Chapitre 7

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Kita ne s’endormit qu’une fois la promesse de l’aube tenue. Elle pénétra dans sa chambre, hagard, le regard vide. La jeune femme avait bien essayé de s’allonger mais ses paupières demeuraient obstinément ouvertes. Les images de cette soirée n’étaient que les tisonniers qui éveillaient le feu de sa conscience. La phase, où les pensées s’accumulaient, précédant le sommeil s’étirait. La cavalière roula sur le flanc de façon à distinguer les pales lueurs de l’aube colorer les murs. Pour y assister, elle demeura immobile à fixer la fenêtre d’un regard étrange. Etranger à ce monde, si puissant et si vide à la fois.

Bercée par les lents mouvements de ses poumons, Kita abandonna la lutte. Un silence, oppressant la tenaillait. Pas même l’air qui s’échappait de sa gorge pour racler la paroi de ses narines ne sifflait. La pièce, ce monde à lui seul, retenait sa respiration dans l’espoir de capter une minuscule vibration. Laquelle ? Même les meubles l’ignoraient. La souris se terrait dans son trou et l’araignée, les pattes emmêlées de sa toile, assistait en spectatrice. Le sommeil avait cette tendance fâcheuse à immobiliser tout ce qui se glissait sous la pulpe de ses doigts. Animaux, hommes, temps… Tous succombaient à cette petite mort.

Kita se réveilla dans cette poisseuse atmosphère. Brisant le silence d’un crissement de paupières, ses yeux papillotèrent un instant sur la décoration plus que bon marché. Des sièges rayés à la vitre teintée, cette chambre exhalait « la frustration du perdant ». Seuls les moins bonnes écuries dormaient dans de tels quartiers. Kita s’approcha de la fenêtre pour que ses yeux puissent errer dans les rues désertes. Elle observa quelques secondes la danse des détritus dans le vent, guetta les ombres tremblantes de possibles criminels. Personne ne bravait les heures de sommeil méritées pour déambuler dans le Breille. Les premières épreuves commençaient dans quelques heures et Kita se présentait sa dorakkar que le lendemain. La cavalière comptait profiter du marché prévu pour l’occasion ou assister au premier tournoi de chasse.

La mort. Elle la hantait. Un pressentiment avait titillé sa raison avait le départ et ses craintes se confirmaient par les révélations et le suicide de la prostituée. D’abord sa mère qu’elle avait tué à sa naissance, son frère disparu, et maintenant l’adolescente. La mort lui collait à la peau.

Elle avait besoin d’air. Silencieuse, ombre parmi les ombres, Kita se dirigea vers les écuries. Son index déverrouilla le loquet et le grincement réveilla les dorakkars. Devant la porte ouverte et sa cavalière, Sapin redressa la tête, la secoua pour chasser le sommeil. D’un air endormi, la créature rejoignit sa maîtresse qui la conduisait à l’extérieur. La cavalière enfourcha sa monture et d’un coup de poing sur l’épaule lui ordonna de s’élancer à l’assaut du ciel.

Sous le manteau de feu qui étreignait la nuit d’or et de rouge, le vent cinglait le visage de Kita, planta ses crocs dans sa peau. Ses oreilles sifflèrent alors que la distance entre le sol et la dorakkar s’étirait. Si la jeune femme adorait se vider la tête avec Sapin, les mots de la prostituée la suivaient tels Erinyes vengeresses. Ils la talonnaient et Kita ignorait où fuir. La jeune femme jeta un regard par-dessus son épaule. A travers les branches et les feuilles, elle discernait différents établissements disposés en arc de cercle et des bancs agglutinés en son centre.

Si elle le souhaitait, Kita pourrait s’enfuit. Il suffisait de rien dire, de laisser Sapin battre des ailes à son gré sans s’inquiéter des lieux avalées. Oui, ce serait simple de se soustraire aux problèmes. Pourtant, d’une pression de la main, elle indiqua à la dorakkar de diminuer son altitude. Ses ces types la voulaient réellement, ils la traqueraient. Autant s’épargner des jours de cavale, d’angoisse. Qu’ils viennent la chercher, Kita n’avait rien à perdre. Si ses jours étaient comptés, peut-être son père la considérait avec un œil nouveau. Si la cavalière avait de la chance, il pourrait même lui restituer son titre.

