Des souvenirs à la reconnaissance

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La période dont je viens de parler, va de ma naissance à mes six ans environ. Je garde quand même des sentiments profonds et positifs. J'ai pu nouer une relation intense et importante avec mon chien, il était tout pour moi, mon confident, le frère que je n'avais pas, mon protecteur, mon ami dans tous les sens du terme pour le soutien, l'écoute, les jeux, les câlins, Dex était mon ami le plus précieux, j'avais l'impression qu'il était éternel, que jamais il ne me laisserait. Mes larmes ne duraient jamais longtemps avec lui, il me donnait tellement d'amour. Je trouve ça magnifique, l'empathie que peut avoir un animal de compagnie mais aussi la compréhension, l'intuition, le non-jugement et par-dessus tout l'amour qu'il nous porte … Je peux dire qu'il m'a beaucoup apporté puis il m'a aidé dans ma solitude, à ses côtés, rien n'était grave, tout était léger et le vide ou le mal être vite comblé … Mon amour pour les animaux, me vient de lui j'en suis certaine, mon frère à quatre pattes a bercé mon enfance, je ne le remercierais jamais assez pour tout d'ailleurs, mais ce paragraphe lui est destiné, en son honneur, en son amour et en son souvenir. Les années passent mais il restera le premier chien de mon cœur, de ma vie, donc il aura toujours une place importante pour moi … Cela peut paraître ridicule pour certains, mais moi je trouve ça merveilleux et ce n'est pas anodin si des thérapies par les animaux existent, et font leurs preuves. Ce n'est pas pour rien, si ce sont des chiens qui ont été choisis pour guider les aveugles, et j'en passe … Les animaux, ce sont des êtres qui nous aiment quoiqu'il arrive, peu importe notre physique, notre passé, notre mauvaise humeur, ils aiment de manière inconditionnelle, et ça c'est unique au monde ...Je suis convaincue des bienfaits, et vous qu'en pensez-vous ?

A 3 ans, mes parents m'ont offert un Poney, il était beau, noir et blanc, un shetland, c'est une race courte sur pattes et bien potelée. La surprise en découvrant ce cadeau ! Je voulais l'appeler Julie, pourquoi ce prénom ? Aucune idée, mais c'était un mâle, alors j'ai fait court et simple, j'ai choisi Jules. Je suis désolée car au fil du temps c'est devenu un prénom de garçon assez courant, mais moi je l'avais choisi de toute mon innocence de petite fille, sûrement pour une raison à l'époque, mais je ne l'ai jamais dit, donc secret bien gardé, puisque même moi je ne m'en souviens plus … Il m'a accompagné jusqu'à mes 17 ans. J'ai partagé énormément de moments avec lui et mon papa. C'est toujours lui qui m'emmenait en balade, un jour il est venu me chercher chez la personne qui me gardait ce jour-là, qui habitait au moins à 2 kilomètres de la maison. Je me souviens de cet après-midi, je l'ai vu arriver au loin, avec mon poney en laisse, elle était faite en corde rouge et blanche. Il m'a fait la surprise, le sourire sur mon visage était tellement grand, aussi énorme que mon bonheur en le voyant venir à moi. Vous savez quoi ? Le pire dans cette histoire, c'est que ce jour là il neigeait,, des petits flocons certes, mais après son service du midi, il a eu le courage de venir à pied rien que pour me faire plaisir et passer du temps avec moi. Ce sont pour moi des instants importants, qui ont beaucoup comptés. Il a été à mes côtés 14 ans, ce qui est peu, je l'ai eu toute jeune, il est mort trop tôt, piqué par une vipère … un poney peut vivre bien plus sans incident … Cette perte a encore été un gros chagrin pour moi, c'était peu de temps après le départ de Dex.

Tout ça pour vous dire, que depuis toute petite, les animaux ont une place importante dans ma vie et dans mon cœur. J'ai tissé d'incroyables liens avec eux que je n'arrivais pas à avoir avec les humains. Comme si depuis toute jeune, j'avais un décalage comme déjà dit dans les pages précédentes. Avec le recul, je sais, que je suis une personne vraie, entière, qui aime profondément quand j'apprécie vraiment une personne, chose que les animaux nous donnent sans compter, ils sont aimants, sans jugement, c'est un réel bonheur … Alors qu'en dehors de ma famille, je n'ai jamais connu la réciprocité de ces sentiments, j'ai adoré des personnes qui n'en valaient pas la peine, qui étaient moqueuses, envieuses, fausses et jalouses … Ce que je tiens à dire, c'est que les animaux, nous apportent tellement de belles preuves d'amour, et nous transmettent beaucoup d'ondes positives, ils sont aussi très recommandés dans l'évolution d'un enfant. Si vous avez une peur des chiens, ou autres bêtes, essayez de comprendre d'où elle vient, chaque peur a une histoire, un vécu, on peut les guérir … J'ai vu des adultes transmettre leur peur à leurs enfants, il est dommage d'en arriver là, on peut ne pas aimer les animaux, c'est un fait, et ça peut s'entendre. En revanche si vous avez peur, et que vous avez envie de trouver le mal qui vous ronge, n'hésitez plus, faites, parfois la guérison nous emmène à des endroits auxquels nous n'aurions jamais pensé … On dit toujours à un cavalier que la meilleure méthode pour ne pas avoir peur après une chute de cheval, c'est de remonter tout de suite si possible, pour palier directement à la peur, sinon le mental va envenimer très vite les choses, et vous n'allez plus jamais en refaire … C'est le même principe pour une majorité des peurs que nous avons ! Croyez en vous, en vos capacités à rebondir. Nous avons tous une immense force en nous et les moyens de tout surmonter, vous faites donc partis de ces personnes ! Osez, et le reste suivra !

