Chapitre 24 - Seul le feu est réel

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La proie ne pouvait pas s'échapper.

Elle était certes vive. Elle avait certes de l'instinct. La chance avait pu certes être de son côté. Mais en l’occurrence, aujourd'hui, elle ne put sentir sa présence. Pas d'effluve qui se perdait dans le vent sourd, pas de craquements sonores ou de grincements ligneux. Aucune couleur dans la nuit sans étoiles et sans lune. Juste les ténèbres.

La proie ne pouvait pas même pas savoir que sa vie était menacée, elle… la mort l'emporta plus vite qu'un soupir de moineau. Elle tomba au sol, tandis que son prédateur arrachait sa gorge à pleines dents.

Edward se redressa en essuyant sa bouche, mais pas assez pour que le sang ait complètement disparu. Quelques taches subsistaient sur son armure de cuir. Ce sera suffisant, pensa-t-il en s'agenouillant devant le corps du Glarik aux pattes aussi lourdes que du plomb. Il fit quelques signes de la main, bénissant l'âme de la créature pour qu'elle puisse rejoindre ses ancêtres en toute sérénité ; le vampire lui devait bien cela.

— Pardonne-moi, mais je ne dois pas rester à leurs côtés la nuit durant.

Son cœur commença à battre plus fort. Son âme vibra à l'unisson dans ce rythme éperdu, effréné. Le blafard inspira pour faire taire l'envie de revenir à la bicoque… déchirer leurs gorges pulsantes… profaner leurs cadavres afin de satisfaire le Mange-Soleil…

tu ne te déroberas pas éternellement à moi, Kor'Al'Tain…

— Tais-toi, et profite que les ténèbres soient encore là.

ha ah aaah…c'est vrai qu'elles sont délicieuses…mais pas autant qu'elle…tu ne pourras pas la sauver, cette fois-ci…elle tombera, comme toutes les autres…

Le vampire fit taire la voix en l'engloutissant dans ses propres ténèbres. Il l'enfouit dans les tréfonds de son âme tordue, délabrée et infiniment plus vorace que les premiers trous noirs.

Le vent hurlait toujours. Les branchages craquaient, les animaux couinaient dans leurs terriers. Les nuages s'écartaient parfois pour laisser entrevoir la pâleur de la lune, mais rien ne pouvait échapper à son regard. Le Mange-Soleil le retrouverait, sauf si…

* * *

Le lendemain matin, la tempête était terminée, et le ciel bleu révélait à nouveau un soleil éblouissant. Habitué à un rythme de lève tôt, Ludwig s'étira dehors pour ne pas déranger Saulia et Maty qui dormaient encore ; la nuit avait été la plus inconfortable qu'il ait passé sur Mourn (enfin, Néo-Mourn !), et malgré sa révulsion envers le bruit des craquements d'articulations, ça lui faisait un bien fou ! Surtout qu'il avait vraiment besoin de digérer l'énormité d'hier…

« Je ne suis pas réelle Ludwig. Il… Il m'a créé de toutes pièces ».

— Un peu de café ?

Le blond sursauta ; Edward était apparu, deux tasses fumantes dans les mains. Ludwig le regarda un instant, observant les taches ternes sur sa tunique. Il prit le café et but, avant d'exhaler un « aaah » que chaque amateur du breuvage pouvait comprendre.

— Merci ! La… chasse a été bonne ?

Il désigna du doigt la tunique, et Edward sursauta.

— Mince ! Désolé… J'aurais dû nettoyer ça sous la pluie, mais j'ai préféré dormir sous un arbre.

— Pas de soucis, euh… Tu as bien dormi, sinon ? Avec tout le vent qu'il y avait…

— Contrairement aux croyances populaires, les Tempêtes Jaspiques n'arrachent pas les arbres pour les emporter dans le Grand Hasard.

Ludwig haussa les épaules face à cette explication aussi brumeuse que la surface de la mer d'huile devant eux. C'était assez étrange, parce qu'on avait l'impression que la barrière blanche s'était étendue jusqu'aux récifs… Il frissonna et décida de passer à autre chose :

— C'est dans quelle direction, cet avant-poste ?