Le sol se rapprochait sous ses pieds, mer d’herbe et de blé dont les tiges ployaient sous le vent par vague. En se posant, la dorakkar brisa le doux rythme par les puissants battements de ses ailes. Le poids du souffle déviait la tige de l’axe médian de quelques millimètres. Avec la force supplémentaire d’un dorakkar, les tiges se ployaient dès la racine. Les épis frottèrent la terre, brisés même après que les ailes de l’animal se plaquent contre le corps élancé de l’animal.

Kita s’allongea, les mains sous la tête, les yeux rivés vers le ciel. Sapin renifla bruyamment avant de s’accroupir autour de sa cavalière, l’entourant d’un cercle parfait. Le disque de feu illuminait la voûte de sa présence, projetait des fils d’or sur les champs de blés. Au loin, des paysans fauchaient. Après quelques minutes, Kita se redressa sur ses coudes pour observer les mouvements routiniers des faucheurs. L’arme glissait sur le corps de végétaux pour sectionner leur tige, elle-même fermement emprisonnés dans des mains musclées. Leur dos s’arquait pour terminer la besogne.

La jeune femme leva sa main pour l’examiner. Sa peau était plus claire que celle des laboureurs en raison des nombreuses heures passées à pelleter le fumier. Ses paumes calleuses restaient féminines malgré le travail de la ferme. Elle n’osait imaginer les douleurs qui courbaturaient leurs articulations une fois la nuit tombée. L’avaient-ils remarqué ? Si tel était le cas, ils n’en laissaient rien paraitre. Sapin ne passait pas inaperçue dans ce paysage. Peut-être la peur de cette créature les empêchait de s’approcher.

En rampant sur ses coudes, Kita se lova contre les flancs de sa dorakkar. Leur mouvement régulier l’apaisa. Sa tête roula en arrière de manière à ce que seul le ciel s’offre à sa vue. Il palissait de minute en minute. Ses paupières papillotèrent sur ses globes oculaires, glissaient une fine pellicule d’eau pour épouser une jumelle arrachée à la naissance. Pour calmer ses angoisses, la cavalière aimait se concentrer sur le fonctionnement de son organisme. Elle notait la dilatation de ses poumons, la tension qui crispait ses muscles, les ligaments qui traversaient son genou pour lui permettre la rotation de la jambe. Kita comptait les battements de son cœur, ressentait les contractions de son myocarde et la fluidification du sang qui coulait sans ses artères.

Quelques heures plus tard, elle s’adossait à une des nombreuses poutres qui constituaient la barrière du champ de sable. Tous les sièges étaient occupés, si bien que pour supporter leurs camarades, les cavaliers restaient debout à l’ombre de maîtres et autres personnages importants venus spécialement pour l’événement. Elle était rentrée une ou deux heures avant, juste assez de temps pour se changer et rangeait Spain qui disputerait son titre le surlendemain. Les nobles demeuraient silencieux, échangeaient quelques messes basses tandis que les Breilliens hurlaient et s’agitaient autour d’eux. Enfin, après de longues minutes, un homme se présenta. Un des membres du jury. En plissant les yeux, la cavalière reconnut l’enfant de Nogaïla. A sa vue, la foule se pétrifia. De peur ou de fascination devant son air grave, Kita ne sut répondre. Il énonça les règles du concours ainsi que les critères de qualification. Pour la jeune femme, c’était une première. Lorsqu’elle accompagnait son frère, de six ans son aîné, un spectacle les accueillait et non un membre du jury.

—Depuis quand présentent-ils le concours ?

Leurs froncements de sourcils désignaient cette pratique comme récurrente. Kita haussa les épaules et se détourna pour observer l’enfant de Nogaïla descendre l’estrade. Les dorakkars barrissaient dans les écuries voisines. Derrière ces cris se cachaient des palefreniers qui excitaient les animaux par des coups de bâton bien placés. Indolores, ils restaient néanmoins désagréables. Répétés, les créatures se défendaient par des rugissements. Il suffisait que cette perfide excitation gagne une bête pour que le mal se propage dans les autres boxes.

