Dimanche 17 mai 2020

2 minutes de lecture

Voilà une semaine que nous vivons le déconfinement.

J’aurais aimé décrire comment cette période s’est déroulée, j’aurais aimé décrire mes sensations, j’aurais aimé pouvoir le faire en prenant du recul, en étant sarcastique même.

J’aurais aimé ne pas écrire ces mots, j’aurais aimé que mon chien soit toujours en vie.

J’aurais aimé.

J’aimerais le voir faire l’idiot, les quatre pattes en l’air, la gueule ouverte le regard joueur.

J’aimerais l’entendre aboyer sur les oiseaux, j’aimerais le voir nous regarder avec tout cet amour qu’il avait pour nous.

J’aimerais le prendre dans mes bras, le caresser, plonger mon regard dans ses yeux si plein d’adoration, d’amour inconditionnel, de dévotion et de loyauté.

Mais il est parti, il nous a quitté.

Vendredi.

J’aurais aimé que mes enfants n’aient pas été seuls à la maison alors que mon ami fidèle rendait son dernier souffle.

Je me console en pensant, en sachant, qu’il n’était pas seul quand son cœur a failli. Mes enfants, mes pauvres amours, étaient là, avec lui, alors qu’il partait, allongé dans le jardin, comme endormi.

J’aurais aimé ne pas recevoir cet appel au travail, j’aurais aimé ne pas entendre mon fils en larmes ainsi que les pleurs de ma fille derrière lui.

J’aurais aimé ne pas entendre ces mots « Maman, Balto est mort ».

J’ai roulé, en pleurs, en essayant de ne pas aller trop vite. J’ai roulé pour les rejoindre, mes amours si choqués et si malheureux, mais enfants seuls avec mon chien, mort. J’ai retenu au maximum mes sanglots pour continuer à voir la route, rentrer saine et sauve auprès d’eux.

J’aurais aimé que tout cela ne soit pas arrivé.

Mais nous n’avons pas toujours ce que nous aimerions.

Il n’est plus. Le plus adorable des compagnons, le plus gentil et fidèle ami de notre maison, ce membre de notre famille qui ne demandait que de l’amour et qui nous a quitté trop brutalement, trop tôt.

Je me console en me disant que sans cette situation exceptionnelle que nous vivons, mon chien serait parti seul. Je remercie mes voisins qui ont accouru rejoindre mes enfants, je suis tellement reconnaissante.

Il a été aimé, jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à ce que cette étincelle quitte son regard.

Mon mari, mes enfants, je...

Balto.

Je t’aime. Tu me manques.

Tu es dans mon cœur, pour toujours...

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