PROLOGUE

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« Il fait tellement sombre ici, on n'y voit presque rien ! »

Le petit bateau aux voiles blancs qui lui servait de transport venait d'amarrer au port de l'île continentale de Brumenoire. Le sol était de roche noire, et la brume noire qui empestait dans l'air vous donnait envie de cracher. Il y en avait peu dans le port lugubre, mais il y en avait encore beaucoup plus, juste derrière le port et c'était la bas qu'il devait se rendre. Osmund avait fait l'observation de l'endroit tout en descendant les marches du bâteau vers le ponton.

-« Mon p'tit gars, l'appela le capitaine de sa voix rocailleuse, même si j'tai trouvé désagréable durant l'voyage, j'te souhaite de pas crever d'ici mon r'tour.

« Oh mais je n'en ai pas l'intention, lui répondit-il sèchement avec un air hautain sur son visage, sans regarder son interlocuteur et en continuant son chemin vers la terre noire.

— « Ouais, bah tu sais quoi ? continua le capitaine en le fixant sévèrement de ses yeux rouges globuleux, Le dernier qu'j'ai emmné sur ct'île lui aussi il avait pas l'intention d'crever, bah n'empêche que ça fait huit mois qu'sa femme qu'la engrossé l'attend. Mon avis qu'il est mort quelqu'part dans ct'ile. Et c'est c'qu't'attends si tu ne fais pas attention. »

Osmund se retourna doucement et asséna au capitaine un regard froid et hautain de ses beaux yeux gris mais le capitaine resta de marbre et le défia du regard.

« L'homme que vous avez accompagnez, commençant Osmund d'une voix pénétrante, était sûrement un paysan n'est pas ? Il ne laissa pas le capitaine répondre.
Je suis sûr qu'il a simplement baiser une femme quelconque mais une fois qu'il a sut qu'il avait mis enceinte, il a cherché un moyen de fuir ces responsabilités et quand il a entendu des rumeurs comme quoi tous ceux qui s'aventurent sur Brumenoire disparaissent, il a du faire croire a sa femme qu'il allait y allé pour y résoudre les mystères de disparitions et pour qu'ainsi, elle le considère comme un brave mais malheureusement il a disparu, termina t-il d'un air désolé. Pourquoi je vous dis ça ? J'y viens.

Il leva son index.


De un, l'homme n'était personne, alors que moi je suis Osmund Hautvent, deuxième fils du Roi Setzer Hautvent de Perce-Nuages, étudiant le plus prometteur de Lumière d'après les Dix Sages eux même, donc vous voyez la différence n'est-ce pas ? »

Le Capitaine le regarda de ses yeux bruns ternes avec un air impassible et répondit.

- « Ouais, j'la vois maintnant, son visage il'tait sale et a vous, il est propre. »

La réponse fut apparaître un petit sourire au coin de la bouche d'Osmund.

- « Tout juste, vous n'êtes pas si bête finalement. »

Et il le planta là et continua son chemin sur l'île mais une fois avoir posé le premier pied sur la terre noire du port, il se retourna une dernière fois vers le capitaine.

- « J'allais oublié, deuxième chose.
Il leva son index et son majeur.
Dites a la femme que son mari n'est pas mort, il est seulement caché quelque part ici, a se taper des putes. Et tout le déplaisir pour moi, capitaine. » et il le planta finalement la et ne regarda pas le bateau partir.

