Chapitre 30 - Le test

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Je ne sais vraiment pas ce que Raphaël avait dans la tête. J'ai accepté son invitation pour lui faire comprendre que c'était définitivement terminé. Je suis encore amoureuse de lui et j'ai peur de souffrir. C'est pour ça que je ne veux plus le voir. Je pense qu'il a compris et n'aura aucun problème à passer à autre chose.

Sarah et Angélique passent le dimanche après-midi avec moi. J'ai présenté les deux jeunes femmes aujourd'hui. Même si Sarah n'approuve pas ses activités, elle s'entend bien avec la jolie blonde.

- Peut-être qu'il essayait juste de se faire pardonner, commente Sarah.

- Ne le défend pas ! je m'exclame avec colère.

- Tu es bornée Alicia, constate-t-elle. Tu dois prendre en compte plusieurs possibilités même celle que Raphaël soit amoureux de toi.

- Raphaël a un cœur de pierre. Il est incapable de ressentir quoi que ce soit, je réplique.

- Tu devrais te concentrer sur Nathaniel, intervient Angélique.

- Exactement ! je m'écrie en posant brusquement le service à thé sur la table basse du salon.

- J'ai l'impression qu'il déteint sur toi, dit Sarah. Tu étais beaucoup plus douce et moins colérique avant de le rencontrer.

- Ne dis pas de bêtises, je m'exclame à nouveau.

Sarah secoue la tête, dépitée face à mon entêtement.

- Comment ça se passe avec Steven ? je demande pour changer de sujet.

- Très bien, soupire-t-elle en jouant le jeu. Cependant, je ne suis pas encore prête à perdre ma virginité.

- Ne te force pas et prends ton temps, je lui conseille en buvant ma tasse.

- On ne peut pas en dire autant de toi, dit-elle un sourire en coin.

Je préfère rire face à cette remarque plutôt que de rester dans l'affrontement. Sarah est mon amie et elle veut juste m'aider.

- Je ne me sens pas très bien, j'avoue en me tenant le ventre.

J'ai des contractions qui me font atrocement souffrir. Cela fait plusieurs semaines que ces crampes durent et elles commencent à me faire de plus en plus mal. Je commence à m'inquiéter depuis quelques jours. Je me précipite dans la salle de bain pour décharger mon estomac.

- Ça fait un moment que tu as des vomissements, commente Sarah en attrapant mes cheveux.

- Je crois que tu es enceinte, intervient Angélique dans l'encadrement de la porte.

- C'est impossible, dis-je une fois une fois la chasse tirée. Je prends toujours mes pilules.

- Elles ne sont pas efficaces à cent pour cent, enchérit la jolie blonde. Il est également possible que tu ais oublié de la prendre. Il suffit d'une fois pour tomber enceinte.

- On va vite le savoir, affirme Sarah. Je vais à la pharmacie.

Elle prend son manteau et se précipite dehors en me laissant seule avec Angélique.

- J'ai encore mes règles, je précise à Angélique. Je ne peux pas être enceinte.

- Il faut que tu voies un médecin, conseille-t-elle.

Je m'effondre dans le canapé sans rien dire. Quelques minutes plus tard, Sarah revient avec un test de grossesse. Je m'exile dans les toilettes en espérant que tous ceci ne soit qu'un cauchemar.

Une fois le test terminé, je le tends à Sarah sans avoir regardé le résultat. Après une fine analyse elle lance :

- Il est positif.

- Mais c'est impossible ! je m'exclame en frappant la table basse du poing. Je n'ai même pas la moitié des symptômes de la femme enceinte.

- L'ami de mon père est un très bon docteur, avoue Sarah. Je peux t'avoir un rendez-vous pour demain. Je te donnerais les cours que tu vas manquer et tu me diras comment ça s'est passé.

Je n'arrive pas à croire que je suis enceinte. Je ne sais pas quoi faire et sincèrement je préfère que ce soit Raphaël le père plutôt que Siegfried.

***

J'aperçois Sarah dans le restaurant universitaire et je viens m'asseoir en face d'elle après mon rendez-vous médical.

- Je me suis rendu à l'hôpital pour rencontrer le docteur comme convenu, j'explique à mon amie. J'ai passé quelques tests.

- Et alors ? Il t'a dit quoi ? demande-t-elle inquiète.

- Je suis enceinte de presque douze semaines, je chuchote pour que les autres n’entendent pas.

- Donc c'est forcément Raphaël le père, affirme-t-elle un peu soulagé.

