Le Château

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Elle venait d'arriver au domaine familiale dont elle avait hérité.

Sa mère était morte quelques mois plus tôt. Ses cousins avaient essayé de la dissuader d'emménager dans cette maison, mais Dahlia Everstein n'était pas du genre superstitieuse.

Peut-être qu'elle aurait dû vendre, mais son meilleur ami, Dimitri, l'avait convaincu que vivre au vert serait bénéfique à son art.

En effet, à l'instar de feu sa mère, Dahlia était peintre. Ses toiles étaient sombres, mais très appréciées.

— Le Château Everstein aurait besoin d'une mode remise à neuf, remarque Dimitri en montant les marches de l'entrée.

Son ami d'enfance allait emménager avec elle. Ils avaient toujour été fourrés ensemble et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer.

Tous deux avaient l'habitude de cohabiter, donc ça ne serait pas un problème dans ce coin reculé du nord du Jutland au Danemark.

— De sacrés travaux sont à prévoir et je crains que le plancher de l'étage ne soit pourri, dit-elle pensive.

Au même moment, des sciures de bois vinrent s'échouer à ses pieds.

Les deux amis se regardèrent et ne purent se retenir de rire.

— Tu es sûre de vouloir vivre ici, Dahlia ?

— Ne me dis pas que tu crois aux inepties de ma famille ?

Dimitri resta silencieux.

Depuis des générations, il y avait cette histoire que l'on contait aux enfants pour leur faire peur. Les femmes Everstein seraient maudites. En effet, toutes les ancêtres de Dahlia avaient connu des fins tragiques et soudaines.

—Je ne vais pas mourir, Dimitri.

— Ca tu n'en sais rien ! Tu pourrais... Je sais pas : trébucher de ton tabouret et t'empaler sur ton pinceau ! Ou encore, chuter dans les escaliers !

Dahlia explosa de rire devant l'affolement de Dimitri, la seule famille proche qui lui restait.

—Ce que tu peux être peureux ! Retourne en Finlande si c'est trop difficile pour toi...

— Et qui te protégera de cette malédiction féministe si je m'en vais ? dit-il sérieusement.

— Une malédiction féministe ?

— Bah oui...Vu qu'elle ne touche que les femmes. C'est limite misandre !

— Hmm Hmm...

— Je sais que tu veux accéder à une renommée digne de De Vinci, mais ça vaut pas ta vie !

— T'exagère, Dimitri...

— Tu devrais prendre ça plus au sérieux Dahlia, ta mère...

— Ma mère était folle et dépressive.

Ces mots jetèrent un froid sur le duo.

Dahlia ne parlait jamais de sa mère. Ou très peu. Elle en avait honte.

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