Chaque pas qu'il faisait sur la pierre noire arrachait un bruit horrible venant du sol. Les deux phares du port étaient dans un état miteux, pratiquement délabrés et hors service. Abandonné, sans doute, tout comme le port. Bon même si il en avait pas besoin puisque c'était le matin. Mais a Luxera, le continent d'où il venait, le matin signifiait lever du soleil, le chant du coq qui vous réveillait, pas un ciel si brumeux qui vous cachait le soleil toute la journée et qui ne laissait pratiquement aucune différence entre la nuit et le jour, de la terre plus noire que noire et surtout, aucune trace de gens dans un port comme comme si ils dormaient tous. Les habitants ont déjà dû quittés l'île, ou même disparus. Peut-être même qu'ils ont été trans... Non, cette rumeur était trop stupide pour y croire, cette rumeur devait sûrement l'origine a un radotage de marin et les radotages de marin, il les connaissait bien Osmund.
Une fois, son petit frère Rash et lui-même, s'étaient aventurés pour la première fois dans la cité portuaire de Port'Air sans l'autorisation de leur père et un marin les avait raconter qu'il y avait un sac vivant qui se promenait dans la colline de la buée et qu'il capturait tous les enfants qu'il croisé. Excités, ils y allèrent et se retrouvèrent tous les deux face au sac. Son frère l'abandonna de peur en courant a toute vitesse mais Osmund, lui, attrapa le sac en pleine course et l'ouvrit. Mais quelle a été sa déception quand il sût que ce n'était seulement qu'un chien, un golden retriever blanc exactement, enfermé dan, sûrement par le Marin car le chien avait plein de cicatrices de lames et avait une mine triste et malheureuse. Le marin l'avait sûrement laissé là pour qu'il fasse peur a une mauvaise personne et que cette personne tue cette pauvre bête sans aucun remords. Osmund garda donc le chien pour que jamais aucun mal ne lui soit fait et le nomma Albert. Leur père avait eu du mal a accepté le chien car il étaient allés au port sans son autorisation, alors il promit que c'était la toute première et dernière fois qu'il désobéissait a son père et il tenu la promesse. Son frère avait aussi fait la promesse mais il avait sûrement oublié. Quand il partit du château pour étudier a Lumière, son petit frère pleura et pour le consoler le laissa Albert pour qu'il reste en bonne compagnie. La dernière image qu'il tira d'eux est la tête bouffie de Rash souriante léché par Albert.

Ah, ça me manque tellement !

Mais ce n'était pas son frère et ni Albert qui le manquait mais Lumière. La vie qu'il y menait était excellente et c'était ce dont il avait toujours rêvé. Lire des dizaines de livres, étudié sur la nature du monde et ses mystères, mais ce qu'il aimait le plus c'était de prouver que sa supériorité aux autres. Car ces camarades n'était rien d'autres que des pouilleux alors que lui était le fils d'un roi, quel insulte ! Au vu de ses compétences, il fut nommé élève le plus talentueux de Lumière et même, peut être mais probablement, prochain érudit des dix sages ! Si son père le savait ! Mais il lui fallait attendre encore quelques années pour y être car il fallait au minimum avoir étudié pendant cinq années après la formation initiale pour être de robe bleu. Mais il ne s'en faisait pas trop car depuis l'histoire de la création de Lumière, il est l'un des seuls qui s'est vu le privilège d'être promu robe orange a seulement deux ans alors qu'il en faut trois initialement. Cela, il le devait à sa découverte incroyable sur le mana que même ses prédécesseurs et maîtres n'avaient pas trouvé. Donc seulement deux ans de plus et il était promu Érudit de robe bleu et rien ne lui ferait plus plaisir. Malheureusement s'était Lumière qui l'avait envoyé ici pour connaître la raison des disparitions mystérieuses des gens qui s'aventuraient sur l'île de Brumenoire et aussi de savoir pourquoi les habitants de Brumenoire migraient vers Luxera. P'tet parce qu'ils remarquent enfin qu'ca pue la-bas ? avait dit Berak le pouilleux. Imbécile, c'est pas des disparitions qu'il y a mais bien des meurtres car ils découvrent quelque chose qui ne doit pas s'échapper de là-bas. Mais t'es trop bête pour comprendre ça, n'est-ce pas le pouilleux ? Avait pensé Osmund fortement mais se retenu de dévoiler le fond de sa pensée. Et après moult réflexions, les dix sages l'avaient envoyé lui. Et il avait accepté directement.

Les histoires d'immigration, les vieux sages s'en fichent, ils savent que c'est a cause de leur roi Diego que les habitants quittent l'île.
Non, ce qu'ils veulent, c'est que les résultats de mes recherches ici fassent taire cette stupide rumeur. Et si je le fait, il me promouvrons sûrement au rang d'érudit de robe bleu et je serais le plus jeune de l'histoire a l'être, comme Eldwan le sage. Mais surtout oui, ils veulent que je fasse taire cette rumeur a jamais.

Cette rumeur consistait que... A quoi bon la racontait puisque personne n'y croirait ?