— Là-bas, et Edward désigna une colline au loin. D'ordinaire, il y a de la fumée, mais jamais après une Tempête Jaspique.

— Qu'est-ce qu'il y a de non-magique qui nous permettrait de voyager en une journée jusqu'à Apraxia ?

— Ah c'est vrai, je ne t'en ai pas parlé… Disons qu'au début, Paraxie n'existait pas et les collines non plus. Les montagnes entouraient l'Empire et ça empêchait la plupart des commerces de s'étendre au-delà des frontières naturelles. Il y a eu un mage, un certain… Glaviot Putrigius, qui, tout rêveur de conquêtes qu'il était, a décidé de construire des avant-postes aux quatre coins du continent ; c'était avant l'invasion de Millonéria. Les avant-postes ont été confiés aux chevaucheurs de Kratmus, parce qu'ils étaient capables de franchir les montagnes pour transporter quelques provisions. Ils construisirent des ports petit à petit, d'abord de pêche, puis de commerce. Le problème, c'était l'apport de ressources : les Kratmus ne sont pas réputés pour leur vitesse et l'expansion se faisait trop rapide par rapport à l'approvisionnement. Alors un autre type est venu, Trak, non-mage cette fois : il était le premier pilote de Chitstsiy'owph[1] et monta une école pour apprendre aux rares élus à monter ces créatures vraiment effrayantes. Tu verrais leurs dents ! Bref, une fois ces pilotes en poche, Trak a ouvert une nouvelle voie d'approvisionnement. Ensuite vinrent Millonéria, les montagnes furent réduites à néant et tout le reste… tu connais la suite ?

— Oui, Millonéria est un peu un chapitre indispensable à la compréhension de l'histoire mournienne.

— Bien. Tu as donc saisi qu'est-ce qui nous permettra de parvenir jusqu'à Apraxia en une journée ?

Ludwig allait répondre que, contrairement à un avion pressurisé, voyager entre la troposphère et la stratosphère n'était pas une bonne idée pour survivre, quand Maty apparut dans l'embrasure en baillant et se frottant les yeux.

— Il est quelle heure…, bougonna-t-elle, la bouche pâteuse.

— Cinq heures du matin selon l'horloge terrestre, six heures et demi selon la mournienne (Edward indiqua la bicoque à Ludwig) Va réveiller ton amie. Nous partons.

Il acquiesça et se dirigea vers la porte, passant à côté de Maty… pour ressentir une vague de peur froide qui émanait d'elle. Plus de doutes, maintenant ; Edward n'avait plus rien d'un lycéen normal, ou même d'un ami.

On ne pouvait pas lui faire confiance.

Dans la cabane, Saulia s'était lovée contre Ananko, en boule à la manière de l'animal. Le plus étrange, c'était que ses articulations semblaient s'être volatilisées. Son visage exprimait si bien la plénitude féline que cela fit glousser Ludwig, qui secoua doucement son amie.

— Hé… hé ! (elle trembla, avant de cligner des yeux ; Ananko se réveilla en même temps) Ne te lève pas tout de suite, sinon tu risques d'avoir un sérieux problème.

— Gné ?

Ludwig passa ses bras autour des fines jambes pour les remettre dans une position plus humaine, fit de même avec le dos et les bras. Une fois cela fait, il la laissa se réveiller ; elle s'étira en produisant un son proche du ronronnement, mais en plus guttural. Elle se leva, s'apprêta à partir de la bicoque quand Ludwig l'arrêta :

— Tu me fais confiance ?

— Si tôt le matin…, bailla-t-elle. Bien sûr que oui.

— Formidable. Alors je te donne cet avertissement : Edward n'est plus digne de confiance. On va le suivre sans discuter pour aller jusqu'à Apraxia, on récupère le Tranchecoeur et on se tire de Néo-Mourn dare-dare !

— Un plan génial, la railla Saulia. Sérieusement, tu crois qu'il ne se doute pas qu'on se doute de lui ?

