Les aiguilles du temps, dans leur ronde infinie,
Tic
Se figent dans la nuit quand s’éloigne le jour
Tac
On croirait voir la mort succéder à la vie
Tic
Mais ce n’est qu’une pause, ou peut-être un détour.
Tac

Longue attente, en vain, qu’un sablier se retourne,
Tic
L'envie s’évapore, s'évapore l’amour,
Tac
S'évapore la joie quand le vide l’ajourne,
Tic
Le sable se tasse, tout s’efface à l’entour.
Tac

C'est quand la nuit point que les ténèbres s'élancent
Tic
La lumière s’éteint, le présent est passé,
Tac
Et la brume grandit, invoquant le silence,
Tic
Tout est froid, tout est grand, tout se tait à jamais.
Tac

Ce n’est qu’une pause, menaçante, éternelle,
Tic
Une trêve incessante, écrasant dénuement,
Tac
Quelqu’un sonne l’espoir, la vieille ritournelle,
Tic
Espérer est si vain dans ce sombre néant.
Tac

Quand un bruit bienvenu dans le jour nous appelle
Tic
On oublie aussitôt ce petit cauchemar,
Tac
Mais la nuit reviendra, reviendra de plus belle
Tic
Ce sera pour de bon, ce sera tôt ou tard.