Chapitre 34

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La stupeur la rendait muette, incapable de crier. Ses anciens compagnons, tous ! aidaient Valia dans son entreprise. Reikoo lui adressa un sourire narquois, les autres évitaient son regard. La barrière de leur corps l’empêchait de distinguer le visage de Meorwen mais derrière leur attroupement trainaient des jambes. Le corps de Kita se tendit, s’arc-boutant, le dos cambré. Elle tirait sur ses chaines avec la force du désespoir, avec l’énergie brutale d’un amour sincère. Ils l’attachèrent à des stalactites voisins, si proches et si éloignés à la fois. Libérée de ses chaînes, elle n’avait qu’à redresser son épaule pour le toucher. Elle hurla son nom mais la dernière syllabe fut avalé dans un gargouillis de sang : Reikoo venait de la frapper sous l’ordre de sa Dame.

—T’en rêvais, enflure, siffla la prisonnière.

—Silence.

Nouveau coup sur les tempes. Elles s’affaissa contre la paroi. Une dent se détacha de sa gencive et roula sur sa langue. Elle la cracha. Haletante, Kita renversa sa tête en arrière. Sed cheveux collaient à ses joues, sa nuque et pour les mèches les plus longues à ses épaules imbibées de sueur. La dresseuse lécha ses lèvres, la fosse dans sa bouche. Sa langue tâta le trou, territoire nouveau à explorer dans un lieu où la moindre fissure était répertoriée. Une curiosité malsaine qu’elle assouvissait. Le sang pissait.

—Quel effet cela fait-il de les voir traîner ton frère ? Te plait-il ainsi ?

Elle ferma les yeux, refusa de les contenter. Ces salopards l’avaient défiguré.

—Ne fais pas l’enfant, Kita. Regarde6le où je demande à Reikoo de maintenait tes paupières ouvertes.

La menace l’obligea à s’exécuter.

—Je le vois.

Elle s’interdisait de frémir, de se laisser atteindre par ce crâne chauve où poussait des mèches éparses, drus et ridicules. Ses côtes saillaient, des hématomes fleurissaient sur son torse.

—Je te connais plus loquace.

—J’ai perdu ma dent.

—Une sur les trente-deux! Il t’en reste trente-et-une et une langue pour former un rythme avec l’air dans ta bouche.

—Que lui as-tu fait ?

—Juste assommé. Il se réveillera avant la fin de la journée. Il était plus résistant il y a trois ans, plus fort, plus beau. Je lui ai enlevé tout ça. Comme je pensais t’enlever ta beauté mais il n’y avait rien à déformer. Tu n’es pas laide, Kita mais si commune, si banale. Seule la cicatrice te différencie. Qu’en pensez-vous ?

Elle se tourna vers les mercenaires. Keïdan bredouilla un « plus de mon âge ». Ferol haussa les épaules, Arment inclina la tête comme s’il la voyait pour la première fois. Son regard, pervers et intense, dévorait son corps. Sa poitrine tressauta sous les rires étouffés. Galtriel s’adossa au stalactite où pendait la chaine qui retenait le bras droit de Meorwen. Plus qu’Arment, elle lui avait fait confiance. Les pas entre haine et amitié étaient nombreux, parcouru plusieurs fois. Elle l’avait cru sincère mais sa stupidité l’avait aveuglé. Encire une fois.

—Je t’ai cru, hoqueta-t-elle.

—J’étais sincère ;

—Tu as omis de préciser que tu en faisais partis.

—Un oubli.

—Tu m’as parlé de Masha. Masha. Masha ! MASHA !

Elle scandait ce nom, le hurlait pour percer de sa voix (et de nom) la carapace de son cœur. Lui, qui s’était métamorphosé après les Kelpies, pleuré, abattu pour sa fille adoptive la fixait avec une froideur épouvantable.

—Ne parle pas d’elle.

—C’était vrai au moins ce que tu m’as dit sur elle ?

—En partie.