— Tu vas trop loin dans la paranoïa…

— Je suis rationnelle, Ludwig ! Tu ignorais jusqu'à aujourd'hui qu'Edward était un vampire, ce qui veut dire qu'il est capable de tromper son monde, et donc de comprendre qui le trompe à son tour. C'est un maître des manipulations, peut-être pire qu'Ugo !

— Là, tu vas trop loin dans l'injure…

— Argh ! Quand vas-tu enfin comprendre que tes petits plans sont pas aussi bons que tu le penses ? Tu n'es pas un stratège, Ludwig, tu es ambassadeur !

— J'ai joué à Fire Emblem ! protesta-t-il.

— Jouer à un jeu de stratégie ne fait pas de toi un maître dans l'art ! Tu le sais aussi bien que moi…

Elle avait raison ; bien qu'il se sentait intelligent dans les dialogues et les négociations, diriger des troupes n'avait jamais été son fort ; voilà peut-être pourquoi la première excursion chez les Dardants avait été un échec…

— Tu te dévalorises. Encore. Ludwig, Arrête !

— Mais c'est plus fort que moi !

Elle leva les yeux et les bras au ciel en sortant de la bicoque, lui sur ses talons. Edward leur lança un regard interrogateur, mais Saulia lança qu'il fallait partir parce que la tempête l'avait vraiment mise de mauvaise humeur. Ils chargèrent les provisions trouvées dans le cellier de la petite maison, montèrent dans le chariot et se mirent en route.

Sur le chemin, ils croisèrent plus de monde ; d'autres chariots, carrioles et convois, des baluchons montés sur des capes, des bottes qui martelaient le sol, des yeux fatigués et des visages inquiets qui se tournaient vers la limite brumeuse à l'horizon.

Ma maîtresse n'a pas tort, vous savez, dit Ananko à Ludwig en regardant un Wassip caqueter entre les pieds d'un passant.

— À propos de la dévalorisation.

Ça et le côté stratège ; vous pensez honnêtement être à la hauteur de cette tâche ?

— Mon rôle est de protéger tous les civils et la paix mondiale, récita-t-il.

Mon rôle est de protéger ma maîtresse. Pourtant, si j'étais libre, je serais capable de remplir le vôtre à la perfection. Vous, en revanche, arrivez à peine à remplir le mien.

— Me faire clasher par un chat, on aura tout vu…

Je n'ai pas terminé : j'ai la capacité de changer les choses… mais pas le choix. Vous ? Vous avez le choix. Vous aviez le choix, et vous avez choisi la voie la plus difficile. Moi je ne fais qu'obéir, vous essayez de votre côté de faire de mieux. Plus vous échouez, plus vous apprenez. Si j'échoue, je meurs. Vous commencez à comprendre ?

— Pas le moins du monde.

Ce que les humains sont étriqués… En termes simples, vous n'êtes pas l'unique personne qui puisse accomplir ce travail… mais vous êtes la seule qui ait choisi de le faire. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

— Wow, c'est… (Ludwig se sentit beaucoup mieux) Merci. Vraiment. Même si recevoir un compliment d'un chat me paraît encore très étrange…

Ne me remerciez pas, je ne fais qu'énoncer la vérité. Il y a trois types de personnes dans la pièce du monde : ceux qui regardent, ceux qui organisent et ceux qui obéissent. Vous faites, tout comme moi, partie de la troisième catégorie.

— Pas la seconde ?

Vous seriez devenu fou, en l’occurrence. Non, vous êtes de ceux qui obéissent… mais contrairement à moi qui suit le dialogue à la lettre, qui va à l'endroit exact où je suis sensé être, vous improvisez. Vous ne sortez cependant pas de la scène, vous ne gênez pas forcément tous les acteurs, mais vous suivez le déroulé à votre manière.

— Mais au bout du compte, ça ne sert à rien de faire ce que l'on peut pour changer la pièce, vu que l'issue est déjà écrite ? demanda Ludwig avec un mélange de regret et d'ironie sur la langue.

