Mon amie Arwen

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Nous sommes assises autour d'un feu de camp. Azur attend patiemment que le bois se consume pour en dévorer les cendres, tandis que Blanche, la licorne de ma nouvelle amie, est tranquillement allongée sur la neige. De son côté, Arwen, emmitoufflée dans sa cape pourpre, me demande :

- Où irons-nous, demain ?

- Nous irons à la ville des sorciers. J'y ai aperçu une librairie pendant ma visite là-bas. Il doit y avoir un livre de sortilèges grâce auquel je pourrai apprendre les sorts de combat. Et dès que je me sentirai prête, j'irai le trouver et je le tuerai.

- D'accord, mais si je peux me permettre de te donner un conseil, ne néglige surtout pas le pouvoir de tes yeux. Il te sera bien utile, le moment venu.

- Oui, merci.

Nous restons silencieuses pendant quelques instants, écoutant le doux crépitement des flammes, puis je lui demande :

- Arwen ?

- Oui ?

- Es-tu sûre que c'est bien John qui a tué mes parents ?

- Oui, c'est ce que tout le monde raconte.

- Pourtant, ce dernier m'a affirmé que James en est le responsable et mon tuteur me l'a confirmé.

Elle réfléchit pendant quelques secondes, puis secoue la tête :

- Franchement, je ne sais quoi te répondre. Je n'étais encore qu'un bébé lorsque les évènements se sont déroulés alors forcément je n'y ai pas assisté donc je ne pourrai affirmer avec certitude ce qui s'est réellement passé. Je n'ai fait que te raconter l'histoire qui m'est parvenue, c'est tout. Si tu veux savoir la vérité, il faut que tu demandes à quelqu'un qui y était, ce soir-là.

Je soupire. La jeune elfe rousse me demande :

- C'est pour cette raison que tu pleurais tout à l'heure ? C'est le fait d'apprendre que ton tuteur est responsable de la mort de tes parents qui t'a mis dans cet état ?

- Oui, j'étais sous le choc. Mon tuteur est un homme froid, distant et désagréable, mais il m'a accueillie chez lui et a toujours veillé à ce que je ne manque de rien depuis, alors j'étais persuadée qu'il avait bon fond malgré tout, mais maintenant . . . Je ne sais plus quoi en penser.

- Je comprends, dit-elle en s'approchant de moi.

Elle me serre dans ses bras et se met à chanter, dans sa langue, une douce mélodie. Je ne comprends absolument rien aux paroles de la chanson, mais sa voix est juste magnifique alors je l'écoute avec attention et me laisse bercer, jusqu'à tomber dans le sommeil.

Le lendemain matin, nous nous réveillons aux premières lueurs de l'aube et rejoignons la ville des sorciers en chevauchant sur le dos de Blanche. Il ne nous faut que quelques heures pour atteindre notre destination. Nous nous rendons ensuite jusqu'à la librairie que j'ai aperçu l'autre jour et y entrons.

Les murs sont recouverts d'étagères pleines de livres. J'approche du comptoir et demande au vendeur :

- Bonjour, nous cherchons un livre sur les sortilèges de combat.

- J'en ai plusieurs exemplaires, dit-il en fouillant dans les étagères avant de poser un livre sur le comptoir en bois. Dix pièces d'or, s'il vous plait.

Mince ! Je n'avais pas pensé à l'argent et je n'en ai pas sur moi. Je me mords la lèvre inférieure, mais mon souci est de courte durée, car Arwen sort de sous sa cape une bourse et en sort dix pièces d'or, qu'elle pose sur le comptoir :

- Voilà pour vous, dit-elle.

L'homme récupère l'argent et Arwen prend le livre, avant de tourner les talons. Voyant que je ne la suis pas, elle se tourne vers moi et me demande :

- Et bien, Emma ? Tu ne viens pas ?

- Si, si, dis-je en lui emboitant le pas.

Nous quittons la boutique et, pendant que nous marchons dans les rues pavées de la ville, je déclare :

- Désolée, Arwen. Je te promets de te rembourser dès que possible.

- Non, pas la peine. Et puis, tu n'as pas à t'excuser. Cela me fait vraiment plaisir de t'être utile ! Considère-le comme un cadeau, c'est de bon coeur.

- Merci, Arwen. J'ai vraiment de la chance d'avoir une amie comme toi !

Elle m'adresse un sourire, que je lui rends.

*

Je me laisse tomber contre le tronc d'un arbre, épuisée. Je soupire :

- Je n'imaginais que ce serait si difficile d'apprendre sans lui . . .

- C'est vrai que cela te demande beaucoup de temps et d'efforts, mais vois le bon côté des choses : tu progresses. Lentement, mais sûrement.

- Cela fait déjà trois jours que nous sommes là et je ne maitrise que trois sortilèges de plus. Et encore, j'ai choisi les plus simples. Avec mon tuteur, j'en aurai déjà appris au moins le double.

- Si tu le dis . . .

- Dis-moi, Arwen. Les elfes possèdent-ils aussi des pouvoirs magiques ?

- Oui, bien sûr ! Seulement, c'est un style de magie bien différent de celui des sorciers. Nous n'avons pas besoin de baguette pour pratiquer la magie.

- Et qu'es-tu capable de faire ?

- Grâce aux mouvements de mes mains et à des incantations que l'on se transmet de génération en génération, je suis capable de guérir différentes blessures et maladies, mais aussi de faire pousser diverses plantes.

- Vraiment ?

- Oui, ce sont les pouvoirs magiques des elfes de la forêt, dit-elle en faisant pousser une petite fleure dans sa main, pour illustrer ses dires.

J'observe ce qu'elle fait avec émerveillement. La jeune elfe me sourit :

- Je suis loin d'être une experte en ce qui concerne la sorcellerie, mais je te promets que je ferai de mon mieux pour t'aider à apprendre.

Touchée, je lui réponds, avec un doux sourire :

- Merci, Arwen.

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