour le moment. Ça fait partie des secrets que tu dois découvrir par toi-même.

- Explique-moi !

- Une partie de nos mémoires ont été verrouillées, par lui sans doute. Sans toi, nous ne pourrons pas les retrouver.

- …, je reste abasourdis.

- Ce que je vais t’expliquer maintenant, je ne pouvais pas le faire lors de notre première rencontre, pour ne pas influencer ta propre découverte du mystère qui nous entoure. Il y a quelques temps, nous avons perdu tous souvenirs concernant ces événements. Le fait de croiser par hasard Abdel m’a permis d’en retrouver une partie.

L’homme qui se cachait sort de l’ombre. Il s’agit d’un homme mat de peau, petit, très musclé, avec de longs cheveux noirs et bouclés. Sa barbe bien entretenue lui donne de la prestance et beaucoup de charme. Confirmés par le son rauque et puissant de sa voix quand il prend la parole.

- Enchanté, Marc, comme tu l'as deviné, je suis Abdel. Lorsque nous nous sommes retrouvés avec Sophie, je n’avais absolument aucun souvenir d’elle. Ça peut te paraître étrange, mais c’est un fait..

- …, je reste sans voix.

- Elle à eu le courage de me parler, ce qui a fait remonter une grande partie de mes souvenirs également. Bien sûr, ce n’a pas été instantané, il nous a fallu plusieurs mois pour ça. Nous avons enfin redécouvert les connexions, les dimensions que nous avions créées avant de perdre la mémoire.

- Puis cet inconnu, le même que le tient nous a d’abord rejoint, intervient Sophie. Nous avons redécouvert avec lui un grand nombre de possibilités. Il se comportait comme s’il nous découvrait en même temps que cette aventure.

- Ensuite son comportement à changé. Il devenait de plus en plus pressant. C’est difficile à décrire, mais l'intérêt qu’il nous portait devenait malsain. C’est à ce moment que le sentiment d’avoir déjà vécu ça avec lui m’est revenu. Quand je l'interrogeais à ce sujet, il fuyait systématiquement la conversation.

Ils continuent à m’expliquer la situation, les connexions similaires à celle que j’ai vécu avec lui. Puis sa disparition, jusqu’à dimanche. Rien ne leur a jamais permis de se souvenir de qui il était en réalité. Alors quand ils ont compris qu’il me connaissait, il ont vu là une opportunité supplémentaire.

- Pour être totalement honnête avec toi, conclut Sophie, nous avons également remarqué dimanche, que tous les trois nous nous connaissons également. Nous cherchons la vérité pour savoir qui et pourquoi on nous a volé une partie de nos souvenirs.

- Que viennent faire Vanessa et Lilie dans cette histoire ? je demande.

- Nous ne le savons pas encore, répond Abdel, j’ai pour ma par la sensation que tu es une personne clé, tes capacités à aller aussi loin, à apprendre aussi vite, font de toi quelqu’un au dessus du lot.

Je prends de longues minutes de réflexion pour assimiler tout ce que je viens d’apprendre. Le principe même de cette aventure était déjà plus qu’incroyable. Le fait que le passé qui semble nous lier tous les quatre, Abdel, Sophie, l’inconnu, peut être Vanessa et Lilie et moi. Nous nous connaissons sans en avoir de souvenirs précis, ce qui me parait tellement impossible que j’en reste sans voix.

Je regardais attentivement les deux comparses en essayant de déceler en eux une faille qui me permettrait de démêler le fin mot de cette intrigue. Cette fois-ci, m’ont-ils dit toute la vérité ? Quelle confiance puis-je leur donner maintenant ?

Il faut que je prenne une décision maintenant. Je sens dans leurs regards l’espoir que je leur donne ma confiance, que je les suive pour continuer à répondre à nos questions communes. Il me restait encore des questions à leur poser.

- Qui a créé les environnements dans lesquels ma collègue et moi avons démarré nos connexions ? Lilie m’a expliqué que ça ne pouvait venir que d’une personne voulant nous y faire entrer. Une chose est certaine, c’est qu’il ne s’agit pas de moi. Je doute que Vanessa …

- C’est moi.

La voix qui vient de m’interrompre en raisonnant dans ma dimension est celle de Vanessa.

- Comment ça c’est toi ? Comment es tu arrivée ici ?

- Oui c’est moi, dans ma dimension, celle que j’ai créée quand Sophie m’a emmenée dans cette aventure, quand nous avons travaillé ensemble, avant qu’elle ne disparaisse de la circulation. Je suis là, parce qu'hier soir quand tu m’y a invitée, tu as créé un pont entre nos deux dimensions.

- Tu es là depuis longtemps ?