C'est vrai, la fin ne changera pas. Mais si la pièce n'est pas juste une représentation, s'il y a du vivant dans celle-ci et ce grâce à vous, alors il y aura sûrement des gens qui se poserons des questions. Des gens qui réfléchiront à ce pourquoi ils sont de ceux qui regardent… et peut-être, à force de réfléchir, rejoindront-ils à leur tour ceux qui obéissent… ou ceux qui organisent.

Le chat marquait un point, surtout auprès de Ludwig ; il avait passé un an de son existence à prouver que la paix mournio-terrienne était possible, mais au fur et à mesure, il comprenait que, si l'on voulait la paix, il ne suffisait pas de quelques accords et discours pour que cela fonctionne. Il fallait que les gens agissent par eux-mêmes, qu'ils se soulèvent pour parler de leur bouche, qu'ils serrent de leurs mains celles des autres, qu'ils voient de leurs yeux ce qui se passait… Qu'ils pensent de leurs têtes.

Sachant que Saulia se serrait à Maty pour la rassurer, qu'Edward était occupé à observer les passants pour repérer quelconque connaissance… Une question vint à Ludwig.

— Qu'en est-il de Maty et Edward ? Sont-ils spectateurs, acteurs ou dramaturges ?

En voilà une excellente question ! (Ananko se lécha les babines et s'étira) Vois-tu, je ne t'ai pas parlé d'une quatrième catégorie de personnes : ceux qui ont été les trois à la fois.

— Qui « sont », plutôt, non ? On ne peut pas sortir du monde ! pouffa Ludwig.

Au fond de lui, une effroyable vérité l'ébranla de haut en bas. Il savait qu'il se mentait à lui-même.

Bien sûr que oui, on ne peut pas. C'est précisément pour ça que ce genre de personnes est des plus effrayantes.

* * *

La Tour des Flèchoiseaux (selon une traduction plus ou moins littérale) se dressait parmi les champs en faisant honneur à son nom : sa façade était nue de toute mousse et chaque pierre était solidement collée aux autres, son toit pointait le ciel avec fierté, sa pointe perçait les nuages où l'on pouvait entrevoir les ombres des Chitstsiy'owph planer.

— C'est sacrément haut ! et Saulia siffla d'étonnement.

— On doit vraiment monter ? demanda Maty.

Ludwig se doutait bien que son amie blonde n'avait plus vraiment envie de retenter quelque ascension que ce soit, sachant que sa dernière s'était soldée par… eh bien, sa mort en l'occurence. Dur de faire pire comme traumatisme existentiel.

— On est obligé ; les Chitstsiy'owph ne se posent jamais et n'acceptent personne qui vienne du « sol ». Il faut les monter une fois qu'on est en « l'air », soit en chute libre.

Je vous sens nerveuse, maîtresse…

— Et toi, tu m'as l'air aussi observateur qu'une limande myope (Saulia frappa deux fois dans ses mains) C'est l'heure pour moi de ressortir mes talents d'animatrice colo ! Allez les enfants, on part en vadrouille !

Ludwig et le reste du groupe la regardèrent avec un tel ennui qu'il en devint presque palpable. Saulia râla et se plaint du manque d'enthousiasme général… quand un mournien portant une robe blanche et jaune les approcha :

— Que le Serpent vous lèche la langue ! (le mournien s'inclina) Vous êtes le seigneur Al'Tain ?

— C'est bien moi, répondit Edward en s'inclinant légèrement. Que le Serpent vous siffle dans l'oreille ! J'ai commandé un voyage vers Apraxia.

— Alors nous sommes partis ! Gyel'nol D'la'branuk !

Ludwig sentit le vent se lever, et il vit ses pieds quitter le sol ; les voilà qui lévitaient lentement vers le ciel ! Un sortilège de cette ampleur devait prendre plusieurs semaines à mettre en place, aussi le blond devina que ce genre de voyages (maintenant que les montagnes avaient disparu) était bien trop cher pour de simples passants.

