Jeudi 26 mars 2020

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Cela fait deux matins que je m’adonne à une nouvelle routine que je compte bien tenir, vu le bienfait qu’elle me procure.

Le réveil de mon chéri sonne, je prends le temps de me réveiller en étirant tout mon corps, c’est si agréable !

Je me lève doucement, enfile mon peignoir et ma doudoune, mes baskets, et je sors accompagnée de mon toutou. (nb : en période de confinement, pas de règles vestimentaires.... ni capillaires !!)

L’air est vivifiant, la pelouse est encore glacée et il n’y a que le silence autour de moi.

En réalité l’idée n’est pas de moi mais de ma professeure de yoga, que j’adore.

Elle, c’est un véritable personnage ! Elle a ce pouvoir de vous faire rire aux larmes sans le vouloir. Son cerveau est branché sur mon canal favori, le canal ouin-ouin.

Alors qu’est-ce que le canal ouin-ouin ? Les personnes qui me connaissent ne se pose même pas la question. Pour les padawans, il faut savoir que ce canal est très particulier : il est un mélange de spontanéité, de loufoquerie (ça se dit ?) et d’exotisme. Les enfants sont abonnés à ce canal de naissance, hélas il semble devenir payant en grandissant car beaucoup en perdent les droits, ou peut-être qu’en vieillissant on oublie simplement comment y accéder...

Donc, je suis dehors sous bonne garde labradoresque, et je prends une grande inspiration, comme si je cherchais à aspirer le monde. Je fais ensuite le tour de mon jardin (oui, encore, décidément j’aime tourner en rond en ce moment...)

Je prends conscience de chacun de mes pas. De la façon dont mon pied écrase l’herbe encore endormie sous la glace, comment celle-ci se couche pour m’accueillir. Je prends conscience du mouvement de mes jambes, de la contraction de mes muscles, fessiers, cuisses, mollets... Je laisse le froid mordant s’insinuer dans mon organisme, je l’y invite, me livre à lui et l’embrasse.

Je me sens en paix.

Je vais voir chaque arbuste, je leur parle même (canal ouin-ouin), regarde comment les bourgeons s’ouvrent lentement. Et quand j’ai fait ma petite visite à tous ces magnifiques êtres, je me pose au soleil, visage orienté vers lui, et nous communions.

Il est sur moi, il me chauffe les pommettes, je vois son aura derrière mes paupières closes. C’est tout. Me tenir là, dans sa lumière, et sentir la vie. Toutes les vies. Et cette puissance. Je me recharge au soleil, et, batterie pleine, le remercie et rentre chez moi.

Oui car il faut savoir que ma tête et mon estomac sont deux parties complètement distinctes, et souvent mon estomac est le plus fort. Donc « le temps est bon, le ciel est bleu », j’ai deux tartines qui sont aussi mes amoureuses...

Petit déjeuner, toilette, boulot, devoirs...

Les jours se répètent. C’est notre quotidien, il n’est ni bon ou mauvais, il est.

Un miracle aujourd’hui : nous avons enfin reçu nos cartouches d’encre !

Mon père est de retour chez lui, je suis rassurée de ne plus le savoir si loin. Les enfants commencent à avoir une bonne dose de travail et cela devient très problématique de pouvoir utiliser l’ordinateur. Impossible de faire autrement, il faut partager.

La journée s’achève gentiment, et je suis contente que le confinement nous garde si près tous les quatre. Le monde peut s’écrouler, je suis avec les gens qui comptent le plus à mes yeux.

Nous sommes jeudi, une journée ordinaire dans un monde extraordinaire.

Et avez-vous remarquez ?

Shhhht, ne prononcez pas son nom, il n’existe pas aujourd’hui.

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