20. Souterrains

12 minutes de lecture

Hécate n’était pas très difficile à trouver, à condition de connaître son emplacement. Si la ville était, olfactivement parlant, peu agréable en surface, elle l’était d’autant plus en-dessous. Les humains, dénués d’affinité, avaient mis en place un système nommé égout, qui permettait aux eaux usées de s’écouler et à la pluie de ne pas stagner dans les rues. A quelques mètres en-dessous du sol se trouvait aussi un autre moyen de transport, qu’Aaron appelait « Métro », permettant aux habitant de circuler facilement dans la ville. Si toutes ces choses semblaient folles pour Scarlet, elle se retrouvait tout de même sous terre, recherchant un groupe auquel appartenait dorénavant son petit-frère. Halia, avec un dégoût mélangé à la curiosité, marchait près de Scorpio à l’avant, découvrant les passages créés artificiellement par les humains. Décidément, ils avaient toujours des surprises à leur montrer.

Au milieu de tout la pagaille et le bruit créé par les métros et l’écoulement dans les égouts se trouvait plusieurs mètres de terre, réunis par un passage entre les deux, creusé le siècle précédent afin de permettre aux égoutiers d’autrefois de traverser. Abandonné, il eut été repris ensuite par les agents de gares des années soixante-dix, leur permettant de décider des plans pour le prochain métropolitain. Puis, lorsque que celui-ci eut été mis en service, l’endroit qui était alors devenu une salle de réunion souterraine fut de nouveau laissée pour compte. Ce n’était que trois ans en arrière qu’Hécate Regit, une jeune femme persuadée d’être soit un monstre, soit un être exceptionnel, décida de réhabiliter la grande pièce pour y cacher ses semblables. La bonne nouvelle était qu’être à l’intérieur les préservait de l’odeur et du bruit incessant.

La première porte, côté métro, était ancrée dans le béton et faite de métal. Les murs tagués de peinture au style particulier et sur le plafond en arc de cercle grésillaient des néons. Scorpio fut la première à toquer. Comme toujours, Halia resta derrière Scarlet, peu confiante. Après deux longues minutes, Hécate finit par ouvrir.

C’était une jeune femme à la peau ambrée et à la chevelure coiffées en multitudes de tresses sombres. Son visage était anguleux, ses pommettes apparentes et ses yeux charbonneux étaient occupés à scruter méticuleusement ceux qui l’avait dérangé, jusqu’à ce que son regard s’arrête sur Scorpio.

« Quelle surprise, lâcha-t-elle d’une voix grave, sarcastique.

— Je viens pour le gamin.

— Des mois sans nouvelles, et tu as l’audace de te ramener avec des inconnues ? »

Scorpio lâcha un soupir.

« Je suis venue avec la sœur de Garett. »

D’un pas franc, Scarlet s’avança.

« Et l’autre ?

— L’autre est mon amie, répondit l’Aldienne à sa place. Où est mon frère ? »

Ses sourcils épais, en permanence froncés et ses lèvres pulpeuses statiques laissait penser qu’Hécate était, pour aucune raison apparente, toujours en colère. Mais Scorpio les avait prévenues : elle avait un caractère fort, et personne n’était réellement sûr qu’elle était dotée d’une quelconque affinité.

« Venez. » finit-elle par accepter.

Elle s’écarta, laissant les trois jeunes femmes passer.

Comme décrit, l’intérieur était plutôt sombre. Scarlet avança jusqu’au centre de la pièce bétonnée, cherchant Garett du regard. Un autre accès sur la droite, entrouvert, lui redonna espoir. Des crépitements de hâte saisirent l’Aldienne alors qu’elle dépassa les chaises en désordres jusqu’à la porte, et l’ouvrit en grand. Une lumière au plafond illumina une dizaine de personnes entassées, qu’elle scruta en se retenant de respirer, jusqu’à ce qu’une petite tête sorte du lot. Les yeux écarquillés, l’enfant se leva, et, les yeux humides, courut jusqu’à elle.

Garett.

Elle avait imaginé ce moment chaque soir et chaque matin, dans chaque situation. Elle avait tout prévu, jusqu’à la moindre parcelle, même le fait qu’il puisse ne plus être vivant lorsqu’elle le retrouverait enfin. La seule chose qu’elle n’avait pas prévu, était la salve d’émotion incontrôlable qui la submergea jusqu’à ce que ses larmes montent et roulent sur ses joues. Scarlet pleurait.

L’ancre s’était échouée sur cette plage humaine des jours et des nuits auparavant. Elle avait traversé l’océan pour lui, avait failli rencontrer la mort plus d’une fois, avait remué ciel et terre et voilà qu’il était enfin là, dans ses bras, la tête nichée dans son ventre. Tremblotante, elle s’accroupit à sa hauteur, et sans parler, prit un moment pour l’observer. Était-il en bonne santé ? Avait-il été torturé, battu, maltraité ? D’une main hésitante, elle écarta les mèches rebelles qui s’étaient égarées sur son front, et plongea ses yeux dans les siens. Des sanglots secouaient encore son corps entier lorsqu’il parla enfin.

