Circonférences

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I.


Ils croyaient encore, battant la pénombre, percevoir les flammes dévorer ce qui n’avait gravé en eux que la peine et les cris de l’enfance, cette enfance, qui tentant d’arracher quelques promesses au ciel, s’enfonçait aujourd'hui, poursuivant d’invisibles fils dans la nuit du monde.



II.


Ah qu’il était beau d’apercevoir l’absurde, insaisissable, tacher les gris de nos villes froides et faire naître, aux creux de l’asphalte, les couleurs sauvages d’un monde décousu.



III.


Entre deux hémisphères, se tenait oscillante, légère...une silhouette aimée de l’horizon.



IV


Ce qui nous unit encore à ce jour, c’est la vision monotone de peuples dévorés par des ventres plus avides que les leurs et qui, de gré ou de force, voient s’apposer sur leurs dos courbes la marque d’un autre.



V.


Elle était belle, là, s’éloignant, dans le fracas de nos cœurs.



VI.


Après avoir tissé les dernières lignes du drame, chacun avait dans l’œil la suspension de l’orgasme, l’attente brûlante d’espoir d’un cœur souhaitant s’éveiller au-delà de lui-même, d’imploser, nu, uni au mystère de son existence et dans un tressaillement, être achevé d’un seul mot, si tendre et si fort qu’il déchirerait son ciel et le laisserait là, répandu, baigné dans l’extase de sa propre fin.



VII.


S’en aller, dans la brume, entrer dans l’antre de l’entre-terre, de l’entre-ciel, fécondes formes sur la toile incertaine, sans attendre, s’avancer jusqu'à ce que perce une lumière, jusqu'à ce que s’installent les corps, au contact d’un roc, d’une porte ou d’un soleil, d’un sourire, un ailleurs, aux corps solitaires, aux corps, entrelacer. Encore.



VIII.


La mer elle, pendant ce temps, roulait ses vagues sans âge, avalant sur son passage les traces et les secrets dont nous avions marqué le sable.


IX.


???x???? ? cela ? toutes les fins sont des points de cette circonférence.


(cette ligne de fin ayant eu un problème d'identification, nous l'avons placé sous surveillance indéfinie...Merci pour votre compréhension.)


X.


Dans cette pièce blanche, abstraite, caressant l’air du bout des doigts...

Sans me regarder, elle dit :

« C’est le seul moment, il me semble, où le mot jeu ne définit plus ni le sens ni les règles.

Lorsque je ne fais rien...et que le monde m’arrache à moi-même. »


Il y a une pause, elle me regarde, s’avance et chuchote à mon oreille:

«......»


Je la regarde.

Il y a un sourire sur ses yeux

Ils s’éteignent. 

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