Bouh !

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   Alice n'aimait pas trop la soirée d'Halloween. Elle était d’ailleurs très heureuse que ses parents doivent assister à une réception importante jusqu'à tard dans la nuit et qu’ils lui aient demandée de rester avec sa grand-mère à la maison. Alice avait sans hésité dit à ses amis qu'elle avait autre chose de prévu et qu'elle ne pourrait pas faire le tour du quartier avec eux pour récolter des friandises en portant des déguisements qui, d'après elle, leur donnait une apparence plus comique qu'effrayante.

   La grand-mère et la petite fille était tranquillement assises dans le salon de la grande maison et discutaient en partageant un chocolat chaud et des cookies.

- Dis Mamie, est-ce que tu t'es déjà déguisée le soir d'Halloween pour faire peur aux gens et avoir des bonbons ?

- Bien sûr, nous mettions des masques, moi et ma meilleure amie, nous allions sonner aux portes en réclamant quelques bonbons.

- Mais les gens n'avaient pas peur, pas vrai ?

- Non c'est vrai, tous ceux qui nous ouvrait riaient en entendant la fameuse phrase "des bonbons ou la vie" et nous donnaient volontiers plusieurs poignées de sucreries. Mais nous avions un autre jeu ce soir là.

- Un jeu avec des bonbons ?

- Non, dit la grand-mère en ricanant. Nous jouions à faire peur aux autres enfants qui étaient dehors.

Cela ne correspondait pas exactement à un jeu auquel Alice aurait aimée joueur mais elle était curieuse et voulait en savoir plus.

- Et eux, ils avaient vraiment peur ?

- Oh que oui ! Nous nous cachions dans des coins sombres et quand on entendait des bruits pas proche nous, on bondissait en criant "bouuuuuuh" le plus fort possible. Là, tout le monde sursautait et on disparaissait aussi vite que ce qu'on était apparus en courant et en riant.

  Alice était sur le point de poser une autre question quand la sonnerie de la porte d’entrée retentit.

- Ah, ce doit être des petits monstres effrayant qui veulent des bonbons ! Dit la grand-mère. Tu veux bien leur en apporter quelques uns ? en attendant j'en profite pour passer au petit coin.

  Alice se dirigea d'abord dans la cuisine pour prendre de paquet de bonbons qu'elle avait préparé pour l'occasion puis elle se dirigea vers la porte d'entrée. Quand elle ouvrit, les deux enfants se tenant devant elle dirent en cœur la phrase tant attendue et tendirent machinalement leur petits sacs en avant. Alice leur donna une poignée chacun en souriant mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que ses masques n'avaient définitivement rien d'effrayant.

 Elle referma la porte après qu'ils se soient éloignés de quelques pas et retourna dans le salon qui était resté vide depuis qu'elle l'avait quitté.

-Mamie ? Tu es là ?

Aucune réponse ne parvint à ses oreilles mais elle se s'inquiéta pas. Elle s'assit et commença à déguster un cookie. Le silence régnait dans la pièce et elle commença à se dire qu'elle ne se sentirait pas à l'aise ici si elle était toute seule même en sachant que c'est sa propre maison. Comme sa grand-mère ne revenait pas, Alice se dirigea vers la salle de bain. La porte était entre ouverte mais la lumière de la pièce était éteinte. Elle tendit un bras dans l'obscurité pour trouver l'interrupteur et quand la pièce fut éclairée, elle resta un moment immobile. Personne. Elle retourna en direction du salon et remarqua que la porte d'entrée n'avait pas l'air bien fermée. "Elle est allé dehors ?" se dit-elle "mais pour quoi faire ?" Elle atteignit la porte et la tira lentement vers elle. Un frisson lui parcourut le dos. Alice avait face à elle une silhouette de la taille d'un adulte portant un masque. Cette fois-ci elle n'eut pas le moins du monde envie de sourire. La personne avait son corps entièrement recouvert d'un vêtement noir ressemblant à une cape et le masque qu'elle portait était différent de ceux portés par les enfants. Des trous étaient faits aux emplacements des yeux et de la bouche mais on ne pouvait rien distinguer derrière. En plus de cela la personne ne disait rien.

- Euh ... fit Alice, la voix tremblante. Vous voulez des bonbons ? Il m'en reste quelques uns.

 Elle ne partit qu'une minute pour aller chercher le paquet mais la silhouette disparut sans laisser de trace, laissant la petite fille seule sur le palier de la porte. Alice se sentait de moins en moins rassurée. Elle referma vite la porte et tourna le verrou. Elle sentit son cœur commencer à battre plus vite. "Il est rentré dans la maison ? pensa-t-elle. "Non, je l'aurais forcément entendu, et Mamie, elle est passée où ?".

- Mamie ! T'es où ? Réponds-moi !

- ...

   Les larmes commençaient à lui monter aux yeux. Elle regarda par la petite vitre présente sur la porte d'entrée, ils n'y avait toujours personne dehors et la maison semblait maintenant déserte, plongée dans un silence rompu uniquement par le "tic tac" de l'horloge.

   Un "Crack" provenant de l'étage attira soudain son attention. Alice décida d'ignorer le frisson qui venait de la parcourir et progressa jusqu'aux caliers en allumant les pièces qu'elle traversait les unes après les autres mais en arrivant en haut, elle commença à regretter d'être venue ici. Le couloir de l'étage était plongé dans l'obscurité et l'interrupteur pour l'éclairer était tout au bout, à l'opposé de l'escalier. Elle continua d'ignorer la peur qui commençait à l'envahir et avança lentement dans le couloir en faisant craquer le parquet à chaque pas. Alice tendit le bras en avant pour trouver l'interrupteur mais son sang se glaça instantanément. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité et elle voyait à présent, accroché au mur, là où aurait dû se trouver un tableau représentant un paysage, le masque. C'était celui que portait la personne dans l'entrée, les même trous sombres à la place des yeux et de la bouche. Il lui était impossible de faire le moindre mouvement, complètement tétanisée et ne sachant plus quoi penser. Elle eut l'impression de sentir une présence derrière elle et avant qu'elle ait pu tourner la tête un assourdissant "BOUUH" retentit dans la maison.

   La peur que ressentit Alice à se moment précis fut tellement grande qu'elle en perdit connaissance et s'effondra au sol. La personne se tenant derrière elle la laissa là, en plein milieu du couloir et dans l'obscurité, descendit les marches, retira sa cape noir, s'assit dans un fauteuil et dit après avoir saisi un cookie et en s'orientant vers la place, maintenant vide, où était installée Alice quelques minutes avant:

- Nous nous amusions tellement les soirs d'Halloween moi et ma meilleure amie, je t'ai déjà parlé de ce jeu qui nous faisait tant rire ? Tu veux encore un cookie ma petite fille ?

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