Le sol s’ouvrait sous ses pieds. Ils s’étaient tous joué d’elle durant des dizaines de cycles, Arment le mercenaire, Keïdan et son air paternel, Ferol l’aventurier, Galtriel l’ignoble. Valia claqua dans ses mains :

—Je n’ai pas terminé mon histoire. Je veux détruire votre famille. J’ai commencé par Meorwen, je continuerai pas toi, je terminerai par ton père et son écurie. Il te reste un dorakkar là-bas, non ? Un vert tâché de blanc pour autant que je m’en souvienne.

—Ferme-là.

—Ton cher papa ! Ne vas pas me dire que tu l’aimais, que tu me supplies à genoux de ne pas toucher à sa misérable vie.

—Et moi ?

—Tu ? Tu ne t’intéresses qu’à toi. L’orgueil est un poison, Kita. Un vice que je tuerai en m’adjugeant la Horza.

Le sang collait à sa figure, ses lèvres se creusaient.

—L’écurie aux Trois Epées d’Or disparaitra de la surface de Naarhôlia, une verrue en moins.

—Vas-y. Qu’est-ce que tu attends ?

—Je veux te voir crever. Me feras-tu ce plaisir ?

—Y a rien de l’autre côté pour m’inciter à partir. Il gisait, aussi misérable et vulnérable qu’un nouveau-né.

Elle se tourna vers Meorwen toujours inconscient.

—Ca ne tardera plus.

La Dame de Cerralion pivota vers ses mercenaires, leur commanda un dernier ordre.

—Sortez.

Ils grimpèrent le tunnel emprunté quelques instants plus tôt. Face à face, les deux femmes se toisèrent. Enfin, Kita dodelina de la tête.

—Tu as orchestré toutes ces mascarades car mon frère m’aimait moi au lieu de toi ?

—J’ai toujours vu les choses en grand.

—T’es pas une Reine Valia. Je peux même pas te traiter de sorcière. Aucune injure seule n’est assez mauvaise pour te qualifier. En contrepartie, je te fais une promesse : tu crèveras avant moi.

La tortionnaire s’éloigna de son pas gracieux et avant de troquer chair humaine contre écailles de serpent, se retourna de moitié :

—J’ai hâte de voir ça.

Seules quelques flammes chassaient les serpents obscurs et crépitant, emplissaient le vide la caverne. Le froid s’insinua dans les membres de la jeune femme et incapable de bouger ses articulations ou de se frictionner, la moiteur glacé grimpa le long de son échine. Elle appelait son frère mais il ne répondait pas. Les maillons cliquetaient à ses gestes, raclaient contre la roche. Des crampes pointaient dans ses jambes. Les anneaux de fer meurtrissaient sa chair si, pour soulager ses cuisses, elle s’appuyait sur ses poignets. Les stalactites de bronze émergeaient de terre telle une forêt et empalerait un monstre sans difficulté sur ses pointes polies par l’humidité mais toujours meurtrière. Kita s’imaginait pousser Valia sur l’un de ces pics et jouit de la vision macabre d’un corps désarticulé, asséché de sang qui s’écoulerait de ses plaies. Meorwen gémit.

—Mon frère, gémit-elle.

Malgré sa pauvre carcasse, à peine l’ombre de son corps éclatant, elle éprouvait un besoin irrépressible de le toucher, de l’embrasser, de s’assurer que ses organes fonctionnaient. Une plainte s’éleva, douce et presque inaudible. La cavalière dut tendre l’oreille pour l’entendre.

—Min frère. Je suis là. C’est Kita.

Elle attendit une réponse qui tardait. Son corps tordu, pliés à ses genoux retenus seulement par la force de ses bras l’insupportait.

—Meorwen ! Réponds-moi.

Le trémolo dans sa voix, autant signe de tristesse que de désespoir, l’indifférait. Il retombait dans sa léthargie. L’étincelle qui contractait son myocarde s’évanouit. Un cri déchirant résonna dans la grotte.

Il est mort. Il est mort. Il est mort.

—Il respire.

—Non.

—Tu abandonnes comme la première fois. Vois comme sa poitrine se soulève.

—Je le vois mais c’est si lent, imperceptible.

—T’ai-je déjà trompée par le passé ?

Kita n’eut pas besoin de réfléchir. La réponse s’imposait d’elle-même :

—Non.

