Mensonge II

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Mensonge, mensonge dit moi qu'elle est la vérité! --

C'est à peine si la lumière passait au travers des fines fentes de la porte. Calfeutrée au fond, elle resserra un peu plus ses genoux sur sa poitrine. Un bruit de verre brisé se fit entendre, suivi d'un gémissement. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles et frissonna. « Ne sors pas de là tant que je ne suis pas venu te chercher » lui avait-il dit en la poussant dans l'armoire. « Tout va bien ». Des bruits de pas ébranlèrent la maison. « Où es-tu ? » demanda une voix chantonnante. « Où es-tu ? » demanda t-elle à nouveau, elle ajouta quelque chose qu'elle ne compris pas. Son échine fut parcourue d'un long frisson glacé. Puis... plus rien. Le silence absolu. Une voix familière retenti, elle était toute proche « Où est-elle ?». À nouveau des pas se firent entendre, faisant grincer le parquet. « Ne fais pas ça !» lui dit une autre voix. Le long silence qui suivit fut troublé par des cliquetis.

Puis... le coup de feu parti.

*     *     *

Encore, ce rêve. Ses yeux papillonnairent doucement.
Elle ne voit quasiment rien, ne fait qu'entendre leurs voix. Elles résonnent dans sa tête... Et elles ne se taisent que quand elle ouvre les yeux. Elle resta là, étendue dans son lit en désordre, sans bouger. Elle inspira et expira profondément avant de s'extirper des couvertures, ou du moins essaya. Après s'être prise les pieds dans les draps, avoir tenté de se rattraper à la table de nuit, ne pas y être arrivée, puis être lourdement tombée sur le carrelage froid, elle en conclut que cette journée allée être mauvaise. Elle se releva trop brutalement, un vertige la pris, réveillant au passage une douleur naissante dans sa tête. Elle passa une main dans sa crinière et pu constater les dégâts de sa nuit agitée. Même un bon coup de brosse ne suffirait pas à tout démêler. Puis, elle amorça une avancée vers la porte, ce qui relevait, soit dit en passant, du parcours du combattant. La salle de bain atteinte, elle entreprit de prendre une douche. L'eau froide fouetta sa peau, dénoua ses cheveux et détendit ses muscles endoloris.                                                                  

Une quinzaine de minutes plus tard, alors qu'elle s'habillait, le téléphone de la chambre sonna. Tous les téléphones de toutes les chambres, et dans l'ensemble, tous les téléphones fixes de l'institut sont sur écoute, sachant cela, ce ne pouvait et ne devait pas être très important, ni confidentiel. Par conséquent, elle laissa sonner. Mais, pour son plus grand damne, cela ne s'arrêta pas. Tout en finissant d'enfiler son sweat elle décrocha le combiné. Une minute s'écoula avant qu'elle ne raccroche. 

Elle resta là, à contempler le vide, avant de souffler bruyamment. N'allait-elle donc jamais avoir de jour de repos ? En quittant ses appartements, elle se dirigea vers l'ascenseur le plus proche. À la vue de l'attroupement devant ce dernier, elle fit demi-tour et prit les escaliers. Pour arriver au cinquième, il y avait quatre-vingt-sept marches, et il était huit heure treize... Elle se pinça fermement l'arête du nez. Cette journée s'annonçait délibérément, mal.  Elle gravit les marches trois à trois et arriva au cinquième étage légèrement essoufflée.  Ce dernier était réservé à un bon nombre de bureaux, mais surtout, il comportait la salle de réunions. Une salle centrale, faite de baies vitrées et de portes vitrées, d'une épaisseur de verre de trente millimètres, elle jouxtait une salle d'écoute avec laquelle, elle était reliée par un miroir semi-réfléchissant. 

Cette salle était sur écoute perpétuelle, totalement insonorisée de l'extérieur, les vitres pouvaient se tinter sur demande, une véritable prouesse technologique. Elle traversa une allée de bureau en saluant quelque connaissance avant d'entrer dans la fameuse salle de réunions. Une dizaine de personnes y était attablée. Visiblement, elle se faisait attendre. Elle salua les deux hauts fonctionnaires et se laissa tomber lourdement sur l'une des chaises.

- Tout le monde est là, nous allons pouvoir commencer, déclara un homme en costume trois pièces. Des papiers leurs furent transmis. Alors qu'elle compulsait son dossier, quelqu'un l'interpella discrètement. Elle leva les yeux vers son interlocuteur. Elle sourit. 

