L'identité disparue

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Je me réveillai brutalement. Où suis-je ? Je regardais tout autour de moi mais rien ne m’était familier, pas le moindre petit objet. Je me levai d’un bond et ouvris la baie vitrée qui donnait sur la terrasse du toit d’un immeuble. Je m’aggripai au balcon et tenta de reconnaître certains bâtiments, mais sans succès. Je rentra à l’intérieur et m’asseya sur le lit pour réfléchir. Quel était mon nom ? Visualisant un sac à main sur une chaise, je fouillai fébrilement dedans à la recherche de papiers d’identité. Malheureusement tout ce que j’y trouva était un portefeuille vide avec seulement 100$, un téléphone, une couverture de survie et des aliments en poudre. Pourquoi cet attirail alors qu’on était au coeur d’une ville on ne peut plus urbaine ? Le mystère s’épaississait un peu plus et je ne me souvenais absolument de rien ! Prise de panique, une seule chose me vint à l’esprit. Je devais aller à la police. Enfilant précipitamment des vêtements et des chaussures qui ne semblaient pas m’appartenir, je quittais l’appartement, dévalais les escaliers et hélais un taxi à la sortie. Le chauffeur me parlais dans une langue que je n’avais jamais entendu. Mais je réalisai que je la connaissais et que je pouvais la parler couramment !  Une fois sur place, j’expliquais mon cas à l’officier enquêteur en charge des personnes disparues.

  • Je vois, fit l’officier en prenant des notes.
  • Pourriez-vous me dire où on est ?
  • Vous êtes à Taïkio. En nouvelle Chine.
  • Quoi ?!

Mille questions se bousculaient dans ma tête, mais mon instinct me disait de rester focalisée sur l’essentiel pour ne pas me laisser de nouveau envahir par la panique.

  • D’accord...pouvez-vous m’aider à savoir qui je suis ? Je ne me rapelle de rien.
  • Nous allons prendre une photo de vous et la diffuser sur le réseau de la police, nous ouvrirons ensuite une enquête.
  • Merci,répondis-je un peu rassérénée.

Il brandit son appareil et prit un cliché de mon visage.

  • Où résidez vous actuellement ?
  • Et bien je me suis réveillée dans un appartement mais je n’ai pas reconnu cet endroit, c’est comme si je vivais chez quelqu’un d’autre… Je ne saurais pas le retrouver.
  • Ne vous inquiétez pas, nous allons vous trouver une place dans un foyer en attendant. Avez-vous un portable ?

Je sortis le smartphone du sac à main et l’objet paraissait être du dernier cri et ressemblait à un patchwork avec tous ces morceaux différents qui avaient été assemblés.

  • Bien, voici mon numéro, appelez-moi si vous avez du nouveau de votre côté, fit l’officier en me tendant sa carte et une carte d’identité avec la photo qu’il venait de prendre de moi. Votre nouvelle identité temporaire : Maï Folaris. Mon coéquipier va vous conduire au foyer dès que nous vous aurons trouvé une place.

Pendant que je patientais dans la salle d’attente du commissariat, j’essayais de me creuser les méninges à la recherche du moindre indice. J’étais sûre d’une chose : cette  ville et ses habitants m’était totalement étrangers. Sous l’effet d’une inspiration soudaine, je repris le smartphone high-tech qui était en ma possession. J’ouvris le répertoire et y trouva un nom : Ten Holoran. J’appela instantanément ce numéro avec l’espoir d’avoir un début de réponse.

À ma grande déception je tomba sur la messagerie, c’était un homme, et il parlait lui aussi cette langue inconnue. Alors que je laissais mon message quelqu’un vint me dire qu’une place m’attendait au foyer communautaire. L’officier qui m’y emmena m’informa que les recherches d’identités étaient souvent longues et infructueuses. J’allais donc devoir m’armer de patience.

Il m’accompagna à l’intérieur du foyer.

  • Venez, dit-il, tous les nouveaux arrivants sont reçu par le responsable d'hébergement.

J’observais tout autour de moi. L’intérieur du foyer était propre mais sans aucune fantaisie sur les murs. Un grand escalier faisait face à l’entrée, sans doute celui des chambres et sur la droite se trouvait une cantine. Il y avait foule et je réalisais qu’il était l’heure du déjeuner et que je n’avais rien avalé. Tout ce stress m’avait fait oublier mes besoins les plus élémentaires mais maintenant que je voyais toutes ces personnes en train de manger, mon estomac se rappelait à moi.

