IX – La Justice

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« Tu t’es réveillé sans chemin. Éclairé par un Soleil, seulement plus grand, car il t’a bercé. Tu as suivi le cours de l’eau, celui du vent, et tu as vu des choses. Tu cours aprés tous les Luminaires, apprendre à canter leurs milliers de noms, tu en as fait ta quête. Tu mérites bien un nom. Ce n’est que justice. »

Εἰςβῠσσόν

Tu souris, tu acquiesces, c’est un poids qui se lève sur ton cœur. Crie donc au Ciel et à la Terre ces quelques lettres, scande ces quelques sons qui font là ton nom !

« Un nom pour s’incarner. Ainsi tu pourras te présenter aux Étoiles ! »

C’est un objet conséquent ; tu comprends que donner son nom, c’est donner un petit peu de soi ; un brin d’herbe sur lequel souffler, et t’appeler malgré le temps, malgré l’éloignement. Un mot pour colorer des souvenirs, pour figer des idées, se rappeler même lorsque l’oubli à tout érodé.

Tu bafouilles alors.

« Je n’ai rien pour te remercier, si ce n’est mon haillon, et mes trois perles. Accepte-les !

— Non. Ne te délaisse pas pour ça. Tu auras besoin de ton fardeau. Mais, si tu veux, les nuits ici sont longues et froides, et je ne dirais pas non à un peu de compagnie. »

Ainsi, vous marchez dans l’arène, tes pieds creusant sous les fleurs déposées par ton hôte. Vous naviguez sans voilier, sans un vent, sur les vagues figées de dunes distraites ; vous les entendez chanter leurs musiques intimidantes et marquantes ; des échos qui vous accompagnent alors que vous traversez le reg ; et ses immenses étendues de monolithes, de champignons rocheux comme autant d’arbres salés. Tu cueilles une rose des sables, et demandes alors :

« N’y a-t-il que sable et sel ? Il n’y a pas âme qui vive sinon deux pèlerins.

— Ils sont tous partis lorsque le désert a dévoré landes et cités. Peut-être que le sol en avait assez de boire à plus soif l’eau souillée et viciée. Peut-être ont-ils sacrifiés tout ça pour une quelconque vanité ? C’était il y a si longtemps, et ma mémoire n’est plus ce qu’elle a étée.

Il reste quelqu’un cependant, je connais un anachorète qui se recueille au creux d’une grotte, quelque part dans ce pays. »

C’est une surprise ! Ce sage doit être fort avisé, et tu es si profane ! Va donc quêter réponses !

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