« Je t’en veux encore, tu sais. Je t’en voudrais certainement encore longtemps, mais je te pardonne. Je sais que si tu as fait ce choix ce n’était pas dans le but de faire du mal aux gens que tu aimais.

Tu as choisi de quitter ce monde avant l’heure prévue. Tu n’arrivais plus à trouver un sens à ton existence. Je regrette de ne pas avoir pu t’aider à être heureux, de ne pas avoir été présente au moment le plus critique de ta vie. J’aurais aimé que les choses soient différentes, que tu sois toujours à mes côtés. Rien n’est plus pareil dorénavant. Ton absence est pesante. Où que j’aille, je pense à toi. Je suis allée rendre visite à tes parents récemment. Ils souffrent toujours autant, tu sais. Ils ne comprennent pas ton geste, moi oui. Mais je ne sais pas comment leur expliquer le fait que tu ne te sentais pas à ta place dans cette société, ce monde, où la violence et l’égoïsme font partie du quotidien. Tu étais trop bon pour supporter tout ça…

Dire que ça fait deux ans aujourd’hui que tu t’en es allé, et un an que j’ai gravé ton nom sur ma peau. C’était mon premier tatouage en ton honneur mon ami, toi qui vouais un culte à cet art. Tu avais raison quand on commence, on ne peut pas s’empêcher d’en vouloir d’autres. Hier, tu aurais eu 26 ans et pour fêter ça, je suis allée me faire tatouer la date de notre rencontre, le début d’une grande et belle amitié. Désormais, je ne veux plus penser à ton absence, je veux seulement me rappeler les bons moments passés à tes côtés, et ses deux tatouages, gravés à jamais dans ma chair, me permettront d’y arriver. Tu me manques Romain. »