Chapitre 6 :

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Je soupirai. J’avais l’habitude de marcher, mais à cette époque-ci, il faisait vraiment froid dehors. Je détestais cela. Je n’écoutai pas vraiment Nina qui continuait à parler alors que je frottai mes mains ensemble pour les empêcher de congeler.

— On doit retourne en cours dans une heure. Tu n’auras pas le temps d’aller chercher Inès si tu ne sèches pas, déclara subitement mon amie.

— Je sais, grognai-je entre mes dents. C’est pour cela que je vais envoyer un message à Kristia, pour qu’elle me fasse une photocopie des cours et un topo. Je ferais cela au chaud.

— Donc… Il faut que tu voles les clés de la voiture de Mallo, que tu fasses face à tes parents qui t’en veulent sûrement de ne pas t’avoir vue en ce moment, régler les problèmes de couples de Pola et Dylan sans oublier Nathan et Vanessa… Sans vouloir de vexer, t’as vraiment pas de chance dans ta vie.

Je haussai les épaules et accélérai légèrement le pas. Il était vrai que dans certains moments de ma vie, je n’avais pas réellement eu la chance de mon côté, mais je ne me sentais pas malchanceuse en voyant Pola qui se torturait pour porter son couple à bout de bras, en voyant que Mallo et Dylan se ruinaient au travail et en ayant eu rapidement vent des problèmes familiaux de ma belle-sœur. Certes, je n’étais pas gâtée, mais j’étais loin d’être la plus malheureuse.

— Je ne pense pas avoir la poisse en ce moment, c’est plutôt mon entourage qui la subit, annonçai-je en enfonçant ma clé dans la serrure.

En tournant, je remarquai que la porte n’avait pas été fermée. Quelqu’un devait être rentré ou était resté. Je baissai dans la poignée.

— La seule chose de dramatique, dans ma vie, actuellement, c’est de voir mon ex débarquer du jour au lendemain, en apprenant qu’il est en couple avec ma meilleure amie, fis-je. En plus de cela, je vais devoir apprendre à le supporter continuellement et à faire comme si de rien était car je ne peux pas perdre ma meilleure amie, car même si je lui dirais elle serait en colère, et je ne comprends même pas pourquoi je suis en colère puisque je n’ai aucune raison de l’être !

— Si tu dis que dans les deux cas elle t’en voudra… Désoler de t’annoncer que tu devrais lui dire, et qu’elle ne vaut pas la peine que tu sois son amie. C’est normal que cela te fasse du mal, tu es célibataire et Nathan est ton premier et seul amour. Vanessa ta meilleure amie… Elle est passée où la Lauriane, qui, même si elle savait qu’elle allait se prendre un râteau, elle avouait quand même en face à la personne, qu’elle l’aimait ?

J’ouvris la porte et enlevai ma veste alors que Nina referma la porte derrière nous.

— La Laurianne est devenue peureuse au fil du temps, c’est tout. J’en suis moi-même désolée.

J’allais m’asseoir dans la cuisine et sortit mon portable pendant que j’indiquai à voix haute à Nina où se trouvaient les toilettes. Mon amie ne venait pas souvent à la colocation, on se voyait plus dans le groupe Dylan, Mallo et Pola. J’étais un électron libre qui divaguait dans les groupes depuis le collège. Et même si j’étais leur ami, quelquefois, je n’avais pas vraiment l’impression d’avoir des amis qui tenaient vraiment à moi. J’allais dans mes contacts et tapai sur Kristia pour aller dans les conversations.

Moi :

Hey ! Je m’excuse, mais je dois ramener Inès à mes parents. Je dois aller la chercher. Pourrais-tu me prendre les cours de 16h à 18h ?

Ce que j’aimais beaucoup chez Kristia, c’était que sur certain point, elle était comme moi. Et s’il y avait bien un point pratique que l’on avait en commun, c’était qu’au téléphone, on répondait quasiment dans la minute, pour ne pas dire à la seconde.

