Mercredi 01 avril 2020

4 minutes de lecture

Se réveiller, sortir prendre l’air.

Petit bonheur numéro un.

Le soleil est encore là, comme pour me dire que cette journée ne sera pas un simple copier/coller de celle d’hier. Et je le remercie. C’est un allié indispensable dans ces périodes compliquées.

Mon demi-frère semble aller très bien, le Covid19 a été clément avec lui. Bien. Une autre bonne nouvelle, un autre petit bonheur.

Aujourd’hui tout le monde mis à part chéri, ne travaille que le matin, ouf ! J’avais besoin de me recentrer sur moi-même. Mais contrairement à ce que j’avais prévu, pas de grande séance de sport, je sens bien que mon corps à un coup de mou. Les sensations de vertige continuent, je dois faire de l’anémie, donc j’y vais doucement. Ce qui ne m’empêche pas de continuer mon défi quotidien : je fais sonner la montre ! Mon quota de pas augmente chaque jour automatiquement, histoire de ne pas me reposer sur mes lauriers !

Cet après-midi j’ai même eu un coach sportif à quatre pattes, la jeune et fougueuse chienne de mes voisins ! Alors oui, je devais avoir l’air bien ridicule, mais je me suis amusée comme une enfant à faire la course avec elle le long du grillage ! Elle est vraiment plus rapide que moi, et je me faisais même gronder quand je prenais une pause ! Cette petite boule de poil a réussi à me sortir de ma mélancolie ! C’est incroyable ce don qu’ont les animaux de guérir tous nos maux. Ils sont tellement plus intuitifs que nous, et si sages dans leur manque de savoir. Plus jeune j’ai toujours eu le fantasme d’avoir été un félin dans une vie antérieure. Et encore aujourd’hui j’admire leur sagesse, leur beauté et leur indépendance. Vous connaissez « Sa majesté des chats » de Bernard Werber ? Je vous conseille ce roman, je le conseille surtout aux amis des chats, bien entendu !

Toute la journée, j’ai combattu.

Toute la journée j’ai lutté contre cette mélancolie qui me collait à la peau depuis hier. C’était difficile. Difficile car au fond de moi je n’avais pas envie de faire cet effort. L’Homme se complaît souvent dans son malheur, et quand on est mal, on aime ça. On écoute de la musique qui nous attire encore plus vers le fond et on regarde des films tristes pour pleurer et se complaire dans notre tristesse. Pourquoi sommes-nous si enclin à nous écouter souffrir ? Je vous le dis, notre espèce est bien étrange...

Toujours est-il que ce combat je l’ai mené, de front, avec toute la force de mon cœur. Et mon cœur est puissant. C’est une arme nucléaire, c’est un ouragan, un tsunami. L’amour que je porte soulève la Terre entière. C’est mon cœur qui me sauve de ces doux naufrages. Et aujourd’hui, comme de nombreuses fois, c’est la part de mon cœur liée à mon mari qui m’a sorti la tête de l’eau. Je pense à ces gens qui sont seuls. Je pense à tout ceux qui vivent ces moments sans soutien physique. Et j’aimerais ne serait-ce que leur donner un centième, voire même un millième de ce que j’éprouve d’amour pour mon homme (impossible d’y ajouter une once de ce que j’éprouve pour mes enfants, la race humaine ne survivrait pas à une si haute dose d’amour). Depuis plus de vingt ans je vis avec ce gouffre d’amour en mon sein. Encore aujourd’hui je ne parviens pas à comprendre comment j’arrive à survivre avec ce sentiment.

L’amour que je porte à mon amoureux me transporte, m’arrache à la Terre, me métamorphose et me pulvérise. C’est si fort, trop fort. J’écoute et j’observe autour de moi et j’ai l’impression de ne pas être normal. S’il s’en va, je guette son retour, je n’attends que ça. Parfois je lui avoue que je me déteste, il ne comprend pas pourquoi. Je lui explique que je l’aime trop, que je ne sais pas rester fâchée avec lui. Comme tous les couples, on se dispute, mais je n’arrive JAMAIS à lui faire la tête plus de cinq minutes ! Et ça m’énerve ! Je me dis qu’il pourrait faire ce qu’il veut de moi. Je suis sa créature. Mais je ne vois pas l’amour autrement. Quand j’aime c’est pour la vie, je le sais. Nous sommes deux adolescents, vraiment. On se comporte comme tels ! Même nos propres enfants nous regardent avec cet air « non mais ça va vraiment pas bien dans vos têtes ! » Et cela nous fait rire !

Ce confinement, être H24 ensemble, no matter !

Au contraire, on adore ! Et si un jour nous avons la chance suprême d’avoir une retraite (je n’enchaînerai pas avec ce sujet tabou), je peux certifier que notre plus grand bonheur sera d’être ensemble. Juste tous les deux.

C’était la séquence love du moment. Je me suis peut-être laissée un peu aller, mais je pourrais disserter sur le sujet des heures entières !

Cette journée s’est achevée sur du doux, du sucré, sur ce parfum qui donne à nos vies l’envie d’avancer. Fi des informations tristes à mourir, fi de notre futur incertain, fi de nos peurs ! Vivons chaque jour comme une découverte, chaque jour comme le début et non la fin, faisons de chaque réveil un premier jour de vacances sur une plage ensoleillé, de chaque « bonne nuit » une envolée onirique ! La vie n’est qu’un point de vue, à nous de transformer ce point en fleur, en cœur ou en ce qui nous fait du bien ! Dessinons le bonheur au lieu de l’attendre, et gardons en mémoire que sans ces instants difficiles nous ne l’apprécierions pas. Car sans malheur, le bonheur existerait-il ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Ophélie Coruble ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0