Ben se livre 2/2

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« Couleur de cheveux. Nous avons un partenariat avec une marque de shampoing. Haha ! Non, je plaisante.

  • Châtain. Châtain cendré même, je crois » répondis-je un sourire en coin
  • Et les yeux ? De quelle couleur sont-ils ?
  • Pas extra, ça c'est sûr ».

Je fusille Léo du regard, vas y marre toi, fais ton crâneur. T'as qu'à faire un procès à mes parents pour ne pas avoir eu l'immense honneur d'avoir des yeux spéciaux comme les tiens. Tout le monde n'a pas l'iris couleur miel. Je dois être le seul à avoir des yeux dits "basiques". J'ai envie de pleurer.

« Marrons. Ils sont assortis à mes cheveux.

  • Ta couleur préférée
  • BLEU ! » criais-je en même temps que Léo.

Je souris, il faut vraiment être aveugle pour ne pas le remarquer. C'est cette nuance qui est la plus représentée dans ma chambre, des posters, aux fringues, jusqu'au tapis même. Si je ne m'appelais pas Ben, je m'appellerais Blue ou Bleu.


« Quel enthousiasme ! Alors est-ce que tu as des meilleurs amis ?

  • L'autre débile à côté est mon meilleur ami, sinon sa copine est ma meilleure amie. Ne révélez pas son nom, non plus. Les lectrices risquent d'être jalouse, tellement qu'elle est à tomber.
  • OH ! Pas un mot sur ma princesse des océans. Laisse M tranquille.
  • OK ! Je n'embête pas plus le bourreau des coeurs. fis-je le taquinant.

La journaliste semble s'amuser avec nos pitreries, elle doit quand même se demander où elle est tombée. Dans une chambre, avec deux ados, qui sont stupides et qui ne savent parler que de quelques sujets: les filles, le sport, les filles, les jeux vidéos, les filles, manger, dormir... et les filles.

  • La prochaine question concerne ton lieu de résidence. J'en conclue que c'est ici.
  • Yep ! Chambre 38 du pensionnat l'Épi Noir, je vais rester longtemps ici. Sinon je suis chez mes parents, une petite maison sympa.
  • Bien ! Nous arrivons bientôt au terme de l'interview. J'espère que Léo ne sera pas contre être le prochain. Ta date de naissance ?
  • 21 Novembre 1997. Je suis scorpion. Et fier de l'être.

Léo secoue la tête en m'entendant, moi je m'amuse avec mon pendentif qui représente cet insecte justement. L'interview est bientôt finie. Mon moment de gloire est passé. SNIF ! SNIF !

« Bon ! La question suivante concernait ton statut relationnel. Comme j'ai cru comprendre que tu es en couple et que nous allons décevoir une grande part des lectrices, nous allons passer à l'avant-dernière: Parle moi de ta famille.

  • Hum ! Et bien ça va être assez long : Mon père s'appelle Bastien Esposito-Péruwelz, il a 42 ans et est employé dans une boutique de réparation informatique et de vente de composants. Il est rattaché à une multinationale dans ce secteur. Ma mère se nomme Pénélope Ramirez et a 41 ans, elle est artiste peintre et galiériste depuis un an, la comtesse norvégienne Gladys Lovelace et bienfaitrice de la ville l'a aidée à monter sa galerie.

C'est une amie de la famille. Ma mère et mon père ont une relation qui s'est dégradée au fur du temps, depuis l'accident de voiture qui a amputé le foyer de sa joie éternelle. Il faut savoir que ma mère exècre depuis toujours sa belle-famille, les Esposito qu'elle considère comme étant le mal.

Toute cette lignée maudite s'est effondrée, à la mort de mon grand-père Juan et arrière-grand-père Francesco. Mais oublions ces pourritures et revenons à l'événement qui a brisé ma famille: l'accident de voiture qui a eu lieu le 17 septembre 2011 dans la soirée.

Hormis ma belle personne, mes parents ont deux autres enfants: des jumelles de quatorze ans, Célia et Julia. Ce sont des vraies chipies et elles ne manquent pas une occasion de se faire remarquer, et de se chicaner.

Elles ont donc décidé de participer à un concours organisé dans la ville par une célèbre danseuse dont elles sont fans, Jasmine Oyara. Les Étoiles Aversionnaises récompensent les talents de la ville pour leur talent. Haha ! Au cours de la soirée, j'ai senti que les relations entre mes parents sont très tendues, et une gifle envoyée par mon père à ma mère le jour J me l'aura prouvé.

