Him

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Chris Los Angeles - 2011

Deux heures que je conduis et je suis claqué. L'après-midi n'a pas été simple, comme toutes les manifestations, et je rêve d'une seule chose : me reposer.

Squatter à San Diego toute une journée afin de soulever le problème récurrent que causent les sociétés pétrolières était plus que nécessaire. Militer contre des pourris qui ne pensent qu'à leur fric, sans se soucier des conséquences engendrées. Nous étions quatre parmi des centaines, si ce n'était pas plus, à manifester contre ces fuites de pétrole au large des côtes californiennes. Malgré les galets d'hydrocarbure sur les plages de Huntington et la faune marine dans un état plus qu'alarmant, rien n'y a fait.

Ces malveillances envers la planète et ses êtres vivants durent depuis trop longtemps. Mais comme ils ont l'accord du gouvernement — une tricherie organisée en somme — ils sont convaincues de leurs bons droits ; polluer jusqu'à même nos esprits et nous vendre du bluff. Un monde où seul le fric compte. Cette vision resserrée et étriquée m'insupporte.

Se planter à dix mètres de ces abrutis et dénoncer leur méfait, ce n'était pas suffisant. Ils recommenceront. Je ne suis pas sûr qu'ils aient entendu nos revendications, à la vitesse avec laquelle ils fuyaient entourés de leurs gardes du corps.

J'éprouve une profonde aversion envers ceux qui ne respectent pas la nature et l'humanité. Cette journée aura eu le mérite de remettre les choses à leur place. Enfoncer le clou afin de susciter une réaction. Et encore, ce n’est pas certain que ça fonctionne. Nous aurons droit au ramassis de balivernes que débitent les médias, qui se plaisent à travestir la vérité. Depuis cinq ans que notre organisation Green life existe, nous avons participé à tous les mouvements écologiques et idéologiques du pays. Même les plus éloignés. Montrer notre dynamisme est essentiel dans ce genre de combat.

Nous approchons de l'agglomération de Los Angeles, depuis une dizaine de minutes. Il est 20 heures et le trafic est dense. Entre les retours de longs week-ends et les gens qui veulent atteindre Downtown avant la fin de soirée, on est loué à la même enseigne. Une main sur ma nuque, j'essaie de résister encore à une lourde fatigue tandis que les autres se reposent.

Lenny ne cesse de s'agiter sur son siège, regardant par alternance l'écran de son mobile et se tournant vers l'informaticien de la bande. Les nerfs prennent le dessus. Il me force à jeter un œil de son côté juste pour le force à se calmer.

— Ça y est ? T'as des infos ? interroge Lenny, impatient.

— Du calme ! Pour l'instant j'ai un réseau bidon ... alors je vous donnerai les infos quand je les aurais, grogne Nick, au fond de la camionnette.

— Il se passe quoi ? Il te les faut de suite tes infos ? lui demandé-je, légèrement agacé.


Son soupir me répond mais tout ça à l'avantage de le stopper dans ses élans hystériques. Au lieu de ça, il pianote sur l'accoudoir, affichant une impatience insupportable.

— Tu veux pas arrêter avec ça aussi ? grondé-je.

Contrarié, il marmonne des mots inintelligibles avant de se murer dans le silence. Ce gars là, je l'ai connu sur les bancs de l'école, voilà bientôt dix ans. Son côté fébrile et austère lui confère le surnom du taciturne.

Les yeux rivés sur son téléphone, Nick s'enquit de sa promesse.

— Voilà ... écoutez .. "Les manifestants étaient légions cette après-midi. Des pancartes ont été levées, des slogans ont été criés mais il n'est pas certain que cela soit une réussite ."

— les abrutis ... râle Lenny.

En parallèle, l'informaticien du groupe nous tient informés de la prochaine manifestation qui aura lieu dans quelques semaines sur San Francisco. Cela fait dix ans que nous militons et il est toujours aussi sérieux et strict, organisant tous nos déplacements. Nos jeunes années nous rendaient plus désordonnés dans nos actions mais on s'est beaucoup amélioré depuis ce temps. C'est un peu grâce à Nick. De part son excellent niveau en informatique, il peut faire à peu près ce qu'il veut avec des données codées. Pour ce côté là, je le laisse gérer. Hormis ce côté sérieux, il est le bout en train du groupe, cherchant à plaisanter de n'importe quelle manière.

Assise à ses côtés, Megan est aussi une militante rencontrée trois ans plus tôt lors d'une compétition de surf. Rapidement devenue notre amie, elle a intégré notre groupe d'activistes et participe à tous nos déplacements. Cela fait six mois que Lenny s'est intimement lié à elle.

— Et ça raconte même pas le lot d'insultes qu'on leur as lâché..., proteste Lenny.

