Le fantôme
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Je les vois défiler.
Moi, je suis assis là
Depuis trois mois déjà.
Avant j’étais comme eux, pressé.
J’avais, comme eux, un travail,
Une famille, un chez moi,
Bref tout allait de soi.
Mais un jour, on m’a mis sur la paille.
Et aussi rapidement que tout est venu,
J’ai tout perdu.
Malgré leurs regards plein de pitié,
J’essaye, tant bien que mal,
D’être fier de continuer d’exister.
Eux, dans leurs vies vides et pâles,
Ne peuvent comprendre le bonheur
Aussi simple soit-il, comme
Croquer à pleines dents dans une pomme.
Je ne troquerai pas ma vie pour la leur.
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