X "Chapitre hard"

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Je fus surpris par l’espace énorme qui m’accueillait, l’air était frais mais n’avait aucune incidence sur mon état, j’avais chaud sans avoir chaud, pourtant la sueur perlait sur mon visage et froid sans avoir froid malgré le claquement de mes dents. Je m’étonnais de voir une architecture aussi belle dans un édifice qui dehors m’avait impressionné par sa laideur avec ses deux tours massives qui encadraient l’entrée principale. Les « halus » débutaient, les rangées de sièges commençaient à perdre leur alignement rigoureux et semblaient se tordre et se détordre comme sous l’effet d’une forte houle. Je me dirigeai vers l’autel pour voir un christ en chair et en os. Je fus déçu, à part ses yeux qui me fixaient, je ne ressentis rien, et rien dans son regard n’exprimait une quelconque désapprobation ; j’aurais tellement aimé qu’il me parle, me sermonne comme un père à son fils, qu’il me pardonne aussi, mais là, mes exigences étaient peut-être excessives. J’eus une peur panique de la damnation éternelle. Je cherchais le repentir mais il n’y avait que vide et silence. J’étais parvenu au stade où j’étais incapable de revenir chez moi, j’étais totalement désorienté. Je me mis à genoux devant l’autel implorant une parole, une voix mais seuls me revenaient les râles de Virginie et d’Émilie, mais ces voix venaient de moi pas de lui, c’était le néant, le vide. Je décidai de chercher la chapelle où se trouvait la vierge Lucie, je tournais et retournais pour savoir où était l’autel quand par hasard au détour d’une allée louvoyante je trouvai une statue de sainte, était-ce Marie ou bien une des innombrables saintes ou martyres dont les catholiques sont si friands ? Mais son aspect me contentait. Je m’agenouillais à nouveau après avoir au préalable allumé toutes les bougies qui s’y trouvaient.

L’ambiance était délirante dans cette alcôve, les lumières vacillantes des bougies changeaient de couleur toutes les secondes, je les comparais à des feux follets, des djinns, mais je n’avais pas peur. Je me prosternai devant la statue les mains jointes et ne savais que dire à cette représentation de stuc et de plâtre. Tout à coup elle se mit à se mouvoir tout en restant étrangement immobile, son visage se convulsait telle une gorgone, de son drapé sortaient des serpents gigotant qui tendaient leur corps sans bras vers moi, sentant ma présence de leur langue bifide. Les lèvres de Lucie bougeaient et semblaient me dire quelque chose « je te pardonne Thomas parce que tu es venu à moi, tes crimes sont louables car ce n’étaient que des "Jézabel".»

Enfin on daignait me parler, me parler et comprendre mes actes. Je lui répondis quelque chose d’incompréhensible, mes paroles fusaient, je les comprenais mais pas syntaxiquement, ni phonétiquement, mais notre discussion dura un long moment bien qu’avec le LSD le temps perde toute valeur. Je devenais un saint parmi les criminels. J’entendis un bruit de serrure, on fermait le sanctuaire, mais je restais immobile devant l’icône, des bruits de pas résonnèrent, ils s’approchaient de moi, mais j’étais devenu un Saint, un Archange pourfendeur du vice et rien ne pouvait m’atteindre.

Je levais les yeux pour contempler les arcs brisés qui maintenaient l’édifice debout par les lois magiques de la physique. Les pas se rapprochaient, je continuais d’ânonner dans un langage incompréhensible pour le commun des mortels, je m’exprimais sûrement en cananéen ou en araméen.

– L’église est fermée monsieur, il ne faut pas rester là. Incapable de formuler une phrase avec un sujet, un verbe, et un complément, je me contentais de regarder ce qui était sans doute le curé ou le sacristain.

– Il vous faut partir, vous prierez demain.

À ce moment ma langue me revint et je dis : « Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché. »

– Revenez demain pour la confession après la messe.

Il n’avait pas de soutane mais l’armure de Saint Georges. Du sang maculait son poitrail de fer.

– Vous avez terrassé le dragon mon père ?

– Vous n’êtes pas dans votre état normal, il faut que vous partiez.

– Et la charité chrétienne qu’est-ce que vous en faites ?

– Je vois que vous êtes en détresse mon fils mais je ne peux rien pour vous à part vous offrir un repas qui vous requinquera. Mais sachez que la prière et le meilleur des remèdes.

– Ça fait longtemps que je prie mais je ne vois qu’horreur et Dieu me désapprouve.

– Dieu est miséricordieux pour les pécheurs repentants. Vous allez aller à l’office et vous vous restaurerez, cela vous convient-il ?

– Mais la vierge Lucie que va-t-elle dire si je l’abandonne ?

– Je ne connais que la vierge Marie ici, Sainte Lucie n’est pas représentée dans cette église.

– C’est un scandale ! C’est la plus pure des femmes qui soit.

– À ce moment il me prit le bras, je compris qu’il n’avait pas d’armure, que ce n’était pas Saint Georges. Il me souleva doucement et m’amena vers la sacristie de l’autre côté de l’océan de sièges et me dit :

« Sœur Thérèse va vous donner un repas, moi je dois partir. »

– Vous allez chercher le Graal ?

Il sourit, ne me répondit pas, et me fit pénétrer dans la sacristie. Mon état s’améliorait. Le trip avait été puissant mais de courte durée, j’avais pourtant toujours des flashs bleus et rouges qui parasitaient ma vision.