Après le spectacle, je raisonnais ma mère sur le parking du centre artistique pour qu'elle prenne une décision: le quitter définitivement ou pas. Surtout que "ce geste d'amour " avait été vu en public et par les organisateurs du concours, ainsi que les deux petites. Je vous dis pas le cauchemar pour ma mère, et l'humiliation pour notre famille.

Ma mère a dit qu'elle allait s'en occuper et on est rentrés dans la voiture. Les amis sont partis, collègues de mon père, les Lovelace... Ainsi que mon père qui a décidé de rentrer seul à pied, sa famille le saoulant j'imagine. On a donc pris la route en direction de notre petite demeure, sauf qu'il y a eu des travaux depuis sur la route, une intention de Fanny Evensield notre maire qui veut moderniser la ville.

Ma mère a fait un détour, j'ai à ce moment remarqué un changement musical, elle écoutait un titre qu'elle ne mettait jamais en général. Quelques temps après, nous ne pouvions plus arrêter la voiture, quelqu'un avait, il semblerait couper le système de freins.

Alors qu'on fonçait vers la route et toutes les voitures, ma mère a pu reprendre le contrôle de la situation et un bruit fort a été entendu, j'ignore ce que c'était, mais j'ai cru à une collision entre un autre véhicule. Sauf qu'il n y avait rien pour le prouver.

On a donc pu repartir jusqu'au Boulevard de l'Épouvan... l'Espoir, le lieu de l'accident. Mais les freins ont à nouveau déconné et cette fois c'était trop tard. BOUM ! L'impact final. Moralité, deux jours d'hôpital, Célia a eu une fracture à la jambe comme ma mère, moi j'ai une cicatrice qui me défigure me tranchant la joue droite et une petite au niveau des lèvres.

Ainsi que quelques brûlures dorsales et sur les épaules. Je ne parle pas de Julia, car voyez vous, elle a disparu. Un an déjà. On a tout essayé pour la faire revenir: voyance, spiritisme, exorcisme... On a pas encore tenté le satanisme, mais je n'y crois pas trop. Est-ce que ça vous va ou vous voulez plus long encore ? »

Je souris fier de moi, enfin, j'ai pu tout déballer, certes à une inconnue. Mais, ça me libère d'un poids qui me comprime l'estomac. Et les autres organes. Léo ne parle pas, il en reste la bouche ouverte.

« Et bien je dois dire que c'est digne d'un roman. Je comprends mieux ce que disait mon rédac en chef: Cette ville est truffée d'intérêt, de secrets, de péchés. Tu vas t'éclater Britany. J'ai du lui rappeler que je m'appelais Brenda, mais bon.

  • Haha ! Ca me fait penser à ma copine qu'on appelle toujours Mélodie, je ne sais pas pourquoi.
  • Dernière question. Des ennemis ? Un garçon aussi mignon doit forcément avoir des ennemis, ou des personnes qui le jalousent et le méprisent. »

AH ! Sujet qui fâche, je lance un regard à Léo qui le saisit en vol. Il me fait un non de la tête, on ne parlera pas bien entendu de CET ennemi-là. Peut-on aborder les deux autres ?

« Les personnes qui m'ont humilié et se sont moquées de moi à cause de mon ancien nom Esposito. Barbara, même si elle a changé depuis, et d'autres personnes qui n'accepteraient pas d'avoir leur nom cité. Et bien entendu les Esposito eux-mêmes, qui ne risquent pas de sortir de leurs tombes me hanter.

« Bien ! Malgré les quelques trous dans le témoignage. J'ai suffisamment de matière pour dresser un portrait convenable de toi. La prochaine personne que j'interrogerais sera ta mystérieuse petite amie.

  • HAHA ! Bon courage, elle a un tempérament assez étincelant.
  • Tu veux dire électrique ? » se moque de moi Léo

Je ris à sa blague et aide Brenda à ranger ses affaires, la galenterie avant tout. Puis je la raccompagne jusqu'au secrétariat et repars dans ma chambre discuter avec mon meilleur ami.


Bien ! Avec Ben, j'ai déjà une bonne entrée en matière, je ne sais pas tout de ce mystérieux secret qu'il me cache, mais son ami Léo semble savoir beaucoup de choses, et cette mystérieuse petite amie au tempérament électrique m'interpelle. Tout comme la fameuse M. Je sens que ce petit groupe va être au centre de mes questionnements, et de l'attention du public. La suite au prochain épisode.

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