Quand il sortit finalement du port lugubre, il arriva finalement dans un village ou la brume noire y était beaucoup plus présente qu'au port. Les maisons avait tous perdus de leur couleurs, sombres et beaucoup d'entre elles étaient dans pratiquement dans le même état que les phares du port. Mais ce qu'il remarqua était qu'il y avait quelques personnes dans les rues du village.
Il avança dans le village et sentit les regards des passants fusées sur sa personne. Le premier passant qu'il rencontra était un jeune adulte au teint blafard et aux joues creuses. Il avait une mine complètement délabré et dès qu'Osmund arriva devant lui, le passant s'arrêta et le fixa de ses yeux écarquillés.

- « Ma mine vous dérange ? » l'interpella Osmund.

Mais le passant fit non de la tête tout lentement, non sans garder ses yeux écarquillés, Osmund gêné décida de continuer sa route.

Bizarre ce type...

Mais alors tous les gens de ce village étaient bizarres, car depuis la fenêtre des maisons, des rues, des tavernes et même les animaux errants, des chats noirs aux yeux rouges, tous le fixaient sans exception. Et cela le fit sentir un sentiment de gêne en lui, pas le sentiment d'être regarder comme si sa figure ne leur revenait pas, mais comme si il n'étaient pas comme eux, comme si ils avaient été... Non cela deviendrait a dire que la fameuse rumeur était vraie et il se refusait à l'admettre.
Mais les regards ne l'empêcha a lui aussi de scruter ses observateurs, un enfant de six ans dans des habits de pauvre, un rondouillard presque a poil, une femme avec ses seins à l'air qui l'observait depuis sa cuisine. Les regards qu'ils reçut d'eux ne le faisait absolument ressentir aucune peur et cela le fit sourire, car cela le faisait ressentir un sentiment d'être supérieur aux gens du commun.
Il demanda alors a une grosse femme tenant son pauvre marché rempli de choses... ensanglantées a quelques pieds de lui et qui comme tout le monde ici, l'observait de ses yeux écarquillés.

- « Madame, l'appela t-il d'une voix hautaine, dîtes-moi, vous ne saurait pas ou habite le maire de ce village, si même qu'il y en aurait un ? » lui demanda t-il.

Mais la dame le fixa, comme si elle ne comprenait pas la question, ou qu'elle ne savait pas la réponse. Puis elle cligna des yeux lentement puis quand elle rouvrit, tourna légèrement sa tête vers la droite et pointa la plus petite des maisons.

- « La bas qu'il habite.... le Maire. » en pointant du doigt la petite maison grise au toit rouge, tout en continuant a le fixer. Il a remercia d'un sourire gêné et continua son chemin vers la maison désigné.

Après quelques minutes dans les rues silencieuses, non sans être scruter par les yeux des villageois, Il arriva finalement a la maison au toit rouge du maire. Elle était seulement un peu plus petite comparé aux autres, mais était beaucoup plus belle et ressemblait aux maisons qu'on voyait a Luxera, ce qu'il le rassura. Les fenêtres allumés certifiés alors la présence du maire dans sa demeure.
Il toqua trois fois et doucement a la porte d'entrée en bois.

- « Qui est-ce ? » cria une voix grincheux.

- « Osmund Hautvent, érudit de robe orange de Lumière. » répondit-il en criant mais pas aussi fort que la voix grincheuse. Il entendit un grognement et la porte s'ouvrit.

Le Maire se présenta. C'était un vieil homme, de taille minuscule chauve qui portait un cache-œil noir sur l'œil droit et un œil gauche gonflé. Son visage long était tout ridé et il lui restait toutes des dents, malgré qu'elles étaient plus noirs que blancs. Il était vêtu d'une chemise violette et d'un pantalon noir et se tenait grâce a une canne qu'il tenait de sa main droite couverte de poils. Ce qui rassura Osmund, c'était que malgré que le vieux l'examina, il sentait qu'il n'était pas comme tous les autres passants qu'il avait croisé dans la rue qu'il observé comme des cadavres.

- « Yeux et Cheveux aussi gris que l'métal et ton air arrogant sur ton visage long, ouais, t'es un bien un Hautvent toi ha ! Et ta robe orange... Il avança derrière lui et observa le motif au dos de sa robe orange, c'était un motif de soleil en rouge avec des lignes tout autour qui signait la lueur du soleil puis se remit devant, et l'signe du soleil qui prouve que t'es bien un érudit. Oui, j'te crois, allez rentre j'vais répondre a ta question.»

Même les gens de cette île connaissent les Hautvent, cela ne m'étonne pas, a part si l'homme avait habité à Luxera.

