Chapitre 17 - Quel Jaloux

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Nous avons passé plusieurs heures dans la demeure du comte. Maintenant, il est l'heure de rejoindre James dans la berline.

- J'aimerais que tu passes tous les weekends avec moi Alicia, souhaite Raphaël.

- Si je n'ai pas quelque chose de prévu avec Sarah je serais là, je confirme.

Je saute sur cette occasion pour voir Raphaël plus souvent. Ça veut dire qu'il se concentre moins sur son travail et accepte de se détendre en passant du temps avec moi.

- J'aimerais aussi que tu restes cette nuit.

- Je n'ai pas de vêtements pour me changer, je contre comme pour le défier.

Je ne vais pas céder à tous ses désirs quand même.

- J'ai fait parvenir une garde-robe féminine dans ma villa pour toi.

- Visiblement rien ne t'échappe, je souffle en lâchant un sourire.

- Je prends plaisir à tout contrôler pour ne pas me laisser surprendre Alicia, explique-t-il.

La voiture nous dépose devant la porte et James rentre chez lui avec le véhicule. Pour la première fois, je découvre la chambre de mon hôte. Je suis un peu déçu. La pièce et les meubles sont dominés par les couleurs froides. Cela donne une ambiance stricte mais à l'image de Raphaël. La chambre est simple et seul la vue sur la ville illuminée est réconfortante.

- Cette maison est grande alors j'ai mis une partie de tes vêtements dans mon dressing, explique-t-il en me montrant mon coin réservé.

Son dressing est immense et à moitié vide. Je me mets en pyjamas puis me couche dans le lit en baillant. Raphaël enfile un jogging et un t-shirt avant de se glisser près de moi. Il me fait des bisous dans le cou puis m'enlace.

J'aimerais dormir mais mon voisin gesticule dans le lit et me caresse le ventre.

- Je vois où tu veux en venir Raphaël mais ce soir je suis fatiguée, je soupire en le repoussant.

- Je n'ai rien fait du tout, plaide-t-il en toute innocence.

- Bien sûr...

- J'ai déposé une somme d'argent sur la table de nuit, comme nous l'avions convenu, m'indique Raphaël.

Il s'éloigne de moi comme vexé. Je me rapproche et pose ma tête sur son torse.

***

Une semaine c'est écoulé depuis la soirée chez le comte et c'est bientôt l'heure de la fête chez Kelly. Sarah n'est pas au courant que je traîne dans les salons des riches et c'est préférable. Je me sens mieux : d'un côté ma vie d'étudiante et de l'autre celle de la femme mondaine.

Nous nous sommes arrêtés à l'aéroport de Nice puis avons pris un hélicoptère pour nous rendre à Monaco. Un taxi nous amène à l'adresse convenue. Nous faisons face à une magnifique villa sur le bord d'une falaise. Le froid nous caresse le visage et nous nous précipitons dans l'entrée.

Les invités boivent, rient et se déhanchent dans l'immense salon de style contemporain éclairé par des spots multicolores. Cette soirée n'a rien à voir avec celles du comte. Elles ressemblent plutôt aux fêtes dans les films américains.

- Hey ! Je suis contente que vous soyez venu, s'exclame Kelly en nous faisant la bise.

Tout le monde porte une tenue décontractée alors je suis contente d'avoir mis un jean, une veste par-dessous mon manteau et un débardeur.

- Je n'ai pas l'habitude de ce genre de soirée, soupire Raphaël.

J'essaye de cacher mon rire car c'est le type de fête que font les parisiens lambdas. À la différence qu'ici c'est le champagne à 200 euros qui coule à flot.

- Ne te moque pas de moi ! grogne-t-il.

- Je vais vous présenter mon frère, relance Kelly.

Nous nous faufilons entre les corps pour atteindre un canapé en velours.

- Siegfried, je te présente Alicia Forest et Raphaël Castillo, cri-t-elle pour couvrir la musique.

Son jumeau se lève pour nous saluer.

- Enchanté mademoiselle, dit-il en me baisant la main.

Sa démarche m'indique qu'il a un peu trop bu.

- J'espère que vous vous amuserez car je n'ai pas l'habitude de vous voir dans ce genre de soirée monsieur Castillo.

- J'accompagne Alicia car j'ai cru comprendre qu'elle est amie avec votre sœur, justifie-t-il.

Il hoche la tête avant de rejoindre le DJ en hauteur. Il excite la foule comme doit le faire un hôte pour ce genre de soirée.

