Thrian et B-4 marchaient dans les rues sombres de la ville basse de Coruscant. À chaque intersection, tout devenait plus étrange, il faisait sombre et froid, le jeune homme pouvait parfois voir apparaître des petits yeux jaunes dans les coins noirs des immeubles. Lorsqu'ils tournèrent dans un angle de rue, ils se trouvèrent face à un carrefour complètement désert.

- Regarde là-bas ! Un hôtel !

Thrian montrait un bâtiment miteux et les deux comparses se précipitèrent vers la grande bâtisse puis entrèrent dans une petite salle de réception. Un rodien était assis derrière un grand bureau et fumait ce qui semblait être un bâton de couleur rouge

- Bonjour à vous voyageur ! (Rodese - langue de la race des Rodiens).

Le droïde se rapprocha du comptoir et commença à parler sa langue. Thrian ne comprenait absolument rien et restait derrière B-4.

- Cet homme demande 10 crédits par nuit.

Thrian regarda le droïde avec étonnement. Ce n'était vraiment pas beaucoup, du moins il s'attendait à bien plus.

- D'accord, je pense que c'est largement faisable.

B-4 prit les clés de l'appartement et ramassa les valises puis monta en compagnie de Thrian vers l'étage supérieur. Le couloir était en piteux état, les murs étaient gris et de nombreuses marques de pugilats montraient que l'hôtel avait déjà bien été utilisé auparavant.

- Quel taudis je te jure.

Thrian avait maintenant cette mauvaise impression, il voulait partir, mais ne connaissant aucune autre adresse, il décida tout de même de continuer vers leur chambre.

- Il est vrai que le bâtiment est presque en ruine.

Une fois arrivé devant la porte métallique, Thrian resta devant et souffla puis se tourna vers son ami.

- On reste une nuit ici et ensuite on s'en va le plus loin possible.

B-4 acquiesça et ils entrèrent dans la chambre. La déception se fit vite ressentir dans le regard de Thrian lorsqu'il perçut le lit totalement en bataille à la limite du mot déplorable.

- Une nuit, pas plus...

Se répéta-t-il en levant les yeux au ciel. Les deux acolytes complètement épuisés s'endormirent sans broncher plus et laissèrent la nuit panser leurs problèmes actuels.

*Le Lendemain*

Thrian était bloqué dans un cauchemar qui lui paraissait sans fin lorsqu'une main métallique lui toucha le haut de la tête faisant bouger ses cheveux. Il ouvrit immédiatement les yeux et se rendit compte que c'était son droïde qui avait essayé de lui montrer un peu de compassion en le bordant. Pensant cela gênant, il tenta de se relever, mais un bras métallique l'en empêchait. Il se rendait compte qu'il avait dormi sur B-4 pendant toute la nuit.

- B-4, tu peux me lâcher s'il te plaît ?

- Excuse-moi, je ne savais pas que tu étais levé.

Le robot enleva son bras sur le champ et bougea sa tête dans la direction de Thrian. Le jeune homme leva son buste tout en restant sur le robot.

- J'ai dormi longtemps ?

- 11 heures, 54 minutes et 18 secondes... Je pense que c'est suffisant.

Il se leva et B-4 fit de même en enlevant le drap qu'il avait déposé contre lui. Thrian alla devant le lavabo et se débarbouilla puis revint dans la pièce.

- Tu sais ce qu'il y a dans la valise de maman ?

Demanda-t-il en regardant la boîte que B-4 avait déposé secrètement sous le lit.

- Veux-tu que je l'ouvre ?

- Je vais le faire ne t'inquiète pas.

Thrian avança, se mit accroupi à côté du lit, prit la valise et la déposa sur le lit. En enlevant les quelques clips, le garçon put apercevoir un bout de chemise, et après un léger souvenir de son père qui lui monta à la tête, il décida de l'ouvrir complètement. Dans le premier compartiment de celle-ci se trouvaient des vêtements ainsi qu'une photo où dessus se trouvait lui, Vilma et ses parents. En voyant la photo, il souffla et senti une onde de sentiments lui parcourir le corps jusqu'à sa tête. Retenant une larme, il déposa le tout hors de la valise et ouvrit le deuxième compartiment qui semblait bien plus conséquent que la première. B-4 enclencha son capteur analytique et sonda la valise, sans dire un seul mot. Thrian ouvrit enfin le reste de la boîte et fut immédiatement surpris par son contenant. Il s'agissait d'un casque à la visière en forme de T, un plastron, une ceinture, des protections individuelles et des petits objets métalliques en tout genre. B-4 aida Thrian à sortir tout le matériel et déposa les pièces sur le lit afin que tout soit bien distinct.

- C'est... Une armure. Elle ressemble à celle de l'ami de mon père.

- Je n'ai pas eu la chance d'avoir vu ce genre d'armure dans le passé. C'est bien la première fois à vrai dire que j'en vois une.

Thrian fut interloqué par ce que disait son ami et ramassa le casque d'une main pour le regarder.

- Pourquoi mes parents possédaient-ils cela ?

B-4 se remit à analyser les pièces de l'armure et vint directement au fait.

- Il s'agit d'une armure mandalorienne. Du moins la plus grosse partie. Du Duracier et du Beskar, le composant le plus rare et chère de la galaxie. Fait dans une fonderie exclusivement mandalorienne. Thrian, les mandaloriens ne passent pas inconnues là où ils vont, l'armure risque de nous causer des ennuis si des personnes mal intentionnées veulent se l'accaparer.

Thrian semblait perdu dans ses pensées, ses parents étaient des mandaloriens ? Pourquoi leur avoir caché tout cela ?