Le vieux entra dans sa demeure et Osmund le suivit et rentra directement dans le salon bien propre, éclairé par les lampes du plafond, des fauteuils autour d'un feu apaisant. Juste a côté se trouvait la tête d'un cerf accroché au mur et en dessous un fusil. La table au centre était couvert d'une nappe dorée et au milieu une bougie allumé et des chaises confortables.

- « T'as faim ou pas ? » le demanda le vieux maire.

- « Non, ça va aller. »

- « Très bien, alors assieds toi dans l'fauteuil. »

Il le fit et c'était vraiment confortable et cela le fit un bien pesant. Le maire se posa dans la chaise juste en face de lui.

- « Marge ! Du vin ! aboya t-il et une femme presque vieille et ridée et aux longs cheveux bleus foncés en robe verte le lui amena du vin dans un verre luxueux et fit une belle révérence en se baissant face a eux deux et partit. Le Maire but quelques gorgées du vin et posa le verre fortement sur la table. D'la bonne gnôle ça ! » Il remarqua qu'Osmund ne lâchait pas Marge des yeux jusqu'à ce qu'elle fut parti puis se retourna vers son interlocuteur.

- « Elle est pas comme les autres, et vous aussi d'ailleurs... » lâcha t-il finalement en scrutant le vieux maire.

- « C'est ça qu'tes venu savoir n'est ce pas ? Il répondit sans attendre l'approbation d'Osmund, Si tu veux savoir c'est a cause du roi ça, ouais. Y'as pas que nous deux, tous ceux qui soupçonnaient l'roi d'être louche ont refusés d'aller à la convocation du roi d'il y a six mois et ont pu restés normaux, car ct'la bas qui l'as distribué son poison et tous ceux qui y sont allés sont devenus ces machins que tu vois. »

- « Attendez, le roi a empoisonné son peuple ? » s'esclaffa t-il avec un air inquiet.

- « Des gens même pas capable de penser, fixe tout ce qu'il leur est inconnu, ne bouffe pas pendant des jours sans que ça le déranges, a part d'entrailles d'putains d'animaux, bande ou mouille a la seule vue du sang, prie des dieux inconnu de tous, t'appellent quoi ça toi, si c'est pas du poison ? grogna t-il d'au air emporté. « Tous ceux qui n'y sont pas partis sont allés se réfugiés a la forterrese de Clair-de-Lune au sud mais moi j'suis trop vieux pour bouger. Donc l'roi me convoque mais j'viens pas, mtente pas trop l'poison. Mais il a arrêté de m'envoyer des messages maintenant, c'est lui qui va v'nir vers moi. Quel chevalier fait déplacer son roi vers soi alors que c'est le roi qui l'commande hein ? Enfin ancien chevalier, plus que maire d'un village perdu héhé.... Hahaha !» tout le salon fut rempli de son rire triste et il avala tout le contenu du verre a grandes gorgées avant de le lancer contre le mur, ce qui brisa bien évidemment le verre et ses éclats sautèrent sur le sol et le salon entra dans un silence noir. Osmund décida de le casser après quelques temps.

- « Alors c'est cela la cause des disparitions, le Roi emprisonne ou même assassine tous ceux qui essayent d'en savoir plus sur les agissements mystérieuses des citoyens de l'île et les migrations, c'est pour fuir le roi. »

- « T'as tout compris mon gars... Toi aussi tu dois disparaître mais pas comme les autres, fuit vers tes sages et va leur dire ce qui s'passe ici. Que le roi est fou et emmène le peuple dans sa folie.
Il se leva et se déplaça vers le mur et prit son fusil à côté de la tête du cerf. Moi, mon tour est venu d'crever, je mourrais sûrement avant la nuit mais pas sans me battre ! » puis se reposa dans la chaise en face de la fenêtre, dos tourné face a Osmund. La fenêtre lui montrait une vue de l'extérieur du village, malgré l'obscurité de la brume. Osmund se leva sans un mot et alla vers la porte de sortie.

- « Et pour la servante ? » demanda t-il presque d'un ton compatissant avant de franchir la porte.

- « Elle a décidé de m'accompagner jusqu'à ma tombe..... » dit-il sans se tourner.

Dommage...

Il allait sortir de la belle maison quand soudainement, le souvenir de la rumeur noire qu'il entendit sur l'île lui revint en tête.