  • Oh, un petit conseil, ne dites pas que vous ne vous souvenez de rien, ça vous évitera d’être considérée comme quelqu’un qui n’a plus toute sa tête. Les gens ont souvent des jugements erronés vous savez.

J'acquiesçais silencieusement puis il m’introduisit dans le bureau.

  • Bonjour Monsieur Oputis.
  • Bonjour officier, c’est la nouvelle pensionnaire ?
  • Oui, je vous présente Mademoiselle Maï Folaris, elle n’a plus de logement et est au chômage.
  • Alors ce foyer est fait pour vous Mademoiselle, me dit le Directeur avec un sourire bienveillant.
  • Maï je vous laisse entre de bonnes mains fit l’Officier en me serrant la main.
  • Au revoir et merci.

Le responsable me désigna une chaise.

  • Asseyez-vous je vous prie. Bienvenue au foyer communautaire qui est un établissement qui recueille les plus démunis et leur permet d’avoir un toit jusqu'à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. Le processus est long mais gratifiant parce qu’au bout de compte les personnes qui s’en sortent ne le doivent qu’à elles-mêmes, nous leur offrons juste un cadre de vie. En échange de ce cadre de vie nous leur attribuons un travail pour contribuer à la vie du foyer, ce qui leur permet bien souvent d’en faire un vrai métier dans le monde extérieur. Vous aiderez à la cuisine et au service des repas. Bien sûr vous aurez deux jours de congé par semaine. Vous commencerez demain à huit heures.

Je décidais de suivre les conseils de l’officier et de ne pas parler de mon problème, je ne voulais pas courir le risque d’être jetée à la rue.

  • Je ne sais comment vous remercier Monsieur Oputis, maintenant j’aimerais aller me reposer dans ma chambre si vous le voulez bien.

Monsieur Oputis se retourna pour prendre une des clés sur le tableau.

  • Pas de problème, Chambre 203, premier étage, deuxième porte à gauche répondit-il en me tendant les clés.

Je le remerciai et après un rapide déjeuner, monta prendre mes quartiers. Tout était spartiate, mais l’aménagement était satisfaisant. La pièce se composait d’un lit individuel et d’un bureau. À droite dans l’entrée il y avait une petite salle de bain attenante avec douche, lavabo et WC. Toute cette agitation m’avait vidée de mon énergie et je décida de me reposer un instant. Ma tête avait à peine touché l’oreiller que je m'enfonçais dans un sommeil profond. À mon réveil je pris conscience que je m’étais vraiment endormie. Un peu apaisée mais l’esprit toujours bouillonnant de questions, je décidais de chercher à nouveau des réponses du côté du mystérieux contact téléphonique.

  • Allô ?
  • Allô Monsieur Holoran ?
  • Lui-même.
  • Je suis Maï Folaris, enfin c’est le nom qu’on m’a attribué au commissariat. Voilà je me suis réveillé ce matin sans savoir où j’étais ni qui j’étais, tout mon environnement m’était inconnu. J’ai donc utilisé les vêtements que j’ai trouvé sur une chaise, ainsi qu’un sac à main. Et dans ce sac à main j’ai trouvé le portable que je suis en train d’utiliser avec un seul nom dans le répertoire...le vôtre. Avez-vous une idée de ce que ça signifie ?
  • Écoutez… Je préfère discuter avec vous de vive voix, je vis dans le foyer communautaire de la ville, que diriez-vous de me retrouver sur place ?

De stupeur je mis quelques secondes avant de répondre.

  • Il se trouve qu’on vient de me fournir une chambre dans ce foyer communautaire.
  • Très étrange…, murmura mon interlocuteur. Retrouvez-moi dans une dizaine de minutes dans ma chambre au troisième étage, numéro 312. Et apportez le sac à main et le téléphone.

Dix minutes plus tard je frappais à la chambre 312 et un homme d’une quarantaine d’années, lunettes sur le nez me fit entrer.

  • Mettez-vous à l’aise. J’imagine que vous devez être très désorientée.
  • C’est le cas de le dire, mon cerveau est comme vide, je n’ai plus aucun souvenir et je sais parler une langue que je ne devrais pas connaître.
  • Je comprends ce que vous ressentez, je l’ai vécu.
  • Attendez… Alors vous aussi Monsieur Holoran ?, demandais-je stupéfaite.
  • Appelez-moi Ten, nous sommes dans le même bateau après tout. Cela fait maintenant trois mois que je suis dans ce foyer, la police m’a dit qu’elle rechercherai des informations sur mon identité mais j’ai appris plus tard par un de leur collègue qui en avait assez que je revienne  tous les jours au poste, que la police ne consacrerait même pas une minute à mon dossier. Ah quelle frustration !
  • Mais c’est scandaleux ! Je ne les laisserai pas s’en tirer aussi facilement !
  • Vous savez, je ne veux pas vous saper le moral mais c’est probablement une bataille perdue d’avance.