- Armure mandalorienne... Qui sont-ils ? Pourquoi ils ne m'en ont pas parlé auparavant ?

- Je ne sais pas. Ils devaient avoir leurs raisons. Si tu veux mettre cette armure, il te faudra la couvrir. Je te déconseille aussi de mettre le casque. Lorsque nous partirons de Coruscant, tu pourras tester ton attirail sans occasionner de problème.

Le jeune homme s'assit sur le lit et déposa le casque à côté de lui. En s'étirant, il souffla puis enleva son t-shirt.

- Tu as raison. Je ne vais mettre que l'armure pour t'éviter de transporter plus de charges et tu garderas le casque.

B-4 regardait le corps recouvert d'hématomes de son maître, il y avait aussi des plaies en train de cicatriser que Thrian avait oublié de recouvrir.

- Tu es blessé ?

- Je... Je n'ai rien, ça va, un petit coup d'eau et un spray cicatrisant, ça partira en un clin d'œil.

Il ramassa un autre t-shirt noir et avec l'aide de B-4 enfila le plastron qui lui allait comme un gant. Il fit de même avec son pantalon cargo vert kaki, et déposa les plaques de protection en métal protégeant ses jambes. Il fit de même pour ses bras et ses avant-bras puis commença à sauter un peu partout pour savoir si tout tenait parfaitement en place.

- On dirait que tu es prêt à sortir.

Dit le droïde en ajustant les habits de Thrian comme s'il fut son père s'occupant de son fils.

- Oui, partons d'ici, je commence vraiment à détester cet endroit !

Rangeant les vêtements dans la valise ainsi que les deux casques qu'il avait, Thrian s'habilla de sa longue veste pour cacher son plastron et ses bras. Ils sortirent de la chambre et payèrent le rodien le montant de la nuit. Quand ils poussèrent les portes menant à l'extérieur tout avait changé. Les rues vides et délabrées de la nuit dernière avaient été remplacées par des rues remplies d'une foule d'humains et d'autres espèces cohabitant ensemble. Il y avait des commerces partout dans les rues et chaque boutique vendait des aliments provenant de plusieurs planètes. Thrian marchait dans la rue, B-4 à ses talons et les deux regardaient les étals des petits commerces. Passant devant ce qui semblait être un nouvel hôtel, des jeunes femmes repérèrent Thrian en lui souriant et en le sifflant. Un peu gêné par la situation, il ne fit qu'un simple sourire et continua son chemin. Mais il fut vite rattrapé par un homme ornant des bijoux de toutes sortes sur ses doigts et son cou. Celui-ci déposa sa lourde main sur l'épaule de Thrian. Le jeune homme se retourna et par réflexe, mit sa main dans sa veste pour toucher le bout de son blaster.

- Qui es-tu ?

Le bonhomme qui semblait surpris par la situation retira immédiatement sa main avant de la lever en signe de paix.

- Houla mon garçon ! Rien ne sert de s'exciter comme ça ! Je me présente, Bannista. Et si tu le souhaites, je peux m'employer à combler tous tes petits désirs les plus secrets...

Terminant sa phrase, Bannista lui fit un clin d'œil et un sourire dévoilant une dent en or, mais aussi d'autres qui avaient malencontreusement disparu de ses gencives.

- Pardon ?

Demanda Thrian qui ne comprenait pas ce que lui disait l'inconnu. Celui-ci se rapprocha et le fixa comme un serpent charmeur.

- Tu cherches une fille ? Je l'ai ! Tu cherches de quoi te sustenter ? Hihihi... Je l'ai aussi. Mais attention ce n'est pas gratuit.

Le garçon se mit à réfléchir et arbora maintenant un sourire, comme s'il venait de trouver quelque chose qui pourrait l'aider.

- Un vaisseau ?

Bannista fut interloqué par cette annonce et se frotta les mains.

- Alors tu cherches de quoi t'en aller... Intéressant... J'ai peut-être une personne qui peut voir ça pour toi.

- Je te suis.

B-4 attrapa l'épaule de Thrian avant qu'il n'aille plus loin et le regarda dans les yeux.

- Thrian, je ne pense pas qu'il faudrait qu'on y aille. Il y a d'autres vendeurs de vaisseau peut-être dans le coin.

- Ne t'en fais pas. Ça vaut le coup je pense.

Le droïde fit mine de ne pas aimer la situation et suivit Thrian qui semblait avoir la conviction qu'il faisait le bon choix. L'homme marchait d'une façon bizarre vu son surpoids en tenant dans ses mains deux chaînes reliant le coup de deux twi'leks à moitié nues. Un immense bâtiment ressemblant à une discothèque faisait briller de mille flammes les rues alentour.

- Bienvenue à Engarra mes amis, là où tous les plaisirs sont permis !

Ils entrèrent dans le sombre bâtiment et des lumières fluorescentes jaune et rose traversèrent la pièce de tout par. L'endroit grouillait de personne en tout genre, des riches, des drogués, des personnes en manque de rapport. Bref des personnes peu recommandables.

- Que font ces gens B-4 ?

- Je crois que nous nous trouvons dans une maison close. Ce n'est pas un endroit pour nous.

- Dans une maison quoi ?

- Une maison close Thrian. Un endroit où on fait ce qu'on veut si on a de quoi payer.

B-4 fut pendant un moment gêné et poussa Thrian vers un coin de la pièce principal qui paraissait à peu près sain.

- Par ici mes amis, venez à cette table et veuillez attendre quelques instants.

Il pointa une petite table ronde avec des canapés encastrés dans un mur. B-4 et Thrian prirent place, puis le petit homme au long bras commanda des boissons.