- « Une dernière chose. » lui demanda Osmund.

- « Quoi encore bordel, t'as décidé de m'les casser juste avant ma mort ? » beugla le vieux en se retournant vers lui.

Osmund voulu répliquer en l'insultant mais le vieux avait l'air de quelqu'un de noble et il respectait cela.

Si ça aurait été qu'un pouilleux je l'aurait tué sur place pour m'avoir parler sur ce ton, ainsi adieu le mérite de mourir honorablement.

- « Désolé de vous importuner, mais.... C'est a propos de la rumeur noire. Est-elle vraie ? »

Il tourna a nouveau son visage vers la fenêtre et il y eut un léger silence avant qu'il réponde.

- « Rumeur noire ? Ha elle mérite son nom.
Il y eu encore un silence avant qu'il réponde.
J'en ai aucune idée si c'est vrai ou pas, comment ça t-il d'un ton froid, mais si ça l'est, va leur dire, si c'est faux, va leur dire. Maintenant va leur dire. »

Osmund quitta la maison en silence et décida de se rendre dans une auberge pour faire le point. Il la trouva sans problème grâce a la pancarte sur celle-ci marqué en noire sombre "Auberge de Shion". L'allure de l'auberge etait aussi sombre que les mots inscrits sur la pancarte, tout comme les autres maisons du village d'ailleurs. Quand il y franchissa les portes en bois branlants, il constata que l'intérieur avait un peu plus de clarté qu'a l'extérieur et les meubles étaient tous recouverts de poussière noire mais ce qu'il le frappait davantage, c'est qu'il ne sentait aucune odeur de nourriture alléchante ou normale, enfin il sentait bien une odeur, mais elle était fétide et provenait d'une nourriture que mangeait trois gaillards dans la table la plus lointaine de la taverne. Il ne prêta guère attention aux regards froids que lui jetèrent les gaillards et se refusa alors de manger quoi que ce soit ici et demanda simplement une chambre a l'aubergiste en toute politesse, mais celui-ci scruta Osmund longuement avant de déclarer le prix. Seulement trente pièces de bronze et il les lui donna malgré qu'elles étaient d'origine Luxérienne mais bon, il avait l'air de s'en ficher, seule l'intéressait la mine d'Osmund.

- « Choisissez n'importe quelle chambre. » termina l'aubergiste d'une voix monotone et Osmund acquiesça d'un mouvement de tête.

Il monta les escaliers miteux qui faisait un craquement a chaque marche. Il arriva a l'étage et choisis la pièce la plus propre qui était dans un sale état sans doute mais moins sales que ces congénères. Il s'assit dans la chaise en bois craquelé prés de la fenêtre brisée et sorti une gourde contenant de l'eau fraîche de sa poche et but avec modération et la posa dans la table ronde juste devant lui et se leva. Il regarda par la fenêtre, au-delà du village, les bois aux grands arbres dont le sommet étaient cachés par la brume. Sans savoir pourquoi, il avait la nette impression qu'il devait se rendre la-bas.

J'ai les réponses a toutes les questions, mais si le roi est impliqué, les Sages en avertirait sûrement les Rois de Luxera, cela ne nous concerne en rien donc aucune promotion pour moi. Le seul moyen, c'est de savoir si la rumeur est vraie ou pas. Et c'est dans ces bois que se trouve la vérité.

Osmund sortit de la taverne rapidement sans se soucier des regards et se dirigea vers les bois au nord du village.

Il y arriva en plusieurs minutes mais dès qu'il y posa le premier pas, il sentit un sentiment étrange parcourir son corps, comme si il venait de rentrer dans une autre dimension, lui qui n'avait jamais peur de rien, enfin trop arrogant pour l'admettre mais la même l'arrogance ne saurait caché sa peur.

N'aie pas peur Osmund, cette rumeur est stupide et tu le sais toi même, pense plutôt a la promotion.

Les arbres était les plus hauts qu'il l'ait jamais vu, ne savant même pas ou ils arrivaient a cause de la foutue brume noire dans le ciel qui rajoutait un côté encore plus dramatique. Le silence de la forêt était si pesant, enfin plus il avançait, plus le vent qui passait sous les feuilles d'arbres devenait de plus en plus fort. Quand soudain, il entendit une belle voix de femme qui chantait un air. Il se tourna et vu une belle femme, aux longs cheveux noirs qui descendait jusqu'a ses hanches larges et portait une longue robe noire avec des manches longues en dentelle et des talons noires. Elle avait les yeux petits, presque plissés et d'une couleur rouge, les plus rouges qu'il ait vu et avait un visage élégant de princesse au teint sombre. Malgré sa longue robe, ses formes étaient très attirants. Le sourire qu'elle lui fit était très séduisant.

