Chapitre 2 - partie 2

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La voix de Nashran se tordit un peu plus amère, un moment de dire le nom de celui qui l’avait condamné, mais il se reprit et poursuivit comme si de rien n’était.

- Puis la semence sera ponctionnée afin de sélectionner ses futurs enfants.
- De votre côté, cela se passera en trois temps. Un temps de lavement et de lubrification pré-coïtal, un temps d’ensemencement et effectivement, un temps de ponction. Aujourd’hui, je vais vérifier comment vous vous sentez à ces différentes étapes et on va voir si votre corps est sain. Sinon et bien, je vous soignerais.

Elle poursuivit son explication tout en se dirigeant vers un engin qu’il ne connaissait absolument pas et qu’elle désigna sous le nom de « fauteuil ». Ca n’avait rien d’un siège. Cela ressemblait davantage à un rectangle posé au milieu de la pièce et surélevé.

Nashran n’avait aucune idée de comment s’en servir, mais il se laissa guider sans poser de questions, commençant par se déshabiller entièrement. Le docteur Johan lui fit la grâce du moindre commentaire sur son physique. Il n’aurait pas supporter d’entendre que c’était sa beauté qui l’avait amené à cette vie. Il ne voulait pas qu’on lui dise que c’était de sa faute ! Alors que c’était entièrement faux, le seul et unique coupable c’était Ogma.

Il n’avait aucune forme de difficulté avec sa propre nudité, mais lorsqu’elle lui demanda de grimper sur le rectangle en posant ses genoux dans les légères encoches de chaque côté pour se retrouver à cheval dessus, il hésita. Une telle position dévoilerait tout de son intimité et lui-même ne verrait plus rien de ce qu’elle pourrait faire.

Comme pour se donner un peu plus de temps il demanda :

- Ce sera toujours comme ça ?
- Mm ? Oh non ! Le protocole sera choisi… plus tard.

Par Ogma sans doute, se dit-il amer. Les centres de reproductions étaient comme un paradis pour eux où tout, absolument tout, était fait pour leur bien-être et leur satisfaction. Les autres n’étaient là que pour se plier et les servir.

- Certains aiment de grandes mises en scène. D’autres préfèrent de l’efficacité. Je ne sais pas de quelle manière cela va se passer, mais pour le moment, je prends le contrôle. Ça ne va pas être très rigolo, mais j’ai besoin de voir en profondeur.

Elle retourna à ses outils, s’affairant de son mieux comme pour lui offrir un moment d’intimité, parce que tout ce qu’elle tripotait ne pouvait pas réellement finir dans son corps, se disait-il, légèrement effrayé. Il avait l’habitude des relations sexuelles. Plus avec d’autres hommes qu’avec des femmes, même si certaines appréciaient de pincer sa chair ou de glisser des doigts sur lui et parfois même en lui. Le faire avec une inconnue, ce n’était pas l’ombre d’un problème, par contre, ça, ça semblait différent.

Le rectangle était fait d’une mousse compactée, ferme et moelleuse à la fois. C’était étrangement confortable et lorsque les doigts du docteur vinrent flatter la courbe de son dos, un sentiment doux s’empara de lui. C’était peut-être son seul lot de consolation, il ne serait jamais isolé des autres. Il pourrait toujours avoir des contacts sexuels réguliers et fréquents. C’était la seule et unique chose qui l’angoissait dans le poste de gardien : l’isolement potentiel. Rentrer dans une zone de faible densité ne présentait aucune garantie de pouvoir trouver des partenaires mais ça ne l’interdisait pas non plus, au contraire.

- Préférez-vous le silence ou peut-être une bonne conversation ?
- Je veux bien… des explications.
- Hum… d’accord. J’expliquerais alors.

Sa voix s’était adoucie, il ne comprenait pas pourquoi mais la différence était nette.

- La sexualité ici est un peu différente de celle que vous avez connu. Tous les réceptacles masculins pratiquent des lavements profonds.

Tout en parlant, elle écarta gentiment ses fesses pour observer son intimité. Pour montrer qu’il était prêt à collaborer activement, Nashran détendit ses muscles tout en poussant légèrement sur son anus pour accueillir plus facilement une potentielle pénétration. Il fit bien car dans l’instant un doigt curieux le touchait sans pudeur.

- Je vais commencer par une simple palpation.

Joignant le geste à la parole, elle enfonça son doigt dans ses chairs, le pénétrant d’une traite aussi profondément que possible. La caresse interne le fit frémir.

- Hum… Pénétrations habituelles. Ouverture relâchée mais capable d’être tonique. C’est très bien. Je vais aller un peu plus profond.

Il tiqua sans vraiment comprendre comment elle allait faire une telle chose et pourquoi, surtout lorsqu’elle retira son doigt, mais l’instant d’après, un objet venait se présenter à lui. Comme par réflexe, ses chairs se poussèrent à son contact, avides de l’attirer et de l’aspirer jusqu’au plus profond de son corps. Et la machine alla effectivement de plus en plus loin, l’amenant à haleter, à hoqueter et finalement à remuer sur place, cherchant à se dégager.

