Chapitre 6 - La ville de tous les excès

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Une semaine s'est écoulée depuis mon rendez-vous avec Raphaël et le grand jour est enfin arrivé. J'espère qu'il n'a pas trop mal pris mon départ. Il est vrai que je ne le connais pas assez pour prévoir sa réaction face à la manière dont je lui ai fait faux bond.

Les vacances de Noël viennent de commencer et je suis prête à partir pour Dubaï. J'ai préparé une petite valise avec le strict minimum et de quoi travailler pour les examens dans mon sac à main.

Raphaël m'a envoyé un mail pour me dire qu'il vient me prendre devant chez moi. J'ai un peu honte qu'il fasse le déplacement dans un quartier aussi médiocre mais je n'ai pas osé refuser.

J'ai opté pour une tenue plus décontractée cette fois-ci. Je porte un débardeur en dessous d'un pull beige ainsi qu'une jupe rouge bordeaux et des bottines noires. C'est encore une fois Sarah qui a créé ma tenue.

Il est presque neuf heures du matin lorsqu'une Mercedes type sport s'arrête devant mon immeuble. Ça ne peut être que Raphaël.

Je descends les marches aussi vite que je peux pour ne pas le faire patienter trop longtemps. Un homme en costard que je ne connais pas se tient devant la voiture.

- Mademoiselle Forest, dit-il en inclinant la tête avec respect.

Il prend ma valise pour la mettre dans le coffre en m'invitant à entrer à l'intérieur pour me réchauffer. Je m'installe sur les sièges en cuir près de Raphaël.

- Bonjour Alicia, je suis content de vous voir, commence-t-il d'un ton froid. Cependant, je n'ai pas apprécié votre petite évasion.

- Je suis désolée mais je ne voulais pas m'imposer et abuser de votre hospitalité, j'explique timidement. Et puis, j'ai cours tôt le lundi.

- C'est bon, je laisse passer pour cette fois, dit-il pour clore le sujet.

Le monsieur de tout à l'heure s'installe derrière le volant puis démarre.

- Je vous présente James, mon garde du corps et chauffeur, reprend-il sur un ton plus sérieux. Il nous accompagnera jusqu'à l'aéroport.

La voiture file au-delà des limites de vitesses autorisées. Je fais confiance à un chauffeur qui doit être habitué à conduire son patron à des rendez-vous en temps record.

- J'ai une petite surprise pour vous Alicia, dit-il d'un ton mystérieux.

Il me tend une petite boîte en carton recouverte de papier cadeau. Je me demande ce que c'est. Je déchire doucement le papier et je suis frappée de stupeur. Je ne peux pas accepter un tel présent !

- Je... je ne sais pas quoi dire, je bafouille. C'est beaucoup trop, je ne peux pas me permettre...

- Des IPhones X je peux m'en acheter des milliers, me coupe-t-il d'un ton froid.

- Merci pour cette délicate attention, je souffle en évitant son regard.

Il est si glacial avec moi. Je me demande si j'ai bien fait d'accepter sa proposition. J'espère que le soleil de Dubaï va le réchauffer.

Nous arrivons à l'aéroport Charles de Gaulle mais contrairement à mes attentes, nous n'allons pas au parking.

- Pourquoi James ne nous dépose pas à l'entrée ? je demande soucieuse.

- Parce que nous prenons un jet privé Alicia.

Oui bien sûr, c'est évident. À quels autres caprices de riches dois-je m'attendre encore ? Du papier toilette en feuilles d'or ?

La voiture s'immobilise près d'un petit avion. Nous descendons et Raphaël salue les deux pilotes. Nos bagages sont rapidement montés à bord.

Mon hôte m'invite à m'asseoir dans un gros fauteuil en cuir marron. Toute la cabine est luxueuse et comporte six fauteuils avec une banquette et des tables. Le décor est simple mais très beau.

Raphaël s'installe en face de moi en ouvrant son MacBook sur la table. Il semble absorbé dans son travail mais pousse des jurons de temps en temps. Je me concentre alors sur mon nouveau téléphone.

Un nouvelle carte Sim est insérée et toutes les applications principales sont téléchargées. Ça change de mon vieil IPhone 4 ! J'ajoute Sarah à mes contacts et constate que le numéro de Raphaël est déjà enregistré.

L'avion décolle et j'éteint mon téléphone. Face ID est vraiment impressionnant. La capacité de stockage est énorme et il fait des photos sublimes.

Je feuillète des magazines mis à disposition dans l'avion.

- Nous en avons pour plus de six heures de vol, commente Raphaël sans lever les yeux de son ordinateur.

Je soupire en imaginant que tout le trajet se passe dans le silence avec pour seul bruit les moteurs de l'avion.

- Vous voulez boire quelque chose ? demande une hôtesse de l'air en dévorant Raphaël du regard.

- Un café noir, répond-il sans faire attention à elle.

- De l'eau s'il vous plait, je m'impose en éclairant la voix.

Elle me lance un regard mauvais avant de se retirer dans la cabine. Il est temps que je sorte de ma coquille et que je m'impose aux autres comme une accompagnatrice de monsieur Castillo.

Elle revient quelques minutes plus tard avec une tasse et un verre.

- Vous comptez travailler durant tout notre séjour ? je demande inquiète.

Pour la première fois depuis le début du vol il lève ses yeux azur vers moi.

- Non mais il se peut que je reçoive des appels urgents, avoue-t-il en s'étirant sur son siège. Ce seront peut-être les seules vacances de l'année que j'aurais.