« Je suis désolé, grande-sœur. »

Effondrée, elle secoua la tête, comme pour signifier que ce n’était rien, qu’il n’était pas responsable de ce qui était arrivé. C’était vrai, comment aurait-il pu le savoir ? Il n’avait que dix ans, ce n’était qu’un gamin perdu, cherchant le bonheur au-delà des frontières d’Alda.

Garett leva la tête, puis afficha un large sourire en apercevant Halia. Il n’avait jamais été véritablement proche, eux deux, mais la voir ici était comme si l’île était venue jusqu’à lui.

« Est-ce que mère est là, elle aussi ? » demanda-t-il, de sa voix aiguë.

Scarlet se mordit la lèvre. Elle ne pouvait pas le lui annoncer comme cela, ce n’était pas une simple affaire. La Reine avait ordonné à tous de le laisser croupir ici, et Janet avait approuvé sans rechigner. Après tout, aucun d’eux ne pourrait rentrer sur Alda, alors moins il en savait, mieux il serait.

« Il n’y a que nous. » répondit-elle alors.

Entre déception et soulagement – probablement dû au fait que si sa mère était là, il passerait un sale quart d’heure – Garett soupira.

« Vos retrouvailles sont bien émouvantes, mais le temps presse. » lâcha Scorpio, sans aucune empathie.

Scarlet baissa les yeux. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras encore une heure ou deux, voire plus, mais la mercenaire avait raison. Charly était certainement en train de préparer quelque chose, et l’endroit n’était pas propice à l’émotion fraternelle.

« Je n’ai pas envie de te mêler à ça, petit-frère, mais tu es autant en danger que nous.

— Si tu parles de Charly, je suis au courant, répliqua-t-il avec une maturité qu’elle ne lui reconnaissait pas.

— Est-ce qu’il t’a fait du mal ?! vociféra-t-elle, tremblante.

— Non, rassure-toi. Il ne m’est rien arrivé ici, les humains sont plutôt gentils avec moi, et Hécate m’a recueilli très vite. Tu ne croiras jamais ça : ils sont aussi hôte de Hyara !

— Je sais, c’est rare mais il faut croire que les Aldiens ne sont pas les seuls. Ecoute Garett, j’aimerais avoir le temps de faire leur connaissance, mais nous devons partir d’ici au plus vite. »

Il acquiesça.

« D’accord, mais pas sans eux. »

Scarlet jeta un œil à Halia, qui hocha la tête.

« Bien, allons-y. »

Elle se releva, laissant passer le groupe d’Hécate devant. Une petite-fille, d’à peine l’âge de Garett, s’arrêta devant eux.

« Luttie, qu’est-ce que tu fais ? s’étonna celui-ci.

— Hors de question qu’on se sépare. Je n’ai pas confiance en des étrangers.

— Mais tu connais les jumeaux, et ils sont déjà sortis. Laisse-moi le temps d’aider les autres à partir, je te rejoindrais. »

Elle jaugea Scarlet du regard, puis, convaincue, suivi le groupe dehors. Une fois que tout le monde eut déserté le souterrain, Garett regarda sa grande-sœur.

« Je sais que tu t’es fait un sang d’encre pour moi…

— Ça n’a plus d’importance, nous sommes ensemble maintenant. »

Elle lui tendit une main, qu’il attrapa aussi fermement qu’il put, et ils empruntèrent à leur tour le chemin de la sortie. Une fois à l’air libre, le spectacle qui s’offraient devant eux était loin de tout ce qu’ils avaient vu jusqu’à maintenant.

D’un côté, Hécate, Scorpio, Halia, Luttie et les autres étaient alignés en position de combat face aux hommes de Charly, armés jusqu’au dent, protégeant le chasseur de tête plus squelettique que jamais. Par réflexe, Scarlet cacha son frère derrière elle.

« Une armée, rien que ça ? » retentit la voix nasillarde de Charly.

Elle serra les dents.

« Je ne vous veux pas de mal, continua-t-il avec malice. Je suis venu emprunter quelques-uns de vos amis. »

Les bras croisés, sur la ligne de devant, Scorpio leva les yeux au ciel.

« Qu’est-ce que tu prépares, au juste ? » demanda-t-elle.

Il s’avança devant ses hommes, se mettant à découvert. Son sourire, déformant son visage creusé, accentuait ses cernes et le rendait encore plus menaçant.

« Serait-ce ma rivale, vivante ? »

Il éclata d’un rire froid.