- « Que... Que faîtes vous dans les bois gente dame ? » bégaya t-il.

Elle se rapprocha de lui et le caressa au visage délicatement ce qui le surpris, mais elle le caressa d'une telle douceur qui ne la repoussa pas, lui qui s'était promis de ne plus accepter aucune femme depuis le décès de Mersa .

- « Il ne faut pas avoir peur de moi, érudit. Je vais seulement au Sanctuaire. » lui dit-elle. Sa voix était un peu grave et un ton mélodieux, ce qui avait un certain charme. Voulez vous m'accompagnez ? Vous ne le regretterez pas. »

Après tout pourquoi pas, pensa t-il, il n'avait pas envie de rester seul dans les bois à avancer a l'aveugle et quelque chose lui disait qu'en la suivant, il allait avoir la réponse a sa question.

Osmund acquiesça de la tête et la femme le remercia en s'inclina délicatement et prit les devants. Osmund la suivit derrière et regardait ses hanches séduisantes et la forme de son derrière de la robe qui bougeait avec grâce. Il chassa ses pensées obscènes et repris son sérieux.

- « Vous ne partez pas de cette île gente dame ? » lui dit-il doucement.

- « Pourquoi je partirais ? » répondit-elle non sans un regard et continuant a avancer.

- « Et bien les habitants de l'île, ne sont-ils pas étranges a vos yeux ? Et votre roi lui-même, n'est-il pas fou ? »

Et elle rit faiblement en se couvrant la bouche du revers de la main puis se tourna vers lui.

- « Je vous l'accorde, notre roi a changé mais il n'est pas devenu fou, il emprunte juste la voie qui doit toujours être emprunté mais malheureusement oublié par ces ancêtres. Et a mes yeux, le peuple n'as pas changer, je le vois tel qu'il a toujours été et rien d'autre. Ils ont juste du mal à habités dans de telles conditions. » Ses yeux avait quelque chose a vous faire bander l'engin entre les cuisses et son sourire a vous faire chaviré le cœur mais tous les deux, sans savoir pourquoi, avait quelque chose a vous faire frisonner de peur.

- « Quand vous dites habités dans des conditions, vous parlez de vivre sous le régime du roi ? Pourtant cela fait déjà plusieurs années qu'il gouverne. »

- « Non, je parlait plutôt de fourrure, ou de manteau. »

Fourrure ? manteau ? Qu'est ce qu'elle sous-entend par là ?

- « D'accord... dit Osmund d'une voix hésitante, Et votre nom gente dame ? »

- « Lilith. Et vous êtes Osmund Hautvent. »

- « Comment le savez vous ? » s'étonna le concerné.

- « Je l'ai simplement entendu. » et elle continua la marche, sans attendre la réaction ou réponse d'Osmund.

Après quelques marches dans les bois, dont le vent était devenu si fort que les feuilles bouger dans tous les sens et levés doucement la robe orange d'Osmund et la robe noire de la femme, ils arrivèrent enfin a destination.

- « Voilà, on est arrivé, c'est ici. » déclara t-elle en pointant du doigt le magnifique Sanctuaire noire.

Incroyable...

C'était le Sanctuaire le plus haut et large qu'il ait jamais vu, aussi haut que Perce-Nuages le château le plus haut de Luxera appartenant a sa famille. Il y avait trois tours sinistres, une a gauche et a droite et une autre derrière, qui pointés vers le ciel, les trois tours étaient reliait a l'obscur bâtiment principal qui était si haut qu'il ne semblait pas avoir de fin. Les vitraux des fenêtres avaient tous un motif de couleurs différents mais représentes tous la même divinité, un être grand avec un masque a plusieurs cornes vers le ciel sur la tête et les yeux aussi rouge que le sang, comme ceux de Lilith.
Cela ressemblait plus a un château ténébreux qu'a un sanctuaire.
L'atmosphère de la brume noire, rajoutait un sentiment de mort dans l'air.
Aux alentours du sanctuaire, il y avait un énorme cimetière avec un seul arbre dont les branches étaient dépourvues de feuilles et des dizaines de corbeaux posés dans celles-ci et immobiles, telles des statues. Mais ce qui le fit frisonner était les yeux rouges sanglants des corbeaux, aussi sanglants que ceux de Lilith.

