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Journal du terrible pirate Homlet

Le 28 janvier de l’an de grâce 2020, Chine.

Nous y voilà ! Sous nos menaces, l’otage nous a guidés jusqu’à une terre et une époque de sa connaissance. C’est extraordinaire. Nous sommes en l’an de grâce 2020, en Chine, dans l’honorable province de Wuhan.

Nous avons eu l’impression de sortir d’un cauchemar quand le Chaudron a brutalement atterri dans le parc d’un temple, au milieu d’un bosquet d’arbres exotiques. Nous avons dissimulé le vaisseau avant de débarquer. Sur le conseil de la prisonnière, nous avons revêtus d’étranges vêtements, semblables au siens, qu’elle a appelé pantalons et T-shirts. C’est confortable, mais informe.

Les gens sont étranges, ici. Outre leur apparence très éloignée de la nôtre, dont j’avais ouï parler en me faisant lire le Livre des Merveilles de Marco Polo, les Chinois ont l’air sombre, nous jettent des regards torves et portent tous une sorte de masque blanc qui s’accroche aux oreilles et qui leur cache le bas du visage et le nez.

L’un d’eux nous a abordés en baragouinant dans sa langue, puis en un très mauvais anglais auquel je n’ai rien compris. Il n’arrêtait pas de pointer un doigt vers nos figures puis vers son masque. La garce qui nous a guidés jusqu’ici lui a répondu sur ton apaisant dans leur drôle de langage et ils ont discuté ensemble un moment, avant que l’insolent asiatique ne s’en aille, l’air content.

J’ai exigé de cette femme qu’elle me dise de quoi ils avaient parlé. Elle nous a expliqué qu’avec la pollution et le chaipuquoi virus, il fallait se munir d’un masque.

Quelle pollution ? C’est quoi, la pollution ? D’après elle, il s’agit d’une sorte d’air sale. Quand on en respire, on peut tomber malade. Et le virus ? Il serait soi-disant mortel. Je lui ai demandé si c’était la peste, elle m’a assuré que non. Depuis quand un pirate tomberait-il malade en respirant l’air vicié des terres ? Je l’ai envoyée voir ailleurs. Qu’elle s’achète un masque pour terriens fragiles si elle veut, je ne me laisserai pas amadouer comme cela. Seule la peste est à craindre. Et le scorbut. Un vrai fléau, le scorbut. Quoiqu’il en soit, ce que je veux, moi, c’est un trésor, et tout de suite.

Heureusement pour elle, elle m’a aussi promis qu’elle me conduirait à toutes les richesses dont je rêve si j’acceptais de la laisser s’acheter son fichu masque. Sans cela, ceci dit, je l’aurais immédiatement soumise au supplice de la cale !

En attendant, nous nous sommes installés dans des chambres fort sympathiques, dans une hôtellerie si grande que j’ai bien failli attraper un torticolis en levant la tête vers le faîte. L’heure où le soleil se couche approchait, nous avions bien besoin de repos.

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