Trouver un plan !

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Tristan !

À peine a-t-elle claqué la porte que je me rends compte que ce n’est pas avec une folle que je vais me retrouver, mais avec toute une armée. Impossible, je suis incapable d’en supporter d’autres comme elle. Avec ses fringues, cette fille est une attaque visuelle à elle toute seule. Qui d’équilibré psychologiquement porte ce genre de tenue ? Je n’adhère déjà pas aux fêtes alors, encore moins les adultes qui se prennent pour des enfants en cette période. Si elles sont toutes pareille, je ne donne pas chère de ma peau.

J’ai besoin d’un remontant !

Dans la cuisine, je découvre dans les nombreux sacs de courses de quoi mettre la ville entière en coma éthylique.

Putain, mais elles sont combien ?

Pour ce que j’ai aperçu de l’étage, le chalet ne dispose que de deux chambres de deux personnes et à moins qu’elles ne comptent camper, je ne vois pas trop où ce petit monde va dormir.

Je suis presque sûr qu’elle s’est foutue de ma gueule !

C’est impossible ! Pourtant, quand je regarde le contenu de ce qui traîne sur le bar, on pourrait croire qu’elles sont un régiment. Caleb va m’entendre lorsqu’il va débarquer. Des semaines qu’il me bassine avec cette semaine pour se ressourcer, au calme. Un endroit où Alice ne pourra pas me trouver ni me harceler pour les délais déjà dépassés depuis plusieurs mois.

Je n’y arrive pas, je n’y arrive plus !

Depuis cette fameuse nuit, je suis incapable d’écrire la moindre ligne. La moindre phrase cohérente, le moindre texte qui ait du sens. À chaque fois que j’essaie de me concentrer, c’est Vanessa qui se dessine dans mon esprit et les mots qu’elle m’a crachés au visage quand je l’ai surprise dans les bras d’un autre.

Et quel autre !

Mon frère ! Elle aurait pu choisir n’importe qui, alors pourquoi ma propre famille. Depuis ce jour, je n’ai revu personne. Ma mère tente de me joindre depuis le début du mois, elle m’a laissé plusieurs messages pour me convaincre de passer les fêtes avec eux et ça, c’est au-dessus de mes forces. Je refuse de me retrouver dans la même pièce que l’un de ces deux traites, jamais. Je préfère encore ne plus jamais avoir de contact avec qui que ce soit de mon entourage. Mes parents finiront par le comprendre.

De toute façon, Vincent à toujours était leur favori. Petit, ils ne voyaient que par lui et en grandissant ce phénomène c’est intensifié. Vincent a suivi les traces de mon père. Excellent à l’école, il était leur fierté, alors que moi… rêveur, la seule chose qui me plaisais, c’était de m’évader au travers des dizaines de livres que je dévorais. Malgré leur avis, j’ai choisi un cursus littéraire et j’ai fait de ma passion mon métier. Je suis loin de gagner ma vie aussi bien qu’eux, néanmoins, je vis correctement, j’ai de quoi manger, mon loyer et mes factures sont à jour.

Pour le moment !

Ouais, l’inconvénient ce de boulot, c’est qu’il faut être régulier dans son travail et ses sorties, ce dont je suis incapable depuis maintenant plus de six mois. En plus de m’avoir pris toute ma confiance en moi ce jour-là, Vanessa m’a ôté toute faculté de faire ce que j’aime le plus… écrire. Depuis, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Aigri et sans arrêt en colère, c’est la seule façon que j’ai trouvée pour me protéger.

— Salut ! Ravi de constater que tu es arrivé mon pote !

La porte qui claque et la voix de mon meilleur ami me sortent de mes pensées nostalgiques et me ramènent à la colère. Tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi, m’enfermer et oublier ces six derniers mois de ma vie.

— Et bien, je vois que le grand air te fait du bien. Les courses sont faites ? Ne me dis pas qu’en plus tu t’es mis aux fourneaux ! s’extasie-t-il en pénétrant dans la cuisine.

— Pas du tout ! Figure-toi que tout ceci appartient à nos colocataires, m’agacé-je.

— J’aurais dû m’en douter, les décorations de Noël c’était trop pour toi ! soupire-t-il en sortant une guirlande lumineuse d’un sac. Attends, comment ça, nos colocataires ?

— À toi de me le dire ! Tu es bien celui qui a effectué la réservation, tu dois savoir ce que tu as fait, non ? m’emporté-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

— A ce que je vois, t’es d’excellente humeur. On se sert un verre et tu m’expliques ce que tu me reproches.

Je retourne au salon en grognant. Il n’y a rien à dire, à part que je refuse de partager la location avec des gonzesses et encore moins dans le style de celle que j’ai déjà rencontré. D’un point de vue physique, cette fille à tout ce qu’il faut là où il faut. Par contre, en ce qui concerne le tempérament, aucun intérêt. C’est le genre de nana qui est restée bloquer dans l’enfance, le style de femme qui est incapable de grandir et qui préfère passer son temps à rêver.