« Je suis étonné ! s’exclama-t-il, faignant la surprise. J’ai mis beaucoup d’espoir en toi, Scarlet… (il se tourna vers elle) Je pensais que tu me ramènerais sa tête, pas que tu me trahirais.

— Pourquoi aurais-je fait une chose pareille ?! rugit-elle.

— Pour survivre ! répliqua-t-il avec colère. Tu es une idiote, Scarlet. Par ta faute, tes amis vont mourir.

— Tu n’as aucune raison valable de faire ça.

— J’en ai des tas. Mais ça ne fait rien, nous aurons le temps de discuter plus tard. »

Il fit un signe à ses hommes, et ceux-ci chargèrent leur armes.

« Rendez vous, vous n’êtes pas à l’épreuve des balles. »

Halia fit un mouvement de recul, et Hécate serra les poings, mais aucun d’entre eux n’accepta de se rendre.

« Bien… soupira-t-il. A mon signal, tirez. »

Charly se retourna, dos à eux, se faufilant à travers son armée jusqu’à sortir du champ de vision. Au loin, il lâcha d’une voix claire :

« Je veux les jumeaux vivants. »

A cet instant, le cauchemar commença.

Hécate hurla aux autres de se cacher, mais il n’y avait rien de sûr à l’horizon. Luttie, lévitant au-dessus d’eux, tentait d’attirer leur attention pendant qu’un adolescent au nom inconnu chargeait un halo invisible capable de les protéger quelques instants. Une femme, plus âgée, se fit tuer d’une seule balle. Son sang coula sur le sol, alors que les cris des autres furent ensevelis par le bruit des tirs. Halia ouvrit les bras, les yeux fermés, et les bornes incendies des rues éclatèrent en mille morceaux. L’eau à l’intérieur s’éleva, formant une boule de fluide oscillant les une bar de pression qu’elle projeta sur eux. Une dizaine d’hommes s’écroulèrent. Ce n’était pas assez, beaucoup d’autres continuaient le carnage. Garett, empreint d’adrénaline, récupéra une barre de métal sur le sol, et s’apprêta à se téléporter, mais Scarlet l’en empêcha.

« Il en est hors de question ! » s’écria-t-elle, tentant de se faire comprendre malgré le vacarme.

Il soupira. Hécate, quant à elle, s’approcha avec minutie de la seconde ligne, et plongea ses yeux dans le moins chétif d’entre eux. Celui-ci, envoûté, se mit à tirer sur ses collègues, tuant plusieurs d’entre eux. Au milieu du danger, elle faillit se faire toucher mais Garett, qui avait échappé à la vigilance de sa grande-sœur, la sortit du pétrin in-extremis.

De son côté, Scorpio, qui n’était pas encore sûre d’être dotée d’affinité, tenta le tout pour le tout, et avec calme, sortit du champ de protection que l’adolescent tentait de maîtriser. Elle marcha, seule, devant eux, un couteau entre chaque doigt. Aucune balle ne l’atteignit, toutes déviées par la tornade qui s’était dressée pour la protéger. Elle en profita pour en abattre deux d’un seul lancer, mais fut obligée de s’écarter. Les dons des autres ne pouvaient s’effectuer convenablement avec la tempête.

Ainsi, Scarlet entra en scène. Elle n’était pas douée pour un sou en affinité, à vrai dire, elle ne savait pas du tout comment l’utiliser, mais elle ne pouvait pas simplement rester là à attendre. Alors, tout en restant derrière le halo de protection, elle sortit le briquet de sa poche et se concentra sur la flamme. Les yeux rivés sur celle-ci, qui dansait sans rythme, elle lui murmura de l’aider, en vain. Rien n’y fit, pas même crier sur le briquet comme une folle, ou le lancer sur le sol en espérant que quelque chose se produise.

Sous la colère, elle dégaina ses dagues, qu’elle avait soigneusement gardé sous son manteau, et sans réfléchir, fonça dans le tas. Elle égorgea le premier qu’elle rencontra d’un coup sec, puis glissa sur le sol pour être hors de vue et lacéra les jambes d’un autre sur son passage. C’était certes rapide, mais totalement irréfléchi, si bien qu’à découvert, elle se prit une balle dans la jambe qui la fit hurler de douleur. A l’instant où elle sentit la froideur d’une arme collée à sa tempe, Garett se téléporta jusqu’à elle et l’amena derrière le groupe allié. Le bruit du tir qui devait mettre fin à ses jours retentit dans un bruit sourd. Le monde autour d’elle vacilla.

Devant, le combat ne cessait pas pour autant. Le gamin qui, bras tendu, tentait désespérément de garder le bouclier stable, commençait à sombrer peu à peu. Il cligna des yeux une seconde. Une seconde fatale. Une seconde durant laquelle une balle perdue profita du moment de faiblesse pour transpercer sa carotide et l’abattre froidement. Un hurlement retentit dans le groupe. Sans lui, ils étaient tous condamnés. La fuite était la seule solution.

