Contraintes :

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Sujet : Un cheffe de tribu cruelle se venge d'un chef d'entreprise pour la mort de son cousin.

Personne ne s'y attendait. Pourtant, Al'Sraka trônait, fière et menaçante dans ce couloir morne. De ses yeux plissés par les lueurs éblouissantes des LED au plafond s'émanait une rage froide, implacable. Depuis combien de temps bouillonnait-elle d'enfin mettre le point final à sa tâche ? De conclure l'objectif qui la maintenait en vie jusque-là ? Elle l'ignorait. Chaque jour se ressemblait depuis sa mort. Rien ne bougeait, rien ne changeait, rien n'évoluait. Si cela n'avait tenu qu'à elle, la jeune femme aurait d'ores et déjà quitté cette terre, oublié cette cruauté inconnue, passé l'éternité dans les landes sauvages des défunts, pour le rejoindre... Mais son instinct de dirigeante avait pris le dessus, sa volonté avait surpassé les douleurs de son coeur. Durant cette période infinie, elle s'était entraînée, formée, décidée à se fondre dans cet environnement qu'elle haïssait tant : le monde des autres. Connais ton ennemi, lui avait-on répété. Elle le connaissait désormais, car ils étaient semblables, elle et lui : cruels.

Aussi, aujourd'hui se tenait-elle là, les poings crispés sur sa hachette grossière, un éclat infernal au fond de ses prunelles, sa peau burinée à peine éclaircie par les LED du building. Où était-elle ? Elle n'en avait cure. Al'Sraka traquait son ennemi jusqu'à son repère, comme elle l'aurait fait avec toute proie. Cet édifice de verre et d'acier : un étranger. Le representant parfait de cette réalité qu'elle fuyait. Le terrier pitoyable où se cachent les lièvres lorsqu'ils se savent poursuivis. Ce refuge, forgé de cristal ou de diamant, cela lui était égal. L'immense enseigne qui trônait au dessus des portes non plus ne l'intéressait pas – pourtant celle d'une colossale multinationale. Cette proie pouvait vivre en chef d'entreprise ou mendiant, elle paierait. Elle paierait pour ses crimes. Pour ce système auquel elle servait de moteur. Pour la douleur qu'elle avait provoquée chez Al'Sraka, pour l'âme de son cousin qu'elle avait volée.