Comme toi !

Avant, oui, j’étais comme ça, aujourd’hui, tout à changer. En me brisant le cœur, Vanessa a aussi fracassé mes illusions, mes aspirations et la part humaine que j’avais à l’intérieur.

— C’est dingue le choix d’alcool dans le frigo ! Tu as l’intention de te saouler toute la semaine ?

— Ce n’est pas à moi, c’est à la squatteuse. Au moins, elle n’aura pas été inutile, réponds-je en m’emparant du verre qu’il me tend.

Tout compte fait, son histoire de me noyer dans l’alcool m’apparaît comme une excellente idée.

— Raconte-moi cette histoire, je n’y comprends rien.

— Je crois que tu t’es fait avoir. En arrivant tout à l’heure, le chalet était déjà occupé par une femme et j’espère pour toi que tu as une preuve de la location, sinon, je crains qu’elle nous foute dehors avec perte et fracas.

— Comment ça, je me suis fait avoir ? Bien sûr que j’ai tout.

— Alors, je pense que nous sommes victimes de surbooking.

— Hum, ça existe ce genre de truc ? Je veux dire, c’est le style qu’on retrouve dans les films ou les émissions de télé, mais dans la vraie vie ?

— À toi de me le dire, c’est toi qui m’as traîné jusqu’ici, à toi de te débarrasser d’elle et de régler le problème. Hors de question que je passe la semaine avec cette sauvage. Tu l’as verrais, on la croirait sortie direct du chalet du père Noël, rajouté-je en descendant la moitié de mon verre.

— Vas-y doucement, c’est de la Vodka, pas de l’eau. Raconte-moi plutôt cette histoire.

Le regard perdu dans les flammes, je lui explique ma surprenante rencontre avec… je me rends compte que je ne connais même pas son prénom. Chaussettes, je trouve que ça lui sied à merveille et puis c’est quand même la seule chose qu’elle portait. L’image de son corps nu s’invite dans mon esprit sans en avoir reçu l’autorisation. Elle ne ressemble en rien à Vanessa, bien au contraire. Chaussette respire le naturel, la simplicité, là où mon ex n’était que superficialité.

Pourquoi est-ce que je pense à cette nana d’abord, pas du tout mon genre !

Et puis, j’ai tiré un trait définitif sur les relations humaines quelle, qu’elle soit. Je ne dis pas que je n’ai jamais baisé depuis, ceci dit, les sentiments, l’attachement, trop peu pour moi, j’ai déjà donné.

— OK, on va bien trouver une solution. Demain à la première heure, j’irais à l’agence de location. S’ils ont fait une erreur, ils vont devoir nous proposer autre chose.

— Hors de question que je bouge d’ici !

— Tristan, fait pas l’enfant. Qu’est-ce qu’on en a à faire de changer. T’as quoi, un sac ?

— Rien à foutre, affaire de principe.

— Putain, t’es pas croyable. Quand est-ce que tu vas cesser de te comporter comme le dernier des connards ? Ça fait six mois maintenant, il est temps de passer à autre chose, souffle Caleb désabusé.

— Mais va te faire foutre ! Si t’es pas content, il ne fallait pas me faire venir ici en me vantant le fait de me retrouver au calme, loin de mon stresse quotidien de Lyon ! Tu crois que c’est au milieu de cette bande de dégénéré que je vais pouvoir me consacrer à mon roman ? m’emporté-je en sifflant la fin de mon verre.

— Je viens de te dire qu’on réglerait ça demain à la première heure, tu es capable te montrer sociable au moins pour ce soir, c’est pas trop te demander.

— Tu m’emmerdes, lâché-je en me dirigeant vers la cuisine.

J’ai besoin d’un remontant et plus fort de préférence si je veux survivre à ce qui m’attend. Peut-être que si je m’abrutis assez, le temps passera plus vite.

Mon regard tombe sur les quelques décorations de Noël qui s’échappe des sacs. Déjà, faisons disparaître ces horreurs et j’envisagerais de fournir un effort… peut-être. Et dire qu’avant tout ceci j’anticipais toutes les occasions de nous retrouver en famille avec impatience. Cette femme, en plus de m’avoir volé ma dignité, s’est aussi emparée de mes proches. Comment je pourrais aujourd’hui leur faire face sans apercevoir la pitié dans leurs yeux ? J’ai conscience de ce qu’il pense tous, mon frère est bien plus méritant que moi et il n’a pas fallu longtemps à ma fiancée pour s’en rendre compte et partir avec lui.

Je ne suis qu’un raté !