- C’est trop ! s’exclama le jeune homme, choqué par la pénétration qui n’en finissait pas et la sensation de poids dans son ventre.
- Encore dix centimètres. Ça va aller. La machine va prendre une empreinte de votre corps avec ses dimensions, ses proportions, la nature exacte de ses tissus. Cela permettra une meilleure exploration lors des futures ponctions.

Fermant les poings et les yeux, il prit sur lui pour encaisser la sensation dure de tiraillements. La machine était fine, mais elle semblait s’être entortillée pour suivre ses intestins. Ça ne ressemblait plus vraiment à un contact sexuel. Pourtant lorsque l’engin se mit à onduler, tirant et soulageant tour à tour des parois différentes, le plaisir arriva et s’installa dans ses chaires. Il ferma les mâchoires pour retenir ses gémissements, mais quelques halètements lui échappaient de temps à autres et elle ne pouvait manquer les frissons qui parsemaient à présent sa peau. Même si le but n’était pas de lui offrir du plaisir, elle prit le temps de masser ses hanches crispées et de le flatter.

- Cette empreinte permettra de tout personnaliser directement pour vous. On va faire un essai de lavement maintenant, vous allez sentir du liquide dans votre ventre. Vous aurez de plus en plus envie de vous soulager, cela ne doit pas vous inquiéter. La machine ne le permettra pas avant… un certain temps.

Le plaisir qui avait commencé à naître fut peu à peu remplacé par une gêne de plus en plus intense. Il ne sentait pas vraiment le liquide, mais la pression se faisait terrifiante dans son ventre. L’engin était toujours là, un peu trop présent et l’eau… l’eau semblait l’envahir encore plus profondément.

- Le premier lavement est toujours impressionnant. Je vous rassure, vous n’avez quasiment rien pris.

Il frémit devant ce qu’il savait être une promesse. Si les prochains lavements étaient plus volumineux et il aurait assurément la sensation de se déchirer de l’intérieur. L’engin dans son corps fit un bruit étrange alors qu’il aspirait l’eau sans lui permettre une autre forme de délivrance avant de recommencer. Pas une fois on ne lui permit de se vider totalement sans conserver cette masse en lui. Lors du dernier lavement, sa tête tournait légèrement et les crampes qui le parcouraient lui tiraient des hoquets de pleurs. Il se sentait tellement mal.

Pendant tout ce temps, le Docteur Johan continua à le masser et à lui parler. Elle lui expliqua l’importance de ces lavements afin d’avoir des ponctions pures. Elle était encore en train de justifier ce traitement pénible, lorsque l’engin se remit à bouger. Ce fut d’abord lent, presque imperceptible, puis cela devient de plus en plus net. Son corps peinait à s’adapter aux mouvements et pourtant, cette masse qui frottait aux endroits si sensibles de son corps parvient à refaire naître le désir.

Lorsqu’une nouvelle poussée de liquide arriva, il cria :

- Non ! Non, pas encore !
- Chuuuut… Vous en êtes à la lubrification. Tout va bien.

Et effectivement, l’engin coulissa pour étaler la matière grasse sur ses parois internes avant de s’arrêter tout à fait. Il tremblait comme une feuille malgré son sexe tendu d’envie. L’expérience n’avait strictement rien à voir avec tout ce qu’il avait pu pratiquer chez lui. Il avait cru avoir une grande connaissance en la matière, mais le centre de reproduction semblait bien décidé à lui montrer son ignorance.

- A présent, je vais vous demander de faire un petit effort. Les lavements et la lubrification ont tendance à dilater. Nous ne savons pas encore si votre programme de préparation contiendra de la dilatation, c’est loin d’être le plus courant, alors pour combattre cet effet, je veux que vous poussiez avec vos muscles afin de faire sortir la machine de vous-même.

Un rire, un peu choqué, échappa au jeune homme avant qu’il n’acquiesce sagement. Au niveau de son intimité, l’engin avait finalement assez peu coulissé. Sa chaire ne semblait nullement blessée et à présent qu’il était si humide, cela devrait être un jeu d’enfant de l’expulser.

- Puis-je me redresser ?
- Oui, bien-sûr.

La doctoresse fut immédiatement à ses côtés, l’aidant à se stabiliser en tenant son avant-bras avec une sollicitude qui lui fit du bien. Restant à genoux sur le présentoir de mousse, il s’accrocha et poussa doucement, refusant de se blesser pour obéir plus vite. Instantanément, Nashran sentit le bloc coulisser en lui, il était si simple à déloger qu’il se demanda comment il avait pu appliquer autant de force en lui. Si il coulissait, aidait par la gravité, c’était si lent que ça lui sembla interminable. Combien de centimètres avait-il pu prendre en lui ? C’était assurément son record ! La machine sortit dans un « ploc » qui aurait pu le faire rougir à ses débuts mais qui lui paraissait tout à fait naturel.

En soufflant doucement, il osa demander :

- Et maintenant ?
- Maintenant. Nous allons tenter une insémination et une ponction bien entendu. Je vous laisse vous réinstaller pendant que je fais appeler Visu.

Visu ? Se demanda-t-il vaguement avant de souffler, presque soulagé. Il ne voulait pas affronter Ogma, les risques de lui mettre son poing dans la figure étaient simplement trop importants… et il était censé lui devoir le respect !

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