Je n’ai pas été que gentille et innocente malgré tout, je me souviens de paroles que j’ai eu à propos de mon papa … Je ne le voyais que très peu, il descendait tôt travailler, et le soir remontait tard. A cette époque, je jouais souvent chez nos voisins, ils avaient un fils un peu plus âgé que moi, mais nous nous connaissions depuis petits et nous nous entendions très bien. J’adorais aussi son papa qui était adorable avec moi tout le temps. Un jour, je ne me souviens plus le contexte ni pourquoi j’ai dit ça, je crois me souvenir que maman m’avait dit non pour aller justement chez eux. Papa n’était pas loin. J’ai dit que je préférais le voisin à mon papa, que je l’aimais plus ! C’est sorti de manière tellement spontanée … Maman m’a demandé de m’excuser tout de suite pour ces paroles infâmes que j’avais dit … Je crois l’avoir fait, mais je n’en suis même pas certaine. Je le pensais à l’instant où je l’ai dit, enfin je croyais le penser … Au final, je ne l’aimais pas plus, il m’apportait juste l’attention que je manquais de mon papa, c’était une substitution au manque, à l’absence de mon pilier paternel. Avec le recul, je me dis qu’en tant qu’enfant nous avons tous un moment ingrat, ou même des paroles ignobles, des pensées détestables envers nos parents. Mais si petite, alors que j’étais une enfant aimante et sensible, j’imagine le pincement au cœur que j’ai dû procurer à mon papa ou ma maman en disant ça. C’est ce qui me fait le plus de mal quand je repense à cet instant. Encore une fois mon papa ne brillait pas par son absence comme certains parents qui ne sont jamais présents à cause d’excuses très peu nommables, comme l’alcool, ou autre. Il travaillait avec passion et beaucoup pour nous, pour qu’on ne manque de rien, alors mes paroles étaient déplacées même si j’avais ce mal en moi, le côté « sans filtre » de l’enfant n’a rien contrôlé et c’est sorti comme je le ressentais … Puisque j’étais une enfant, une très jeune enfant, j’avais 4 ans environ, je n’ai pas réfléchi avant de parler …

Pour faire le lien avec ce souvenir, et en étant maman à mon tour, j’ai pu comprendre ce que l’on ressent en tant que parent car notre enfant nous dit « je ne t’aime plus » ou « tu es la plus méchante », « je ne veux plus jamais te voir », « je ne te parlerai plus jamais ». Mais j’ai aussi appris à prendre un gros recul par rapport à ça, en expliquant à mon fils les conséquences de ses paroles, et puis surtout j’ai pris le temps de lui dire ce qu’était de ne plus aimer, ou être très méchant. J’ai remis la réalité dans le contexte, pour lui faire comprendre. J’ai ajouté quelque chose aussi qui me parait essentiel depuis tout petit, apprendre à dire ce que l’on ressent … Je lui ai dit qu’il avait le droit d’être en colère ou triste ou autre, qu’il fallait le dire, que ça faisait du bien, mais qu’il fallait malgré tout faire attention à ce que l’on dit dans ces moments car ce n’est pas ce que l’on pense vraiment. Vous devez vous dire pour certains, on ne va pas expliquer ça à un enfant de 2,3 ou 4 ans … Mais si, depuis son plus jeune âge nous pouvons lui apprendre à communiquer, avec des mots d’enfants, avec des comparaisons qu’il peut imager, ou des événements qu’il a pu déjà vivre similaire à l’explication à ce moment. A partir du moment où j’ai commencé à faire ça avec mon fils, il a pu s’exprimer d’une autre manière, pas à tous les coups, pas du premier coup non plus, ce ne sont que des enfants qui commencent le dur apprentissage de la vie ! Aujourd’hui, les crises dues à l’énervement sont presque réduites à néant. Il dit qu’il est énervé, ou que ça ne va pas … Avant il jetait ce qu’il avait sous la main. Un autre exemple, il lui arrive de dire encore des choses sous le coup de ses ressentis à l’instant présent, comme « je ne veux plus te voir » ou « laisse-moi tranquille », … Mais je n’ai pas entendu depuis l’explication, les mêmes phrases comme dites précédemment, c’est ce qu’il ressent maintenant, il veut plus nous voir maintenant, il veut être seul maintenant … La nuance est très importante par rapport aux « jamais », « plus jamais ». Je ne dis pas que c’est parfait, mais il s’exprimer à sa manière, sans en rajouter, ou sans se sentir au summum de l’énervement, parce qu’on lui a appris à lâcher les émotions quand elles sont là.

