Arthur, où t'as mis le corps ?
Arthur, dont je vous raconte la pitoyable histoire,
Réunissait, de tous les bandits, les tares les plus sordides.
Têtu comme un âne corse, ce qui n’est pas peu dire,
Habitué aux basses besognes, coutumier des contrats,
Usé par les années et les pires corvées, ce
Reitre cumulait les plus abjectes inclinations.
Oublieux des bonnes manières,
Uni par le sang aux crapules les plus immondes,
Tonton Arthur était (j’avais omis la précision, je suis de la Famille)
Amnésique.
Sitôt ses forfaits accomplis,
Monsieur Arthur oubliait.
Irrévocablement.
Suspecté de tous les crimes, harcelé par
Les condés, Arthur ne dérogeait jamais
Et en toute bonne foi, à la question fatale : « Arthur,
C’est où que t’a mis l’corps ? » L’
Oublieux répondait : « Ben, j’en sais
Rien. Quel corps ? ».
Pratique pour la mafia, l’assassin
Silencieux qui jamais n’avoua.
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