Rapidement, Garett se téléporta entre tous pour les amener en lieu sûr, mais il n’était pas assez rapide pour tout le monde. Beaucoup d’entre eux se firent tuer, et d’autres semblaient manquer à l’appel. Une fois que tous les survivants furent amenés in extremis entre les quatre murs d’un bâtiment abandonné, Scarlet rampa vers son petit-frère afin de s’assurer qu’il n’avait rien. Paniquée, elle détailla chaque particule de son corps.

« Je n’ai rien. » lui assura-t-il.

Son regard parcouru l’ensemble des rescapés, et il commença à trembler.

« Où est Luttie ? »

Il s’avança vers Halia et Scorpio.

« Hécate n’est nulle part, annonça cette dernière.

— Il n’y a pas les jumeaux non plus…

— Nous n’avons réussi à sauver aucun de ton groupe, Garett… »

Il s’écroula sur le sol. A genoux, le visage enfoui dans ses mains, il murmura d'incompréhensibles mots, les épaules secouées de sanglots.  Scarlet posa sa main sur son épaule.

« Je suis désolée… dit-elle.

— J’aurais pu les sauver ! (il releva la tête, les yeux humides) Luttie aurait put être ici, mais je suis arrivé trop tard !

— Ce n’est pas ta faute.

— Si, ça l’est.

— Garett, ils étaient beaucoup plus nombreux que nous.

— Luttie est sûrement morte à l’heure qu’il est ! J’aurais dû la sauver ! Je le devais, elle était mon amie ! »

Scarlet se tue. Elle comprenait ce que Garett ressentait à cet instant. Lorsqu’elle avait perdu Halia, elle avait bien cru devenir folle.

« Charly a dit qu’il voulait les jumeaux vivants, alors rien n’est perdu. La plupart d’entre eux ont dû être capturés, nous avons encore le temps d’aller les chercher.

— Alors allons-y ! Qu’attendons-nous ? »

Il n’était pas son petit-frère pour rien. Scarlet avait réagi de la même manière lorsqu’Aaron lui avait demandé d’être patiente. Cependant, elle avait appris qu’il était bien trop dangereux de s’aventurer à l’aveugle, et qu’elle risquait de les condamner davantage en provoquant l’ennemi.

« Si elle est encore vivante, c’est que Charly a besoin d’elle. Si nous découvrons pourquoi, on pourra l’affronter en connaissance de cause. »

Garett écarquilla les yeux.

« Tu es ma grande-sœur, la personne la plus sanguine que je connaisse, et tu me demande de rester là, sans rien faire ?

— Je t’ai déjà perdu une fois, il est hors de question que je te laisse risquer ta vie de nouveau. »

Elle se mordit la lèvre. Voilà qu’elle parlait comme sa mère, maintenant.

« Nous connaissons d’autres humains dans cette ville, continua-t-elle. Nous allons les rejoindre en lieu sûr, et trouver un plan. Si nous allons là-bas sans savoir ce que Charly prépare, nous allons tous mourir en vain. »

Il baissa la tête, convaincu. Après tout, elle avait certainement raison.

Scarlet tenta de se lever, et grimaça de douleur. Sa blessure ouverte saignait encore, et la balle logée à l’intérieur lui faisait affreusement mal.

« Tu peux nous téléporter chez Aaron ? demanda Scorpio.

— Non, répondit Garett, je ne peux utiliser mon affinité que dans des endroits que j’ai déjà visités ou que j’ai dans mon champ de vision.

— Merde, soupira-t-elle. Où sommes-nous ?

— A l’écart de la ville. Je me suis cachée là quelques jours avant qu’Hécate ne me trouve et ne me propose son aide. Mais je connais les souterrains, nous pourrons traverser les égouts sans nous faire repérer.

— Bien, nous n’avons pas vraiment le choix. »

D’un commun accord, ils soulevèrent la grille devant la maison abandonnée, et s’y glissèrent. L’odeur était infecte, mais le calme et le sentiment de sécurité les aidèrent à surmonter parfum dégoûtant qui y régnait. Une heure de marche plus tard, et ils émergèrent des sous-sols.

Scarlet se fit rapidement soignée par Maïa, soulagée de les voir revenir sain et sauf en compagnie de Garett. Si elle était en colère, elle ne pouvait résister à la joie de savoir qu’aucun de ceux qu’elle connaissait avait été tué. L’Aldienne sombra dans un sommeil profond. Halia et Garett était avec elle, et bien que la suite des événements s’annonçait sombre et terrifiante, elle les avait enfin retrouvé.

Annotations

Vous aimez lire L.S. Redley ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0