La potion de Merlin 2

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******Acte I******

Dans le laboratoire des enchanteurs, Merlin lance des hourras et saute de joie, Elias entre dans le laboratoire.

Elias, s'approche de Merlin, l'air agacé : Mais qu'est-ce qui vous prend d'ameuter tout le royaume comme ça ? Vous vous êtes coupé un doigt en préparant une potion pour laver les navets ?


Merlin : Et voilà, je l'attendais celle-là ! Vous venez encore pour vous payer ma tronche ? Et bien non, figurez-vous que j'ai réussi ma potion !

Elias, incrédule : Tiens donc ! Et comment un tel miracle est possible ? Vous vous êtes gouré dans l'étiquetage de vos fioles ?


Merlin : Non môssieur Elias ! J'ai respecté la recette et ça marche.


Elias, regardant le grimoire sur lequel travaillait Merlin : Ferait beau voir que vous ayez pas encore merdé sur toute la ligne ! Vous savez lire le druidique maintenant ?


Merlin, énervé : Figurez-vous que j'ai pris des cours.


Elias, amusé : Sans déconner, vous avez pris des cours de druidique ? Vous ? Mais qui c'est qui a accepté de donner des cours à un pignouf pareil ?


Merlin, criant : Foutez-moi la paix ! Vous êtes jaloux parce que c'est bibi qui va recevoir les louanges du roi ! Avouez que ça vous la coupe ça, hein ?


Arthur, entrant comme une furie dans le laboratoire, l'air en colère : Sans blague, vous en avez pas marre de faire chier tout le domaine un jour sur deux à gueuler comme des poissonnières ? Vous avez envie de finir aux galères à me réveiller un matin sur deux ? Vous savez qu'à force de me péter les esgourdes, j'ai l'audition d'un vieillard ? Je vous préviens, j'entends encore un bruit, un cri, une fiole qui se brise, je vous envoie à Rome aux jeux du cirque !


Merlin, fier de lui : Sire, j'ai réussi à fabriquer cette fameuse potion de parapsychie dont vous avez besoin !

******Acte II******

Salle de la table ronde, Arthur, Lancelot, Léodagan, Perceval, Karadoc, Calogrenant, Yvain et Gauvain sont présents. Le père Blaise annonce l'ordre du jour depuis son pupitre.

Père Blaise : Bon alors, aujourd'hui nous avons la question des routes pavées en Carmélide pour la dixième fois, et la question de la potion de Merlin.


Leodagan : Non mais les routes pavées, vous vous foutez de moi ? Encore ?


Calogrenant, agacé : Évidemment, si vous faisiez un effort, ça reviendrait pas tous les mois cette histoire.


Lancelot : C'est vrai que vous n'y mettez pas du vôtre. Les routes sont impraticables, personne ne peut se rendre dans votre patelin sans blesser son cheval.


Leodagan, énervé : Mais personne ne vous y invite mon petit vieux ! J'ai dit pas de routes pavées, y aura pas de routes pavées.


Arthur, d'un ton sec : Non, mais moi, je crois qu'on va directement passer au point suivant.


Yvain : J'aime autant mieux parce que je déteste quand ça crie. En plus, moi j'ai plus envie d'y aller en Carmélide.


Gauvain : Il est vrai qu'il serait plus avisé de ne pas aborder un sujet aussi épinard.


Yvain, à Gauvain : Epinard ?


Perceval : Non il veut dire qui est trop vert et qui peut chauffer.


Arthur, ne prêtant pas attention : Bon, il parait que notre enchanteur aurait réussi une potion de parapsychie.


Lancelot : Celle dont on avait besoin l'année dernière ?


Père Blaise : Oui, c'est la raison du raffut de ce matin dans le laboratoire des enchanteurs. Merlin serait parvenu à fabriquer une potion qui permet de communiquer par la pensée.


Leodagan : Hé bin, quinze ans qu'il passe son temps à glander et là, il réussit à faire un truc dont on avait besoin l'année dernière.

Perceval et Karadoc discutent discrètement

Arthur, à l'attention des semi-croustillants : Dites, on vous dérange ? Vous voulez qu'on sorte ?


Perceval : Non, mais c'est pas la peine de sortir, je disais juste qu'il était hors de question que je teste encore ces machins à l'autre oiseau là. J'ai déjà donné l'année dernière.


Leodagan, ricanant : On s'en souvient, on vous a jamais autant vu au château !


Lancelot : Oui, et en plus, vous avez réussi à pas vous faire de dettes à la taverne.


Karadoc : Non, moi je recommence pas à le nourrir à la paille. Je suis d'accord avec le seigneur Perceval.


Leodagan : Non, mais de toute façon, y a combien de chance qu'il ait vraiment réussi ? Hein ? Moi je dis qu'il faut laisser tomber, en plus on en a pas besoin. C'est pas nécessaire de se faire transformer en chouette ou de s'empoisonner.


Calogrenant : Et si c'est vrai ? Imaginez l'avantage que ça pourrait nous donner !

Lancelot : Il serait bien de dissiper le doute.


Arthur, regardant tout le monde à tour de rôle : Des volontaires ? Seigneur Yvain ? Seigneur Gauvain ?


