14/ Quoi de plus inoffensif qu'une flèche ?

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 Ravi du tranchant de l'espadon, Malgati le tenait plus fermement que jamais dans sa main. Avec lui et sa fidèle épée, plus rien ne pourrait l'arrêter. Surtout pas cette flèche qui venait de s'écraser sur lui. Ni cette deuxième-là, d'ailleurs. À un moment, Malgati fut agacé de cette pluie de projectiles et en chercha la source. Ce n'est que lorsqu'il porta son regard en l'air qu'il aperçut de nombreux archers dans les pins autour de lui.

 — Fichez-moi la paix ! râla-t-il.

 Il n'avait pas le temps de monter en haut de chaque arbre pour arrêter ces importuns. Les flèches n'abîmaient en rien son armure, mais les coups lui provoquaient des petites douleurs désagréables.

 — Mais laissez-moi à la fin ! Vous avez pas autre chose à faire de vos vies ?
 Il n'eut pas de réponses, mais des archers chuchotèrent entre eux dans les hauteurs. Le flot de projectiles ne cessa pas.

 « Ils vont bien finir pas être à court » espéra le soldat.

 Voilà cinq minutes que cette situation durait, les archers le suivant d'arbres en arbres. Malgati regarda le badge sur son bras. Il luisait à peine. Le chemin serait encore long... Soudain, le guerrier sentit le bas de son armure tomber. Il essaya de le retenir comme il pouvait, sa main droite étant prise par l'espadon. Malgati tourna sur lui-même, cherchant à comprendre. Personne ne l'avait baissé derrière-lui. C'est à ce moment-là qu'il le remarqua : Les flèches avait fini par déchirer une sangle.

 — Vous respectez rien ! hurla-t-il. C'est pas donné, du matériel comme ça !

 Les archers se dévisagèrent, incrédules. Ils essayaient de tuer le démon qui avait envahi leur dimension, mais celui-ci ne se préoccupait que de son équipement. Un vent de terreur s’abattit sur la forêt ; le monstre de fer ne se considérait même pas en danger. Cela révélait l'étendue de sa puissance.

 En réalité, Malgati ignorait simplement qu'il n'était pas invincible.

 La vingtaine d'hommes des feuillages désormais réunie n'abandonna pas pour autant. Ils avaient réussi à endommager son armure. S'ils persévéraient, ils en viendraient à bout, bien que leur cible ne semblât pas du même avis, marchant toujours calmement, empêchant d'une main sa cuirasse de tomber.

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