Il retire son pull car j'ai chaud malgré l'ai conditionné dans l'avion. Sa chemise à manche courte met en valeur ses biceps. Mon hôte éteint son ordinateur puis ferme les yeux. Je décide de me reposer moi aussi. Les lampes s'éteignent, laissant la lumière naturelle du soleil pénétrer dans l'avion. La luminosité diminue favorisant une ambiance propice au sommeil. Je m'endors, l'esprit plein de rêve et d'espoirs.

***

Je suis réveillée par des secousses : l'avion perd de l'altitude. J'ouvre doucement les paupières et je croise le regard songeur de Raphaël. Il détourne presque aussitôt les yeux vers le hublot. J'espère qu'il n'était pas en train de m'observer dans mon sommeil, parce que ce serait vraiment flippant.

L'avion se pose sur la piste puis s'arrête près des autres jets privés. Nous sortons de l'engin pour aller dans un taxi.

À travers les vitres du véhicule, je découvre la ville de tous les excès. Des buildings en verres énormes, des palmiers qui couvrent des avenues entières, des magasins de luxes et des voitures de courses tapes à l'œil. L'auto se dirige vers un bâtiment imposant qui ressemble à un château oriental près de la plage.

- Je n'arrive pas à croire que ce soit l'hôtel Atlantis ! je m'exclame.

Jamais je n'aurais pu imaginer un jour aller sur un autre continent et encore moins résider dans l'un des hôtels les plus luxueux du monde. Le taxi nous laisse près de l'impressionnante entrée. Un groom vient prendre nos légers bagages.

Je suis Raphaël jusqu'à la réception. J'enlève discrètement mon pull, frappée par la chaleur. Il me tend la carte électronique de la chambre. Nous prenons l'un des sublimes ascenseurs jusqu'au sixième étages.

Raphaël passe la carte pour déverrouiller la porte et me transporter dans un autre univers. Nous entrons dans une suite meublée dans un style semi baroque semi moderne aux couleurs chaudes. Deux doubles portes s'exposent de chaque côté de la pièce principale. Je regarde émerveillée la vue splendide à travers les fins rideaux du balcon.

- Votre chambre est à droite, m'indique Raphaël avant d'entrer dans la sienne.

J'ouvre l'une des portes de la chambre puis la referme en glissant contre le mur. J'ai du mal à m'imaginer que ça soit réel et j'ai peur de me réveiller à Paris dans mon studio.

Ma valise est déposée près de mon lit à baldaquin. Cette chambre est immense dans le même style que le salon avec une salle de bain privée. J'ouvre l'armoire pour déposer mes affaires mais j'ai une plus grosse surprise encore. Le meuble est plein à craquer de vêtements, de chaussures et de sacs. Je prends une robe de cocktail puis une combinaison d'été pour regarder la marque.

- Oh mon Dieu ! Chanel, Valentino, je lis à voix haute.

Je soulève une paire de sandale à talon et une paire de basket. Je peux lire Prada et Gucci à tour de rôle.

Je me précipite dans la salle de bain pour y distinguer des accessoires, une trousse de toilette pleine et une cassette à maquillage avec des produits plus chers les uns que les autres. Mon rêve est encore plus invraisemblable !

On frappe à la porte et je viens immédiatement ouvrir.

- Il est six heures et je vais à la piscine, m'indique Raphaël. Si vous voulez venir avec moi je vous attends dans le salon.

- Avec plaisir j'arrive dans une minute, je m'exclame toute joyeuse !

J'ôte à la vitesse de l'éclair mes bottines, mon débardeur et ma jupe. Je fouille dans le placard pour trouver un maillot de bain.

J'opte pour un bikini rouge, une robe de plage et des sandales marron au talon de cinq centimètres. Je vais dans la salle de bain pour remettre mon mascara waterproof puis ébouriffe mes cheveux pour leur donner du volume. Je prends un sac de plage dont je ne préfère même pas deviner le prix et une paire de lunette de soleil Chanel.

Je rejoins Raphaël assis dans le salon puis nous empruntons l'ascenseur. Je profite de ce moment pour détailler sa tenue du coin de l'œil. Il porte des lunettes Ray Ban, une chemise blanche ample, légèrement ouverte sur son torse ainsi qu'un short de bain et des tongs. Pour le coup, je suis un peu plus chic que lui mais il a toujours du charme. En fait je crois que même avec un sac poubelle il serait beau.

La piscine et son environnement sont dignes des hôtels les plus luxueux. Il me fait signe de m'asseoir sur un transat voisin au sien. Il y a peu de monde à cette heure-ci mais certaines femmes n'hésitent pas à détailler Raphaël.

Un employé dépose des serviettes et mon admirable voisin enlève sa chemise. Il a une musculature impressionnante et j'ai bien du mal à ne pas observer son torse. Il plonge aussitôt dans la piscine.

J'enlève à mon tour ma robe de plage légère ainsi que mes chaussures. Raphaël sort de la piscine et prends une serviette. Je me retourne et remarque qu'il m'observe en se mordant légèrement la lèvre.

Je me dirige vers les marches de la piscine d'où je peux sentir son regard. Sarah me dit toujours que j'ai de jolies formes malgré mes 1m65. Si j'ai un ventre plat c'est parce que je n'ai pas toujours mangé à ma faim.

Est-ce qu'il me trouve tout de même jolie ?

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