Chapitre 35 - Combat à Mort

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Les deux hommes se tenaient face à face au milieu des ruines. La pluie continuait de tomber sur eux et la lune à illuminer le ciel.

— D’où crois-tu que vienne cette puissance ? Pourquoi crois-tu que tu puisses utiliser autant d’aura ? Bientôt, ton corps acceptera complètement le démon qui sommeille au fond de toi, bâtard né d’une femme humaine et du roi des démons, Dovahkiin, fils des dragons. Je n’accepterai pas un illégitime sur le trône. Tu n’aurais jamais dû naître. Tu seras mieux aux portes de la mort.

Sauron savait qu’il était différent mais il ne s’attarda pas sur cette révélation, bien qu’il fût surpris des mots de Dagnir. Ce qui fit battre son cœur brutalement, c’était le fait qu’on le traite de la sorte, mais surtout le fait que, encore une fois depuis sa naissance, on lui reproche d’être en vie. Son esprit ne pensait plus, complètement contrôlé par son cœur enflammé. Son corps ne cessa pas de se transformer. Il était désormais mi-homme, mi-démon. Des yeux flamboyants, des griffes tranchantes, des crocs aiguisés, des oreilles pointues et deux cornes qui semblaient forcer le passage à travers son front.

— J’aime sentir autant de puissance, autant de haine. C’est tellement… magnifique ! se réjouit Dagnir. Viens à moi, démon !

Sauron courut vers Dagnir comme un animal bondissant sur sa proie. Il le fit tomber brutalement sur le sol en s’asseyant au-dessus de son corps. Il saisit sa gorge avec sa main droite. Ses griffes s’enfoncèrent peu à peu dans le cou de Dagnir, complètement émerveillé par la bête qu’il avait libérée. Elles lui transpercèrent la peau petit à petit, laissant le sang s’écouler à flots.

— Je te l’avais dit, au fond, tu es un tueur. Tu vas me tuer, et puis tu tueras chacun de tes amis sans même ressentir de remords.

Sauron serra la gorge de plus en plus, empêchant son adversaire de respirer et lui brouillant la vue. Dagnir ne pouvait s’empêcher de sourire et de rire. Ses yeux étaient grands ouverts. Il devenait fou.

— Tais-toi ! répliqua Sauron d’un ton grave et rauque.

Sa voix avait complètement changé. C’était comme entendre la mort nous appeler en personne.

De l’autre côté de la pièce, Anario ouvrit peu à peu les yeux. Il toussa plusieurs fois. Lorsque sa vue revint à la normale, il vit Sauron en train de donner d’horribles coups de poing dans la face de Dagnir, presque défiguré. Cela faisait quelques instants qu’il était conscient mais ne pouvait pas bouger, encore paralysé par le venin du basilic. Sauron, le descendant de Raug ? Plus il fixait son ami, moins il le reconnaissait. Il était presque persuadé que c’était un monstre. Il dégaina son épée, rampant sur le sol, prêt à le tuer. Il s’arrêta d’un coup et regarda sa lame. Sauron ? Il la jeta sur le côté et se releva péniblement.

— Sauron, tu n’es pas cet homme-là ! Tu n’es pas un démon ! cria-t-il.

— Laisse-le me tuer, dit Dagnir. Tu es un démon Sauron, tu dois tuer !

— Non ! Sauron, reprends-toi, comment comptes-tu protéger Cirth si tu ne luttes pas ? Démon ou humain, pour moi, tu restes le même !

Sauron arrêta brusquement ses coups. Il se releva en piétinant les jambes de Dagnir et s’avança vers Anario qui tenait à peine sur les siennes. Le prince ne bougea pas d’un poil. Il resta planté au milieu de l’église, observant ce qu’il pensait être son ami. Ce dernier s’arrêta en face de lui et le fixa.

— Sauron… murmura-t-il en posant sa main contre lui.

Sauron regarda cette main se poser sur son corps, puis observa Anario comme un vulgaire pantin. Son regard était vide. D’un coup de patte, il le poussa brutalement ; l’aura éjecta l’homme dans les airs jusqu’au mur déjà en ruine. Son corps tomba de haut sur la dalle craquelée. Il eut peine à se relever, mais en regardant Sauron, il savait qu’il ne devait pas l’abandonner. Sauron, reviens-moi. Tu dois vivre. Ta naissance ne doit pas être un fardeau. Il l’observa s’avancer petit à petit vers lui.

— Sauron, rappelle-toi la fleur que je t’ai donnée, rappelle-toi notre promesse ! s’écria-t-il en tenant son torse d’une main et en tentant de se relever avec l’autre.

Une promesse ? Une voix retentit dans sa tête. Cirth ? Il leva les yeux vers son ami mal en point. Il le vit puiser dans son énergie pour tenir debout. Anario ? Il semblait reprendre le contrôle de ses pensées, mais quelque chose en lui se brisa.

Une lame lui traversa le corps, la lame de sa propre claymore. C’était Dagnir, qui avait profité de la situation pour embrocher le corps de Sauron qui avait baissé sa garde. Anario écarquilla les yeux et cria désespérément de douleur. Il sentit les larmes monter en lui. Sauron baissa sa tête et vit du sang couler de sa poitrine. Son cœur s’enflamma complètement, son aura s’éleva comme une tornade dans les airs. Il se tourna vers Dagnir et s’approcha de lui à une vitesse folle. Il lui agrippa le cou et le souleva au-dessus du sol. Dagnir ne touchait plus terre. Il savait qu’il ne s’en tirerait pas.

— J-Je suis content d’a-avoir pu me battre contre toi… Je sais que tu es assez f-fort pour… survivre à ce qui t’attend.

Sauron le regarda dans les yeux. Une petite nostalgie étincela au fond de lui pendant un instant. C’était comme si Dagnir avait tout planifié, comme s’il savait qu’il déchaînerait le démon se trouvant devant lui. Comme s’il avait prévu de mourir. La haine de Sauron prit le dessus. Il serra la gorge de son adversaire de plus en plus fort. Ses griffes s’enfoncèrent intégralement dans son cou. Ils se regardèrent une dernière fois dans les yeux avant que la lueur dans ceux de Dagnir ne disparaisse.

D’un coup poignant, Sauron resserra ses doigts. La peau de Dagnir se déchiqueta entre eux, sa gorge explosa et ses os craquèrent. Son torse se détacha de sa tête. Il tomba sur le sol se vidant de ses entrailles par le haut. Sa tête glissa sur le sang des mains de Sauron et s’écrasa sur le sol. Sauron sentit la chaleur se dérober de son corps. Son aura disparut petit à petit et il retrouva son apparence humaine. Il n’avait plus aucune énergie. La lueur de son regard était presque éteinte, elle aussi. Il tomba sur ses genoux, épuisé. Son torse bascula sur le sol et glissa le long de la lame de son épée qui se délogea presque complètement de lui.

— SAURON ! cria Anario en s’avançant vers lui du mieux qu’il le put.

Plus aucun bruit ne se fit entendre. Le cœur de Dagnir avait cessé de battre et celui de Sauron était lent. Seules les gouttes de pluie tombèrent sur leurs corps, roulant sur leur peau recouverte de sang et de blessures.


On se retrouve le 03/04/2021 pour le chapitre 36 car la semaine prochaine je publierai l'histoire gagnante de mon concours d'écriture ! Merci à tous les participants :D

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT


Actuellement disponible sur Amazon en version papier !

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