C'était la fin de l'été.

On pouvait le remarquer tandis que le soleil déclinait plus tôt que d'habitude sur les toits penchés de la côte où j'avais atterri pour les vacances.

Il y avait un bar qui m'avait permis de trouver un havre de paix régulier au coin de la rue. Loin de l'agitation de la maison familiale perdue sous les arbres.

Les tables y étaient agencées avec beaucoup de goût et chacune était construite avec un bois différent.

Ce jour-là, seul, j'allais m'installer à celle en acacia.

Eric, le patron vint rapidement m'apporter ce que je choisissais inlassablement chaque jour en ce mois d'août brûlant : une dame blanche.

J'emmagasinais alors ces saveurs si suaves de vanille et de chocolat afin qu'elles durent jusqu'à l'année prochaine.

Car bientôt oui, ce temps de liberté serait derrière moi.

Je léchais la cuillère goulûment une dernière fois.

Puis finalement, au crépuscule, je fis demi tour.

À l'année prochaine la plage, le bois, les parfums artificiels. Je rêve déjà à mon choix futur, ce sera sûrement citron chocolat. Encore quelques mois de patience.