—Et maintenant ? Demanda Kita.

—Regarde.

Rien ne bougeait. Les nobles restaient figés avec seul un rictus sur leur bouche, leurs hurlements qu’ils soient humains ou animaux, emplissaient l’espace.

—De la maltraitance ! Ces concours ne sont que de la maltraitance animale !

Une femme se détachait du groupe pour porter sa voix. Ses bras dansaient au-dessus de sa tête.

—Vous les condamnez !

—Que veut-elle ? S’enquit Kita.

—Il est là ton spectacle.

—Les animaux ont aussi une âme.

—Hé, pouffiasse !

La femme eut à peine le temps de pivoter sur ses talents qu’un poing accueillit son visage. Une de ses dents vola pour s’écraser dans le sable, perle blanche dans un océan de grains.

—Ferme-là.

—La Déesse punira ton ignorance.

—Dégage de là.

La femme se dégagea, se massa la joue du bout des doigts et sans demander son reste se dirigea vers la sortie du champ. Du moins, c’était l’hypothèse qu’elle formula. Arrivée à sa hauteur, son regard haineux se posa sur la troupe de cavaliers. Sans une parole, elle cracha à leurs pieds. Un des dresseurs lui montra son bras en riants.

—Sale pute ! Hurla un autre.

Kita joignit sa voix aux éclats de rire. Que connaissait cette Breillienne aux dorakkars ? Rien d’autre que le nom. Elle avait payé sa franchise –ou sa bêtise- d’une dent. Une certaine forme de violence était bénéfique pour ramener le calme. C’est ce que constata la jeune femme lorsque les dragons s’envolèrent par dizaine. Elle reconnut les écailles d’Aube Rouge, l’animal de Meorwen désigné pour l’épreuve de chasse. Les dorakkars adversaires présentaient une forme bien meilleure au leurs : des écailles luisantes de mille couleurs, sans marbrures, sans marque de morsure. Leurs ailes, longues et brillantes se découpaient dans le ciel céruléen avec grâce. La courbure de leurs griffes meurtrières témoignait de la dangerosité de leurs pattes. Dans un curieux ballet aérien, les animaux s’affrontèrent, se jaugèrent animés par la soif victorieuse que les hommes plaçaient en eux. Sapin ne figurait pas parmi eux. Les épreuves de chasse débuteraient d’une minute à l’autre. Autant que leurs montures, les chasseurs se fixaient avec haine, d’autres considéraient leurs rivaux d’écuries plus prestigieuses avec envie.

—L’épreuve de chasse ! Déclara le juré d’une voix forte. Les critères examinés sont les suivants : la discrétion, la rapidité pour trouver une proie et la tuer, le temps de votre chasse. Tous les concurrents sont obligés de concourir seul. Une aide, même minime et involontaire d’un autre cavalier est considérée comme triche et l’écurie qu’il représente sera exclue du concours. La mort de la proie devra être donnée par le dorakkar et sera rapide et précise. Le cavalier n’interviendra pas dans la mise à mort de la proie. Plusieurs jurés sont cachés dans les bois pour observer l’épreuve. Aucune violence à leur encontre ne sera tolérée. Mon compagnon collera des numéros sur vos selles pour faciliter votre identification aux membres du jury. (Il se racla la gorge tandis qu’un jeune garçon imbibait des feuilles de résine et les distribuait aux chasseurs). Cette année, nous incluons une nouvelle règle au concours : le rapport de la proie. Les dix meilleurs d’entre vous accéderont à la prochaine compétition qui se déroulera dans trois jours. Que la Déesse guide les ailes de vos dorakkars.

Sa bouche se posa sur un cor. Un son grave résonna dans le champ et les dorakkars s’envolèrent dans une étrange valse d’ailes. Kita les regarda disparaitre, sa paume sur l’arcade sourcilière pour se protéger du soleil.

—Dans combien de temps seront-ils de retour ?