J’ai voulu faire ce parallèle, car si moi j’ai pu dire quelque chose d’aussi fort, c’est parce que la communication avec mon papa n’a jamais été très importante, il n’est pas très démonstratif, ni très sentimental, et niveau communication, nous en sommes toujours restés à la base … J’aurais peut-être dit les choses d’une manière un peu moins violente, ou même ne pas dire du tout, si j’avais pu m’exprimer sur mes ressentis par rapport à l’absence de mon papa. Nous n’avions pas beaucoup de temps à nous, donc pas le temps pour parler non plus. J’ai appris plus tard à communiquer avec maman mais jamais avec papa … De mon expérience, mes diverses lectures sur la communication mais aussi sur mon simple instinct maternel, je me dis qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à dire ce que l’on ressent. Mettre des mots sur nos sentiments, c’est un peu vers la compréhension de soi, et de l’autre aussi. Ça pourra éviter aussi certaines paroles exagérées qui font très mal au cœur quand on les entend la première fois.

Pour terminer sur cette époque de ma vie, je retiens aussi les vacances avec mes parents, bien que je ne m'en souvienne pas, les photos parlent, et je me vois avec un sourire si grand, si naturel. Je me vois heureuse, libre, aimée … Alors je tiens à remercier mes parents pour ça, car je sais qu'ils m'ont aimé, chéri, gâté, j'ai des preuves gravées à vie, c'est aussi ce qui me permet de pardonner, ils n'étaient pas conscients des traces que ça laisserait … ils m'aimaient et m'aiment, des parents parfaits n'existent pas, alors il faut guérir et faire son propre chemin pour arriver en haut de la montagne de la libération et du pardon. Il est simple d'accuser nos proches, mais on ne vit jamais rien par hasard …

Enfin, de mes six premières années, je garde en mémoire les vacances scolaires et les week-ends passés avec mon cousin, Nicolas, mon grand frère de cœur, et aussi celui qui m'a enlevé maintes et maintes fois de ma solitude … Un frère qui m'a aimé, qui m'a couvert, qui m'a fait rire, qui m'a cajolé, le seul qui avait le droit de me piquer mon chien … Nicolas, une des personnes les plus importantes de mon enfance, je reviens dans quelques lignes à lui … un peu de patience …

Un dernier petit paragraphe très important aussi pour moi, j'ai dit quelques pages avant que mon papy et ma mamie ont été très présents dans ma vie. Pour ne pas dire omniprésents, mon papy m'a appris à faire du vélo, avec et sans roulettes, m'a appris à nager, il était doté d'une patience si grande avec moi quand il fallait m'apprendre des choses. Pour la petite anecdote, ça je me souviens parfaitement, même si j'en avais marre, même si je n'y arrivais pas, il fallait continuer et persévérer. Je faisais ma tête de mule, et je ne regardais même plus ce que je faisais, sur le terrain où il m’apprenait, je fonçais dans les panneaux … Mais lui, avec sa patience et son grand cœur, il ne m'a jamais lâché. Il m'a appris sans forcément le vouloir des principes de vie qui resteront gravés dans mon cœur et dans ma tête. Ma mamie était aussi là pour moi, elle jouait beaucoup aux cartes et aux jeux de société avec moi, on passait de bons moments, et souvent papy se joignait à nous ! Ces deux êtres ont une grande place dans mon cœur, car depuis petite, ils ont été très souvent avec moi mais plus grande, je demandais à aller chez eux, j’étais vraiment bien, ils ont été des piliers très solides mes 15e années, et après ça ils ont continué à être dans leur rôle à la perfection. Toujours de bons conseils, une oreille attentive, des moments de rires et de jeux, presque tous les Noëls nous les faisions chez eux, jusqu’en 2014. Je reviendrai sur ce triste Noël plus tard. Ils ont aimé, choyés leurs petits enfants de la meilleure manière qui soit. Je me considère tellement chanceuse de les avoir eus dans ma vie !

J’ai eu l’honneur de les connaître en premier dans la fratrie et par le fait plus longtemps, je suis doublement chanceuse, mais j’ai été comblée aussi de les partager avec mon frère et ma sœur. Belle transition pour ce qui suit.

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