— C'est un résumé ... il faut juste que tu te mettes sur la bonne page ! Peu sont partisans de nos actions. 56 devrais le savoir depuis le temps ..., renseigne Nick, calmement.

Tandis que mes deux potes se passionnent pour nos actions et en résument les retentissements sur les réseaux sociaux, Megan demeure étonnamment silencieuse, au fond de la camionnette. Si de coutume, elle nous fait part de son enthousiasme mordant, cette fois c'est une moue boudeuse qui se dessine sur son visage. Elle nous a battu froid toute la journée mais Lenny ne semble pas s'inquiéter des états d'âmes de la brune, préférant s'intéresser aux retombées de nos actes.

Un long soupir se fait entendre au fond de la camionnette. Dans le rétroviseur, la brune, assise, bras croisés, affiche un air blasé.

— Hey Megan ! Ça va ? lui demandé-je.

Si les yeux bleus de Meg se tournent vers moi, elle ne formule aucune réponse. Nick ne bouge pas de sa position initiale, scrutant les médias à travers son téléphone et ne souciant nullement d'elle. Homme de terrain, il est sûrement en train d'échafauder de nouveaux plans d'action.

L'ambiance est plombée. Le silence nous entoure et plutôt que de sortir une ânerie, je monte le volume de la radio.

The roots ~ the seeds

Un vieux tube qui me rappelle des souvenirs à la fois tendres et amers.

Je me mets à cogiter. Mes vieux démons sortent de l'ombre et viennent me hanter, encore. Ce n'est que lorsque je suis sur le terrain à militer que je réussis à trouver la paix. Mais elle reste éphémère. On n'oublie jamais vraiment nos blessures et je ne suis pas du genre à placarder mes problèmes.


— Oh les gars ! Des pizzas ça vous dit ? lance Nick à la volée.

Par la faim qui nous tenaille, personne n'y voit d'objections, répondant sombrement par l'affirmative.

En taciturne qu'il est, Lenny se noie dans le silence et son côté laconique m'inquiète assez.

Arrivant sur North figueroas street, je baisse le volume de la musique. La fatigue commence à opérer, j'ai besoin de calme et surtout de rentrer chez moi. Il est 20 heures 45 et les rues sont noires de monde. Je me faufile hors du trafic et on atteint Highland Park au bout d'une demi-heure, sans que personne n'ait ouvert la bouche.

Le véhicule garé devant chez moi, tout le monde sort en silence. À mes côtés, Nick converse au téléphone et Lenny avance de son allure nonchalante, la nuque basse et les mains dans les poches. Derrière moi, demeure Megan dont les pas claquent sur le bitume.


Sur le seuil de ma porte, je m'efface afin de laisser entrer mes amis et referme derrière eux. Je me débarrasse de mes chaussures et fonce récupérer des bières fraîches. À la télévision, on entend déjà les nouvelles à propos de la manifestation de cet après-midi. Les médias sont en crise et racontent bien ce qu'ils veulent.

Pathétique.

Mes deux potes commentent les propos incongrus des journalistes pendant que je distribue les bières et m'installe à leur côté.

— Non mais c'est tout ? s'insurge Lenny, contre le présentateur.

— Lui, c'est juste le mec qui raconte ce qu'on lui dit de dire ... inutile de lui en vouloir, mec, répond Nick.

— Tu entends comme moi que c'est juste ahurissant..

— T'es pénible. Je t'ai expliqué déjà ! se plaint le pro des ordinateurs.

Adossé contre le canapé, je balance ma nuque en arrière et ferme les yeux, quelques instants. Braver les kilomètres, j'en ai l'habitude mais c'est épuisant. La détente est plutôt mal engagée. Mon cerveau va vriller à force de les entendre s'insurger et s'égosiller.

Trois fois qu'on sonne à la porte et personne daigne lever son cul pour aller ouvrir.

— Y a vraiment personne pour aller voir ce que c'est ? conclus-je ouvertement.

Nick bondit du canapé et part ouvrir, m'écrasant les orteils avec ses Rangers, au passage. Je le fusille du regard et le maudis sur sept générations. Ce dernier est déjà en train de payer le livreur et se moque royalement des remontrances que je pourrais faire.

— Allez les gars, servez-vous ! Je fais pas le service ! lance-t-il.

Une odeur alléchante se répand dans le salon et tout

le monde se jette sur la nourriture. En quelques minutes, tout est englouti. Rassasié, je bascule ma nuque en arrière lorsqu'une fumée de tabac irrite mes narines. Le seul fumeur parmi nous, n'est autre que Lenny.

— Hey ! T'as dit que tu arrêtais, alors tu m'éteins ça tout de suite ! m'exclamé-je, légèrement énervé.

Les quelques heures de route ajoutés à une semaine de boulot très chargée, m'ont éreinté et je suis complètement sur les rotules. La colère prend le dessus. Et pour toute réponse, Lenny m'adresse son majeur relevé, recrachant un nuage de nicotine.