—Une heure pour les derniers, répondit Jochen.

Kita fixa le ciel, les yeux braqués sur le dernier dorakkar, tâche noire et inutile dans un ciel sans nuage. Plusieurs hommes se détournèrent mais la majorité se dispersa dans le champ. Une dizaine cherchèrent l’ombre derrière les rangées d’arbres aux fines feuilles. La plupart s’assirent à même le sol près de la table des jurés. La jeune femme fut de ceux-là. Elle entortilla son index autour d’un bin avant le trancher d’une nette coupure. Ses bras –libérés de leurs manches- savouraient la caresse des rayons du soleil. Pour d’autres pays, la chaleur était suffocante, néanmoins les hautes températures caractérisaient la région tropicale natale.

Soudain, une ombre l’avala. En relevant la tête, elle découvrir Maketa. Elle se remémora ne pas lui avoir touché mot de la drôle de situation dans laquelle elle baignait. Kita descella les lèvres mais aucun son ne s’en échappait. Son esprit étranglait, bridait ses cordes vocales.

—Comment vas-tu ? Demanda-t-il en s’asseyant.

—Les palefreniers n’ont pas le droit de venir ici.

—Tu te considères comme l’une des leur, maintenant ?

La cavalière enveloppa les dresseurs dans l’étreinte de son regard. Quelques hommes lui parlaient, l’acceptaient. Etait-elle membre de leur équipe pour autant ?

—Non.

—C’est aussi ce que je pensais. Je n’ai plus de travail, se justifia-t-il. Autant s’ennuyer à deux.

—Je ne m’ennuie pas.

—C’est vrai : tu comptes les brins d’herbe. Et lorsque tu as terminé, tu en coupes un pour recommencer.

—Ce serait une bonne activité si je m’ennuyais réellement, sourit-elle.

L’attente n’était pas toujours synonyme d’ennui.

—Alors que fais-tu ?

Kita opta pour la vérité :

—J’attends.

—Sur quoi ?

—Le retour des chasseurs.

La jeune femme plissa les paupières pour scruter son visage. Son demi-sourire creusait une fossette dans sa joue. Son cœur s’étreignit, tant et si bien que les battements du sang percutèrent ses tympans.

—Merci.

Sous le halo doré, Kita comprit qu’il importait à ses yeux. Plus qu’à un simple amant d’une nuit ? Elle l’ignorait.

—Pourquoi ? Demanda-t-elle en haussant les sourcils.

—Tu étais là quand j’avais besoin de toi.

Kita scruta le ciel, les yeux plissés, la bouche tordue. Elle souhaitait clore cette conversation mais ignorait comment.

—Euh… De rien.

Elle ne répondit pas et tendit une oreille aux bruits alentours. Beaucoup riaient, quelques-uns pariaient, d’autres-rares comme elles- demeuraient silencieux à guetter un mouvement dans le ciel d’un morne uniforme.

—Je ne comprends pas pourquoi tu me remercies. A part… euh… nous n’avons rien fait.

—Ta seule présence physique suffisait.

Il haussa un sourcil. Kita ne chercha pas à savoir s’il y avait là de l’incompréhension ou de l’indignation. Maketa l’avait distraite alors que l’absence de son frère lacérait son cœur. La cavalière lui en était reconnaissante. Maintenant qu’elle avait accepté ne jamais revoir Meorwen, le palefrenier serait-il encore utile ? Elle en doutait. Pour cette raison, Kita s’éloigna de quelques centimètres. S’il l’aperçut, elle n’en dit rien. Ils restèrent assis, étreints dans un silence apaisant lorsqu’un chasseur apparut, l’index tendu vers le ciel.

—Vainqueur ! S’exclama-t-il.

Les cavaliers se redressèrent à la hâte. Le point sombre grossissait révélant des ombres mouvants sur les flancs. Les ailes, supposa la voltigeuse. Le temps s’étira avant que le cavalier ne se pose au sol. En le reconnaissant, ses camarades d’écurie l’acclamèrent tandis que les jurés s’approchèrent le visage grave. La proie, un jeune cerf aux bois brisés dévala l’encolure du dorakkar pour s’écraser à terre, la gorge rompue. Son ventre recouvrait sa tête, exposant de larges zébrures profondes sur ses flancs. Sa gueule ouverte dévoilait une fine langue mauve. Ce type de cervidé comportait neuf globes oculaires disséminés sur leurs corps dont un au centre de son crâne, à distance égale de ses cornes.