- « Incroyable... Comment cela se fait-il que je n'ai jamais entendu parlé d'un sanctuaire aussi énorme ? » s'exclama t-il d'une voix vibrante.

Il sortit alors de ses pensées et remarqua que Lilith se trouvait devant l'immense porte d'entrée du Sanctuaire. Sa longue robe noire virevolter a l'ouverture de l'immense porte, tout comme ses soyeux cheveux noires. Elle se tourna vers Osmund et refit son beau sourire et rentra a l'intérieur.
Il a suivi et ce fut une sorte de peur imminente quand il rentra. C'était une grande pièce aux mûrs noirs, les marbres étaient tout aussi noires que la brume, ce n'était pas des bancs mais un large cercles de chaises noires fastidieux encerclant une statue qui s'élevait. Des fissures pouvait d'apercevoir sur celle-ci. La statue représentait la même personne ou divinité représenté dans les vitraux. Il avait l'impression que la statue était réelle ou gardait quelque chose à l'intérieur d'elle. Le plafond émanait des lumières rouges sang qui illuminait la pièce.
Osmund durant toute sa vie n'avait jamais connu une aussi grande peur qu'il sentait a ce moment, sur lui planait l'odeur de la mort, il la sentait. Il voulait courir, le plus loin possible mais il ne pouvait faire aucun pas. Il sentit alors une énorme pression, une pression qu'il connaissait déjà. La pression qui apparaît quand le mana est présent. Mais il n'avait jamais subi une aussi grande pression, comme si l'espace se détruisait et une énergie négative rodait autour de lui. Cela le força à s'agenouiller des deux pieds et des deux mains devant la statue et sa tête clouer vers le sol, suait des grosses gouttes. Il entendit des pas qui se rapprochait de lui et se força a lever sa tête, ce qui lui faisait un mal de chien et il remarqua alors des talons noirs devant lui et une longue robe noire et le visage élégant digne d'une princesse au teint sombre.

- « Lilith ? » demanda t-il d'une voix étouffée par la pression.

Elle s'assit face a lui et prit son menton brutalement.

- « Très bien, tu sais ou est ta place. » Sa voix avait radicalement changer, passant de mélodieuse a pénétrante et avait prit un ton menaçant. Même l'air de son visage avait des traits sadiques et ses yeux s'étaient complètement ouverts et son sourire était devenu effrayant.

- « Que vas tu me faire ? » la voix du pauvre Osmund était toute terrifié mais Lilith, comme a son habitude lui rendit son beau sourire.

- « Moi ? Rien mon beau Osmund, je t'ai seulement accompagner te faire juger par le Suprême. »

- « Me faire juger moi ? Osmund l'érudit bleu ?! brailla Osmund d'une voix révolté, Je suis le Deuxième fils de Setzer Hautvent, le plus jeune érudit a être promu au rang de robe orange depuis l'époque d'Eldwan le Sage. Je ne laisserais jamais une catin me juger ! » Malgré sa colère, il n'arriva ni a la gifler, ni a se lever, seulement a gigoter a terre tel un asticot.