Yvain : Ah non je supporte pas tout ce qui est magique !


Gauvain : Est-ce que, si on accepte de tester la potion de notre enchanteur, on aura le droit d'être exemptés de gardes aux tourelles le seigneur Yvain et moi-même ?

Arthur, interloqué : Exemptés de tours de garde ?


Lancelot : Bin... Heu... C'est vrai qu'au regard du risque encouru, il serait envisageable d'accorder un privilège Sire.

Arthur acquiesce, Yvain et Gauvain font un check sous l'oeil dépité de Léodagan et Arthur

******Acte III******

Dans le laboratoire des enchanteurs, un peu plus tard. Arthur, Léodagan, Lancelot et Gauvain sont face à Merlin et Elias.

Arthur : Alors voilà, on vous a amené le seigneur Gauvain pour tester votre potion. Vous êtes sûr que ça va marcher cette fois ?


Merlin, outré : Mais dites tout de suite que je ne sais pas ce que je fais !


Elias : Vous savez pas ce que vous faites ! D'ailleurs, vous savez jamais ce que vous faites !


Leodagan : C'est vrai que vous nous avez pas habitué à réussir quelque chose. Rappelez-vous la dernière fois qu'on a eu besoin de vous sur le champs de bataille, près de la colline aux ours. Vous avez fait cramer la moitié de la forêt ! Celle où on avait planqué nos archers !


Merlin, irrité : Oui mais y avait du vent, le sort est parti trop vite et j'ai rien pu faire.


Elias : Vous devriez continuer à rien faire, ça serait plus prudent.


Arthur, en colère : Bon, vous allez la fermer ou bien ? Alors, cette potion ça vient ?

Merlin, tendant une fiole à Gauvain : Vous buvez toute la potion, d'une traite.


Gauvain, pas rassuré, saisit la potion : Toute ?


Lancelot : Vous êtes certain qu'il faut la boire en entier cette fois ?


Merlin, plein d'assurance : Mais oui ! Buvez et vous verrez !

Gauvain regarde Merlin, l'air franchement inquiet. Il débouche la fiole et l'avale en une fois.

******Acte IV******

Quelques instants plus tard dans la cour du château, sur le terrain d'entrainement. Arthur, Lancelot et Léodagan sont côte à côte, Merlin et Elias sont en retrait. Gauvain est à une dizaine de mètres en face d'eux.

Arthur, à Merlin : Bon alors, comment ça marche votre truc ?


Elias : Mais ça marchera pas ! C'est un zéro, il est même pas capable de reconnaitre une poule d'un corbeau cet abruti.


Merlin : Qu'est-ce que vous voulez que j'en sache comment ça marche ? Je suis enchanteur moi, pas testeur de potion !


Arthur, étonné : De quoi ?

Lancelot, agacé : Vous voulez dire que vous ne savez pas comment fonctionne la potion ?


Leodagan : Hé bin, on est bien avancés.

Elias : Déjà, ils sont pas morts, y a du progrès ! Et vous avez réussi à faire bouillir de l'eau sans faire exploser le labo.

Merlin, lisant dans son grimoire : Ah d'accord, d'accord. Non bin laissez tomber.

Arthur : Quoi "laissez tomber" ?

Leodagan : Mais c'est pas possible de voir un truc pareil ! C'est une marotte de tout foirer ?

Elias : Sire, moi je vous avais prévenu. Faut arrêter de travailler avec des amateurs.

Lancelot : Et on peut savoir ce qui n'a pas fonctionné cette fois ?

Merlin : Si, si ça fonctionne j'en suis sûr ! Le problème c'est qu'il faut être deux à boire de la potion !

Arthur : Et bin ? Vous pouvez pas en refaire une fiole ?

Merlin, tout penaud : Bin non, j'ai tué le dernier castor vivant de Calédonie pour la faire.

Arthur, totalement dépité : C'est pas possible, vous me les aurez toutes faites hein ? Pas une fois vous allez m'épargner ?

Gauvain, court vers Arthur, surpris et arborant un air de vainqueur : Sire, Sire, ça fonctionne ! J'entends toutes vos pensée !

Arthur : Ah bon ? Et celle-là vous l'entendez ?

Arthur met une grande gifle à Gauvain avant de partir d'un pas décidé.

******Épilogue******

Le soir même, dans la chambre du roi. Arthur est allongé à côté de Guenièvre, il lit un parchemin.

Guenièvre : J'ai entendu dire que notre bon enchanteur Merlin avait fabriqué une potion extraordinaire ?


Arthur : Oui, tout à fait, une potion de parapsychie.

Guenièvre, intriguée, les yeux grand ouverts : Une potion de quoi ?

Arthur : De parapsychie ! Para-psychie. Elle permet de communiquer sans parler.

Guenièvre : Communiquer sans parler ? Mais à quoi ça sert ?

Arthur : On communique par la pensée, on comprend ce que dit l'autre sans avoir besoin de se parler. Mais vous inquiétez pas, il a encore tout foiré comme d'habitude.

******Noir******

Guenièvre : Bin y a pas besoin de potion pour faire ça ! Regardez, à chaque fois que je vous demande de me toucher, vous avez pas besoin de parler pour que je comprenne que vous voulez pas de moi !

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