Carnet de voyage

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Mai 1889, mercredi 13

Bonjour cher journal. Nous sommes en pleine jungle amazonienne. Quand je dis nous, je désigne mes trois accompagnateurs, c’est à dire le docteur AMPERFORD, le guide de renommée locale ANTIGOÑIA et mon ami proche Matime LONG. Je viens d’Angleterre, pour une expédition sur les égolaniphosymes, des plantes encore très peu connues qui se développent dans un environnement chaud et humide. La jungle pour être plus clair. Mais ce qui se passe n’est pas exactement en rapport avec ces merveilles de la nature. Je ne suis pas sûr qu’elles soient capables de voler des sacs entiers de nourriture de 6 kilos en faisant 3 cm de large… C’est pour cela que nous avons décidé de retranscrire les événements dans un cahier dédié de base pour la recherche… à moins qu’il s’agisse de singes ou autres qui nous volent, ce qui m’étonnerait vu les distances que nous avons parcourues entre chaque vol, je ne sais vraiment pas qui nous pille comme ça à peu près une nuit sur deux.

Je noterai les jours de découvertes importantes. Je ne me suis d’ailleurs pas présenté. Je suis le scientifique ROBSON William. Les égolaniphosymes sont mes sujets de recherches depuis 24 ans. Et j’ai enfin put établir une expédition ! Bon, ce n’est pas le plus important pour maintenant.

Mai 1889, samedi 16

Encore un vol de sac. Je ne peux rien dire de plus. Un sacs d’outils cette fois. Nous avons parcouru 30 kilomètres au moins depuis 3 jours. Nous nous sommes réveillés ce matin, en constatant qu’il manquait un sac. Notre guide ne savait quoi dire, comme à son habitude,

à part des « depuis 30 ans de carrière je n’ai jamais vu ça. » ou encore des « je ne vois vraiment pas ce qui a pu faire ça. » La possibilité que l’on nous ait suivit paraît de plus en plus plausible. Mais pourquoi ? Matime et moi-même nous demandons si l’on n’en avait pas après nous, nous pensons d’ailleurs à un autre scientifique de renommée mondiale, le professeur STAMPFORD, sur qui nous avons de l’avance sur la recherche des égolaniphosymes. Nous nous remettons en marche. J’ai décidé de décrire un peu le paysage autour de nous, ce qui m’évitera de penser au fait que j’en ai plein les pattes. Nous sommes sur un petit sentier entouré d’arbres gigantesques, de fleurs de couleurs paradisiaques

petit dessin du sentier

L’herbe y fait souvent plus de 2O cm. Nous marchons en file indienne. Notre Guide devant naturellement, mon ami Matime en seconde position, le docteur AMPERFORD et enfin moi-même, qui ai choisi de me reculer pour pouvoir écrire tranquillement. Le docteur AMPERFORD se retourne et me dit ces mots « Mon cher, vous devriez garder un peu d’encre au cas où nous nous ferions voler le dernier sac. Economisons nos ressources en prévisions d’un cas grave. ». Je suis donc ses sages conseils.

Mai 1889, dimanche 17

Je veux bien que le dimanche soit le jour de repos mais quand même. De là à ce qu’on trouve notre ravisseur assoupit près de notre dernier sac, quand même… Matime et moi avions donc raison sur un point : on nous suivait. J’avais pu le constater au fait que notre « hôte » ait notre machette à la hanche, machette qui était transportée dans le premier sac volé. Mais nous avions faux sur un autre point : ce n’était pas le professeur STAMPFORD qui dormait profondément, c’était un indien ! croquis de l’indien assoupit :

Un indien qui n’avait rien de moderne, donc

un indien coupé de notre société, un indien

dont la tribu était encore inconnue ! C’est

fort excitant ! Chaque tribu d’indien était

intégrée dans les villes d’Amérique ou au

moins fournie en produits de consommation

et en outillages. Et la machette était bien la

notre : sur le manche était gravé le signe de la

CRISTOMPRODUCTION, la société qui

ne fabrique des outillages que pour les scientifiques

en expédition. De plus, un bout de lame était parti, je l’ai reçu sans celui-ci. C’était donc bien notre machette.

croquis de la machette

Je me précipite alors sur l’objet, sans précaution, et je provoque un bruit qui réveille notre voleur. Il avait peur, c’était sûr. La guide lui montre d’un signe de la main qui se veut doux que nous ne sommes pas méchants. Matime me souffle à l’oreille : « Si je lui donne quelque chose, il comprendra qu’on ne lui veut pas de mal. ». D’un signe de tête, nous nous mettons d’accord. Matime prend alors dans sa main droite un stylo et tend sa main vers l’intéressé. Celui-ci saisit vilement l’offrande et la contemple une poignée de secondes. D’un signe de tête, il nous montrait qu’il voulait qu’on le suive. Après bien trois heures de marche, nous arrivons à son village. Je suis émerveillé. Nous sommes dans un village d’une tribu encore inconnue ! Nous sommes donc maintenant les hôtes de notre hôte… Notre hôte qui n’est plus notre hôte nous amène à une hutte. À l’intérieur, se trouve un homme qui me ressemble étrangement. Il dit : « n’écrivez pas dans votre carnet pour l’instant. » Il parle anglais !

Cela fait une heure qu’il me parle. Je vous résume : cet homme est anglais et s’appelle Andrew. Il était en expédition et ça à mal tourné pour lui. Il s’est retrouvé seul et est tombé sur ce village. Il a été accueilli par les habitants et a appris leur langage. Il vit ici depuis 13 ans. L’homme qui nous a suivi s’appelle Hibou-du-jour. Il nous rendra nos sacs si on ne dit pas un mot de cette tribu. Je cache donc le fait que j’écrit. Il serait heureux de nous accueillir ici et de nous apprendre leur dialecte, leur mode de vie et leurs rituels. En tout cas, nous passerons la nuit ici.

dessin de la hutte d’Andrew

Mai 1889, lundi 18

J’ai pris ma décision : je reste ici. Je n’en peux plus de ma vie de labo. Le quotidien me fatigue. Ici, je serai entouré et j’apprendrai plus que dans les expériences. Ils en savent plus que moi sur les égolaniphosymes ! C’est dire ! Matime, le docteur AMPERFORD et le guide ANTIGOÑIA ne seront pas de la partie. Je perds un ami, mais j’en gagne un : Andrew. Tous ont promis de ne parler de la tribu à personne. Ce carnet ne me servira plus à rien maintenant.

FIN

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