Dans le style, j'en ai rien à foutre de ce que tu dis...

— Lenny ! Va fumer dehors ! répétè-je entre mes dents.

Penché vers lui, je lui assène un regard accusateur et il se traîne alors vers la fenêtre, en marmonnant un juron.

— C'est nous ça ! Non ? demande Lenny.

— Il te faut des lunettes, à toi ! On est là-bas au fond, alors non c'est pas nous, se moque l'expert en Informatique.

— L'idiot qui agite une pancarte j'ai cru que c'était Chris, lance Lenny, ironique.

— Abrutis ! arrête la clope, ça te monte au cerveau ! raillè-je sur son compte.

Le taciturne bougonne dans son coin, écrase sa dernière cigarette et nous rejoint. Nick lève sa Guinness vers le plafond, nous incitant à boire :

— Oh ! On trinque pas alors ?

Faisant tinter nos bouteilles entre elles, nous célébrons

notre journée d'action qui, selon certains commentaires, devrait être bénéfique et porter ses fruits. Au bout de la 5 eme bière, ma lucidité commence à faire naufrage. Mon esprit n'est plus que flottement et divagation, et les fous rires éthyliques de mes amis me semblent lointain. La seule à résister est Megan.

— Les gars... J'ai juste envie de dormir là...proféré-je.

La vibration de mon téléphone m'annonce un message. Surpris, je l'extrait de la poche arrière de mon jean avant de m'apercevoir qu'il s'agit de la fille que j'ai rencontrée avant hier soir.

Plongé dans la lecture de mon message, je sens l'haleine alcoolisée de mon pote respirer tout près de moi alors qu'il lit par dessus mon épaule.

— Oh ... tu as reçu un message .. et c'est de qui ? On peut savoir ? m'interroge Nick, insistant.

— Rien d'important ! Une fille que j'ai rencontré vendredi soir... dis-je.

— À qui tu as promis monts et merveilles pour une nuit et qui s'est malheureusement accrochée à toi ! glisse doucement Megan sous les rires explosifs de mes deux potes.

Je crois que je préférais quand elle ne parlait plus. N'ayant jamais traité une femme de cette façon, je lance un regard noir à la brune, la rappelant à l'ordre.

— Il aurait tort de s'en priver ! continue le taciturne, d'un ton amer.

— Elle était comment ? Raconte ! me demande l'autre en me donnant un coup de coude.

— Oh fouttez-moi la paix ! Vous ne la verrez jamais, de toutes façons.

— Raison de plus pour qu'on ait des détails ! insiste encore le second.

Je balaye d'un revers sa remarque, le pousse une nouvelle fois contre Lenny, qui rit comme un bossu, et glisse le téléphone dans ma poche. Mes deux potes se ruent sur moi pour me le voler et lire à voix haute le message qui m'était adressé. Tombant du canapé, je me retrouve avec deux gros au-dessus de moi, les chances sont inégales. Ils m'abandonnent à terre et s'arrachent mon téléphone, cherchant le message en question :

— Vous êtes vraiment des enfoirés ! m'exclamè-je en riant.

Nick explose de rire, lisant un mot sur deux, pendant que Lenny profite de la situation, un rictus sur coin des lèvres.

— Chris, j'aimerais qu'on se revoit... tout peut encore s'arranger entre nous. Seul le dialogue peut le faire...Rappelle moi.

Après sa lecture, il se plie littéralement en deux, pendant que je le hais en silence. J'hésite : leur arracher mon mobile des mains ou les laisser m'humilier encore un peu plus....L'alcool aidant, je laisse couler. La silencieuse Megan est la seule à ne pas m'accabler, orientant un regard charmeur sur moi.

La soirée continue, entre défis alcoolisés, parties de jeux vidéos et de poker ; Lenny a manqué s'étouffer en avalant d'un coup sec un shot de vodka. Résultat : mon plancher en a fait les frais et mon pote a passé une bonne vingtaine de minutes au toilettes. De son côté, l'informaticien prend bonne note et se moque de nos mésaventures. À coup sûr, il nous les ressortira dans quelques temps. Vers trois heures du matin, mes amis sont rentrés chez eux et je me suis effondré sur mon lit.

*****

Mon réveil tardif me pousse sous la douche. Un jean used, un teeshirt rapidement enfilé, un coup d'œil dans le miroir et je suis dans le salon. Il est déjà 9h45.

Et merde !

Arrivé à 10h au boulot est complètement illusoire. Pas le temps de boire un café, le seul breuvage essentiel le matin. Je me fais une raison, la journée va être compliquée ! Dépassant le comptoir de la cuisine, la vision de ma chambre sombre et en désordre m'offre un spectacle navrant. L'odeur âcre qui s'en dégage me désole mais je n'ai pas le temps de m'occuper de ça tout de suite.