- « Je t'ai bien dit que c'est le Suprême qui te jugera et non moi. Et pour ta gouverne je sais très bien qui tu est Osmund.
Elle se leva délicatement et le regarda de haut.
Tu étais un garçon chaleureux et aimable avec ta famille et avec quiconque d'ailleurs. Mais en faisant face a la véritable nature de l'homme, tu a changé. Tu sais très bien de quoi je parle n'est ce pas ? Au viol de ta sœur Raina par ton soi disant ami Kron le paysan. A cela Osmund se figea et repensa a ce moment douloureux, a sa sœur aux larmes incessantes se présentant au château raccompagné par les gardes de son escapade pour rejoindre Kron, sa belle robe bleue qu'il avait cousue pour elle déchiré et du sang sur celle ci au niveau des cuisses. Depuis ton cœur s'est endurci et tu prends du plaisir a maltraiter les paysans qui sont pour toi, rien de plus que des insectes. Mais lors de ton apprentissage a Lumière, une belle servante du nom de Mersa a sut apaisé ton coeur et tu en est tombé amoureux. Mais elle était atteinte d'une maladie grave et incurable. Malheureusement, aussi intelligent que tu est et peu importe a quel point tu t'efforçais de trouvait un remède, tu n'as pu la soigner de sa maladie et elle en est morte.
Sachant que son père n'étais qu'un paysan ivrogne, tu lui donna quand même le corps de sa fille par respect mais il en avait cure de sa mort et de l'enterrer, il lui prit seulement tout ce qu'elle possédait qui avait de la valeur, notamment ses vêtements et te la rendit nue de l'extérieur tout comme de l'intérieur. Oui, il prit même les organes de sa fille pour les vendre a la science, a ta fameuse école, Lumière.
Et ta haine pour les paysans ne s'en décupla que plus encore et tu les rabaissa et insulta, les rappela a n'importe quel moment leur statut.
Finalement tu ne te dis pas que pour eux tu deviens exactement une source de haine, tout comme Kron l'as été pour toi ? »

Cela était trop pour Osmund et une goutte d'eau salée traversa son visage.

- « Je le sais ! Et si tu veux savoir, je ne me suis jamais autant senti heureux qu'en les traitant comme ils le sont, des pouilleux ! Ils peuvent bien me haïr, je m'en fous ! Je rendrais leur haine, par une autre encore plus profonde ! » lâcha t-il d'une voix profonde remplie de haine qui se calma par le contact doux de la main de Lilith sur sa joue.

- « C'est pour ça que tu a été jugé digne par notre maître de nous rejoindre.
Elle se tourna vers la statue et leva ses bras aussi haut qu'elle le pouvait, comme si elle glorifiait une divinité et cria d'une voix ténébreuse.
Ce n'est pas tes sages qui t'ont amenée ici mais bel et bien lui, Makrum Le Suprême ! »

Dès qu'elle prononça son nom, des yeux rouges se révélèrent sur la statue qui le fixait. Dès qu'il les croisa, il fut incapable de penser, ni de bouger, ni de... Il ne pouvait plus rien faire enfaîte, il était paralysé. Il se retrouva dans un lieu plus noir que le noir de la nuit et de la brume de Brumenoire et que le néant. Il sentit une main froide et pesante se poser sous sa tête et a son contact une voix lui explosa le crâne.

Tu as vécu en tant qu'Homme dans le malheur

mais tu renaît et vivra jusqu'à la fin des temps dans l'extase

Lève-toi Démon !

Il se mit a crier de douleur et sentit quelque chose qui brûlait a l'intérieur de ses yeux et il les écarquilla en pensant que cela allait calmait la douleur mais que nenni. Il sentit alors la brûlure sur son bras droit qui se détériora et un bras bleu en sorti encore plus musclé et plus grand puis ensuite la même chose pour le gauche, tout comme la peau de son visage long qui s'enleva en cris de douleurs et en laissa un autre plus grande et bleutée, marquée au front par des traces profondes dessinant un cerveau et deux cornes écailleuses qui pointait vers le ciel apparurent a cotés de ses cheveux gris qui avaient poussés et devinrent tellement longs qu'ils arrivèrent jusqu'à son dos, puis le bas du corps laissant des pieds bien plus musclés, et finalement son corps entier explosa de sang et un cri sanglant se fit retentir dans l'église et laissa place a un corps bleu bien bâti tel qu'il a jamais été, son torse découvert était rempli du sang qui avait jaillit de son ancien corps en explosant et son dos avait des longues ailes noires. Il n'avait pas besoin de miroir pour savoir qu'il avait changé, et qu'il porté désormais la couleur qu'il rêvait tant de porter. Il ne s'était jamais sentit aussi bien. Pour recouvrir sa nudité, il ramassa son ancienne robe orange et l'entoura au niveau des hanches. Il vu par la même occasion son ancien corps traînant dans un sol écarlate, frêle et tordu et joues creuses et a la peau grise. La pensée de la rumeur noire qu'il redoutait tant lui fit sourire.

- « Tu sais ce qu'on dit sur Brumenoire ? Que les gens qui y vont, y disparaissent pas non ! Tout comme les gens qui habitent là-bas ils se transforment, ils se transforment en démons ! »

Pour une fois qu'un radotage de marin s'avérait vrai.

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