—Alors, crois encore moi.

—Je suis toi et tu es moi, ânonna-t-elle.

—Nous serons ensemble à jamais.

—Ne m’abandonnes pas. Promets-le-moi.

—Je te le promets.

La dresseuse soupira, réconfortée par sa présence. Kita n’avait plus même besoin de formuler ses pensées, elle lisait tout. Son esprit lui rappelait un lac et elle détectait la plus petite ridule à sa surface.

—J’ai peur.

—Depuis trop longtemps tu as peur. Meorwen doit reprendre des forces et vous vous échapperez.

—Comment ?

—J’y réfléchis.

Les jours s’amoncelaient, se précipitaient dans une spirale infernale où aube et crépuscule se confondaient. L’unique unité de temps auquel se fiait Kita était le feu alimenté par sa geôlière. Valia soufflait sur les braises, versait des copeaux de bois, du charbon qui transformaient de minuscules flammes bleues proches de la mort en de superbes démons d’un orange sombre au cœur noir de pêchés. Le ventre de sa tortionnaire s’arrondissait, les plis de sa robe soulignaient ses courbes nouvelles. La dresseuse refusait la nourriture qu’elle lui tendait. Le gruau, porté à sa bouche par une cuillère, maculait ses lèvres scellées. Sa tortionnaire n’apportait pas de serviettes pour l’essuyer. C’était une de ses idées : moins elle aurait de chair, plus aisément ses membres se glisseraient hors des anneaux de fer. Déjà, ses mouvements acquéraient de la souplesse. Son frère, privés de coups et avec la nourriture, retrouvaient ses forces. Cheveux et barbes repoussaient, plus proches que de poils fins et lisses. Ses entrailles se tordaient lorsque son ancien visage dénués des stigmates des années d’enfermement titillaient son esprit. Le bleu éclatant de ses yeux avait été lavés par des larmes de douleurs. Ses lèvres, tendres et fermes, craquelaient, ses muscles avaient fond, même sa voix éraillés par les nombreux cris arrachés lui était étrangère. Elle était assise face à un étranger qui avait autrefois était son frère. Pourtant, elle l’aimait. Lui ne doutait pas de la force de son amour :

—J’ai pensé à toi, à chaque instant de ce cauchemar. Te revoir était un rêve impossible à atteindre. Je m’en veux que Valia l’ait exaucé. Si je ne t’avais pas aimé, tu ne serais pas là.

—Si tu ne m’avais pas aimé, tu ne serais pas telle que tu es.

Elle refusait de lui révéler qu’elle avait préféré croire à sa mort que l’imaginer le cou rompu au bout d’une corde lui était plus facile que main dans la main avec une autre. Il la jugerait égoïste et il aurait raison. Pendant qu’il était vivant, qu’il pensait à elle, elle couchait avec Maketa.

—Nous allons sortir d’ici. Elle me l’a dit.

—Valia ?

—Non, elle. La petite voix dans ma tête.

Qu’il était douloureux de le voir si proche, à peine un pas et être incapable de le caresse. Elle souhaitait s’asseoir sur ses genoux, se blottir contre son torse tandis que ses bras puissants, des bras masculins se loveraient autour de sa taille. Elle le voulait. Son corps, son âme le criait et la cavalière ne pouvait leur donner satisfaction. Le couver du regard était déjà un cadeau en soi. L’aimer aussi. L’amour était un présent.

—D’abord, elle ne parlait pas. C’était comme des stimuli, je sentais qu’ils agitaient pour la bonne cause. Je ne savais pas qu’elle pouvait parler, entendre et lire en moi. Elle était juste là, comme l’esprit glané d’un jumeau. C’est elle qui m’a poussé dans tes bras.

Il écoutait sans l’interrompre. Voilà pourquoi elle l’aimait. La flamme dans son cœur trouvait l’oxygène nécessaire pour embraser sa peau.

—Et puis, tu es parti. Tu t’es éloigné de moi. Sans revenir.

—Je n’avais pas senti le piège.

—Ne t’excuse pas. Surtout, ne t’excuse pas.