Glissant mes clefs et mon téléphone dans les poches, je fonce vers le tas de chaussures à l'entrée. Ignorant le bordel, j'enfile une chaussure en donnant un coup de talon, cherche la deuxième puis quitte enfin l'appartement en descendant dans la rue. À ma montre, il est 10 heures.

Le moteur vrombissant, je fonce en direction du restaurant le East River sur Downtown. Megan et Lenny doivent déjà y être. Ce matin, par chance, le trafic est fluide, je mets alors moins de temps à traverser le centre-ville. Enfin garé, je rejoins les cuisines. À cette heure-ci, c'est plus sûr.

Marcus, le cuisinier, patiente, comme tous les matins. Menton baissé, il m'observe par en-dessous, le regard chargé de remontrances paternalistes.

— C'est quoi ton excuse, ce matin ?

— J'ai pas entendu le réveil ...

— Cherche autres choses ! s'exclame Marcus, vindicatif.

Mes retards récurrents le désespèrent. Je bluffe comme je le peux, en expliquant mon incapacité à gérer le flot de voitures. Mais en vain.

Il n'a pas dû avaler mes sornettes.

Passionné de moto et de métal, il vient tous les jours en Harley Davidson. La quarantaine, les cheveux aussi longs que les miens, il arbore un style à la Son of anarchy que j'adore. On s'entend vraiment bien et il joue le rôle d'un second père ; me corrigeant lorsque je le mérite et me félicitant quand je réussis. Je me confie régulièrement à lui et il couvre mes arrières lorsque le réveil oublie de sonner, ce qui arrive assez souvent.


Je lui adresse un signe de la main auquel il répond par un hochement de tête. Je ne m'attarde pas, traversant les cuisines d'un pas rapide. Ce passage me permet d'atteindre les vestiaires tout en évitant le bureau du patron.


Chaussures retirées, j'enfile mes vieilles crocs et fonce en attrapant un tablier pendu. Un pas dans les cuisines, j'observe Marcus, un léger sourire aux lèvres, en train de sortir les ustensiles. À mon approche, ce dernier tourne un regard critique à mon intention :

— J'aimerais qu'un jour tu sois à l'heure !

— C'est pas ma faute si y a trop de monde dans les rues ...

— Si tu partais à l'heure, t'aurais pas ce problème, poursuit Marcus.

Raté !

Haussant les épaules, je réitère :

— Et on a fait la fête avec des potes hier soir.

— Lenny est là depuis une heure ! Arrête tes bêtises et mets-toi au boulot ! me dit Marcus, bienveillant, en m'adressant un clin d'œil.


S'il se montre dur ce n'est qu'une façade, car il m'adore. Mais il aimerait que je sois plus responsable et, venant de lui, ça passe mieux que de mon propre père.

Quelques minutes plus tard, Lenny se pointe dans les cuisines, l'air amer des mauvais jours. Fuyant nos regards, les seuls mots qu'il prononce sont pour s'enquérir des choses à faire. Le cuistot lui propose de participer à la confection d'un plat sans l'interroger sur son silence. Enfermé dans son mutisme, mon pote accomplit sa tâche sans lever le nez. L'ambiance descend de plusieurs degrés. Ça me dérange fortement et me pousse à lui parler.

— Mec ! Qu'est ce qui t'arrive ?

La nuque basse, il hausse les épaules, et me répond sans articuler :

— T'as pas vu, hier, peut-être ? marmonne mon ami entre ses dents.

— Pas vraiment et j'aimerais bien savoir !

— Avec Megan c'est fini .., souffle-t-il.

Je m'en doute un peu, vu l'ambiance d'hier soir. Marcus, qui n'a rien loupé de nos échanges, se mêle tout naturellement à la conversation.

— Tu en verras d'autres ! Tu es jeune ! s'exclame-t-il.

Le silence lui répond et Lenny semble accuser le coup. Passant une main sur son épaule en signe de compassion, je me rapproche de lui :

— Si t'as besoin d'en parler, je suis là !

— Merci ! Ça ira ! s'exclame-t-il d'un ton sec.

La sécheresse de ses mots ne me surprend pas. Les regards que m'a lancés Megan, hier soir, n'ont pas dû passer inaperçu. Et bien que je sois étranger à leur rupture, je comprends qu'il ne tolère pas son intérêt à mon égard. Puis, travailler au même endroit que son ex-petite amie n'est pas simple dans cette situation.


Durant la matinée, Megan a montré une totale indifférence, passant à plusieurs reprises et cherchant à se rapprocher de moi. L'air enjoué qu'elle affiche indique qu'elle ne semble pas en souffrir. Elle est rapidement passée à autre chose.

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