Le cavalier félicita sa monture de trois caresses mais les jurés conservaient un air septique.

—Ces animaux sont difficiles à attraper, grogna le premier homme.

—Oui, messire, mais ma flèche est aussi silencieuse et rapide que le vent.

Sans accorder plus d’importance à ses dires, un homme vêtu de cuir s’approcha. A son page, avoisinant la soixantaine, Kita l’identifia comme un membre supplémentaire des jurés, une arme secrète. D’une démarche encore féline, il s’agenouilla près du cadavre pour l’examiner. Ses doigts effleurèrent à peine les lèvres des plaies lorsqu’il se redressa pour examiner le dorakkar. Le chasseur ne cessait de sourire, confiant. Les dresseurs qui enserraient la jeune femme retenaient leur souffle. Cet examen sortait de la normalité. Avec une lenteur infinie, il colla sa main aux doigts déployés devant la bouche du dorakkar. Pour avoir perdu son œil de cette manière, Kita connaissait mieux que personne les dangers auxquels ils s’exposaient. Pourtant, si l’animal retroussa légèrement les crocs sur un grondement, le juré ne recula pas.

Il va lui arracher le bras, désespéra Kita, le cœur tambourinant conte ses côtes et les yeux grands ouverts. Avec délicatesse, son index glissa le long de sa mâchoire. Approcher un animal inconnu sans précaution autre que la vigilance, la jeune femme n’en revenait pas. La cavalière se tétanisa devant les souvenirs qui refluèrent sur ses rétines.

—Ce n’est pas du vrai sang, grommela l’homme en cuir en s’éloignant.

—Pardon ? S’énerva l’homme.

L’accusateur ne se tourna même pas vers le dresseur, se dirigea vers ses équipiers. Rassemblés en cercle, ils échangeaient des messes basses tandis qu’un léger murmure s’éleva des champions. La tension broyait leur poitrine. La tricherie bannissait l’écurie de la compétition durant trois ans et jouissait d’une telle réputation qu’aucune ne se relevait de cette mauvaise passe. Seule l’honnêteté était de mise.

—C’est faux, s’écria le cavalier.

Les jurés demeurèrent imperturbables. Ils rappelaient à Kita des murs subissant les assauts d’une tempête. Enfin, après de longues minutes de tiraillement, les hommes prononcèrent la sentence. Un seul mot qu’ils accueillirent avec un silence stupéfait : disqualification.

—Mensonges ! Protesta l’ex-vainqueur.

—Justifications ! Crièrent les Voleurs de Nouvelles, ces infâmes rédacteurs (très appréciés du public) qui colportaient les ragots. Dans la plupart des cas, ils ajoutaient quelques détails à leurs récits qui modifiaient considérablement leur histoire.

—Le rouge sur les crocs du dorakkar n’est pas du sang.

—Et que voulez-vous que ce soit ? Rugit le cavalier.

—Du colorant, répliqua froidement l’homme en cuir.

—C’est ridicule, ricana-t-il. Où voulez-vous que je trouve du colorant ?

—Il n’y a aucune goutte de sang sur le dragon.

Cette réponse convainquit Kita. Si les lèvres en étaient légèrement imbibées, aucune autre trace de lutte.

—Je l’ai pris par surprise.

Un des jurés leva la main.

—La discussion est clause. Nous nous entretiendrons avec nos collègues qui surveillent la chasse.

—Vous avez tort, siffla le chasseur.

—Taisez-vous où nous vous disqualifions pour Atteintes aux Juges.

Le cavalier blêmit et cessa de riposter. Pire encore que la triche, contester les ordres du jury revenaient à accepter la sentence de dix coups de fouet.

—Bien, constatèrent-ils devant le silence qui suivit leur annonce. Le second arrive.

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