Meorwen ne le fit pas. Même enchainé, il lui témoignait du respect. Même dépourvu de sa beauté ; elle en cessait de l’aimer. Son coeur se serrait au souvenir de la période qui suivit son départ : des cycles entiers d’hésitation et de désespoir.

—Te souviens-tu de la Breille, de cette fête où aucune femme ne devait tomber enceinte ? Quelques jours après, j’ai découvert que je portais ton enfant, conçu cette nuit-là. J’étais doublement fautive et heureuse ! J’allais être maman, Meorwen, maman ! Et tu allais être père.

Son frère se tut, accusa le coup, attendit sa suite de son récit.

—Tu étais parti, Meorwen, tu ne donnais plus signe de vie et ce bébé… Il a été conçu durant les réjouissances aux Dieux, là où le Fashim volerait les nouveau-nés. Je risquais ma tête.

—Où est l’… mon enfant, maintenant ?

L’appréhension nouait sa voix, la faisait trembler. Au fond d’elle, Kita savait que son frère s’attendait à cette révélation.

—J’ai avorté.

Ses aveux clouèrent la langue de son amant. Ses lèvres étaient aussi mobiles que la pierre et le silence, à peine consumé par le grésillement des flammes, s’éternisa. Le temps, où l’unité qui le constituait s’élastifiait, se modelait et d’une torsion les crépita dans les questionnements égarés d’un homme à la paternité volé.

—Comment as-tu pu sacrifier notre enfant ? Notre fils, notre fille ! Je l’aurais…

—Tu n’étais pas là ! Personne n’était prêt à croire à notre amour et pire ! les enfants nés à cette date sont maudits, c’est que tu souhaitais ?

—Il y avait d’autres moyens que de tuer un innocent ?

—Pour toi aussi, je suis une meurtrière ?

Sa voix se brisa et à travers ses larmes, sa colère fusa. Elle avait le choix ! Ses mots claquaient, harponnaient ce frère qui la soutenait depuis sa naissance, qui la trahissait aujourd’hui.

—Tu m’as abandonnée pour courir après une gloire déjà acquise. Tu m’as sacrifié, moi et notre bébé, la famille que nous aurions pu être !

Elle usait de cet enfant comme d’une arme. Kita ne se souvenait plus d’une maternité cherchée et chérie. Plus elle fouillait sa mémoire, mois elle se rappelait. Seul l’effroi l’habitait, de ce bébé, non pas de Meorwen mais du Fashim. La cavalière sentait presque en tâtonnant la chair de son ventre, la formation cornes et de sabots.

—Ce bébé n’était pas même le tien. Il était maudit. Alors, je m’en suis débarrassée. Parce que tu n’étais pas là pour m’épaule.

Elle se révéla en crachant ces derniers mots. La honte d’avoir cru aux sottises de ces Dieux inventés par des hommes insatisfaits la dévorait. Elle se forgeait une carapace pour enfouir et oublier la terrible vérité : la peur. Et le prétexte du Fashim, ce qu’elle considérait comme la fuite de Meorwen renforçait sa Foi. De pieuse, elle se transformait en croyante fervent et excusa sa faiblesse en prière. Ce qu’on enfonçait au fond de son âme, une vie pouvait toujours le déterrer. Voilà la vérité qui ressurgissait après des années d’oublis. Cette révélation amena avec elle la folie. Des accusations enfantines tempêtaient sous son crâne : assassin, tu m’as tuée, maman ! Je t’aimais, pourquoi m’avoir arrachée à toi ?

Kita hurla, incapable de retenir ces trois années de sacrifice.

—Je suis désolée, tellement désolée.

Tu ne l’es pas.

Le timbre froid et implacable la cingla.

—Si ! Je le suis.

La voix de Meorwen, lointaine, se fit entendre mais les dizaines d’autres dans sa tête la couvrirent. Ses membres tressautèrent, réaction physique d’une souffrance psychique. Les menottes raclaient contre la pierre dans un cliquetis qui assourdissait presque l’ouragan sous son crâne. Les lamentations redoublèrent leurs efforts pour s’accaparer son esprit, le lui dérober.

