Où l’on se sépare les larmes aux yeux

2 minutes de lecture

La nuit s’est terminée au commissariat où je fis ma déposition puis j’ai rejoint Nadège aux Urgences. A mon arrivée, elle se jette dans mes bras, pleurante. Je crains le pire ! Mais ce sont des larmes de joie : Eric est vivant et stable. Le chirurgien avait extrait la balle de son épaule et il est tiré d’affaires. En ce moment, il dort. Je demande des nouvelles de l’autre Tarbelli et lui aussi est sain et sauf. On me présente même ses parents qui me remercient chaleureusement. Je bredouille mal à l’aise que je n’ai rien fait et qu’il fallait surtout remercier les autres Tarbelli.

 

Nadège et moi buvons un café à la cafétéria de l’hôpital. Ses yeux verts sont tellement expressifs qu’il n’est pas nécessaire qu’on parle. Tout d’un coup, je pense que ça doit être difficile d’aimer un flic. Je n’ai jamais eu de relation de longue durée donc je ne peux pas savoir mais je peux imaginer les heures d’angoisse et d’attente. Je soupire.

Au bout d’un moment, Nadège me fait :

« Au fait, Marcel, je n’ai pas encore eu l’occasion de te remercier pour la Cité des Youlas.

- Le p’tit t’a raconté cette histoire ?, m’étonnais-je. Je croyais qu’on s’était juré de ne jamais en parler.

- Confidences sur l’oreiller, me répond-elle. »

Elle me fait un clin d’œil.

« Une sale histoire et une fin débile, déclarais-je. Pas la peine d’en parler.

- En tout cas, merci pour Eric. T’as l’air crevé ; je vais te trouver une chambre où tu pourras de reposer quelques heures.

- Tu sais, c’est difficile à dire vu l’état d’Eric, mais il faut absolument que je prenne mon train cet après-midi. Je dois absolument être à Méandres ce soir. Tu sais, le boulot…

- Pas de problème. Je comprends et je pense qu’Eric comprendra. Je t’emmènerai à la gare tout à l’heure. En attendant, vas te reposer un peu. »

 

Quelques heures plus tard, après une courte période de repos, une douche, un café, des habits propres et un sandwich, Nadège et moi nous trouvons sur le quai de la gare. Le train vient d’entrer en gare et il est temps de se séparer.

Elle me prend dans ses bras et me serre fort.

« Merci encore pour avoir sauvé Eric, Marcel. Je ne sais pas comment j’aurais pu vivre sans lui.

- Ne t’inquiète pas pour le p’tit, c’est un battant. Tu n’es pas prêt de le perdre ! En attendant, prends soin de lui.

- Ok, je le ferais. »

Une dernière bise puis je gravis les quelques marches du train. Un rayon de soleil passe à travers la verrière et vient m’illuminer. Dans le hall, Michel Etcheverry entonne la Dacquoise à grand cœur. Les Férias m’avaient promis des moments extraordinaires. J’en ai eu plus que je n’en espérais. J’ai une dernière pensée pour les compagnons de la Peña Tarbelle. « Ni Manso Ni Afeitado »…

Je souris.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Julien Be ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0