Nous ne sommes pas seuls

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« Nous ne sommes pas seuls ». Jamais cette phrase n’a résonné en moi avec autant d’intensité. Je l’ai toujours su, j’en ai la certitude depuis que je suis gosse ! La première rencontre avec une race extraterrestre, intelligente qui plus est ! Mais où sont-ils passés ? On dirait qu’ils ont disparu très récemment. Cette structure semble neuve, tout fonctionne. Pourtant, cela fait des mois que je l’observe depuis l’espace et rien n’en est sorti. Si c’est une ville, elle devait pouvoir accueillir plusieurs millions, non, plusieurs milliards d’habitants. Alors, où sont-ils ?

Je suis prudemment les couloirs s’allumant devant moi. L’accéléromètre de ma combinaison permet d’enregistrer mon chemin, utile si je dois faire demi-tour. Etonnamment je me sens en sécurité. La température est agréable, la lumière rassurante. Une civilisation pouvant terraformer une planète de cette manière aurait facilement pu me pulvériser avant même que je touche le sol, alors pourquoi m’inquiéter ?

J’ai marché environ deux kilomètres sans dire un mot, à déambuler dans des couloirs peuplés du seul écho de mes pas. Mon hôte s’est contenté de me guider à sa manière. J’arrive finalement dans une pièce gigantesque, semblable à une esplanade surplombée par un dôme de lumière. Des tunnels aériens serpentent au-dessus de moi. Des bancs, des murets, des places, des chemins. Ce devait être un lieu très animé avant.

Au centre trône un bloc de marbre surplombé d’un arbre sans feuille. Intrigué, je m’en approche. L’arbre semble fait de pierre. Peut-être une sculpture ? Alan m’a amené ici car cet endroit devait être apaisant pour son peuple. Il n’a pas choisi de faire de démonstration de force, ou de technologie. Peut-être est-ce l’équivalent de mon « Je viens en paix » ?

Néanmoins, la ressemblance de cet arbre avec « mes » arbres me rend mal à l’aise. En observant davantage l’esplanade, je constate que tout cet environnement m’est trop familier. Les bancs, les escaliers, les voies d’accès. J’imagine parfaitement des gamins courir ici et là, des ados s’embrasser derrière un muret et des vieux regarder tout ça depuis leur banc. Et toujours pas de trace de mon hôte.

— Alan ! Appelé-je dans le vide.

David, Me répond la voix.

— Où êtes-vous ? Demandé-je en faisant mine de le chercher.

Un écran s’illumine près de moi affichant un plan de la place. Une ligne rouge part de l’arbre au centre pour se diriger vers le bord Est, si on considère que leur Nord est en haut. En regardant dans la direction indiquée, j’aperçois un autre écran allumé. Je m’y dirige, et commence à en avoir assez de ce petit jeu de piste. Cette fois, l’écran surplombe une trappe contenant un petit objet rond et plat. L’animation sur l’écran est assez explicite. Je dois me coller ça sur la tempe.

— Alan ! Et je fais comment avec mon casque ?

Je me tape plusieurs fois la tête en espérant qu’il comprenne. L’animation change. Je vois un dessin de petit cosmonaute, le casque glissant de bas en haut.

— Je ne vais pas retirer mon casque ! J’en ai besoin pour respirer !

Je fais des grands gestes sur mon torse, gonflant et vidant mes poumons. Ces aliens ont une atmosphère, j’espère qu’ils comprennent le principe de respiration.

L’image change encore. Je vois cette fois une vue en coupe du dôme, avec des petits points volants dans l’air. Il a compris, il essaye de me dire qu’il y a de l’air dans cette salle.

— Il me faut de l’oxygène ! Je ne respire pas n’importe quoi !

Je me trouve très dépourvu pour mimer l’oxygène. Mais au même moment, l’écran change encore pour afficher cette fois deux rectangles, dont l’un environ quatre fois plus grand que l’autre.

Sur le premier, deux ronds reliés entre eux, chacun entouré de huit petits points tournant autour. Le deuxième rectangle contient lui aussi deux cercles autour desquels gravitent sept points.

Des atomes ! Ce foutu extraterrestre est en train de me donner la composition de son atmosphère ! Un cinquième d’oxygène et quatre cinquièmes d’azote, comme me l’avait indiqué ma combinaison. Je sais qu’il ne me ment pas, mais comment peut-il savoir que cet air est respirable pour moi ?

L’animation de moi ôtant mon casque réapparaît alors. Je veux bien faire confiance à Alan et à ma combinaison, mais quand même … ! Si j’ouvre ma visière, colle ce truc sur ma tête et referme aussi sec, le système vie de la combi devrait pouvoir filtrer les gaz qui seraient entrés. Je regarde l’animation boucler et finis par me décider. Je prends une grande inspiration, déverrouille et ouvre la visière, colle l’objet sur mon crâne en le coinçant sous ma cagoule, referme la visière et attends aussi longtemps que peuvent tenir mes poumons en apnée. L’air de mon casque se renouvelle toutes les trente secondes. J’en suis à une minute et demie lorsque, à bout de souffle, je lâche tout et reprends ma respiration. Pas d’odeur bizarre, pas de brûlure au niveau de la gorge. L’air semble sain. Je peux respirer normalement. Reste à voir maintenant à quoi sert cet appareil.

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