III

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  • Dans un premier temps, il est important que tu prennes tes marques, poursuit Manie devant la porte de mon futur logement. Avec les lieux et aussi avec les habitantes. Ensuite, tu choisiras la formule qui te convient, mais sache que tu peux participer à la vie en communauté sans problème. Beaucoup de femmes qui ont fait un court séjour, ont fait ce choix. Nous en serons ravies.

  Je crois qu’elle me passe un message…

  • Tu partages ton logement avec Sarah, ajoute-elle. C’est une jeunette qui vit ici depuis un an. Je pense que ça va bien se passer. Ne t’arrête pas aux premières apparences, surtout ! Tu risques de prendre peur sinon, rit-elle.

  Puis, d’un air plus grave.

  • Noëlie. Attends-toi à ce que les habitantes te posent des questions sur les raisons de ton séjour. Je n’en ai pas parlé aux autres, excepté à Viviane. Elle est propriétaire de la moitié de cette vieille bicoque, après tout.

  Une bicoque. Quel drôle de qualificatif, Manie !

  • Je ne préfère pas évoquer mon histoire personnelle, répondis-je. C’est difficile de l’assumer soi-même, alors la raconter à d’autres…
  • Ne t’en fais pas, nous serons muettes comme des tombes. Il suffit d’occulter ce passage et d’insister sur ce qui te conduit dans le Béarn : tu es là pour te ressourcer et travailler sur tes émotions. Intéressée par notre projet, tu as décidé de séjourner au domaine. Cette version te plaît-elle, Noëlie ?
  • Intéressée par votre projet féministe ? m’exclamé-je gardant une expression faciale naturelle.
  • Je pensais plutôt à notre organisation collective et notre projet alternatif à la maison de retraite. Mais, t’intéresser à l’association des Amazones ne t’es pas interdit non plus, s’amuse-t-elle.

  Je me sens bête. Elle doit penser que je les prends pour des extrémistes.

  • C’est parfait. Merci, lui dis-je reconnaissante.
  • Allez ! On va découvrir ton appartement maintenant ?

  Mon nouveau lieu de vie est simple et confortable. L’envie de m’échapper n’a pas totalement disparu. Cependant, je ne pense pas me déplaire dans mon nouvel environnement. Le séjour et la cuisine ouverte constituent la pièce principale, extensés d’un balcon donnant sur le parc. Le pompon sur la Garonne, ma chambre comprend une salle de bain individuelle.

  • Qu’en penses-tu ? me demande Manie.
  • C’est parfait.
  • J’adore cette partie de la villa, poursuit-elle une pointe de nostalgie dans la voix. Nos chambres d’enfant étaient à cet étage.

  La porte de l’appartement s'ouvre brusquement. Une jeune-fille entre en se tortillant. En dansant plutôt, des écouteurs ornent ses oreilles. Surprise par notre présence, elle s’immobilise quelques secondes.

  • Hello, hello ! Finit-elle par dire, tirant sur les fils qui se décrochent de ses lobes.
  • Sarah, tu tombes bien ! Intervient Manie. Je te présente Noëlie.
  • Hi ! Fait-elle à la mode des américaines, me reluquant de la tête aux pieds. Olala, Manie ! s’exclame t-elle d’un air horrifié. Elle a le même staïle qu’Hélène. J’espère que t’es pas aussi chiante qu’elle !

  Ne pas se fier aux premières apparences m’a prévenu Marianne. Elle a bien fait !

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