Le rêve: un voyage sans limite

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Cette nuit je veux rêver, enfin, je veux me rappeler de mon rêve et je m'en rappellerais comme la nuit précédente. Telle était ma demande vespérale habituelle dans laquelle j'utilisais cette méthode maintes fois lu et répéter, qu'avant l'heure du coucher dire haut et fort que l'on voudrait se rappeler d'un rêve est un puissant message à notre inconscient. C'était mon dada, ma petite technique pour étancher ma soif, une soif d'exploration et de découverte, une soif de rêve.

La lumière a peine éteinte je me sentais déjà partir et attirer par une force invisible, je ne cherchais pas à me débattre, à fuir cette porte donnant sur le sommeil. Je me laissais donc porter par le courant, dérivant dans une mer à la fois plus sombre que le noir et plus translucide que le vide. Le silence était tel que même une mouche n'aurait osé le troubler mais au fond de moi je pouvais encore ouïr les faibles remous et craquements de ma maison. Rapidement une nouvelle porte m'apparut, plus grande et sombre que la dernière mais elle ne s'ouvrit pas. Je crus lui foncer dedans mais ce n'était en fait que le cadran de celle-ci, une ouverture vers un stade plus profond du sommeil. Rien y est descriptible car il n'y a rien, rien qu'un vide indescriptible donnant l'impression de baigner dans un profond brouillard immobile où la définition de distance n'existe plus. Plus aucun son ne filtrait à travers l'épais manteau que formait mon sommeil. Malgré l'annihilation totale de contact avec le monde extérieur je me sentais toujours voguer, ou n'étais-ce que les mouvement parasites de mon sommeil, un dernier contact avec la réalité ?

Puis tout d'un coup malgré l'absence totale du moindre son tout s’agita, le brouillard et la monotonie du noir laissant place à un charivari de couleurs, souvenirs et émotions. Tout allait très vite et se mélengeait met sans m'en être rendu compte je venais de passer la porte vers le rêve.

Et comme un papillon sortirait de son cocon j'émergeais doucement dans mon rêve. Le décor se dessina, passant du stade de mélange de couleurs pastelles à un paysage qui m'était bien familier : je me trouvais là, sur l'un des plus hauts sommets des Pyrénées à plus de trois mille mètres d’altitude. J'étais assis, blottis dans mon sac de couchage et j'observais les étoiles, mais à la différence de ce souvenir pourtant intact dans ma mémoire, je me trouvais seul et plus étrange encore les sacs de couchages de mes parents et de ma sœur étaient présents mais vide. Tout était si beau et pendant un instant je me crus de retour à ce 13 juillet ou l'on fêta l'anniversaire de ma sœur mais aussi veille de la fête nationale. Sauf que ce n'est qu'un rêve, me dis-je tristement, mais c'est ça qui est beau ! C'est ce pouvoir qu'a le rêve de faire revivre des moments si marquant, si émouvant. Ce doux paysage en était la preuve, il me rendait si nostalgique mais je me sentais pourtant comme oppressé. J'avais chaud mais un thermomètre posé près de moi sur un sac de couchage voisin m'indiquait pourtant une température négative. Il faisait de plus en plus chaud, une chaleur insoutenable et le paysage me parut tout de suite beaucoup moins accueillant pouvant plus maintenant être associé à un enfer qu'à de grandes vallées verdoyantes. La panique me prit : je voulais sortir mais je ne contrôlais rien, je me débattais pourtant avec énergie et y m’étais maintenant toute ma force, en vain, cela ne faisait qu'augmenter mon malaise. Submergé je stoppais tout mouvement, tout était perdu. Ce qui était à ses débuts un rêve était devenu un cauchemar.

Je me réveillais en sursaut, mon réveil sonnait, j'étais pétrifié et j'avais chaud, vraiment très chaud. Je m'étais emmêlé dans ma couverture. Combien de temps cela avait-il duré ? Tout était allé si vite et devenu si flou dans ma tête. Que c'était-il passé ? Remis de mes émotions je me levais : c'était la fin d'un long voyage.

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