Le froid humide des rares nuages les accueillirent bien assez tôt, et tous flottèrent par dessus la mer de coton. Autour d'eux, d'immenses hérons aux écailles arc-en-ciel, aux yeux de diamant et aux ailes ardentes chantaient à l'unisson. Une ode à la vie… Le son était si beau que Ludwig en eut les larmes aux yeux. Non, c'était plus profond que cela… Le mournien remarqua les larmoyances du blond, et rit :

— Aah, que le Grand Serpent me pardonne, j'aurais dû vous prévenir : les Chitstsiy'owph sont les oiseaux-élus de Mourn, ils ont donc une connexion particulière avec lui. Ils chantent pour qu'un jour il retourne auprès eux.

Ludwig comprit pourquoi il se sentait si triste, si déchiré ; les oiseaux légendaires pleuraient en permanence, maintenant que leur dieu était parti. Ce chagrin similaire à la perte d'un parent, que l'on sait qu'il devait de toute manière s'en aller tôt ou tard, mais pourtant… pourtant on ne peut s'empêcher de ressentir de la peine.

Le pilote mournien siffla quelques notes cristallines (son impossible à reproduire par un humain), et un oiseau se détacha du cortège pour filer vers eux, et le groupe atterrit dans une nacelle sur le dos de la créature, juste avant que le sort de flottement ne s'efface. Le Chitstsiy'owph écouta d'autres notes du mournien, chanta et plongea vers le ciel.

Le pilote incanta un autre sort, et une bulle protectrice se forma autour de la nacelle, probablement contre le froid et le manque d'air. Puis Ludwig hurla lorsque l'oiseau s'enflamma pour de vrai.

Ils étaient devenus flamme. Un éclair d'or et de pourpre brûlant qui fendait l'espace en lame chauffée à blanc. Pourtant étouffé par la barrière, Ludwig entendit le chant se changer en cri, et la vitesse augmenter démesurément jusqu'à que l'horizon se déforme en arc de cercle. Les yeux de l'oiseau se fondirent en deux soleils, pulsant d'une magie bien plus antique, bien plus sauvage que celle des mourniens, des Anciens et des Premiers Nés.

— Et vous êtes capable de maîtriser ça ?! s'exclama Ludwig en se tournant dans tous les sens, son « ça » étant si émerveillé qu'il ne pouvait être dévalorisant.

— Je n'ai fait que gagner sa confiance, je ne le maîtrise pas, le corrigea le pilote. Chaque Chitstsiy'owph possède son propre mode de vie, sa propre façon de voler et même de penser. Il faut des décennies pour apprendre ne serait-ce qu'une once de ce qu'il ressent… mais c'est suffisant pour qu'il partage avec nous la joie de voler.

— Comment ça ? Ce n'est pas par dressage qu'il va à Apraxia ? s'enquit Saulia.

— Le Chitstsiy'owph n'obéit pas aux lois simples du monde terrestre ; il n'est porté que par son frère vent qui l'a vu naître.

— Je vous aurais crû si ça avait été une rime, déclara Ludwig en observant les nuages déformés.

Le voyage fut calme, car le sort bullaire étouffait presque tous les sons extérieurs, et la chaleur propagée par les flammes de l'oiseau fabuleux les enveloppait dans une lassitude qui se mut en sommeil, sommeil… qui les gagna jusqu'à qu'ils tombent comme des masses. Le cri les apaisa assez pour qu'ils ne fassent ni cauchemar, ni rêve. Leurs pensées s'envolèrent à leur tour dans le ciel bleu et vide, nu de toute attache. Rien d'autre que la chaleur pleine d'espérance d'un retour qui ne sera jamais.

* * *

[1] Oiseau-Flèche ; un volatile chatoyant qui possède un système vasculaire et respiratoire particulier, capable de le faire survivre à haute altitude. Il ne se pose jamais, fait la taille d'un avion de chasse et est aviaivore. Extrêmement hostile envers ceux qui le touchent depuis le sol, mais accepte d'être monté si on l'atteint depuis les airs.

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