Kristia :

T’inquiète, ça roule ! Bonne chance avec tes vieux…

C’était la fin de la conversation, je ne lui répondis pas. Je la reverrais dans moins d’une heure de toute manière, et je commençai vraiment à être perturbée. Puis, je me souvins qu’un de mes colocataires n’était pas sortie de l’appartement. Je laissai mon portable sur la table puis me levai pour crier si quelqu’un était là. Mais je sentis quelqu’un me serrer dans ses bras et je regardai Nathan qui se trouvait en face de moi. Il avait l’air assez gêné mais se reprit très vite, comme il sait le faire. Il me fixa dans les yeux et me fit un sourire. Ce n’était même pas arrogant de sa part, c’est un sourire qui se voulait amical. J’aurais voulu adopter l’ignorance mais je ne me rendis même pas compte que je le transperçai du regard. Vanessa me lâcha et me sourit alors que je priais pour que Nina revienne vite. Je devais trouver un moyen d’esquiver quand ils étaient tous les deux. Même si, je devais donc renoncer à passer du temps avec ma meilleure amie, que je n’avais pas vue depuis un bon bout de temps.

Vanessa avait changé. J’avais l’impression qu’elle avait grandie avant de me rendre compte qu’elle portait des talons. Elle était déjà grande pourtant… Ses cheveux étaient devenus très longs, et elle les avait fais éclaircis à en être presque blonde foncé. Depuis le temps, elle commençait à se maquiller, mais je fus quand même étonnée de voir qu’elle portait du fond de teint alors qu’elle disait qu’elle n’en porterait jamais.

— Tu avais un entretien d’embauche ? questionnai-je en la lâchant alors qu’elle me tenait toujours par les bras.

— Non, j’ai juste pris goût au maquillage.

J’entendis Nina revenir. Dès qu’elle vit Nathan et Vanessa elle m’adressa un regard désolé et m’emprunta mon ordinateur portable que j’avais laissé dans le salon. Quant à moi, je prétextai l’histoire de la clé pour m’éclipser dans la chambre de Mallo. Sa chambre était dans un bazar apocalyptique, je redoutais de ne pas retrouver les clés. Je ne pris même pas la peine de refermer la porte derrière moi. Comment allais-je les trouver ? Mon pied trébucha sur un gros tas de vêtements et je m’affalai par terre.

— Tu es toujours aussi maladroite à ce que je vois, rigola ma meilleure amie.

J’avais développé ce trait de caractère au collège, surtout au voyage scolaire. Et depuis ce jour-là, à chaque cours de sport, pratiquement, je tombai. Une fois je m’étais fait mal vers le genou, comme s’était à la pliure, cela tirait la peau et j’avais du mal à courir sans avoir mal. Lorsque la croûte a disparu, une sorte de bleu est resté à l’endroit de la blessure pendant presque un an. Cela ne me faisait rien qu’on se moque de moi pour cela, mais à ce moment-là, je serrais les dents, énervée. Je tournais la tête vers elle alors que je me redressais.

— Es-tu certaine que tu vas bien ? On dirait que quelque chose te tracasse…

Mise à part que Nathan et revenue dans ma vie et que tu sors avec lui, tout va pour le mieux pour moi. Merci de t’en inquiéter, cela fait chaud au cœur après que tu ne m’as pas contacté pendant plus d’un an.

— Oui, ça va, je vais bien.

— Cool, tant mieux, dit-elle en souriant. Je suis contente que tu m’acceptes avec Nathan, de toute manière je savais que tu ne nous en voudrais pas. C’est du passé, ce n’est plus quelqu’un d’important pour toi. Cela n’a pas marché avec toi mais j’espère que cela marchera avec moi.

Elle entendait sûrement une réponse de ma part. Une réponse que je ne lui apportai pas en restant silencieuse, perdue dans mes pensées. Elle venait de dire que Nathan était du passé, c’était vrai. Mais qu’il n’était pas important pour moi était faux. C’était mon premier amour, il a marqué ma vie.

— Bon… Bonne recherche, je retourne voir Nathan, il est parti dans sa chambre.

Je fermai les yeux lorsque je l’entendis arpenter le couloir pour ouvrir la porte de l’ancienne chambre de Pola. Je soupirai et je refermai la porte derrière moi et me laissai tomber le long de la porte et ramenai mes genoux contre moi. Je baissai la tête. Ma meilleure amie m’avait abandonnée pendant un an, et la voilà qui revenait comme une fleur dans la colocation, toute joyeuse, en couple avec mon premier amour. J’étais assez énervée, mais je me répétai en boucle qu’il y avait pire dans la vie, et que je n’étais pas dans la pire situation. Je devais vraiment me ressaisir au lieu de faire ma chochotte.