Dans un geste agacé je repoussa mes cheveux en arrière.

  • Très bien dans ce cas là c’est nous qui allons enquêter !
  • J’aimerai avoir votre détermination, soupira Ten en secouant la tête.
  • Mais si ! À deux on a plus de chances d’y arriver et .... Attendez...Vous avez aussi un téléphone ?
  • Oui ! Où l’ai-je mis ? s’interrogea-t-il.

Il fouilla dans les tiroirs de son bureau et finit par mettre la main sur l’étrange objet. J’avais le même modèle à ceci près que le smartphone ne semblait pas avoir les mêmes composants matériels.

  • Allez-y regardez dans le répertoire.
  • Oh ! Je vois… Alors voyons… Oui ! Il y a un numéro ! Le nom est Madame Giole Biratal.

Je regardais l’heure du téléphone et constata que l’après-midi était déjà bien avancée.

  • Je pense que j’ai besoin de faire une pause pour aujourd’hui, mais demain si vous êtes d’accord, nous l’appelerons.
  • J’accepte avec plaisir,je vous avoue que grâce à vous, c’est la première lueur d’espoir que j’ai depuis que ça m’est arrivé. oh et mieux vaut que cela reste entre nous si vous voulez mon avis...


Le lendemain alors que je faisais le service des petit-déjeuners, Ten apparut devant moi et me fit passer un morceau de papier tandis que je le servais.

Je prétendis avoir besoin d’aller aux toilettes pour lire le message.


Rendez-vous dans ma chambre lorsque vous aurez fini.


Le message n’en disait pas plus. Nous devions garder une discrétion absolue.

Dès que j’eus terminé je me précipita vers sa chambre. J’avais un besoin impérieux d’agir pour trouver des réponses à tout ça.

Nous contactâmes Madame Biratal qui se trouvait également dans cette situation et qui avait une chambre au cinquième étage. Nous lui demandâmes de nous rejoindre seule dans la chambre de Ten et de faire attention de ne pas éveiller les soupçons de la direction qui devait avoir des caméras partout.

  • Aucun problème je suis femme de chambre ici, je descendrai donc avec mon chariot, Monsieur Oputis ne sachant pas qui s’occupe de quel étage, il n’y verra que du feu.

Après réflexion j’eus un éclair de génie.

  • Et si cet appartement était la clé ?
  • Que voulez-vous dire ?
  • Si nous y retournions nous pourrions peut-être y trouver une piste ! Vous vous rappelez de sa localisation ?
  • Malheureusement je n’ai pas eu la présence d’esprit de mémoriser l’endroit.
  • Arf moi non plus !

Quelques instants plus tard, on frappa à la porte, c’était Madame Biratal qui nous rejoignait.

Bonjour vous êtes bien Giole Biratal, demandais-je.

  • Oui... C'est mon nom temporaire en attendant de retrouver le vrai. Vous pouvez m’appeler Giole.
  • Vous aussi vous vous êtes réveillée amnésique dans un appartement ?
  • Oui c’est exact. Je ne me souviens pas de ma vie passée, le vide total. Je vis ici depuis un an, et j'ignore toujours qui je suis réellement, soupira-t-elle les larmes aux yeux.
  • Vous n'êtes plus seule, fis-je en lui souriant d'un air encourageant. Savez-vous comment retourner à cet appartement.

Giole se moucha et me tendit son téléphone.

  • J’ai photographié le nom de la rue. Tenez.
  • Parfait ! Nous allons utiliser le GPS du téléphone pour nous y rendre.

Nous prîmes le métro et repérâmes l’immeuble où se trouvait l’appartement en question qui était facilement reconnaissable à son toit terrasse.

  • Je vais y aller et je vous contacterai dès que j’ai du nouveau.

J’entrai dans le bâtiment et grimpai les escaliers jusqu’au dernier étage. J’essayai de tourner la poignée de la porte mais celle-ci était fermée à clé ! Au moment où ne sachant que faire j’allais rebrousser chemin j’entendis la sonnerie de l’ascenseur annonçant l’ouverture des portes… J’eu juste le temps de me réfugier dans la cage d’escalier. Par la porte à peine entrouverte j’aperçus deux hommes transporter une femme sur un brancard et ouvrir la porte de l’appartement. Je descendis les escaliers à toute vitesse et rejoignit mes compagnons sur le trottoir d’en face.

