Mon père

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Mon père

Enfoiré de première.

Pardonnez-moi monseigneur.

Le premier à avoir mis mon mal-être en lumière. Premier à m'avoir éclaté au visage, premier à m avoir détestée alors que je n'étais qu'un bébé.

Il a rejeté toute la haine de ma mère décédée, qui, à mon accouchement, a succombé.

Vous savez de quelle manière il s est vengé? Il a affublé un nourrisson à peine né d'un nom sombre, d'un nom qui fait frissonner, d'un nom qui fait trembler, un nom qui reflète l'âme déprimée dans ce corps de poupée.

Un nom qui rappelle la mort. Un nom qui s'appelle la mort. Un nom qui appelle la mort.

Ironie, pour une si jolie jeune fille, petite, frêle, à la peau blanche comme la neige, aux cheveux roux comme les flammes, aux yeux gris comme la fumée qui s'élève des champs de batailles.

Il me donna l'obligation de me vêtir toujours tout de blanc, pour paraître encore plus fragile, comme pour se rappeler que l'innocence pure a tué sa bien-aimée. Tout de blanc, de telle sorte qu'à chaque moment, je sois prête à m'endormir dans les bras d'un ange qui m'emmènerait aux plus sombres recoins des enfers...

Peu lui importe, de toute manière. Tant que ma mort ou ma disparition le libère.

Ou alors tout de gris, pour que l'on m'associe à de la cendre... à de la poussière... à du vent. Pour que l'on m'oublie en une fraction de seconde, en une averse, le temps d'une goutte de pluie.

C'est ça... Une goutte de pluie. Passagère mais éternelle. Comme la culpabilité des autres qui pèse sur mes épaules comme le poids du monde. C'est la peur. La définition pure de ce que je lis dans les yeux des autres. Dans les regards que je croise.

Et en noir. Et en noir, les gens reculent, les gens s'affolent, ils se demandent, ils se questionnent. Ils me dévisagent, me lanceraient des pierres au visage, pour y mettre de la couleur. Du sang. Rouge comme de la braise.

C'est presque assez transparent pour qu'on le voie couler dans mes veines. Pardon. C'est de ma peau dont je parle.

Affublée d'un nom aussi sinistre que mon regard, aussi sinistre que mon apparence, merci père...

Mordah-algohl

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