Je me relevai et décidai de m’attaquer immédiatement au bureau de Mallo. Des tas de feuilles et reposaient dans tous les sens avec des boites à CD ou des petits livres qui se faisaient cacher par le papier.

— Pas étonnant qu’il mettait plus de trois heures à faire ses devoirs si son bureau était dans cet état ! m’exclamai-je en soulevant les feuilles de papiers.

Je tirai le tiroir de droite et ne fouillai pas bien longtemps et retrouvai les clés de sa voiture. Je fronçai les sourcils en voyant des tickets de caisse enroulés autour de la clé. Je poussai la clé sur une partie du bureau où il n’y avait rien et je déroulai les tickets. Il y en avait trois et c’étaient tous au même restaurants, et à chaque fois, il était accompagné. Je lâchai les tickets et ne pus m’empêcher de sourire. Mallo était-il en couple ? Peut-être. Sûrement… Ou alors ce n’était pas encore gagné. La prochaine fois que je le verrais, j’irais lui en parler. Je rangeai les tickets et pris les clés avant de rester interpellée par le mur. Il y a avait plusieurs photos. Je reconnus vite Mallo et notre groupe. Je remarquai aussi, que sur certaine, les autres individus qui posaient avec lui étaient des amis d’enfances avec qui il s’était éloigné et que l’on avait croisé au collège. Je ressentis le besoin urgent de devoir m’expliquer plus amplement avec Vanessa. Elle s’était éloignée pendant plus d’un an, et elle revenait comme si de rien était, sans aucune explication. Le pire, c’était que je rentrai dans son jeu, je l’avais presque ignoré, je ne lui avais rien demandé. Je serrais si fort mes poings que je m’enfonçai mes ongles dans la peau. Je les desserrai et rangeai les clés de la voiture dans ma poche, puis je descendis.

— J’ai fini avec ton ordinateur ! cria Nina.

— Pas besoin de crier. Je suis là ! OK, tu veux que je t’amène ?

— Oui, je veux bien. Tu es encore sur ton histoire ? Tu devrais penser à chercher un éditeur, je suis certaine qu’il serait pris. Je suis sûre qu’elle serait lue, et tu pourrais peut-être avoir la chance de réaliser ton rêve !

— Devenir écrivain c’est un rêve que j’avais quand j’étais gamine. J’ai très peu de chance de le réaliser.

Je soupirai et remontai mon ordinateur portable dans ma chambre. Je déchargeai mon sac avant de descendre et d’enfiler une veste puis je remis un cahier et le passai sur mon épaule. Je tournai la tête vers la cuisine. Nina m’attendait et le couple était redescendu.

— Vous ne travaillez pas ? demandai-je.

Je n’attendais pas vraiment de réponse de leur part, et ils ne m’en donnèrent aucune de toute manière. Je pris la valise d’Inès que j’avais laissée dans le salon avec moi pour la mettre dans la voiture. Je laissai un papier devant Vanessa.

— Demain matin, neuf heures, à ce café-là. Retrouve-moi. Je crois bien qu’il faut qu’on parle, et sérieusement.

Elle ne répondit rien, mais Nathan me regarda surpris. Puis, je vis qu’il allait poser une question, mais il se ravisa. Je haussai un sourire en faisant un sourire malicieux puis je fis signe à Nina que l’on allait partir.

— Bien… T’as pas changé depuis le collège Nathan. À la prochaine.

Mon amie n’avait pas l’air très emballé de l’avoir revue, ni des potentiels rencontre avec lui. Mais ce n’était pas grave, je savais qu’elle trouverait un moyen de l’éviter. Nina n’était jamais à court d’idées. J’allumai la voiture et posai la valise d’Inès dans le coffre pour monter côté passager. Je soupirai. Il fallait vraiment que je finisse d’économiser pour m’acheter une voiture. J’en avais marre de devoir demander aux autres. Je n’aimais pas être dépendante aux gens. Je déposai Nina.

— Bon, eh bien à la prochaine. Bonne chance avec tes parents et Nathan. Comme d’habitude je suis là le soir si tu veux parler !

— Pipelette toujours opérationnelle !

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