Nouveau venu

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Lorsque Math pressa légèrement sur sa bite tandis qu’elle passait sur l’ouverture pudiquement close de l’anus de Jess, son gland entrouvrit le passage rendu prêt par l’excitation extatique de la jeune femme. Elle faillit le rembarrer – elle voulait sa bite, mais pas par là ! – puis elle se dit qu’elle n’était pas à une nouvelle expérience près. Et elle aimait la douceur avec laquelle Math bougeait, changeait d’angle, instiguait un mouvement ou se retirait, elle l’aimait car elle lui permettait de réagir et de répondre, en somme de se sentir en sécurité. Des mains, il guida un peu plus son sexe vers l’anus entrouvert de son amante, qui le goba goulument sur quelques millimètres supplémentaires.

Pour elle, la sensation fût déconcertante. Presque désagréable au début – je vais me chier dessus ? – la translation opéra : elle finit par ressentir une excitation presque plus puissante que par devant à se faire pénétrer par là, et outre son ébullition, un plaisir plus subtil, plus délicat, pulsait des doux coups de bite qu’il lui mettait dans le cul et venaient irradier jusqu’à son sexe. Là naissait alors un smili d'orgasme, qui n'enflait jamais mais restait nicher dans son sexe à pulser doucement, l'emplissait de plus en plus d'une cotoneuse sensation de plaisir.

A quatre pattes, Jess se sentait dominée pour la première fois de la soirée. De gré, elle avait cédé des rênes. Elle ne pouvait pas bouger, son amant contrôlait tout, et elle aimait ça aussi. Jambes tendues, bras passés de part et d’autre de son corps, Math n’était guère plus entré en elle mais son anus s’habituait petit à petit au nouvel organe qui le pénétrait. Et ses micromouvements à lui, combinés à l’étroitesse de son cul lui prodiguait un bien fou. Il râlait, il râlait comme un animal rendu dingue par les ébats dont il paraissait presqu’être une victime tant ses manifestations physiques tendaient à dépeindre la douleur. Or il n’en était rien.

Jess se concentrait sur ses sensations, sur la douceur de son amant affolé par le sexe qu’il lui prodiguait. Aimait l’odeur suave qui émanait de son torse viril, rendu moite par leurs ébats. Une odeur d’homme, terreuse et musquée. Ce parfum lui donnait envie de se donner toute entière. De se laisser aller. De le laisser la remplir.

Il l’entendit cracher sur sa queue pour en améliorer la lubrification, et ce simple geste animal titilla une part reptilienne de son cerveau en décuplant son excitation. D’imaginer sa carapace d’abdominaux se contracter de concert pour planter un peu plus profondément son pieu en elle levait les marées salines d’une chatte qui semblait appeler de toutes ses forces pour qu’on s’occupe d’elle, ne récoltant guère plus d’effets que cette mouille gâchée qui s’en allait souiller ses cuisses.

Et la salive aidant, Jess le sentit entrer un peu plus profondément. Peut-être même y avait-il plongé sa bite en entier ? C’est en tous cas à ce moment que le cliquetis de la porte d’entrée se fit entendre. Une clé avait pénétré la serrure, le pêne jouait, la poignée s’abattit vers le sol. En une fraction de seconde, la bulle des deux amants fût percée par l’arrivée inopinée de Clément, le troisième colocataire, qui aurait théoriquement dû, à l’heure actuelle, se retrouver au milieu des étendues désertiques du désert de Gobi à pédaler en direction de la Chine...

Contrairement à Math, Clément n’avait jamais attiré Jess. Ou au contraire, il l’attirait tellement qu’elle ne l’avait jamais considéré comme une conquête potentielle. Ce blond de deux mètres, dont la taille se réhaussait d’un bun toujours tiré à quatre épingles, véritable élancement de muscles purs entretenu par des heures et des heures de sports hebdomadaires ne pouvait pas, jamais, s’intéresser à une fille comme elle. Pire, elle craindrait, à être avec un mec comme lui, de finalement bien moins prendre soin d’elle que lui de lui-même : régime à calories calculées, prise de poids quotidienne, crème pour la barbe avant, pendant et après rasage, crème pour le visage, épilation constante et maîtrisée de chacune des parties de son corps pour d’une part mettre en valeur sa virilité sans jamais ne paraitre négligé… Le travail à engager pour obtenir le corps de la facture de celui de Clément, outre sa génétique prédisposée, relevait du stakanovisme presque masochiste.

Pourtant, si elle eût un talent de medium, elle aurait pu plonger dans ses synapses et elle y aurait sans doute vu des scénarios pas très catholiques, dont elle faisait régulièrement partie. Faut dire que Clément avait une copine, une blonde de son calibre, qui lui menait la vie dure. Et le vendredi soir, lorsqu’il était seul dans son lit aviné du surplus calorique d'une bière qu'il s'autorisait de temps à autre, il se laissait alors volontiers aller, avalé dans ses draps, nu, à de langoureux plaisirs solitaires l’esprit occupé par les courbes du corps de Jess. Alors son avant-bras claquait contre la peau tendue de ses abdos, le poing serré autour de son sexe, les veines zébrant autant son bras que sa bite, jusqu’à l’étouffement d’un cri naissant, matérialisé en trois ou quatre longues giclées de sperme, et la chimère d’une Jess nue et trémoussante qui s’évaporait tandis que l’orgasme quittait son corps.

A force inhibitions respectives, chacun des deux s’était retranché une bonne partie de plaisirs partagés, mais cette soirée allait peut-être tout changer ?

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