De petites choses démodées

2 minutes de lecture

"Je ne suis pas anxieuse ; tout le monde se moque éperdument de ce que l'on écrit, les romans ne sont plus que de petites choses démodées -- des monstres en voie d'extinction [...]"

C'était un autre temps.

Mais n'est-ce pas encore d'actualité ?

Tout le monde se moque de ce que l'on écrit : pour moi, c'est vrai.

Bien peu des personnes de mon entourage s'intéressent à ce que je pose sur la page blanche. Pourtant, au-delà de celle-ci, s'ébattent des milliers de lignes, des personnages étranges et des mondes fabuleux. Des écrits qui ont pour but de les émerveiller, de les distraire, de les faire grandir.

La plupart de mes amis, et ma famille proche également, m'interroge sur mes difficultés de parent. On cause de ça, beaucoup. Moi, je préférerais leur dire ce qui se trame dans ma tête : toutes ces choses dont je veux accoucher sur papier.

Quand je me présente à quelqu'un que je ne connais pas, qu'on me demande ce que je fais dans la vie, je ne manque pas, pourtant, de préciser que j'écris. De la fantasy. Et souvent, la discussion s'arrête là. Pourtant, je suis intarrissable à ce sujet.

En parler, et écouter les suggestions, les critiques ou recevoir des questions est précieux et utile. Les conversations autour de mes projets littéraires sont autant de forces pour le moulin de la création : vaincre son inertie ou ajouter du grain.

Mais encore : est-ce que tout le monde ne se moquerait pas de ce qu'on écrit, simplement parce que tout le monde est lettré -- au sens où chacun sait lire et écrire, et donc produire de l'écriture -- et, par corollaire, beaucoup caressent l'envie de publier un roman, un best-seller qui changera la face du monde ?

J'avoue, je lis rarement les textes publiés sur cette plateforme. Je cultive une sorte d'exigence, pour les autres et pour moi-même. Quand je parle d'exigence, je ne parle pas d'élitisme (je vous renvoie à la philosophie de Ratatouille, comme précédemment). L'exigence se trouve dans la forme, dans le sujet proposé, dans l'effet induit par le récit. Dans l'innovation aussi.

Si je lis, ce n'est pas pour la beauté du geste. Je me plonge dans un livre comme dans une mine : avec une pioche, une pelle et un seau pour récolter les pépites. Je lis, par exemple, une version simplifiée de Beowulf pour découvrir d'où Tolkien a sorti l'intrigue du dragon Smaug dans le Hobbit.

Puisque tant de gens se lancent dans l'aventure de l'écriture, et que les maisons d'édition débordent littéralement de manuscrits, les romans ne sont pas en voie d'extinction, non. L'humanité raconte des histoires depuis la nuit des temps, elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin.

Mais je me demande alors à quel genre de monstres nous avons à faire...

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