- Je suis rassurée de ce côté, j'avoue. Cependant, si j'ai eu mes règles c'est à cause du déni de grossesse qui détraque tout le processus.

- Quoi ? s'étonne mon amie.

- J'étais dans une situation psychologique très compliqué et c'est pour ça que j'ai fait un déni. D'ici quelques jours, mon ventre va grossir d'un coup. Je ne sais pas quoi faire. Si je n'ai pas recours à un IVG d'ici la fin de la semaine, je serais obligé de mener ma grossesse à terme.

- Il faut que tu ailles dans une clinique. Je vais t'accompagner.

- Et Raphaël ?

- Quoi Raphaël ? Tu dois penser à toi maintenant, soupire mon amie. Il n'a pas besoin d'être au courant parce qu'il n'a pas son mot à dire.

- Tu as raison, je concède. Je ne peux pas me retrouver avec un enfant car j'ai mes études et je suis trop jeune.

- La perfection serait que tu ne vois plus Nathaniel et que tu sortes de la prostitution, chuchote-t-elle.

- Je t'ai dit que je finirais par arrêter.

- Je sais mais j'ai peur que sous l'influence et la montée en puissance d'Angélique tu restes bloquée dans le milieu, s'inquiète mon amie. J'aime beaucoup cette fille mais j'ai peur que son passé te contamine.

- Je ferais attention Sarah, je te le promets.

Nous finissons de manger lorsque je reçois un message de Kelly. Elle veut que je l'accompagne vendredi dans la cave à vin du comte et de la comtesse.

- Je ne l'ai jamais rencontré mais je n'aime pas trop cette fille, grommelle Sarah. Elle te permet peut-être d'accéder à la jet set mais je veux que tu fasses attention à elle aussi. Surtout après ce que tu viens de me raconter.

***

Plusieurs fois par ans, le comte et la comtesse organisent des soirées mondaines pour goûter le vin de leurs vignobles qui se situe à plus de deux heures de Paris. Siegfried conduit à toute allure sa voiture de course tandis que je discute avec Kelly sur la banquette arrière.

- Il y aura beaucoup plus de monde qu'aux réunions quotidiennes du comte, m'informe-t-elle. Je ne crois pas que ton nouveau petit ami Nathaniel soit de la partie car il est parti à Londres pour affaire.

- Tu es au courant de tout, je souligne.

- J'aime récolter tous les ragots et les informations sur les autres, avoue-t-elle. Tu te rappelles Jeanne Savage ? La femme qui te regardait bizarrement chez la comtesse.

- Bien sûr que je me souviens d'elle.

Je ne pensais pas entendre à nouveau parler de l'ex de Raphaël. Après le cirque de la dernière fois, je ne l'ai pas revu me défier.

- Son mari vient de mourir et elle se retrouve un peu seule avec une partie de son héritage, cancane-t-elle. Les enfants de son défunt ne l'apprécient pas alors je ne sais pas comment cette guerre de famille va se terminer mais nous ne sommes pas près de la revoir dans les grands salons. De plus, l'héritage de cet homme est de seulement 200 000 euros. Pour toute une famille de riches ça fait assez peu. Dommage qu'il soit ruiné.

Nous arrivons enfin dans le second domaine du couple aristocratique. Siegfried ouvre la porte galamment en nous tendant son bras. Il n'y a absolument rien de bizarre entre lui et moi. Notre relation est très amicale.

La comtesse vient nous saluer et nous donner des verres.

- Le vin du comte est excellent, commente Kelly. Ton amie, la courtisane aurait appréciée.

- Je t'en prie, ne recommence pas, je gronde en lui lançant un regard mauvais.

- De toute façon, il n'y a que les femmes qui vendent leur corps qui peuvent obtenir une ascension sociale, ricane-t-elle.

Cette fois-ci, s'en est trop pour moi.

- Tu as raison Kelly. Dommage que je sois l'une d'entre elle, je riposte en lui tournant le dos.

J'aurais peut-être dû penser à la façon dont j'allais rentrer chez moi avant de prononcer ces paroles. Le problème c'est que je ne supporte plus le comportement hautain de ces gens-là. Je tiens mon ventre qui a légèrement grossi entre mes mains. Le docteur a dit que je devais faire attention à ma santé mentale si je ne voulais pas de nouvelles répercussions sur ma santé physique.

Je m'isole dans un coin de cette cave immense afin de réfléchir un peu, mais je sens une présence derrière moi. Si quelqu'un me fait du mal maintenant, personne ne pourra me venir en aide car je suis trop éloignée du cœur de la fête.

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