Mon verre à nouveau plein, je m’empare des décorations, il ne me reste plus qu’à savoir ou les planquer.

— Qu’est-ce que tu fous ?

Caleb me fait sursauter lorsque sa voix résonne derrière mon épaule.

— T’es con ou quoi ?

— Je t’ai fait peur ? Un grand gaillard comme toi ! rigole mon meilleur ami qui va finir par prendre mon poing dans sa gueule s’il continue. Qu’est-ce que tu comptes faire avec ses trucs ?

— M’en débarrasser !

— Sérieux ? C’est comme ça que tu fais des efforts toi ?

— J’ai rien promis, lâché-je en empruntant la direction de l’étage.

— Tristan par pitié arrête de te comporter comme un connard.

— Rhô, ça va, je vais pas les jeter, disons plutôt que je vais m’en servir comme moyen d’échange. Elles partent, je leur rends, rien de plus simple.

— Digne de l’école maternelle, murmure Caleb lorsque l’ouvre la porte de la chambre restante.

Sans répondre, je fourre le tout dans l’armoire sous mon sac. C’est marrant, le fait de savoir que je vais mettre en boule la rouquine, je suis en joie et il y a bien longtemps que je n’ai pas eu envie de rire.

Néanmoins, je ne suis pas là pour ça ! Si je suis ici, c’est pour me pencher sur mon dernier roman qui traîne à se terminer et tenter d’avancer. Si au moins, je pouvais fournir à Alice quelques chapitres, ça la calmerait un peu. Cette femme est hallucinante, elle ne lâche rien. Pourtant, je l’ignore depuis des mois et ça ne l’empêche pas de venir faire le pied de grue devant mon immeuble. Jamais je n’aurais cru qu’elle pouvait être aussi têtue, bornée.

— Elle est où ma chambre ? demande Caleb alors que je referme la porte de l’armoire.

— Sur le canapé, en bas.

— Tu plaisantes ?

— Pas du tout, il n’y a que deux et comme je suis arrivé le premier, il te reste le divan. Aller, prends sur toi, ce n’est que pour ce soir, fais pas l’enfant, rajouté-je en lui frappant l’épaule.

Mon meilleur ami se renfrogne, je jubile. Mes affaires sous le bras, je me dirige vers la salle de bain pour pouvoir prendre une douche et tenter de me détendre un peu, avant que la tornade rousse débarque. Enfermé dans la pièce, mes narines sont chatouillées par une forte odeur d’épice.

Putain, même son gel douche sent Noël !

Ce parfum avait déjà agressé mon sens olfactif tout à l’heure, ceci dit, de me trouver dans la chaleur humide renforce encore mon dégoût. Jamais rencontrer de fille pareil, pourtant des cinglées, j’en ai croisé. Entre les fans hystériques en séance de dédicace et celles qui me reconnaissent dans la rue, j’ai eu mon lot. Y’en a même une, qui m’a suppliée de lui signer sur les seins, devant son mec de surcroît, je n’ai jamais été aussi gêné et désabusé.

Cette salle de bain est envahie de truc de gonzesse en tout genre, comment peut-on mettre autant de bordel en si peu de temps, incroyable. Et puis, je ne comprendrais jamais l’intérêt de posséder autant de produit d’hygiène. De nos jours, on fait du tout en un.

Sous l’eau chaude, je profite du calme avant la tempête. Combien sont-elles en réalité ? Je sens que cette soirée va être un calvaire.

Je vais faire de leurs vies un enfer, demain, elles n’auront qu’une idée en tête, fuir de là, le plus loin possible. Requinqué par cette décision, je souris et m’active pour sortir d’ici au plus vite. J’ai l’intention de leur préparer une petite surprise à leur retour…

Bonjour à tous !

Tout d'abord, je vous souhaite une excellente année 2023, j'espère qu'elle vous sera bénéfique.

Ensuite, je m'excuse de cette longue absence, j'avais une dead line à respecter pour une nouvelle qui paraîtra à la Saint Valentin dans série chez les éditions explicites " Les nouvelles indéscentes ".

En ce qui concerne la Dark Romance/ Dark psychologique, elle sort le 9 janvier sur Amazon. Le titre à était changé et la couverture est juste splendide.

Je suis à la fin du premier jet de l'épilogue de l'histoire entre Joy et Tristan, ce devrait être fini ce soir. J'aurais dû le terminer pour le 31 décembre, mais je n'ai pas trop de retard, ça va!^^ Je vais bien évidemment continuer à vous la publier.

Si vous le souhaitez, je vous publirais également ma nouvelle. Attention, la demande de l'éditeur était " Porno éthique " les scènes charnels sont très nombreuses et très explicites (cela va de soit)^^ mais toujours dans le conscentement et le respect des patenairs !

Bonne journée à tous.

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