—Qui sont-elles ?

Toi. Tes autres vies. Celles que tu as été, que tu aurais voulu être.

—Laissez-moi !

Les fondations de son existence se brisaient et par les fissures se faufilaient des fantômes venus la briser. De leurs ongles décolorés et fendus en trois, par leurs bouches noires béantes dépourvues de dents et de lèvres, par leurs orifices oculaires autant voilés de brume que de mystère, ils fouillaient son cerveau. Des souvenirs omis ressurgirent dont celui d’un poignard perçant son abdomen. Le brouillard s’effilochait par lambeaux. Aucune sorcière ne lui avait remis d’herbe pour tuer son petit. Elle-même l’avait massacré d’un coup de couteau. Une répulsion des enchanteurs basée sur des mensonges, une Fois crée à parti d’un épisode post traumatique. Sa vie volait en éclat à coup de gémissements et de sanglots. La cicatrice qui défigurait son visage récolté par le courroux d’une mère folle et non d’un dorakkar. La scène lui revint immédiatement, dépourvue d’artifices et de déguisements. Sa mère, le visage aux trois quarts par l’obscurité tailladait sa joue puis son œil. Malgré son jeune âge et la voix réconfortante de sa mère lui promettant une vie bien plus agréable dans le Khéor. Kita l’avait étouffée. Elle ne se souvenait plus comment mais la dernière phrase de celle qui l’avait enfanté : ne t’inquiète pas, Kitaya chérie, on cherchera ton frère après. Je sais que tu l’aimes tant tournait dans son esprit. Son père. Oui, même lui. Pas de mensonges mais des illusions. Pas de destruction mais protection. Il ne supportait plus son rôle de père n’ayant pas réussi à protéger sa fille. Par simplicité, il s’était détourné d’elle et toutes ces phrases, ses piques, elle les imaginait. Seul Meorwen, son amour pour lui, la tendresse qu’il lui portait étaient vrais.

—M’aimes-tu ? Dis-moi que tu m’aimes.

—Tu es ma sœur, bien sûr que je t’aime !

—M’aimes-tu comme une sœur ou une amante ?

—Est-ce vraiment important ?

—Réponds-moi !

Elle agonisait. Où était le rêve, la réalité, la folie ? Où était la frontière, la démarcation nette et précise entre des territoires et inconnus, où était-elle ? Ici, une bribe. Non, un fragment, si minuscule. Un pas plus loin, des esprits la dominant, trois trous d’une rondeur parfaite à la plate d’yeux et bouche, pas de jambes mais une queue évanescente. N’étaient-ils pas censés être tous petits pour coloniser son cerveau ? A moins qu’elle-même marchait dans sa mémoire, ridicule spectre de projection à la recherche de… quoi déjà ? Meorwen, son pilier. Elle ne le voyait plus. Tout était d’un gris pâle.

—Kitaya ! Je t’aime. C’est pour ça que je suis enfermé ici.

—La grotte ? Ah, j’entrevois la vérité.

La cavalière préférait les mensonges à la réalité. Une vengeance à accomplir. Ce but était réalisable.

—Meorwen, j’ai l’impression de perdre la tête.

—Douze cycles précisément. A moins que ce ne soit six.

—Mon amour, car je t’ai toujours appelé comme ça, n’est-ce pas ?

—Oui.

—Mon amour, comment ai-je perdu mon œil ?

—Je ne sais pas exactement. Maman était dans ta chambre cette nuit-là…

Il exposait cette vérité comme s’il en doutait, comme s’il la testait.

—Un dorakkar. Je suis heureuse de l’entendre.

Une griffe, un poignard. Ces deux objets se ressemblaient, ils coupaient et martyrisaient. Ah, le passé ! On s’y accroche tous et moi, j’ai l’embarras du choix, j’en ai deux. Quels qu’ils soient, il lui restait des certitudes : mère et enfant gisaient au Khéor, son père l’ignorait mais son frère l’aimait. La caverne, la patrouille, Valia, tout cela était vrai. Il lui restait deux objectifs : se libérer et se venger.

—Vois-tu mon frère, la folie est une affaire de génétique.

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