La grande dépression

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 Il n’avait que six ans. Voir partir un enfant de cet âge… Mais quand c’est son propre petit frère c’est encore plus douloureux. Toute sa vie il s ‘était battu. Il avait prouvé au monde entier, que même âgé de seulement six ans, on peu se battre jusqu’au bout.

Il était parti paisiblement. Il avait presque le sourire. Peut-être avait-il accompli ce qu’il voulait accomplir avant de partir. Peut-être qu’il n’avait plus la force de se battre. Personne ne saura jamais pourquoi maintenant.

Il avait fait dans ma vie, une entrée fracassante. Il m’avais faite sourire, il m’avait faite pleurer. Des moments de douleur, mais aussi des moments de douceur et d’amour. Il était parti, comme il était arrivé. Comme si son arrivé dans mon monde était seulement dû à une mission.

C’était très dur. Les jours qui suivaient ses funérailles furent un enfer. Je passais mes nuits à faire des cauchemars horribles. Je pleurais, je hurlais, je tremblais. Et le pire dans ces affreux cauchemars, c’est que je n’arrivais même pas à me réveiller. Ma mère ne dormais plus non plus. Elle passait des nuits entières à me consoler, m’écouter parler et pleurer. Tous ça, en souffrant elle aussi, de la disparition soudaine de Théodore.

On m’avait raconté que mon petit frère avait attrapé une bronchite. C’ était fort possible, mais ce n’était certainement pas la cause de sa mort. Je n’y croyais pas un mot. Mais pourquoi mes proches tenaient à me cacher la vrai raison du décès de mon frère ? Peu de temps après je cherchais un document sur mon ordinateur, qui appartenais avant à mon père. Tous ses documents se trouvaient encore à l’intérieur. Je suis tombé par hasard sur des vidéos de Théodore. Je n’arrivais plus à regarder des photos et encore moins des vidéos. Mais j’avais fait l’effort de les regarder. Ce fut douloureux mais j’y parvint.

Les vidéos, c’était à l’hôpital. Et j’y avait découvert que les aides soignants ne surveillaient pas mon petit frère. A cet instant j’ai compris que la réelle cause du décès de mon frère était une convulsions qui n’avait pas été surveillée. A cette instant j’en voulais à la terre entière. Mais encore plus à la médecine et tout ce qui la composait.

J’ ai mis beaucoup de temps à accepter. J’ avais décroché à l’école, je me mettais à pleurer sans raison. C’ était la grande dépression. Je ne voulais en parler à personne. Quand je dis personne, j’entends « professionnel ». Et encore, même à ma famille, j’en parlais peu.

Pouvez vous comprendre à quel point c’est point c’est dur de perdre son petit frère. On espère partir avant les plus jeunes. Mais parfois la vie est chienne et emporte trop tôt, des personnes qui avaient toute leur vie devant eux.

Certaines personnes me disaient ; « Que Dieu soit avec toi », « crois en Dieu et il te protègera », « Dieu veille sur nous »… je ne suis pas du genre à manquer des respect à la religion. Aucune loi, de nos jours, nous oblige à croire en un quelconque Dieu. De mon point de vue, si ce fameux Seigneur existait, pourquoi le monde est-il si cruel ? Il dit, dans ses écrits, qu’il punit ceux qui le méritent. Alors qu’ai-je fais pour être punie ? qu’a fait mon frère pour être emporté si loin de sa famille ? Je ne pense pas que nous ayons fait quoi que soit qui méritait d’être puni de la sorte. Alors était-ce de la méchanceté gratuite ? Mais non, on dit ; « Dieu est bon ». L’humain pourra se poser tant de question qu’il le voudrait, jamais personne n’aura de réponse concrète. Dieu devrait dire ; « La vie est ainsi et si tu n’es pas content c’est pareil ».

Maman faisait son possible pour m’aider à remonter la pente. Je ne vous cache pas que ce fut très dur. Petit à petit je retrouvais un peu le sommeil. l’appétit revenait doucement. Mais je n’arrivais toujours pas à être en présence de personne étrangère à ma famille. L’école ne me disait plus rien et je ne voulais plus y retourner. J’avais imaginé ma vie ainsi mais j’étais loin d’imaginer qu’un élément allait tout changer.