- Je connais la famille Gunnarson de loin, me crie Raphaël dans l'oreille. Ils sont très riches et ont le goût des affaires. Du haut de ces vingt-huit ans, Siegfried est un enfant gâté qui va faire couler le business de son père.

Pour une fois, j'aimerais qu'il arrête de parler affaire. Je le traîne sur la piste de danse et nous nous enfonçons dans la foule.

- Je ne sais pas danser sur de l'électro, se plaint Raphaël.

- C'est facile, ne fais pas l'enfant, dis-je en lui montrant des pas.

- Tu viens de me traiter d'enfant ? s'indigne-t-il.

Je ne réponds pas et le force à bouger au rythme de la musique. J'adore ce genre d'ambiance car à ce moment-là, j'oublie tous les problèmes de la vie.

Au bout de quelques minutes de danse, Raphaël me stoppe dans mon élan pour me guider sur la terrasse où discutent quelques invités. La température d'hiver contraste avec la chaleur qui émane du salon et je frissonne un peu.

- Je veux continuer à danser Raphaël, je me plains.

- Fait comme tu veux Alicia, soupire-t-il.

Je rentre à l'intérieur en le laissant seul. Il semble fatiguer le pauvre. J'ai l'impression qu'il est toujours sous tension depuis notre retour de vacances. J'espère avoir raison et le voir se détendre plus. Je me mêle à la foule et tombe sur Siegfried ainsi que son accent si charmant.

- Ton partenaire t'a lâché à ce que je vois, constate le beau blond en me tendant une coupe de champagne que je n'hésite pas à saisir.

- Il n'aime pas danser, j'explique en commençant à me tortiller.

Je ne vois pas le temps passer entre les blagues de Siegfried et ces pas de danse étranges. Deux mains puissantes se posent sur ma taille. Je sursaute en me tournant vers deux yeux bleus glacés qui lancent des éclairs.

- Alors comme ça tu préfères rester avec cet avorton plutôt qu'avec moi, gronde Raphaël.

- Ne sois pas jaloux voyons, nous sommes juste ami.

Ma voix sonne faux et je la pièce commence à tourner. Raphaël me prend le menton pour examiner mes yeux sans relever ma remarque.

- Je crois que tu commences à être bourrée, constate-t-il. Finis le champagne, on y va !

- Où allez-vous ? intervient Siegfried complètement à l'ouest. Rends-moi ma partenaire.

Raphaël se tourne vers lui mais je suis assez lucide pour le retenir.

- Arrête, il n'est pas dans son état normal, je le défends. Qu'est-ce qu'il te prend d'être agressif comme ça ?

Il ne répond pas et me saisit par le poignent tout en pianotant à grande vitesse sur son téléphone. Raphaël récupère nos mentaux avant d'interpeller Kelly.

- Merci pour l'invitation mais nous rentrons ! tonne-t-il sans lui laisser ajouter quoi que ce soit.

Il slalome tellement vite entre les personnes que je trébuche à chaque pas. Agacé, il me soulève dans ses bras avant d'atteindre la sortie.

- Cette maison est un vrai labyrinthe. Je ne veux plus que tu revoies ces gens.

- Tu n'as pas le droit de me donner des ordres, je boude en croisant les bras comme une enfant.

- Ce Siegfried n'est pas une bonne personne, affirme-t-il au moment où le taxi arrive.

Nous montons tous deux sur la banquette arrière mais Raphaël maintient ma tête sur ses genoux. Le véhicule s'arrête devant un hôtel de Monaco, bien avant minuit.

Cette fois-ci, Raphaël n'a pas pris une suite mais une grande chambre moderne. Il m'étend sur le lit puis ouvre ma valise pour en sortir une chemise de nuit en dentelle. Il lève les yeux au ciel comme pour dire « c'est trop sexy ». À la place, il me déshabille doucement pour me faire enfiler un de ces t-shirts.

Je me tortille dans tous les sens sur le matelas dans l'espoir de trouver la bonne position. Je suis rejoint par celui que j'aime.

- Fais attention à ne pas trop boire dans ce genre de soirée, me prévient Raphaël.

À la place de répondre, je lui donne des bisous dans le cou tout en me positionnant sur lui.

- Cette fois c'est moi qui refuse Alicia, dit-il en me repoussant doucement.

- Pourquoi tu ne veux pas ? je demande en faisant semblant de pleurnicher.

- Parce je veux que tu sois pleinement consciente de ce que je veux te faire, susurre-t-il en me regardant avec des yeux de prédateur.

Je me ravise immédiatement puis je me retourne pour éteindre la lumière.

- Nous commencerons l'éveil de votre sexualité la semaine prochaine mademoiselle Forest.

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