La pièce était spacieuse, les murs étaient égaillés par un nombre considérable d’images pieuses, une grande table occupait le milieu de la pièce. Des meubles, des vaisseliers d’un âge canonique et une gazinière et un frigo meublaient la salle.

Le prêtre prit le téléphone mural et appela ce qui devait sans doute être Thérèse. Je ne compris rien à ce qu’il disait, je n’avais que l’obsession du jugement dernier tout en essayant de me convaincre que ce n’était qu’invention de moines trop zélés dans l’exégèse. Dieu n’existait plus pour moi, seule la charité comptait. Pourtant cette charité n’avait pas éteint mon appétit de mort.

– Thérèse ne va pas tarder mais vous ne tarderez pas non plus, je vous fais confiance.

– Ne me faites jamais confiance mon père, je suis un criminel.

– J’en ai vu d’autre vous savez, mais vous avez pris autre chose que de l’alcool, n’est-ce pas ?

– J’ai pris un viatique pour un long pèlerinage.

– Ce viatique est une drogue ?

– Tous les viatiques sont bons lorsque l’on veut expier.

– Je n’ai pas le temps aujourd’hui, je dois aller voir un groupe de gens du voyage pour écouter leurs doléances et réconforter un malade en fin de vie.

– Vous aussi vous êtes un Saint, mais moi aussi j’atteins le bout de ma vie.

Thérèse pénétra dans la pièce, elle devait avoir une quarantaine d’années, ni jolie, ni laide, à part un linge blanc soigneusement arrangé sur ses cheveux, elle n’avait pas l’uniforme d’une sœur. En la regardant de plus près on voyait sur son visage les marques d’une femme qui n’avait pas connu le plaisir depuis longtemps. Elle me salua avec méfiance tout en écoutant le prêtre qui lui parlait à voix basse.

De nouveaux mes démons me reprirent : il me la fallait. Mais il était obligatoire que j’élimine le saint homme pour ne pas laisser de témoins. Je n’avais pas envie de portrait-robot.

Il fallait donc que je m’attaque au prêtre en premier tout en maîtrisant Thérèse. Le trip me rendait capable de n’importe quoi, mais j’étais incapable d’établir une stratégie valable…il fallait que j’improvise.

Une fois de plus la chance me sourit, chance que je considérais plutôt comme de l’opportunisme, elle plaça une assiette et une fourchette sur la table en face de moi. Le trip me rendait invincible et volontaire pour tout tenter.

Je saisis la fourchette et me ruai sur le prêtre pour la lui enfoncer dans la gorge, son sang gicla sur ma main droite, de la gauche je saisis Thérèse qui se trouvait juste à côté et la poussai violemment contre le mur. Elle fut quelque peu sonnée ce qui me permit d’en terminer avec le prêtre. Il agonisait, je n’avais plus rien à craindre et je me retournai vers Thérèse qui se relevait péniblement.

– Ne me faites pas de mal je vous en prie ! Je ferai tout ce que vous voudrez !

– Tout ce que je veux tu dis ? Et bien ça me va. Il y a du beurre dans ton frigo ?

– Oui.

– Et bien va m’en chercher.

Elle s’exécuta et posa le beurrier sur la table.

– Tu es une sœur ou seulement la bonne du curé ?

– J’ai fait mes vœux il y a dix ans me dit-elle sur un ton terrorisé. Je voyais dans ses yeux qu’elle s’attendait au pire mais elle croyait encore à une survie possible si elle restait bien sage.

– Tu es mariée avec Jésus alors ?

– Oui, sanglota-t-elle.

– Tu as déjà connu des hommes avant ? Elle resta silencieuse un instant et partit se réfugier dans un coin de la pièce, repliée sur elle- même.

– Non jamais.

– Alors je ne te ferai pas l’offense de te déflorer.

J’entendis le dernier râle du curé qui venait de rendre l’âme, baignant dans une mare de sang, ce qui redoubla la terreur de la none.

– Dieu est miséricordieux m’a-t-il dit, tu vois le résultat, il m’a fait venir ici par charité et tu vois encore le résultat. Tu n’as pas encore compris que Dieu n’a rien à faire ici-bas, qu’il nous laisse nous démerder entre nous. Et ne vas pas me dire que c’est à cause du péché originel, la pomme, Ève, Adam et le serpent. Moi je crois en la sélection naturelle.

Elle s’apaisa quelque peu, voyant que j’abordais un sujet qu’elle maîtrisait.

– Mais vous pensez à votre salut ?

– Je ne crois ni au paradis ni à l’enfer, par contre je vais te donner un avant-goût de l’enfer auquel tu crois. Viens ici à moins que tu préfères que je vienne te chercher ?

Elle obtempéra, tout en tremblant, elle s’approcha de moi une main sur sa croix. J’eus une autre poussée de LSD qui me rendit fou et m’octroya de surcroît une complète érection. Je la renversai à plat ventre sur la table, les jambes sur le sol, déchirai sa jupe et arrachant son slip « Petit Bateau ». Je plongeai résolument mes doigts dans le beurre qui avait quelque peu fondu et je lui badigeonnai l’anus. Elle se mit à crier et je lui enfonçai la jupe dans la bouche lui octroyant en même temps quelques coups de poing sur les tempes, puis je la pénétrai d’un coup sec et violent, ce qui me fit mal d’ailleurs, elle poussa, elle aussi, un cri très aigu malgré le tissu qui la bâillonnait. Je ne pus jouir cette fois-ci, à cause du trip qui demande beaucoup plus de temps, et j’étais pressé. Je pris mon plaisir tout de même.

Une fois rassasié, je l’étranglais.

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