Bonjour mon vieux cœur, ça fait longtemps que nous ne nous étions pas parlés, comment vas-tu depuis le temps. Es-tu toujours là dans ma poitrine ? Il est vrai que cela fait longtemps que je ne t’ai pas entendu battre, tes battements sont restés longtemps muets, je me suis fait du souci, tu as été si tranquille. Dis mon vieux cœur, as-tu appris à crier les mots au lieu de les saigner, as-tu encore ce mur de pierre que j’avais bâti pierre après pierre autour de toi. Les morceaux brisés ont-ils été recollés ? Et les larmes ont-elles cessé de couler ?

Cela fait bien longtemps en effet que je n’ai pas songé à te parler, que je n’ai pas essayé de t’écouter. Il faut dire que j’ai été trop briser et toi aussi pour de nouveau te laisser décider du chemin que je devais emprunter.
Il est vrai que cela fait longtemps que je ne t’ai pas donné ailleurs, mais c’est pour mieux te garder en sécurité. S’il te plaît ne m’en veut pas, je sais que tu n’apprécies pas tellement la solitude, mais je t’assure que c’est un sentiment bien moins douloureux que l’amertume.
J’ai bien tenté de baisser la garde et de retirer quelque pierre du mur, mais chaque fois, c’est à profusion que les coups extérieurs tentent de s’infiltrer et de te blesser, petit cœur non, tu n’es pas prêt.
La naïveté et la complaisance t’auront fait sombrer, et en voulant être aimé, c’est toi qui t’es abîmé. Et comme si être blessé n’était pas assez, tu as recommencé mais cette fois-ci tu t’es brisé. Ce fut la fois de trop, celle dont j’aurais voulu me dispenser. Pourquoi t’acharnes-tu à essayer d’être apprécié par quelqu’un que tu ne connais même pas, pourquoi ne cherches-tu pas à t’aimer simplement toi. Vieux cœur maintenant trop vieux pour aimer à nouveau, il est vrai que tu ne battras jamais aussi fort qu’avant, mais tu ne seras plus jamais éreinté, c’est cette promesse que je te fais.