  • Changement de programme, la porte était fermée mais je viens de voir deux hommes entrer avec une femme sur un brancard, dès qu’ils vont repartir nous allons prendre un taxi et les suivre en espérant que cela nous mène à leur QG. 

Je scrutais leurs visages en attente d’une réponse, mais je remarqua leurs airs inquiets.

  • J’ai besoin de votre aide, je vous promets de vous faire courir le minimum de risques.

Ten parut réfléchir et finalement acquiesça.

  • J’en suis, moi aussi j’ai besoin de réponses alors il est normal que je vous aide.
  • Moi aussi, renchérit Giole.

Une fois dans le taxi, je pivota vers Ten.

  • Je suppose que vous aussi vous avez eu 100$ ?  
  • Oui, vous avez de la chance jusqu’à maintenant je n’ai pas eu à utiliser les 100$ que j’ai trouvé le premier jour. Au foyer on a besoin de rien ils fournissent même des vêtements d’occasion.

Je me retournai pour donner mes instructions au chauffeur.

  • Vous serez payé 200$ si vous faites ce que je vous dites.
  • Moi je veux bien prendre des risques... mais il va me falloir un petit bonus ma petite dame.

Je lança un regard embarrassé à Giole qui hocha la tête en signe d’assentiment et lui répondit.

  • D’accord 300 !
  • Je marche !
  • Là ! Vous voyez ces hommes en blouse blanches ? On va attendre de voir dans quel véhicule ils montent.

Les hommes remontèrent au bout de la rue et s’arrêtèrent à l’arrière d’un van rouge.

J’attendis qu’ils montent dans le véhicule avant d’ordonner au chauffeur de les suivre à distance. Nous traversâmes de nombreuses rues jusqu’à sortir de la ville. Le soleil avait disparu derrière les collines. Après un petit bout de route de campagne nous atteignîmes ce qui paraissait être une zone industrielle. Le véhicule rouge tourna à l’angle d’un bâtiment et je demanda au taxi de s’éloigner et d’attendre, redoutant que l’endroit ne soit truffé de caméras. Nous sortîmes du véhicule et nous accroupîmes prudemment derrière celui-ci.

  • Voilà nous y sommes, ce soir nous allons connaître la vérité, fis-je. Vous allez rester dans le taxi, Ten tu m’appelles seulement si tu vois du mouvement dehors. Pour le reste je m’en occupe.
  • Entendu, répondis Ten.
  • Soyez prudente, ajouta Giole en me mettant une main sur l’épaule en signe d’encouragement.
  • Tout ira bien, je vais seulement fouiller et ressortir.

Je me dirigeai vers le bâtiment et longeais les murs en essayant de rester à couvert le plus possible et en priant pour ne pas me faire surprendre par les éventuelles caméras extérieures. L’endroit était peu éclairé ce qui était à la fois un avantage et un inconvénient. Je ne sais pas comment j’ai pu y penser mais mon instinct me poussai à chercher un conduit d’aération. J’en aperçut un derrière un des nombreux véhicules aux vitres teintées stationnés dans la cour. Je remonta le long du conduit et me faufilais à travers la première trappe que je trouva qui débouchait dans une pièce sombre. Je repérais chaque caméras de surveillance avant d’avancer prudemment pour les éviter et sorti par la porte tout en restant baissée. Dans le couloir tout était éteint et aucun vigile à l’horizon. Je vis un panneau qui indiquait le service Direction. Je suivis les flèches et me faufilais dans un open space jusqu’à la porte d'un bureau où il était écris : Dito volth - Directeur. Je songeais que si je voulais trouver des informations ce serait dans ce bureau. J’entrai silencieusement et referma la porte. Je notais avec soulagement que la pièce n’était pas équipée de caméras. J’avançais vers le bureau tout en restant loin des fenêtres et vis un meuble à tiroirs coulissants. Je sortis mon téléphone pour m’éclairer. En tirant l’un de ces tiroirs je découvrais des dossiers tous rangés par ordre alphabétique. Je me mis alors à fouiller les tiroirs à la recherche de mon dossier, et de ceux de Ten et Giole. À l’intérieur du mien, je découvris un feuillet avec l’en-tête RESET LIFE rempli d’informations personnelles qui relatait état de santé, signes particuliers, et derrière celui-ci mes papiers d’identité ! Je m’appelais en réalité Christine Dotcher. Je vérifia instantanément sur mon smartphone si je pouvais accéder à mes profils Twitter et Facebook, mais je ne trouvais rien. Tout à coup j’entendais qu’on ouvrait la porte et fus aveuglée par la lumière de la pièce.