- J'ai appris que tu étais rentrée hier de ta mission, tu aurais dû venir me voir !!! protesta la jeune femme brune dans un murmure. Elle afficha une moue déçue. Elle était belle est bien la fille de Luc, elle avait des yeux et des oreilles partout dans l'institut. Très ironique, puisqu'elle était aveugle.

- Je suis désolée Elene, j'étais fatiguée. Le jeune homme assis en face d'elle et a côté d'Elene se pencha vers elle. 

- Félicitations pour le succès de ta mission, Callahane ! lui dit-il. Elene acquiesça en souriant.

- Merci Batiste, mais... Une large main s'abattit sur sa tête.

- Bon retour parmi nous !!! la félicita à son tour Silver, le frère d'Elene. Aucun d'entre eux ne semblait au courant. Elle allait leur dire que tout ne s'était pas aussi bien passé, mais l'homme au costume, Morgan Hatcher, se racla la gorge, les rappelant à l'ordre.

- Comme vous le savez, nous avons accueilli hier sept nouvelles recrues. Il désigna la télé derrière lui, sur laquelle des portraits se mirent à défiler. Hugo Bridget. Naomi Jun. Anna Youg. Ethan Fox. Levi Alper. Gree Mortonne.

- Si vous êtes ici, repris sa collègue, c'est que chacun d'entre vous va prendre pour binôme l'un de ces nouveaux arrivants. Votre mission est de les préparer à passer les tests d'entrée qui seront seul juge de leur administration dans l'institut. Vous serez aussi noté sur votre enseignement. Toutes les infos sur votre binôme se trouvent dans le dossier que nous vous avons fourni. Vous avez rendez-vous avec eux à onze heures dans la cour, pour faire plus ample connaissance. Quant à vous, Callahane nous attendons votre compte rendu de mission. Pour seule réponse, elle acquiesça de la tête.

  - Alors, raconte nous tout !!! En cinq mois de missions tu doit avoir un tas de choses à nous dire !!! L'excitation dans la voix du jeune homme était palpable.

- Cette mission était un prétexte pour... Elle leva les yeux vers le groupe. Batiste et Sylver faisait partie de son groupe d'intervention car, en plus d'avoir des missions individuelles, chaque agent fait partie d'un groupe d'intervention. Groupe dans lequel il a un binôme. Aux finales ils pouvaient être appelés à réaliser trois types de missions : individuelles, en binôme ou encore en groupe. Chaque agent du groupe a une particularité propre. Batiste avait une formation d'Hacker, il est en binôme avec le mercenaire du groupe, Thomas. Sylver quant à lui est un espion et il était son binôme. 

- Pour une première mission longue durée ce fut une... Bonne expérience. Sa phrase sonnait plus comme une question qu'une affirmation. Ils l'apprendront bien assez tôt de toute façon. Se dit-elle en leur souriant. Elle posa ses yeux sur les dossiers que l'on venait de leur donner.

- Vous avez pêché lequel ? Demanda-t-elle en pointant du menton les portraits qui défilaient toujours pour faire diversion. Sylver se décida à la lâcher et à regarder son dossier.

- Un certaine Levi Alper, lui dit-il en lui montrant la photo sur le questionnaire.

- J'ai une fille, dit Elene en passant ses doigts sur la feuille. Gree...Mor...tonne.

- Pour moi, ce sera Hugo Briget. Déclara Batiste en enfonçant ses lunettes sur son nez.

- Et toi Line ? Demanda Elene à sa coéquipière, la sachant dans la salle.

- Agathe McCoy. Les deux jeunes filles entreprirent une discutions sur cette nouvelle mission. Callahane se tourna vers Sylver qui lisait le rapport des testes psychologiques de son nouveau partenaire.

- Thomas rentre aujourd'hui, non ?

- Hum... Pourquoi ? Il te manque ? Il n'avait pas levé les yeux. Elle sourit en levant les yeux au ciel.

- Dit plus tôt que c'est moi qui vais te manquer, après tout, ce " Ethan Fox " n'est pas trop mal, je pourrais... Tomber a-mou-reu-ssssse ! Elle fit traîner la dernière syllabe en se levant et en se dirigeant vers la porte. Il avait vivement tourné la tête vers elle, la cherchant du regard.

- Où vas-tu Callahane ? Lui demanda Elena, interrompant sa discussion.

- Rendre mon compte rendu, on se retrouve à onze heures.  

Merci à Elsa d'avoir corriger <3

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