Je sortais peu, mais petit à petit je reprenais une vie normale. C’ était un jour banal et j’ai rencontrer ce garçon. Tout à commencer par une simple amitié. Peu à peu l’amitié que j’avais pour lui se transformait en sentiments amoureux. Je manquais de courage et je n’osais pas lui dire. Je connaissais sa famille car ils étaient mes voisins. J’en avais parlé à sa mère ainsi qu’à sa petite sœur, qui était devenue peu de temps avant, ma meilleure amie. J’ ai donc décidé de lui écrire une lettre et de la donner à sa mère afin qu’elle lui transmette. Ce que j’ai fait. Anthony a lu la lettre. Rien n’avait changé entre nous, notre complicité était toujours la même.

Un soir je dormais chez Anthony. Il avait décidé d’avoir une discussion avec moi. Ce soir là, on allait tout deux jouer carte sur table. Toute la nuit nous avons discuté de nous, de nos réactions lorsque nous étions en couple. Tout était clair entre nous. On savais tous les deux à quoi s’attendre.

Encore quelques jour plus tard, je me trouvais dans sa chambre avec son meilleur ami, sa sœur et lui. Nous étions en train de fumer une cigarette sur le balcon de chambre, quand il s’approcha de moi. Mon coeur s’accèlérait et mon cerveau ne comprenait pas tout. Il s’est penché vers moi et m’a volé un baiser. Nous étions enfin ensemble.

Tout se passait bien entre nous, c’était le bonheur absolu. Mais le souvenir de mon frère me hantait toujours. Je ne lui en avais pas parler. Ce n’était pas important pour moi qu’il sache jusqu’au moment où nous avons commencé à dormir ensemble.

Mes cauchemars continuaient de raccourcir mes nuits. Il a donc fallut que je lui en parle. Je ne voulais pas gâcher ses nuits comme je l’avais fait avec ma mère. Anthony fut très compréhensif et s’est lancer le défi de soigner cette douleur qui me détruisait depuis des mois. Nous parlions de Théodore, parfois durant des heures. Il me répétait sans cesse, que mon frère n’aurait jamais voulu que je me laisse aller ainsi. Il me disait que mon frère voulait sûrement heureuse et que je profite à fond de ma vie.

Sarah, la mère d’Anthony a beaucoup était présente aussi. Comme avec mon petit ami, nous en avons parler durant des heures. Malheureusement quelques mois plus tard, cette dernière perdit sa mère. Je lui était reconnaissante de ce qu’elle avait fat pour moi, alors j’ai voulu faire de même pour elle. Le jour des funérailles, ce fut un véritable défi pour moi. j’avais l’impression de vivre une seconde fois les adieux avec mon frère.

Depuis, le chagrin avait repris le dessus. Anthony, en bon petit ami, était encore présent. Comment aurai-je pu supporter ça sans lui ?

 Avec le soutient de toutes les personnes qui m'entouraient je remontait doucement la pente. J'avais quelques coups de blues lors des fêtes de familles. Noel, mon anniversaire, halloween, me semblaient beaucoup amusant sans lui. Seuls deux jours dans l'année, me rendait inconsolable. Le jour de son anniversaire et le nouvel an. Le vingt-sept Août et le trente et un Décembre. Ces jours là me semblaient plus long que les autres. Je ne pouvais pas supporter de savoir qu'il aurait pu avoir un an de plus chaque année. Je ne pouvait pas me dire que j'avais survécu une année de plus sans lui. Le départ soudain de mon petit frère avait littéralement mit ma vie sur pause.

 Au milieu des personnes qui me soutenaient, se trouvaient des monstres sans coeurs. Des personnes qui disaient que, ma réaction était exagérée. Je me disais que c'était des personnes en manque d'amour. Des personnes qui n'avait jamais connu de relation comme celle de Théodore et moi. Leurs commentaires me rendaient folle de rage. J'en avais parfois, des envies de meurtres. Oui, j'étais détruite. Oui j'en étais devenue dingue. Oui, je n'avais plus de vie. Mais, non. Ma réaction n'était pas exagérée. J'aimais mon frère comme personne n'aurait jamais pu l'aimer. Et pendant que j'essayais de remonter doucement la pente, des ordures sacageaient le travail que je faisais sur moi même. Leurs commentaires mal-intentionnés m'arracahient le coeur. Je me demandais comment des "humains" pouvaient être aussi cruels.

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