  • Mais que faites-vous ici ?!

M’étant remise de ma surprise je m’avança vers l’homme qui se tenait devant la porte.

  • Non, c’est à vous je m’expliquer ce qui se passe ici !, lui lançais d’un ton menaçant en brandissant les dossiers sous son nez. Vous devez être Monsieur Volth ?
  • C’est moi-même. Bienvenue chez Reset Life, répondit-il d’un ton apaisant
  • J’ai peur de comprendre… Vous faites une sorte d’expérience ?
  • Que les choses soient claires, toutes les personnes sont volontaires.
  • Ah oui ? Asseyons-nous et racontez-moi tout ça avant que je ne décide si je préviens ou non la police.

Après s’être assis derrière son bureau, le Directeur expliqua.

  • Nous menons un programme expérimentale sur la survie dans un nouveau pays pour ceux qui veulent commencer une autre vie.
  • Mais pourquoi nous priver de notre identité ?
  • Tout est détaillé dans le contrat, c'est pour que vous ne regardiez pas en arrière lorsque vous vous retrouvez dans cette nouvelle vie.
  • Attendez...quel contrat ? Et ma famille, mes amis sont-ils au courant ?
  • Tous les sujets de cette expérience signent un contrat avec Reset Life dans lequel ils acceptent toutes nos conditions. Nous effaçons votre mémoire et également celle de tous vos proches, dans leurs esprits vous n’existez plus. La seule chose que nous vous avons transmis par hypnose c’est cette langue que nous parlons qui est celle de ce pays.
  • Admettons que j’ai accepté tout ça, j’aurais tout de même préféré qu’on me guide à mon réveil !
  • Soyez sans crainte nous veillons à distance à votre bien-être, nous avons des véhicule de surveillance, fit-il en désignant la cour, et votre téléphone à un dispositif de traçage de sorte que nous savons à chaque instant où vous êtes. C’est d’ailleurs comme cela que je vous ai trouvé.

En entendant ces mots, je me demandai pourquoi Ten ne l’avais pas appelé. Je jetai un coup d’oeil discret à son portable et découvrit avec frustration qu’il l’avait fait, mais que je n’avais pas entendu le vibreur lorsque  je l’ai posé sur le sol. Autant pour moi…

  • Et ce kit de survie dans mon sac à main ?, poursuivais-je.
  • C’était pour le cas où vous décidiez de quitter la ville. Il n’y a pour l’instant que cette ville et vous auriez pu vous perdre à l’extérieur.
  • Suis-je la première à venir ici ?
  • Je vous avouerais que je suis impressionné, nous soudoyons la police pour qu’elle ne donne aucune information aux sujets, ce qui fonctionnais trés bien jusqu'a présent...
  •  Rassurez-vous, rétorquais-je d'un ton narquois, ce n'est pas la police qui vous a trahi... Et les habitants sont-ils tous au courant ?
  • Non la plupart des habitants sont établis ici depuis des années, et lorsqu’un sujet leur demande de l’aide, naturellement ils le prennent pour un fou, ajouta-t-il avec un sourire en coin.
  • Et tout ça vous amuse ?! Nous ne sommes que des sujets pour vous ?! La façon dont vous nous laisser livrés à nous même est inacceptable. Je sais pas quoi faire pour l’instant, mais je trouverais le moyen de rentrer chez moi et d’arrêter votre expérience inhumaine !
  • Pour cela il faudrait que vous puissiez sortir, rétorqua-t-il en appuyant sur un interphone. Sécurité !

Lorsqu’il se redressa, j’avais déjà pris mes jambes à mon cou et rejoignais au plus vite le conduit que j’avais emprunté à l’aller. Je réussis à sortir sans encombre et à rejoindre le taxi.

  • Roulez !
  • Dieu soit loué vous êtes sauve !, soupira Giole.
  • Oui ! et j’ai nos dossiers avec nos identités d’origine !, triomphais-je en reprenant mon souffle. Vous savez, je pense que j’étais dans les services secrets où quelque chose du genre dans mon autre vie, déclarais-je en riant. Quoi qu’il en soit je vous expliquerais tout une fois que nous serons en sûreté… Oh mince ! Vos téléphones sont tracés ! Donnez-les moi vite !

Je récupéra les smartphones à la hâte et les jetais par la fenêtre.

  • Maintenant nous allons devoir devenir invisibles, annonçais-je avec gravité, la lutte ne fait que commencer...

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