- Depuis que tu es entré dedans, juste avant d’entrer dans cette pièce. Assez pour entendre les explications des deux fantômes qui sont en face de toi. Je les connais très bien.

- Pourquoi ne rien m’avoir dit avant ?

- Parce que, je voulais d’abord savoir à quel point tu étais impliqué avec eux, ce que tu sais des dimensions, à quel point tu as confiance en eux. Mais j’ai mes réponses maintenant.

- Et l’inconnu ? Sais-tu qui il est ?

- Vraiment pas, je suis dans le même cas que vous trois. J'espérais avoir des réponses.

- Lilie ? Tu peux m’en parler ?

- Non plus, c’est une énigme aussi.

- Quand tu m’a ramené chez-moi, c'était donc calculé, pour me mettre dans ta poche ?

- Marc ! Non ! Pour qui me prends-tu ? J’ai eu pour toi une énorme attirance, dès le premier jour. Quand je t’ai croisé, en train de faire ton café; si mal à l'aise avec ton petit jouet qui se faisait la belle. C’était pour moi naturel.

- Pour moi aussi … dis-je sur le ton du regret.

A cet instant précis, je ne sais plus où j’en suis. Mes sentiments pour Vanessa oscillent entre haine et désir. Pour ce qui est de Sophie et Abdel, j’ai énormément de mal à comprendre leur histoire. Pas plus que celle de ma collègue qui vient de me lâcher une bombe. Cette après-midi est devenue un véritable cauchemar.

Je prends alors une décision. Je vais garder ces trois-là à l'œil, et continuer à comprendre ce qu’il se passe réellement. Sans prendre pour argent comptant ce que les uns et les autres pourraient me dire à l’avenir. Pour ça je propose une solution dans les deux réalités simultanément.

Travaillons tous les quatre ensemble. Je m'attendais à les trouver récalcitrants, mais contre toute attente tous acceptent.

- Puis-je faire venir Vanessa ici, pour que nous mettions les choses au point ensemble ? je demandais aux deux personnes face à moi.

- Oui, répond Sophie, hésitante, après avoir consulté son collègue du regard.

- Je suis déjà devant la porte ! annonce la jolie brune.

Le message transmis, la porte s’ouvre pour laisser entrer le dernier membre de notre groupe. Mon amante s'approcha de la jeune rousse, pour la fixer droit dans les yeux.

- Maintenant explique moi ta disparition ! lui ordonne-t-elle.

- Je vais essayer, en fonction des souvenirs que j’ai pu retrouver.

- J’ai perdu mon travail à cause de toi !

- Je le sais et je suis coupable de beaucoup de choses. Je t’ai fait tomber amoureuse de moi, puis avant de me faire passer pour morte, j’ai foutu toute la boîte en l'air. Mais saches que tu y gagnes au change Vanessa, ton mari est bien meilleur que moi. Ton nouveau travail bien mieux que là où on s’est connues.

- J’ai failli ….

- Je sais ça aussi. Tu n’imagines pas à quel point je peux m’en vouloir de ne pas t’avoir mise dans la confidence. Mais maintenant je peux tout t’expliquer si tu le souhaites.

- Tu apparais face à moi, je ne compte pas attendre que tu disparaisse à nouveau !

- Je ne me souviens pas de tous les détails. Je me rappelle d’Abdel, de toi et de moi dans les labos de recherche. J’ai une grande nostalgie quand je repense à toi dans mes bras. Puis une haine immense quand me reviennent les brides de mon dernier jour dans la boîte. Après ça j’ai un trou noir, ma mémoire saute jusqu’à un réveil dans mon lit, avec juste comme souvenir que je suis vendeuse en prêt-à-porter.

Nous regardons la narratrice avec la bouche bée. Moi d’autant plus que je découvrais le passé lesbien de ma collègue. Ce qui me semble aussi être des idées suicidaires. Rien jusqu’ici ne m’avait laissé penser ça, ma tendresse pour elle se décupla instantanément.

- J’ai commencé à retrouver mes souvenirs, reprit Sophie, en croisant Abdel par hasard. Au même moment, je me suis souvenu de toi mais sans précisions, sans savoir vraiment le vide que ta perte m’avait laissé. Enfin quand j’ai rencontré Marc, avec lui les pensées qu’il avait pour toi se sont insinuées dans les miennes. C’est à partir de là que j’ai su ce qu’il me manquait.

Suite à ces explications, nous échangeons longuement. Entretemps j’avais relâché ma concentration dans ma dimension. C’est ainsi que notre collaboration a commencé, non sans une pointe de méfiance les uns envers les autres. Un peu moins pour ma collègue qui avait presque réussi à me donner une confiance aveugle envers elle.

Nous nous quittons tard le soir, pour reprendre chacun le chemin de nos vies qui ne serait décidément plus jamais les mêmes.

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